Aioli les sapiens,

 

Alors, soyons clairs, à la base je n’ai rien contre les Normands. La flotte, l’alcoolisme, la radinerie, les tripotages sur le cours du Couesnon pour savoir si une merdouille en vieille pierre est chez eux plutôt que chez les cons d’à côté… tout ça, ça vous regarde. Mais rien que pour Coldplay à l’entrée des joueurs et pour Rémy Viercoutre, j’espère que cette défaite à la dernière minute vous aura bien fait mal là où je pense. N’y voyez rien de personnel.

 

L’équipe

On ne change pas une équipe qui gagne, quitte à ce qu’elle finisse par jouer en déambulateur.


Le match

Grâce à un très gros pressing en début de rencontre, Caen nous empêche de développer notre jeu. Notre première relance donne rarement quelque chose de constructif, et heureusement pour les Normands car dès que la balle parvient à franchir le premier rideau caennais, l’OM sait développer de belles actions.

A partir de la 20e minute, l’étreinte adverse se relâche et l’OM monopolise la balle. Les actions s’enchaînent mais demeurent improductives, soit par faute de mauvais choix de notre part, soit à cause d’un Viercoutre accomplissant à la perfection ce qu’il sait faire de mieux : plonger n’importe comment en agitant les bras et les pieds en priant très fort pour que le ballon vienne le heurter. Ca marche généralement une ou deux fois en 38 journées, manque de bol, ce soir c’est sur nous que ça tombe.

Hormis quelques frappes improbables de trente mètres (et une passe en retrait suicidaire de Dja Djédjé), les Caennais ne sont guère dangereux et, lorsqu’ils tentent de l’être, Jérémy Morel applique la méthode de dissuasion Carlos Mozer également dénommée « ne repasse plus par là si tu ne tiens pas à ressembler à Oscar Pistorius ».

Comme à son habitude, l’OM tente de redémarrer très fort après la pause, toujours sans succès. Si Mandanda passe une soirée relativement tranquille, Caen parvient à nous faire déjouer grâce à un pressing appliqué. Malgré l’absence de danger immédiat, cette soirée prend l’apparence du traquenard parfait.

L’OM s’enlise et, à 20 minutes de la fin, Alessandrini remplace Thauvin pour apporter un peu de fraîcheur. Nous appuyons un peu plus et, sur un corner, Romain envoie une balle parfaite pour la tête de Romao au premier poteau. 0-1 à la 75e minute sans produire un jeu exceptionnel, cela suffit à notre bonheur. C’était sans compter sur le sursaut des Caennais qui, à défaut de savoir jouer au football, adoptent l’état mental du « petit-club-de-coupe-de-France-qui-n’a-rien-à-perdre-et-va-chercher-l’exploit ».

Le dernier quart d’heure s’avère en effet tout sauf rigoureux, chaque coup de pied arrêté contre nous occasionnant une grosse pression sur le but de Mandanda. Un coup-franc excentré atterrit sur la tête de Da Silva, qui trompe notre gardien mais pas l’arbitre-assistant, qui invalide le but pour hors-jeu (de Da Silva lui-même ou de son collègue, mais on s’en branle tant ce dernier faisait évidemment action de jeu).

Même coup-franc sept minutes plus tard : la défense est prévenue et ne peut pas se faire surprendre, penses-tu alors ? C’est oublier un peu vite que Fanni a fait son apparition entre-temps pour bénéficier lui aussi de l’Effet Bielsa®. Attendant comme le ravi que la lumière divine de Saint-Marcel le touche à son tour, Rod couvre tous les attaquants adverses, tandis que nos défenseurs, Morel en l’occurrence, sont une nouvelle fois battus dans le jeu aérien. Musavu-King inscrit ainsi l’égalisation (1-1, 84e).

La fin de match est désorganisée, ce qui se traduit surtout par des occasions en notre faveur. Alors que les arrêts de Viercoutre se succèdent, l’on se résigne à voir ce pitre désigné « héros du match ». Malgré cette sombre perspective, nos joueurs conservent toute leur lucidité, au contraire des Caennais qui paniquent et reculent. Sur un long ballon, Ayew s’impose de la tête et, après une remise de Nkoulou, monté pour cette dernière occasion, le ballon parvient à Mendy à l’entrée de la surface. Résistant à l’appel du peuple hurlant instantanément « LA LOURDE », Benjamin garde la tête fraîche comme au sortir d’une glacière et décale intelligemment Gignac, qui dans le même élan pulvérise les filets de Viercoutre, roule une pelle à Bielsa et rejoint sa place en hélicobite (1-2, 93e). Une dernière frayeur sur corner plus tard, on peut savourer.

