Saint-Etienne/Rennes (1-0), la Breizhou Académie reste vierge
Pas de victoire pour les Tocards
Encore vautrés. 42 ans, encore puceaux, on était pourtant prêt à tout pour conclure, même avec une vulgaire coupe Point P toute moche. Ce qui est bien en revanche, c’est qu’avec l’habitude, ça fait de moins en moins mal.
La vague rouge réclamée par le club à coups de vidéos de soutien d’anciens joueurs et de chorégraphies à la Jacky était bien présente. L’ambiance autour du stade avec les supporters stéphanois était chouette, on s’est payés des coups et on s’est tapés dans le dos. Au jeu de l’humour anal, les Rennais sont supérieurs à leurs adversaires du soir : j’ai ainsi croisé un type avec un maillot floqué Perrier-Doumbé et un autre avec un maillot Moreira. Chez les Verts, à titre de comparaison, je n’ai vu personne avec un maillot floqué Sanogo, N’Daw ou Le Tallec. Le stade était un peu plus vert que rouge, mais l’ambiance était excellente côté rouge et toute la tribune ou presque s’est impliqué dans les chants. Le speaker stéphanois au phrasé insupportable a trollé les rennais en les appelant les « Rennois » (pourquoi pas les Renois non plus ?) mais on s’est rattrapés en chantant à tue-tête Galette saucisse je t’aime, ce qui a quand même plus de gueule que « Allumez le feu, « lancé par un type à moustache, habillé avec un froc en laine à carreaux.
Habile faiseur de spectacles, la LFP avait organisé un très beau déploiement de panneaux contreplaqués peints assemblés de manière à former les SRFC et ASSE, le tout apporté sur la pelouse par des nanas en tutus. Comme un symbole, l’une d’entre elles qui apportait la première lettre du sigle rennais s’est pris les pieds dans le gazon et s’est vautré comme une merde. Drôle de présage…
J’étais tout là haut, sur la droite, à côté du type à lunettes. J’ai un drapeau dans la main. Coucou !
La journée était pourtant bien partie. Temps ensoleillé, maillot rouges-et-noirs abondant dans le métro, grosse ambiance aux Sports, où l’on pouvait même acquérir quelques galettes-saucisse qu’on aime, on en mangerait des kilos… A l’extérieur du bar, les supporters acclament le petit bonhomme rouge du feu pour piéton, et conspuent son homologue vert. C’était une belle journée, où l’on espérait tous qu’on allait faire chier la France entière, sauf Lyon et le Corse, en privant les Verts d’un titre pas bien joli, mais qu’ils voulaient tout de même. C’est une fois rejoint dans le métro par plusieurs litres de Ricard que la journée s’embrume un peu. La vague rouge sur la ligne 13 fait face à la marée verte fièrement. Celle-ci s’étonne de découvrir des vrais supporters rennais. « On savait à peine qu’on vous existiez les mecs ». Et si, on est là. On est là, on est là, on est là. Peu importe le résultat, nous, on est là. Pour l’amour du maillot, que l’on porte sur les deux, on est là, on est là, on est làààààààà.
Arrivés au stade de France, il y a un truc vert qui m’appelle. Il porte une étoile rouge au-dessus de son nom. Oui, c’est lui, l’ami Heineken (ce n’est pas sale). Après, je ne sais plus trop. Laissez-moi tranquille.
Konpozision
Onze type sans surprise qui donne donc.
Mevlüt avec un u comme dans Ruffier est à la pointe de l’attaque.
La ligne Pitroipa-Féret-Diallo est reconduite, avec un uit comme dans 8.6.
Makoun et Pajot forme le duo de récupérateurs. Alou Diarra est laissé sur le banc pour nous transmettre son expérience de titres et sa rage de vaincre.
En défense, Romain Danzé occupe le poste d’arrière droit malgré quelques incertitudes sur son état de santé. KTC est toujours indisponible. Boye-Kana et Mavinga complètent la défense à 4.
Billy Costil est dans les buts, comme prévu, avec un u comme dans Mevlüt.
En face, on va passer, tout le monde doit connaître maintenant.
Ar matc’h
Les organisateurs de la coupe de la ligue font toujours le maximum pour rappeler à quel point leur compétition est naze.
