C’est pour ce genre d’émotions qu’on se déplace.

Ça y est, la saison 2019/2020 est enfin lancée. Après trois matchs amicaux, les déplacements de Ligue 2 ont repris, avec un match à Grenoble, dans le beau stade des Alpes. Il s’agit de la 18e saison d’I Sanguinari (sans compter une petite mise en sommeil), et ma 9e personnelle. Le départ pour les Alpes s’est fait de bon matin, en 106. Toujours en prenant soin d’éviter les autoroutes. Ce qui nous fera passer par des routes inconnues, par des lacets interminables et par des chemins peu fréquentés. Au total, 5h30 de route rien que pour l’aller. L’arrivée se fait à 14h45, dans la banlieue de Grenoble. On doit alors répondre à une très sympathique interview de Le Sport Dauphinois. Avant de repartir en direction du centre ville de Grenoble.

Au hasard du GPS, je me retrouve devant l’hôtel des joueurs de l’ACA. Je décide de m’y arrêter. L’occasion pour moi de discuter avec les dirigeants et de faire la connaissance du nouveau président, Christian Leca, devant un café. Nos amis de l’Ardèche, Manu et Lorenzo, supporters de l’ACA, sont également là. Le nouveau président se dirige vers nous pour nous saluer. C’est la première fois que je le vois. Il s’approche de moi, et alors que je ne pensais pas qu’il me connaissait, il me lance : « Alors, tu as fait changer le moteur de ta voiture ? ». La preuve que la 106 est connue de tous… Il est 17h30 et il est l’heure de retrouver Marco, place de l’Étoile.

C’est là-bas que Marco, venu spécialement de Belgique pour la rencontre, m’attend. Félicitations et respect à lui pour ce long déplacement. En terrasse d’un bar, à boire de la Heineken ou de la Affligem, nous sommes vite rejoints par la Team Horsjeu. Trois membres actifs (ou pas) d’Horsjeu.net ont tenu à m’accompagner pour ce succulent GF38-ACA : Homerc, le Portista, Just Wide le Liverpuldien, et Damien Dudu, le Celtista. C’est cette belle équipe qui disserte sur les aventures extraordinaires de Marco dans toute l’Europe du football. Mine de rien, le temps passe.

Il est 19h et toute cette joyeuse troupe part en direction du stade des Alpes. La 106 est devant, la Lancia de Marco est derrière et, intercalé entre nous, Damien fait le fanfaron sur son vélo « single speed » à 800 balles. Le parking visiteurs est vite trouvé et on nous l’ouvre assez rapidement. C’est Hervé le stadier (c’est comme Hector le Castor ou Édouard le Canard, sauf que lui c’est Hervé le stadier) qui nous accueille. Les places en parcage sont à acheter dans un Algeco non loin de là. Le prix ? 5 euros. Pendant ce temps-là, Hervé peut inspecter nos sacs et faire valider nos bâches et drapeaux. On reviendra sur ce point-là un peu plus tard. La fouille corporelle est très tranquille et nous pouvons enfin nous installer en parcage visiteurs. Un parcage comme on les aime, non loin de la pelouse. Nous venons d’entrer dans l’un des plus beaux stades de Ligue 2 : ni trop grand, ni trop petit, avec sa fameuse verrière à 360° qui nous laisse une vue imprenable sur les montagnes avoisinantes. Il fait un temps agréable. Une petite brise vient casser la chaleur ambiante. On bâche, on retrouve d’autres supporters, on plaisante, on encourage nos joueurs. Nous sommes 12 en parcage visiteurs : Marco, moi, Just, Damien, Homerc, Antoine, un ami à lui, des supporters du coin et deux cousins de Zady (dont l’un était le sosie de Niska – pas de panique, il était venu sans Aya Nakamura).

Mais avant le coup d’envoi, pour vidanger les bières ingurgitées, direction les toilettes. Comme la saison dernière, on va également noter les… toilettes des stades visités. Alors faites attention, les photos peuvent choquer les âmes les plus sensibles.

Le GF38 frappe très fort d’entrée avec des chiottes immenses. Une bonne odeur de propre nous envahit les narines à peine les pieds posés dans ces toilettes de luxe. On voit que le ménage a été fait récemment, malgré quelques toiles d’araignées par-ci, par-là. Tout semble nickel : les pissotières sont propres, les cabines également, malgré quelques traces inenlevables au fond de certaines cuvettes. Cerise sur le gâteau : il y a de l’eau, du savon, du PQ dans toutes les cabines et des torchons déroulants neufs. Que demander de plus ? Le GF38 frôle la perfection avec ces toilettes impeccables, du genre que l’on aimerait voir plus souvent en Ligue 2. Tout simplement bravo. Note : 4,5/5.

