Uruguay-Chili (1-0) : La Tupamaro academia livre ses notes

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À gauche, le combat paye toujours.

L’affront face aux Japonais était à oublier et il était grand temps pour nos vaillants guerilleros de venger cet affront fait par ces malapris d’invités qui non, n’ont pas nettoyé ni siège ni vestiaire après le match. Nous sentant encore sales et inconfortables suite à cet affront, il nous fallait nous frotter aux bas-fonds du Lumpenproletariat, la fange affreuse, sale bête et méchante qui va jusqu’à détourner la classe laborieuse de son dessein très noble en s’opposant à toutes les luttes. Il nous fallait nous frotter au grouillant et pouacreux Chili.

Suarez Cavani
Lodeiro De Arrascaeta
Bentancur Valverde
Cacerez Godin(c) Jimenez Gonzalez
Muslera


Le Match

Trois centraux, un faciès patibulaire à en faire perdre son sourire au cortège de tête, un bloc plus compact que le caca de Juncker, pas de doute : c’est bien face au démon austéritaire que nos audacieux guerilleros font face. Les duels sont ardus, le ballon rarement au sol, Alexis Sanchez aussi fourbe que sa petite taille le laisse deviner. Mais il semble qu’en dépit de toute la mesquinerie bureaucratique dont soit capable le Chilien moyen, une réponse proportionnée ait été trouvée en la personne de Luis Suarez. Par exemple à la 22e minute, il déborde somme toute de manière fort démocratique sur le côté de la surface chilienne. Mais auriez vous eu la présence d’esprit de demander une main suite à UN ARRÊT DU GARDIEN, vous ? Non, n’est-ce pas ? Seul Luis a saisi l’importance de faire feu de tout bois, d’appuyer la lutte de manière protéiforme sur tous les aspects possibles du jeu.

Cet non-fait de jeu marque néanmoins un début de domination de la part de la Celeste, qui parvient enfin à envoyer le ballon dans la surface adverse. En vain car les technocrates à crête et tatouages de catcheurs opposent une féroce résistance à toutes nos tentatives de leur imposer le moindre soupçon de progressisme.

Plus loin dans la match, à force d’inefficacité, c’est même un retour en force d’une forme de football néo-conservatrice qui garde jalousement la balle comme une propriété privée que la Roja tente de nous infliger. Mais de quel droit ? Pouvons-nous seulement rappeler que nous sommes les détenteurs toujours jalousés du record de victoires en Copa America ? C’est toutes les nuits que Messi pleure en pensant à nous, pas seulement les soirs de finale ! Heureusement, l’essence jamais démentie de notre football a toujours la même rigueur de fer à opposer à ses adversaires neo-fascistes : sauvetages acharnés, marquage forcené, et même un Muslera sûr de ses sorties, qui apporte une sérénité primordiale dans ces moments d’offensive réactionnaire.

Un peu de détente et de joie retrouvée alors que la lutte est proche d’atteindre un paroxysme de violence : un intrus pénètre le terrain et se fait pourchasser par de nombreux représentants de la sécurité. Pour relaxer encore un peu l’atmosphère, ce trublion de Suarez, voyant qu’un de ses adversaires chilien a apporté son concours à la capture du malandrin, houspille vigoureusement l’arbitre à la recherche d’un carton jaune pour le joueur de la Roja. Jamais à cours de galéjades, ce Luis.

Mais la combat a repris et ce n’est plus de gaité de cœur que les forces en présence s’affrontent désormais ! L’on a remisé les amabilités et oublié depuis longtemps les origines nobles de ce sport pour rappeler que c’est avant tout la classe laborieuse qui l’inventa et en fut injustement dépossédée par les accapareurs indignes, toujours prompts à vous rappeler, fût-ce par la violence que ceci leur appartient une fois qu’ils l’ont volé.
Et qui d’autre que le Matador pour s’envoler et sceller le sort de ce match de son empreinte favorite : un coup de tête rageur au premier poteau qui propulse la Celeste en première place de son groupe, en quart de finale et à la victoire ! ¡Grande Cavani ! 1-0, 82e.


Les notes

Muslera 4/5
Vigilant et plus rassurant qu’à l’accoutumée, il s’est mis au niveau de sa défense pour bouter l’oppresseur hors des frontières de la victoire.

Jimenez 4/5
On ne passe pas.

Godin 4/5
Meneur de défense de tous les extrêmes, il a encore sorti le best of de ses points forts pour décourager les tentatives d’incursions des oppresseurs.

Gonzalez 4/5
Pas toujours présent sur le plan offensif, mais sa mission étant avant tout de bloquer un Alexis Sanchez « à l’ancienne » quand il revêt le maillot de son pays (comprendre par là qu’il est loin d’être aussi dégueulasse que d’habitude), on peut dire qu’il a été plutôt efficace.

Caceres 4/5
Lui n’a pas lambiné sur les raids en territoire ennemi, quelle activité ! Et toujours le bel homme de la troupe.

Valverde 3/5
On suppose qu’il n’attendait pas la fin de l’AG pour aller coller les chaînes aux portes des amphis. Le blocage, c’est sa passion.

Bentancur 4/5
Moins défensif que Valverde, il a en plus cet avantage de savoir garder le ballon, ce qui a été d’une grande utilité pour soigner les sorties de balle.

Lodeiro 3/5
Acharné du pressing, il en a fait baver des ronds de chapeaux aux défenseurs chiliens, contamment harcelés et ainsi forcés à relancer n’importe comment. Bref, son jeu sans ballon est toujours précieux.

De Arresceta 3/5
Il n’a pas ménagé ses efforts mais est tout de même moins mobile que son vis-à-vis du côté gauche. Forcément, il a moins vu le ballon.

Suarez 3/5
Au-delà du fait de nous avoir grandement distrait avec ses frasques, il conserve une côté d’amour élevée en raison de son talent balle au pied. Une salope qu’on aime, quoi.

Cavani 5/5
Le Matador est de cette trempe dont sont faits les plus grands, les figures nées. De ces héros du peuple qui nous feraient presque croire aux vertus de l’individualisme quand l’action collective bégaye. Heureusement, il est aussi de ces humbles et dignes personnages qui au lieu de se lancer dans des actions personnelles au risque de fendiller l’édifice communiste, honorent un bon centre, une passe précise, un ballon même médiocre en profondeur de leur génie intuitif en une touche de balle. Aujourd’hui c’était une tête, demain ce sera peut-être l’intérieur de son pied, le bout de sa rotule, le mamelon de son gros pec, allez savoir. Il est notre Matador, honorons-le. Ne soyons jamais, jamais supporter du PSG.

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