Après une rapide présentation des équipes à Thiriez-Thiriez-va-te-faire-enculer (mais peut-être ne demande-t-il que ça ?), le match venait tout juste de commencer que Pitroipa décale Erdinç/g dont la frappe contrée par Brison n’était pas loin de faire mouche(et pas à merde, on tient à le préciser au cas où de nouveaux supporters parisiens voudraient nous faire part de leur susceptibilité) sans un joli arrêt réflexe de Ruffier. On ne le savait pas encore, mais c’était probablement le tournant du match. A la première minute du match, comme un symbole de cidre de Cornouailles. Dans la foulée, Clerc colle une jolie volée sur corner, mais Costil réussit parfaitement son arrêt du regard. On joue depuis seulement 2 minutes et le match est déjà emballé avec une grosse occasion de chaque côté. La finale s’annonce prometteuse.
Le moment où on ose se dire « et pourquoi pas après tout ? »
Dans les tribunes, les chants se succèdent. Il faut reconnaître que les Stéphanois, plus nombreux, font plus de bruit, mais nous nous défendons bien, avec des chants globalement repris par tout le monde en tribune. Les drapeaux claquent, les glottes vibrent, nous faisons de notre mieux pour apaiser nos petits cœurs en mal d’amour. Et accessoirement pour nous réchauffer, parce qu’il caille, mine de rien, dans cette région moche.
Les Rouges-et-Noirs sont conquérants, essaient de poser leur jeu, ce qu’ils font plutôt bien malgré la timidité étonnante de Jean II, qui foire une passe sur deux. Et c’est justement lui qui, à la fatidique 18e minute, envoie un ballon tout mou à Danzé, sur un gros pressing de Cohade. Sous la pression, notre capitaine panique un peu et tacle timidement le ballon sur Mollo qui passait par là pour envoyer Aubameyang dans la profondeur. Boye tente de s’interposer, mais le centre est déjà parti, comme un symbole de coupe de la Ligue inaccessible, de l’extérieur du pied, comme un symbole de gestechnique que Boye ne pouvait anticiper, ne le connaissant pas. Costil, un peu trop avancé, est trop court pour intercepter, alors que Kana-Biyik et Mavinga ne regardent que le ballon, se grattent les couilles, oubliant le machin chevelu do Brazil, qui n’a plus qu’à pousser le ballon. 1-0, merci, au revoir.
Le moment où on a compris que c’était fini..
Pour ne rien arranger à l’affaire, Mevlüt se blesse et sort quelques minutes plus tard, remplacé par Pchitt Fanta. À l’idée de voir Fantamady seul face à Perrin et Sall, on se doutait que ça allait être un vrai cauchemar pour lui. Cela s’est confirmé, puisqu’on s’est vite rendus compte que Sall, le bien nommé, ne jouait pas.
Les équipes ont les recrues chères qu’elles méritent
Plus qu’un but, les Rennais prennent sur la tronche le poids de la série en cours de 8 matchs sans victoire. Les esprits sont moins avisés, les intentions timorées, les passes mal assurées et les frappes écrasées. Galtier a également bien pigé le jeu rennais, en ayant eu la présence d’esprit de coller deux types aux basques de Julien Féret, qui n’a d’autre solution que de se débarrasser trop vite du ballon en le jouant latéralement. Début mars en liguain, le milieu rennais avait étouffé le milieu stéphanois en monopolisant le ballon et en les faisant courir dans le vide. À Saint-Denis, c’est une autre histoire, les Rennais ont bien du mal à sortir le ballon, sont même parfois obligés de reculer de Pchitt Fanta jusqu’à Costil en moins de 10 passes. Féret étant surveillé comme du lait Ribot sur le feu (hérésie), c’est du coup Sadio Diallo qui est le plus dangereux, avec un jeu de passe très juste et très souvent tourné vers l’avant, mais malheureusement trop axial. Ce joueur étant l’anti-Alou Diarra, se moquant éperdument des statistiques personnelles, c’était encore mauvais présage.
Dans la foulée du but, rebelote avec un nouveau centre d’Aubemeyang, de la droite, cette fois. Brandao place sa tête, mais Costil sort le grand jeu avec un arrêt réflexe sur sa ligne, avant de gueuler comme un goret en rut sur sa défense. Et puis plus rien ou presque, jusqu’à un petit coup-franc timide de Juju Féret en toute fin de première mi-temps qui suit une tentative de retourné de Pitroipa.
