Slovaquie-Pologne (2-1) : La Halusky Akademie livre ses notes
Crime et châtiment

Ahoj beaux esprits !
La fière Repre faisait son entrée dans le grand tournoi de l’Euro ce jour dans un cadre bien particulier puisque un destin malicieux avait voulu que nous jouions face à la Pologne en cette belle ville de Saint-Petersbourg. Nos joueurs ont donc remonté la Neva pour aller trouver face à eux de puissants voisins que la télévision française semble ne savoir nommer que « les coéquipier de Robert Lewandowski ». Il est vrai cela dit que la langue polonaise n’est pas des plus faciles à prononcer pour des occidentaux qui ne connaissent que rarement la dose de vodka ad hoc.
Face à la puissance de feu se dressant face à elle, la Repre se présentait le dos voûté, le regard fuyant et la peur au ventre avec la perspective (Nevski) de se faire écrabouiller comme ce que tous les experts lui prédisent. Mais alors que les premières notes du Nad tatrou sa blyska retentissent dans les travées du stade Krestovski, les cœurs slovaques s’emplissent d’une incandescence, d’une vigueur et d’une rage sans précédent, la volonté imbattable d’un seul peuple irrigue les veines saillantes des durs membres de la Repre et leur orgueil se gonfle d’une puissance turgescente que rien ne semble pouvoir stopper. Le match peut commencer : le pouvoir du Halusky est là !
Zapas
Les déporteurs d’enfants dominent la possession du ballon et se jettent comme des bœufs obstinés dans l’axe au mépris de toute considération pour le football mais en face, menée par le placide Milan Skriniar, la défense slovaque résiste au mieux. De plus, l’ingéniosité intrépide de nos milieux permet à ces derniers de se glisser dans les espaces béants laissés au milieu par leurs adversaires et de créer occasionnellement le danger.
Plutôt relâchés comme sous l’effet d’un spiritueux puissant, nos joueurs se laissent même parfois aller à des gestes techniques faisant passer ce froid derby centre-européen pour une rencontre d’exhibition sur-américaine. Ceci dit, tout pragmatique que notre sang slave nous rende, ne sous-estimons pas l’utilité ponctuelle des ces fantasques entrechats, car un petit pont peut vous offrir la voie du but et un gardien bien connu des supporters d’Arsenal, lui, offrir à tout votre peuple l’ouverture du score. Robert Mak 1 – Robert Lewandowski 0.
Ne reste alors que l’infamie, le fourberie et la duplicité aux catholiques intégristes pour tenter de nous pourfendre, ce qu’ils font en un tournemain à la sortie de la pause grâce à une filoute combinaison probablement suggérée par quelque fourbe allié à la solde de tout autre peuple que le nôtre. Le jeu en triangle de la Pologne pénètre notre surface, tout le monde suit Lewandowski, ce qui profite à Linetty qui croise tranquillement son ballon. 1-1.
Nouveau camouflet pour la Repre mais son sort, entre les mains de tous les dieux de l’amour, la beauté et la mélancolie, connaît un nouveau retournement heureux lorsque Krychowiak, dit l’ « imbécile heureux » au pays, se détourne de la belle histoire de la confrontation dentre e sa putride nation et la nôtre en rejoignant le vestiaire avant tout le monde. Aussitôt la Repre repart à l’attaque mue par un souffle retrouvé et gifle avec autorité son piteux adversaire en sous-nombre. Sur un corner, un ballon dévié est contrôlé habilement par Skriniar qui ajuste un tir impitoyable dans les filets adverses. Équipe nationale de football slovaque 2 – banlieue sud de l’Allemagne 1.
Aussi ce score inespéré marque une réussite toute surprenante dans ce match inaugural du tournoi de la Repre. Espérons que l’espoir qui a dominé nos cœurs et empli nos âmes ne s’essoufflera pas de sitôt, car nous ne tomberons peut-être pas sur autant d’équipes de pantins anémiés à l’avenir.
Poznamky
Pan Dubravka a incarné la vigie qu’il fallait à cette équipe et même s’il n’a pu rester infaillible, le dénouement heureux de la partie et quelques interventions judicieuses pour soulager sa défense en fin de match lui confèrent un potable 3/5.
Pan Pekarik a comme à son habitude fait preuve d’une combativité dont les tibias adverses se souviendront probablement encore à la fin de l’été. Si ceci ne lui procure pas une domination technique déterminante, cela a au moins permis de faire le ménage et lui vaut donc un honnête 3/5.
Pan Satka a vécu dans l’ombre de son partenaire et meneur de défense, ce qui ne l’a pas empêché de prendre quelques judicieuses initiatives pour chasser les importuns de son espace vital. Qu’il en soit remercié par un goûteux 4/5.
Pan Skriniar a continué à tracer la voie du succès dans le même sillon que sa magnifique saison à l’Inter de Lui-même. Cette fois, il a tout simplement offert la victoire à sa sélection tout en réalisant une performance défensive de haute volée. C’est tout naturellement que lui est décerné un 5/5 parfait.
Pan Hubocan n’est peut-être pas le joueur le plus populaire en France après son passage à l’Olympique de Marseille mais faisant fi de l’ingratitude chronique de ces méridionaux imperméables à toute sensibilité footballistique, il a encaissé un carton jaune avant la vingtième minute et a ensuite prouvé par son engagement quasi-suicidaire qu’il en avait à revendre et qu’il était même prêt à se les sectionner à l’aide de ses propres dents afin de maintenir son équipe dans le droit chemin. Cela lui vaut bien la moyenne et un décent 3/5.
Pan Kucka n’a pas eu besoin de s’employer plus que de raison face à une équipe de Pologne possessive mais régulièrement excentrée. Toutefois il a su rester alerte au moment d’initier les transitions qui ont donné du fil à retordre à nos adversaires. Que sa lucidité soit récompensée par un juste 3/5.
Pan Hromada nous a impressionné par sa capacité à systématiquement couper les transmissions axiales de l’adversaire et à se retourner vers ses offensifs pour chercher des relances progressives. Une activité qui ne peut être récompensée que par un savoureux 4/5.
Pan Haraslin n’a pas à rougir d’une prestation plus défensive qu’offensive, même s’il prend forcément ombrage de son vis-à-vis du côté opposé. Il ne mérite pas moins que 3/5 pour autant.
Pan Mak, non content d’ouvrir le score au prix d’une belle chorégraphie, s’est approprié la suprématie des Robert présents sur le terrain, ce qui n’était pas une mince affaire quand on connaît le respectable niveau qu’il y avait en face. Tout cela ne peut pas obtenir moins que 4/5.
Pan Hamsik a montré avec crête et brio qu’il avait encore les moyens de produire des choses très intéressantes. Assurant le liant de tous les côtés du terrain sans considération pour la rigidité tactique de ses adversaires, sa performance avait les atours légers d’une promenade méditative en galante compagnie, chose que nos souvenirs moites ne peuvent que gratifier d’un humide 4/5.
Pan Duda était certes seul en pointe et a paru par moments isolé, mais cela ne l’a en rien impressionné et il a su alterner avec une belle intensité entre les phases où il se rendait utile pour remonter le ballon et celles où il constituait une menace balle au pied dans le camp adverse. Sa prestation mérite amplement le 3/5 des vainqueurs.
Avant de retourner célébrer cheveux au vent, passez donc narguer l’adversaire malheureux en n’oubliant point que nous pleurerons à notre tour bientôt.
Mais comment faites vous ?