West Bromwich Albion – Manchester United (0-2) : La Raide et Vile Academy livre ses notes.

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Même noël n’arrête pas les forces du mal.

« I don’t say Christmas. I say Shitmas. » – Glen Benton.

 

Salut à tous !

Le 17 décembre dernier, pour le compte de la 17è journée de Premier League, les sublimes entraîneuses de Manchester United se rendaient dans les West Midlands pour affronter un des clubs « surprise » de cette première partie de saison : West Bromwich Albion, honnête huitième du championnat, seulement trois points derrière nous au coup d’envoi. Ne cherchez pas qui des deux clubs n’est pas à sa place : c’est définitivement nous.

Depuis quelques années, chaque confrontation contre West Brom est l’occasion d’un jeu de mot avec perfide Albion, mais aussi et surtout d’un vibrant hommage à Darren Fletcher, enfin spirituel de Sir Alex Ferguson et du football britannique, bercé à Old Trafford et analement indisposé pendant trop longtemps pour pouvoir poursuivre sa carrière chez les Rouge Diablesses. Le beau blond est donc maintenant capitaine de cette équipe de branquignoles.

 

Un bon pimp n’oublie jamais l’une des plus brillantes besogneuses de son cheptel, et Darren était de celles-ci. Longue vie à lui.


COMPOSITION INFERNALE

En cette période hivernale, la Raide et Vile vous propose d’ignorer l’anniversaire du fils de Dieu pour parler des plans du Malin. Interrogeons nous un peu sur l’évolution tactique des diables rouges ces derniers temps.

Si d’une part, l’apport de Carrick en tant que seul vrai récupérateur pour stabiliser l’assise défensive est indéniable, on ne peut nier d’autre part que le mal aimé Marcos Rojo n’est pas non plus pour rien dans notre meilleure santé défensive, lui qui a fait de grands progrès depuis le début de la saison ; et surtout, le retour plus que gagnant de Phil Jones est une vraie bouffée d’oxygène. C’est qu’il a réussi l’exploit massif de foutre sur le banc l’un de nos meilleurs joueurs de nos dernières saisons (Smalling, pour ceux qui cherchent), et puis il fait désormais quelque chose que l’on ne l’avait pas vu faire depuis bien longtemps : il enchaîne les matchs. Les deux centraux du moment assurent, en dépit d’une compétence technique des plus limitées et de leur statut initial de remplaçants. On se demande bien ce que les rumeurs sur le recrutement d’un nouveau central viennent foutre là, du coup.

Par ailleurs, les dernières sorties de nos gagneuses ont démontré une réelle amélioration dans plusieurs autres secteurs : circulation et sortie de balle, animation offensive, utilisation du ballon au milieu de terrain. Ceci dit, contrairement à ce que certains mourinholâtres prétendent, tout n’est pas du fait de José. D’une part parce que ce qui marche le mieux dans cette équipe, à savoir une récupération haute et rapide, est la conséquence directe des mises en places de Van Gaal (et l’on en retrouve les mêmes automatismes match après match). D’autre part, parce que l’animation offensive et l’inventivité collective proviennent surtout de Zlatan et de Pogba, soit deux joueurs ultra techniques, capables d’éliminer la tête levée, bref, de jouer tout en faisant jouer, et aussi, bien sûr, de marquer sur un exploit personnel. Et ces deux-là, la Tulipe de fer ne les avait pas sous la main.

Toutefois, et pour faire plaisir aux salisseurs de mémoire, rendons tout de même hommage à une partie du travail du Mou. Là où son prédécesseur refusait obstinément d’affaiblir le milieu de terrain en soustrayant un membre du double pivot de son 4-2-3-1, José n’hésite pas à faire confiance au seul Carrick devant la défense, Pogba et Herrera jouant systématiquement un cran plus haut. Cela ne pose pas de problème pour récupérer puisque les deux précités peuvent cavaler des heures sans perdre trop en lucidité, et ainsi économiser le travail de harceler la relance adverse à Carrick. Ce dernier n’a donc qu’à se consacrer à ses tâches de construction, sans avoir à s’épuiser. Les bienfaits de cette nouvelle approche sont multiples : les quatre joueurs qui jouent autour de Michael ont beaucoup plus d’espace pour s’exprimer (Jones et Rojo au duel, là où ils sont le meilleur, et Pogba et Herrera sur les deuxième ballons et à la construction), et les couloirs sont libérés pour le jeu sur les côtés (même si en l’absence de Shaw ou d’un vrai ailier, on peut déplorer la sous-utilisation du couloir gauche).