Les compétitions ont les vedettes qu’elles méritent
On ne la ramène pas trop à la mi-temps, on est même plutôt pessimistes, mais on se dit que peut-être, sur un malentendu ou plus sûrement sur un coup de pied arrêté, les Rennais pourront revenir dans la partie.
Alors en tribune, on gueule à la reprise du match ; ça ressemble à du désespoir, et d’ailleurs ça en est. Sur le terrain, les Stéphanois se contentent d’attendre, de presser haut les Rennais et d’exploiter les contres. Ce n’est pas flamboyant, mais c’est efficace et suffisant pour annihiler toutes les tentatives rennaises, qui, il faut bien l’avouer, ne sont guère dangereuses. Sur un corner stéphanois, Clerc bourrine Makoun et reprend de volée du biceps un ballon. Costil rate son arrêt du regard, mais Jonathan Pitroipa-héhé-Jonathan-Pitroipa-hoho dégage sereinement le ballon. Cinq minutes plus tard, la blessure à la cuisse de Danzé le contraint de quitter l’arène, sans avoir eu le temps de montrer ses qualités. Dur.
Les clubs ont les capitaines qu’ils méritent
Antonetti avait alors trois solutions :
– faire rentrer un joueur offensif et abandonner le couloir à Aubameyang,
– faire rentrer Foulquier pour profiter de sa force de percussion et de sa vitesse, mais ce qui revenait en contrepartie à la même conséquence que la 1ère solution
– troller en faisant rentrer Apam. Cette solution avait le mérite de sécuriser le couloir mais comment imaginer qu’Onyekachi allait être capable d’épauler Pitroipa sur les phases offensives ? Dans l’esprit, Apam latéral droit, c’est comme mettre John Boye meneur de jeu ou le gars Tongo Doumbia ailier droit : il ne démériterait certainement pas, mais c’est juste pas possible.
C’est pourtant ce que choisit notre futur ex-coach. Ce qui devait arriver arriva, avec un centre Bernard Mendiesque qui laissa sans voix toute une tribune et cassa la vitre d’un bus de supporters stéphanois garé à quelques kilomètres du stade
Nos « bourrins » ont rencontré leur maître
Les minutes passent, les chants faiblissent chez nous, alors qu’en face ils commencent à comprendre que rien ne pourra leur arriver. Le jeu rennais est trop stéréotypé, les deux lignes défensives des Verts n’ont aucun mal à amener les Rennais à s’enfermer dans l’axe. Les Stéphanois gèrent pépère.
Le salut ne peut venir que par les coups de pied arrêtés. C’est d’abord sur corner, que Boye envoie une tête puissante directement sur Ruffier, puis sur un coup-franc mal dégagé que Diallo place une très jolie reprise de volée un tout petit peu trop molle mais suffisamment pour que Ruffier ne la sorte sans trop de difficulté.
Les entraîneurs ont les buteurs providentiels qu’ils méritent.
Montano entre pour Féret dans les toutes dernières minutes, signe qu’à part un coaching un peu bizarroïde, il ne se passera rien de plus. Un dernier corner, ça pousse une dernière fois dans les gradins et… rien. Fin de match.
Encore raté…
De retour du stade
Une finale de perdue, une de perdue. Mais la déception n’est rien par rapport à 2009. Le Stade Rennais a réussi une prestation plutôt correcte pour des tocards, mais insuffisante pour espérer quoi que ce soit d’autre au final. L’ambiance reste un peu délétère dans les tribunes. Parti à la recherche de sa casquette, Roazh Takouer sollicite l’aide des vigiles qui n’apprécient pas trop que le barbu parle de leur mère. ça donne un peu de sport et ça permet au druide footballistique de reprendre peu à peu ses esprits après cette transe guerrière des grandes occasions qui se sera malencontreusement avérée insuffisante.
La finale est perdue. La casquette aussi. Reste alors la soirée. Retour sur la ligne 13 à une heure où les supporters Rouges-et-Noirs sont déjà tous partis. Quelques propositions de chants et quelques encouragements pour la coupe d’Europe trouvent généralement un écho positif chez les sympathiques Foréziens. Moins quand il s’agit de célébrer la gloire de Kim Källström, Anthony Reveillère ou Jimmy Briand. Celle de Yoann Gourcuff amuse plus.
