(Episode 19/32) Après avoir excité nos papilles tout au long de la Coupe du Monde 2014, Parie-Maule revient munie d’un défi de taille : vous proposer une recette par jour, une pour chaque pays qualifié. Aujourd’hui, Parie-Maule traverse le Rio Grande.

Hébonjour,

Hébé, elle est pas forte en géo, la rédac, c’est pas le Rio Grande qu’on traverse pour aller au Mexique depuis Lalbenque, c’est le Tarn. Là on prend l’avion à Blagnac et on traverse l’Atlantique pour Mexico, mais le Rio Grande, non, jamais. Bouducon, c’est pas parce qu’on habite dans le Quercy qu’il faudrait croire qu’on connaît rien au monde, hé. C’est de la discrimination rurale.

 

Alors, le Mexique, vous allez me dire « si Parie-Maule le poulpe met cette recette aujourd’hui, c’est qu’ils vont perdre ». Hébé pas forcément, mais c’est juste qu’hier hébé les Mexicains ils ont élu quelqu’un de pasdroite, comme président, et c’est tellement rare en ce moment, bouducon, que j’ai eu envie de leur rendre ce petit hommage.

Hébé, c’est que nous dans le Lot, je sais plus si je vous l’ai dit, mais on est radicaux-socialistes depuis que le canard gras existe, alors, hébé, le premier truc vaguement de gauche qui passe, c’est un peu de Maurice Faure qui ressuscite, bouducon.

Bon, après, le truc qui nous différencie du Mexique, c’est les campagnes électorales. Je veux dire, dans les années 90 j’étais sur les listes pour la mairie de Lalbenque, bouducon, je me suis jamais fait tirer dessus pour ça. Le seul qui a souffert, c’est Willy van Aardvark, un Néerlandais qui croyait que l’Europe lui donnait le droit de s’inscrire sur les listes électorales. Bouducon, au moins il a détendu la campagne, ce couillon, il voulait même être candidat, hé ? Bon, après le secrétaire de mairie il a un peu pété l’ambiance, il nous a mis au courant qu’en effet, les Néerlandais ils avaient le droit d’être candidats ; bon, c’était un peu tard, on avait déjà recouvert son camping-car de lisier avec une banderole « pas d’orange dans nos canards ». Bon enfant, quoi.

 

Non, là où ça a failli dégénérer, c’est à cause des cartels. Quand le président de la section FDSEA lalbenquoise a eu son Alzheimer précoce, à cause des engrais, il y a eu une guerre de territoire pour récupérer les adhérents. D’un côté les Jeunes agriculteurs de Montdoumerc, de l’autre la confrérie du canard gras de Flaujac-Poujols, qu’est-ce qu’ils se sont mis, bouducon. Je me souviens du compte rendu dans la Dépêche le lendemain, bouduuuuuu, la boucherie. Et encore ils avaient pas mis toutes le photos, hé, mais moi j’y étais, il y avait des oreilles arrachées, des dents éparpillées… y a des visages qui étaient tellement esquintés qu’on pouvait pas les reconnaître. Bouducon, à l’hôpital Rangueil, il paraît qu’il y a des chirurgiens orthopédistes qui ont vomi quand on leur a amené les victimes, hé. Et nous, les candidats, on savait pas où se mettre, boudu, le maire sortant il nous avait dit : « Surtout vous ne prenez pas parti, on ne sait pas de quoi ils sont capables quand ils sont dans cet état. Attendez que ça se tasse. »

Hébé c’est là qu’on reconnaît le fin politique, le maire il avait raison. Dès que l’arbitre a sifflé la fin du match, tout le monde a fait la trêve et les survivants sont allés boire un coup ensemble à la buvette. Comme quoi, c’est peut-être ça qui leur manque au Mexique, de faire du rugby ça les canaliserait un peu pendant les campagnes électorales.

 

Et à la buvette, figurez-vous qu’ils avaient mis de la tequila ; à la fin de la 3e mi-temps, le patron était un peu ennuyé, il lui en restait plein, de la tequila. Il avait prévu large pour satisfaire tout le monde, mais ce qu’il avait pas prévu c’était que la moitié des joueurs finirait aux urgences. Heureusement, Parie-Maule-la-débrouille était là. La tequila, c’est le Mexique, et donc j’ai cherché un peu sur l’ordinateur de la médiathèque ce qu’ils avaient comme recettes avec de la tequila (je me débrouillais un peu en recherche sur Netscape à l’époque, pas comme maintenant où il faut être un guique pour réussir à utiliser ces smarphones, là). Et là, hop, un truc facile et qui peut se faire au barbecue en plus.

 

Les alitas de pollo al tequila de la troisième mi-temps

900g d’ailes de poulet

11 gousses d’ail hachées

Jus de 2 citrons et 1 orange

2 cs tequila… hébé oui, je sais, ça fait pas beaucoup, finalement avec le patron de la bodega on a dû finir les restes ; on a éclusé tant qu’on a pu et on a envoyé un tonneau qu’on n’a pas pu finir à l’hôpital, comme ça, les rugbymen estropiés, c’est un peu comme s’ils avaient fait la 3e mi-temps avec nous.

1 cs de piment moulu doux

2 cs huile végétale

1 cc sucre

1/2 cc poivre de Jamaïque moulu

1 pincée cannelle, 1 pincée cumin, 1 pincée origan

Idéalement, 2 piments chipotle réhydratés et pilés, après bien avoir enlevé filaments et pépins. Pour les réhydrater, c’est simple, vous les mettez cinq minutes dans l’eau bouillante.

Pour voir si les piments sont bien réhydratés, deux méthodes : la première, c’est de d’aller regarder vous-mêmes au-dessus des vapeurs. La seconde, c’est de m’écouter : quand je dis « cinq minutes » ça veut dire « cinq minutes », bouducon, c’est pas possible, ça. Allez, prenez un Kleenex et essuyez vous les yeux, j’espère au moins que la prochaine fois vous me ferez un petit peu confiance, hein.

 

 

Alors, c’est une recette facile, hé. Même à trois grammes par personne en ayant aidé le patron à finir sa tequila, on a réussi à la faire parfaitement, donc vous si vous n’êtes pas trop manches, ça ne devrait pas vous poser de souci, hé. Vous coupez les ailes en deux, à la jointure ; avec un peu de chance, tout à l’heure il y aura un Mexicain qui vous montrera sur Neymar comment faire. Vous mettez les ailes dans un saladier en mélangeant avec l’ensemble des ingrédients. Vous laissez mariner au moins 3h (ou mieux, une nuit entière, m’enfin, nous, à 1h du mat on avait quand même un peu envie de se caler l’estomac, donc on n’a pas attendu). Et là, vous cuisez, de préférence au barbecue (15 à 20 minutes).

 

Voilà, vite fait bien fait. Un dernier petit coup de tequila à la santé des Mexicains radicaux-socialistes, et bon appétit bien dur.

Parie-Maule.

4 thoughts on “Bon appétit Pelé : alitas tequila !

    1. Hébéoui, pardi, une tête d’ail, quoi, pour la marinade. Pourquoi, vous comptiez séduire ?

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