Illustration avec ce schéma :

 

Pour le reste, nous l’aborderons plus tard, l’un des coups les plus forts de Mourinho dont personne ne semble s’étonner, est le replacement de Rooney à gauche, comme au bon vieux temps (et là, ce n’est encore une fois pas nouveau, c’est Fergie qui le faisait jouer là).

LE MATCH.

En première mi-temps, les diablesses ne manquent pas leur entrée, car à peine une minute après avoir pleurniché pour obtenir un penalty pour une faute sans conséquence sur Lingard, ce dernier a la bonne idée de balancer un centre parfait pour la tête d’Ibrahimovic. Tout est parfait sur ce but, d’ailleurs : l’ouverture de Valencia pour la course de Lingard, le centre dans la course et en une touche de ce dernier, la finition du Z…du beau boulot. 0-1 (5è).

La suite des événements est à vrai dire un non match, car les velléités des West Bromiens se heurte à un bloc rouge bien en place, et peinent cruellement à se créer à la moindre occasion. Leurs rares approches ne font que mettre en exergue la maladresse de leurs attaquants, maladresse il est vrai provoquée par l’excellent travail défensif de notre charnière centrale.

La seconde mi-temps repart sur le même faux rythme, ce qui ne convient pas à môssieu Ibrahimovic et à son melon. Il décide donc de sceller l’issue du match à lui seul, en assénant un changement de rythme terrible du bout du pied à deux de ses adversaires. Sa qualité de frappe fait le reste, suffisant pour transpercer défenseurs et gardien, même contrée. 0-2 (55è).

Et pour la seconde fois, les raides et viles neutralisent parfaitement leurs adversaires dans un match finalement fort peu spectaculaire. Est-ce là un signe avant coureur que le MU à l’image de Mourinho, s’il se met finalement à gagner, pourrait ne pas déchaîner l’enthousiasme ? L’avenir nous le dira.

LES NOTES.

De Gea 3/5 Au repos la plupart du temps, il a tout de même couvert sa ligne avec sérieux lors des rares incursions adverses dans sa zone.

Valencia 4/5 Dans ces matchs où son physique d’armoire et sa vitesse de superhéros ne trouvent pas de vis-à-vis à leur taille, il est imprenable.

Jones 4/5 LE retour gagnant orchestré par le Mou. Indubitablement, le retour au premier plan de Philou est à la fois une excellente surprise et un porteur d’immense espoir quant à sa santé.

Rojo 3/5 Toujours brutal et con, mais il faut l’admettre : il assure.

Darmian 3/5 à part qu’il est infoutu de jouer dans les pieds, signe d’une aisance technique à placer entre l’albatros et l’engin de chantier, on n’a pas grand chose à rapporter à son sujet.

Carrick 4/5 Le seigneur. Avec lui, climat apaisé garanti, même en cas de grain. On est prié de prolonger monsieur et vite, José.

Herrera 4/5 Sa régularité jusqu’aux derniers instants du match se confirme, en partie grâce aux ajustements tactiques évoqués plus haut.

Pogba 3/5 Un match sur courant alternatif, comme dirait Pierre Ménès. Le problème, si on veut prolonger la comparaison foireuse, c’est que son courant à lui est thermo-nucléaire, tandis que tous les autres sont encore à l’ère de la vapeur…

Rooney 4/5 Le voilà donc revenu un arpenteur de couloir. Bien sûr, il le fait à sa manière, sans réellement se muer en bouffeur de ligne ni renoncer à ses sempiternelles prises de liberté axiales ou dézonantes. Toujours est-il que l’infernal Wayne a bien repris cet ancien rôle que personne depuis Fergie n’avait osé lui donner. Force est de reconnaître que l’expérience de ces dernières années aidant, il s’en sort plutôt bien. Son tir de la 23è minute aurait mérité meilleur sort que la barre, mais la confiance est de rigueur : revenu à ce niveau, le record de Bobby Charlton ne devrait pas lui échapper pendant encore très longtemps.

Lingard 4/5 Match après match, il confirme le bien qu’on pense de lui, et même plus, puisqu’il est bien souvent décisif. Son raté de la 45è est même plutôt frustrant, car un but supplémentaire n’aurait pas fait tache sur son bilan de l’année. ET QUI L’A RELANCE, HEIN ? QUI ? PAS MOURINHO, CA C’EST CERTAIN. Pardon, je me calme.

Ibrahimovic 5/5 Oui, bon, c’est vrai que je n’en ai pas encore beaucoup parlé, mais quand il décide de s’amuser, tout de suite en face ça claque des genoux.

Bobby Carlton.

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