Arrivé enfin à Gaîté, quartier assez mal nommé, les supporters rennais oscillent entre déceptions, interrogations sur l’année prochaine, et boissons alcoolisées. La vague rouge sera définitivement noyée cette nuit.
Les tocards du Stade
Aucune envie de noter les joueurs chez l’un ou l’autre des Académiciens rennais, le match a été perdu collectivement et surtout sur le banc, Galtier ayant réussi son pari de bloquer Féret et de bloquer les montées des latéraux rennais en positionnant Aubameyang et Mollo très haut sur le terrain. Les Rennais n’ont ainsi pu écarter le jeu et se sont enfermés dans l’axe, où les Stéphanois les attendaient le couteau entre les dents.
Antonetti n’a même pas eu la possibilité de modifier son schéma (en supposant qu’il ait voulu… alors qu’il ne l’a fait qu’une fois en 4 ans, pour une défaite) du fait des blessures d’Erdinç et de Danzé. Quand rien ne va…
Olivia est impressionnée par la puissance anale de la saison rennaise.
Les autres apparitions
Fabien Lemoine : il a couru comme un dératé pour fêter le but, mais on ne lui en tiendra pas rigueur, c’était une finale. Il y aura donc au moins un gars de l’Ille-et-Vilaine portant haut les couleurs du gwenn ha du (dans les cheveux) qui l’aura gagné, cette coupe.
Loïc Perrin : on a essayé de le faire venir chez nous il y a quelques années, mais il avait refusé, souhaitant rester chez les Verts. Il faut reconnaître que c’est un beau défenseur, propre sur l’homme, avec un petit côté classe à la Juju Féret. Il nous a dégouté Pchitt Fanta, peu habitué à ce genre d’opposition à l’entraînement chez nous.
Salma Hayek : elle était bien là, notre mascotte préférée, mais ça n’a pas suffit. Pour rendre hommage à Roazh Takouer, elle s’est même déguisée en sorcière pour appâter le druide footballistique, qui a hélas été empêché par le service d’ordre de s’approcher.
Oh oui, lève les bras, balance-toi. Mais si tu pouvais virer cette saloperie d’écharpe…
La non apparition :
Jacky 5/5 : le club n’a finalement pas osé le faire chanter devant la tribune. Les Stéphanois, eux, ont osé avec leur Jacky à eux, avec le dénommé Monty. Entre les deux, il y a match.
Et maintenant ?
l n’y a plus aucun espoir d’attraper une place européenne (la 4e place étant à 14 points) ; on n’est même pas en danger pour la descente. Tout ça pour dire qu’on va bien se faire chier dans le ventre mou en cette fin de saison. Il reste heureusement le plaisir de voir jouer Julien Féret, ce qui en soit, n’a pas de prix.
On pourrait également profiter des derniers matchs sans enjeu pour voir jouer les p’tits jeunes (Konradsen, N’Gando, Doucouré, Uzoenyi, Saïd…), histoire de voir ce qu’ils valent et de préparer la saison prochaine, mais puisque le départ d’Antonetti est maintenant acté, il n’a plus vraiment de raison de préparer le terrain de son successeur.
En parlant de successeur, des noms commencent à circuler ici et là (là bas aussi, mais on préfère ne pas trop y aller). Mais avant de trouver un entraîneur, il faut d’abord régler la question du directeur sportif, puisque le trône de Docteur Dré commence à vaciller sur son socle bien que les dernières tendances semblent être au maintien.
Depuis Toulouse, je reste fidèle aux rouges et noirs : je finis moi aussi mes saisons dans le mur.
La coupe de la ligue c’est vraiment de la merde.
On gagnera la coupe de France avec le prochain entraineur, j’y crois.
En effet, les Rennois sont très sympa, on a bu quelques coups avec eux. Mais avant même la rencontre, certains paraissaient pessimistes parce qu’Alessandrini n’était pas là. Avec lui, ça aurait tout changé qu’ils disaient. On le saura jamais.
La bise anale.
A noter que le coup des « Rennois » ne venait pas du speaker des verts mais de l’espèce de Mr Loyal super dégeu qui a succédé à nos speakers respectifs avant le match.
Je suis arrivé tout bourré au stade après l’apéro Oooh Sports entre supporters, ce qui fait que je n’ai vraiment réalisé la défaite que le lendemain matin… Comme un symbole de soirée GHB… En tous cas merci pour l’acad’, j’espère que tu t’y colles encore la saison prochaine ;)