Resident Evil: Marseille-Paris
Le footballologue n’est pas virologue mais a un diplôme en foutagedegueulogie

« OUI, l’Irak dispose d’armes bactériologiques. Pour preuve cette photo de Saddam Hussein en compagnie de Jérémy Clément… »
Colin Powell, allocution au Conseil de Sécurité de l’ONU, 5 février 2003
L’histoire se passe en Diffamation, pays classé 43ème sur le plan de la liberté de la presse. Les élites de Diffamation se sentent tellement oppressées par la presse qu’à la place des noms, ces messieurs ne sont plus que fonction. Ce week end, Diffamation vivait au rythme de son « classico », match d’un sport devenu « industrie de divertissement » à l’enjeu tel qu’il l’emporte sur la convention de Genève.
Mardi dernier, un joueur d’une des deux équipes avait le thermomètre dans le radiateur. Mercredi, ce monsieur « pas bien » n’était tellement pas bien qu’avec « monsieur ex-international », ils sont rentrés chez eux. Monsieur le médecin du club dira le samedi suivant que « mercredi lors de la séance du matin trois joueurs se sont plaints de ce que l’on appelle un syndrome viral et il a été décidé d’attendre l’évolution avec un repos de 24 heures. » Il parle de trois joueurs, le site du club ne parle que des messieurs « ex-international » et « pas bien »…un détail ( ?) Les 24h passées, « monsieur ex-international » est resté sur son canapé, tout grippé, tandis que « monsieur pas bien » est revenu s’entraîner. Monsieur l’entraîneur l’a – logiquement – envoyé en forêt faire un footing avec « monsieur futur international », puis les a fait travailler en salle. Le lendemain, monsieur l’entraîneur déplorait les absences de « monsieur ex international » ainsi que de « monsieur futur international », et, peut-être, de monsieur « pas bien », pour le grand match du week end.
En effet, les examens demandés par monsieur le médecin avaient décelé deux cas victimes d’une maladie contagieuse, « ex international » et « futur international », dont les dossiers avaient été envoyés à la Ligue du sport. Seule la Ligue du sport peut annuler le match et messieurs le médecin, l’entraîneur et le président – très désireux de jouer le match de l’année avec une équipe affaiblie alors qu’ils n’ont pris que 3 points depuis août et qu’une défaite plongerait le club dans la crise – ont tous dit qu’elle devra « prendre ses responsabilités. »
Seulement, le président de la Ligue, monsieur Moustache, paraît plus concerné par la défense des « fausses niches fiscales » de ses sportifs, et s’en remet à sa commission d’Experts, uniquement informés de deux cas avérés. En effet, le président du club contagieux ne fournit que du « factuel », des cas « avérés »…pensant peut-être que cela suffit à obtenir le report. Du coup, personne ne se voit annuler le match pour deux cas et l’équipe potentiellement malade s’envole pour le sud du pays, emmenant – logiquement – « monsieur pas bien », à qui on fait passer des examens… parce que, même s’il n’est pas international, cela fait quand même 5 jours qu’il a le mercure aux fesses et qu’un cas de plus finirait peut-être par convaincre Moustache et ses Experts.
Même si c’est très contagieux, aucune raison de s’inquiéter puisque « monsieur pas bien » « était guéri » d’une maladie qu’il n’avait pas encore et « était le seul qui ne pouvait contaminer personne, parce que le virus était déjà déclaré chez lui »… comme l’explique monsieur le président qui, semble-t-il, a un CAP Virologie. Malheureusement, le jour du match, monsieur « pas bien » est officiellement contaminé, prouvant qu’il n’était donc vraiment « pas bien » guéri, et que le président-virolologue se fout un peu beaucoup de la gueule du monde. Les Experts, invités au petit matin à venir constater qu’outre les deux cas restés chez eux, on avait emmené « monsieur pas bien » pas contagieux mais officiellement malade au point que d’autres cas apparaissent, déclarent qu’il faut annuler le match, sous peine que tout le monde soit contaminé.
Les « très motivés » se transforment en « très malades », tous masques dehors, le président adverse dénonce la manœuvre avant de regarder par la fenêtre et de chercher l’apaisement, rejoignant son homologue quant à la responsabilité de « Moustache » et de ses Experts. En effet, outre le fiasco médiatico-sportif, l’annulation du match a provoqué des affrontements entre supporters. Comme toujours, le village déplore que l’énergie libidinale qu’il génère se dépense autrement qu’en merchandising, les clubs se déchargent sur la Ligue, que défend la ministre, en appelant aux forces de l’ordre pour éteindre l’incendie. Triste société que celle dans laquelle l’élite ne peut manipuler le désir de sa plèbe sans que cette dernière ne bascule dans la violence à la moindre insatisfaction… Heureusement qu’à L’Internationale a succédé Mireille Matthieu, sinon il serait à craindre que de retourner place de la Concorde certaines têtes ne tombent.
Désormais, reste à savoir quand se déroulera ce match, les « super motivés » ne semblant pas prêts à tomber les masques, tandis que l’adversaire, ami floué, n’entend pas attendre plus de 72h. Une nouvelle fois, Moustache doit « prendre ses responsabilités »…à moins qu’il n’invite monsieur « pas bien » et ses petits camarades, pas tant pour expliquer qu’il est plus facile de balader un obscur « pas bien » pour effrayer tout le monde là où les internationaux sont écartés du scandale… que pour être contaminé et se faire porter pâle. Avec un bon plan com’, un bouc émissaire, une émeute, personne ne s’étonnera de le voir traîner à proximité d’un monsieur « pas bien » à la veille d’une date importante.
Notes :
La chronologie du site du PSG avec, au 24/10, les déclarations du médecin et de l’entraîneur, très motivés à l’idée de responsabiliser la Ligue :
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CAP Virologie express :
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Comment les Experts de la Ligue indiquent n’être informés que de deux cas :
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Comment le président confesse avoir triché à l’épreuve de CAP Virologie :
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Les propos de Dassier sur Canal, à comparer avec le communiqué plus consensuel et « responsabilisant » vis-a-vis de la Ligue, publié sur le site du club…ou à ceux de Anigo, très « free fight » :
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