 

Les joueurs

S. Mandanda (4/5) : Steve prend goût aux sorties en limite de sa surface, mes sous-vêtements un peu moins. Ca reste efficace malgré tout : au total, un match d’autant plus solide que le danger venait aussi de ses défenseurs.

N. Nkoulou (4/5) : A dispersé les offensives caennaises comme le gouvernement chinois évacue les démocrates de Hong-Kong : avec autorité et sans forcer.

J. Morel (2/5) : Son découpage de Nangis était trop esthétique pour mériter l’expulsion, pas de problème de ce côté-là. Les duels perdus en fin de match, en revanche, ça faisait un peu trop. Signalons quand même un signe révélateur de son nouveau statut : désormais, les adversaires se plaignent quand l’arbitre le laisse sur le terrain.

B. Dja Djédjé (2/5) : Guère mis en difficulté par les adversaire, Brice s’est donc amusé à se foutre dans la merde tout seul avec une passe en retrait arrivant à 5 mètres de sa cible, en plein but. Sorti de cet instant slipométrique, rien de très notable offensivement comme défensivement.

Fanni (78e) : « Bah quoi, on ne s’aligne plus en zigzag comme on faisait avant ? Fallait me prévenir, les gars. »

B. Mendy (3+/5) : Beaucoup d’activité mais aussi de la perte de balle et des mauvais choix. Mais de la même manière qu’une fellation correctement appliquée peut gommer le souvenir de préliminaires dispensables, l’ultime passe décisive de Benjamin reste ce que l’on retiendra de son match.

A. Romao (3+/5) : Imbula serré de près, Romao a été contraint de produire du jeu, confirmant que son habileté balle au pied le dispute à celle d’un parkinsonien à l’arbalète. Sorti de ça, du travail défensif toujours sérieux et un beau but sur corner.

G. Imbula (3+/5) : Même ennuyé par le milieu de terrain adverse, il conserve son énergie de cumulonimbus. Il fera parler la foudre une autre fois. #PointMétéo

F. Thauvin (2/5) : Non seulement ses – une nouvelle fois – trop nombreux mauvais choix lui ont valu de se faire pourrir la tête par ses coéquipiers tout le match durant, mais en plus ses belles actions ont été stoppées par Viercoutre, signe que les astres ont décidé de vraiment se foutre de sa gueule en ce moment. #PointHoroscope

R. Alessandrini (71e, 4/5) : Il remplace (un peu tard) un Thauvin en perte de vitesse, et se procure rapidement de belles occasions. En bonus, sa passe décisive sur corner.

A. Ayew (3+/5) : Peu décisif, mais sait par moments affoler une défense aussi bien qu’une paire de couilles dans un couvent.

D. Payet (4/5) : Jusqu’à présent, deux slogans relevaient du pur fantasme : « Marseille propre » et « Payet régulier ». Qu’il y en ait un des deux qui se réalise est déjà un miracle.

AP Gignac (4/5) : Pour ne pas revivre un match « seul au monde », André-Pierre a dézoné à gauche, à droite, en retrait, bref partout où ça pouvait être utile. Et ça l’a souvent été. Enfin, ça reste du pipi de rat à côté de son but de la 93e à fort potentiel bandatoire.

 

L’invité zoologique : Denis Tilappiah

Le tilapia, un poisson sans intérêt autre que nutritionnel, à l’image du football normand vis-à-vis des clubs sérieux venant à d’Ornano faire leur repas de points annuel. Je serais caennais, je me ferais du sushi quant au maintien.

Les autres : Je me tais, je risquerais d’être condescendant.

Le classement : l’ensemble de nos poursuivants ayant encore leur semaine européenne en travers de l’intestin grêle, on peut dire sans trop s’avance que c’est une putain de bonne journée.

Les images : n’ayant toujours pas l’ADSL dans l’enclos, je t’invite à te fournir en captures d’écran chez le dealer le plus célèbre de la place.

La page abonnement : à visiter, pour que vive l’alterfoot cananal historique.

Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Les éventuels lecteurs tarasconnais peuvent s’en servir pour m’inviter au bistrot.

Bises massilianales,

Blaah

4 thoughts on “Caen-OM (1-2), La Canebière Académie est sans pitié

  1. C’était sans compter sur le sursaut des Caennais qui, à défaut de savoir jouer au football, adoptent l’état mental du « petit-club-de-coupe-de-France-qui-n’a-rien-à-perdre-et-va-chercher-l’exploit ».

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    Nouveau riche, va. Tu toisais Quevilly de moins haut y a pas si longtemps. Pour la peine, je regretterai pas ta disparition de mon paquet de blondes.

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