Le match peut commencer. Et dès les premières minutes, on se rend compte que c’est l’AC Ajaccio qui a la possession. De l’envie, de la justesse, de la maîtrise. Ça fait plaisir à voir. Surtout que la défense grenobloise n’est pas très sereine : à plusieurs reprises les Acéistes ont trouvé de l’espace dans l’axe de la défense adverse. Plus globalement, sur le match, à noter la bonne prestation de Gaëtan Courtet, qui s’est démené et qui a été précieux par son pressing et ses déviations de la tête (il n’est pas très grand, mais il a une excellente détente et un bon timing), la solidité de la défense Choplin/Avinel, qui n’a pas laissé passer grand chose, le manque d’efficacité de Zady, qui a su trouver des espaces et des décalages, mais qui a bouffé la feuille deux fois devant le but, ainsi que la bonne entrée d’El Idrissy, qui s’est placé entre les lignes, et qui a fait du mal avec ses déviations (et son but).

Comme d’habitude, à la pause, tout le monde s’est jeté vers la buvette, placée en haut du parcage. C’EST DONC L’HEURE DU CASSE-CROÛTE !

Les + :

  • Il y avait du choix dans les boissons (Ice Tea, Pepsi, eau plate, eau pétillante…), et il y avait même des chips.
  • Mon choix s’est porté sur un sandwich au poulet qui s’est avéré délicieux. Il était bien garni, avec de la mayonnaise, de la salade, des tomates, et deux tranches généreuses de blanc de poulet.
  • Le pain était plutôt bon et l’ensemble très frais. Une bonne surprise.
  • Le prix : 6 euros pour un bon sandwich et une boisson, c’est raisonnable.

Les – :

  • Nous étions 12 en parcage mais la buvette n’avait prévu que… 3 sandwichs en tout. Un peu (beaucoup) léger.
  • Il n’y avait pas de bière, ni de snacks sucrés, et c’était du Pepsi, pas du Coca.

Note sur le guide Michelin/Perfettu des buvettes de Ligue 2 : 3,75/5. Comme pour les toilettes, le GF38 frappe fort avec la buvette. Même s’il n’y avait que trois sandwichs au poulet pour 12 personnes, ils étaient copieux, bien garnis, frais et très bons. Une agréable surprise. On note également un accueil sympathique à la buvette et des efforts faits par rapport à la saison dernière, où elle était restée ouverte seulement quelques instants. Manger ce bon sandwich dans ce beau stade était un plaisir. Bravo.

La deuxième mi-temps est une torture : on sent que l’ACA peut l’emporter mais Zady rate un face à face tout fait et on semble se diriger vers un bon vieux 0-0. Mais c’est à la 87e minute que Mounaïm El Idrissy décide de surgir. Après une bonne combinaison sur le droite, il se retrouve excentré : il réalise alors un vicieux centre-tir au premier poteau, qui trompe Maubleu, qui avait laissé son poteau découvert. Un supporter de l’ACA présent (on taira son nom pour d’évidentes raisons) osera la blague : « Le gardien de Grenoble ce soir c’est pas Maubleu, c’est Morose ». ‘Mouna’ vient de marquer son premier but chez les pros, à 20 ans. En parcage visiteurs, on exulte. C’est la folie. On se prend dans les bras, on saute, on sourit, et l’un de nous crie même : « Putain, j’ai parié sur le 1-0 pour l’ACA, ils vont me faire gagner mon pari sportif ! ». Le cœur palpite. Les lèvres tremblent de fébrilité. Je fais les 100 pas dans le parcage. Les dernières minutes sont interminables. Après au moins 420 secondes de torture, cet enculé d’arbitre décide de siffler la fin de la rencontre. C’est le soulagement.

Et rebelote en parcage : des étreintes, des tapages de mains, des cris et des encouragements. La totalité des joueurs de l’ACA vient nous saluer et nous applaudir. Comme il me l’avait promis (sans que je ne lui demande rien), Benjamin Leroy vient me donner son maillot. C’est pour ces putains de moments-là, de communion et de joie intense, qu’on fait ses déplacements. Si certains peuvent me trouver fous, je vous conseille de vivre ces émotions-là au moins une fois dans votre vie, et vous verrez. (Bon, vous allez dire que j’abuse un peu, qu’on a gagné un seul match, à Grenoble, en J2 de Ligue 2, mais quand même, toutes les victoires sont délicieuses).

Avant de vous quitter et de repartir, nous allons nous attarder sur une nouveauté qui reviendra cette saison (si tout va bien et si ça vous plaît) : je vais noter l’accueil dans chaque stade.

Celui de Grenoble a été bon, à un détail près. Dès notre arrivée en parcage, le stadier en charge du kop visiteurs a su nous mettre à l’aise, en prenant en charge les bâches pour nous faire gagner du temps pendant que nous allions acheter nos billets. « Si vous ne me voyez pas quand vous revenez, criez Hervé, c’est mon prénom, et j’arriverais », nous a-t-il dit, dans un sourire. C’est quelques secondes après que nous allions déchanter. La banderole de Marco, sur laquelle est cousue des drapeaux de l’ACA avec un drapeau russe et un autre du PSV Eindhoven, est refusée : Hervé, confus, s’excuse. Ce n’est pas lui qui ne veut pas que cette banderole rentre, mais le mec de la sécurité de l’autre côté de la caméra. Donc Marco a fait 10 heures de route pour voir son drapeau, inoffensif, qui lui tient tant à cœur être refusé ? C’est la mort dans l’âme, et très énervé, qu’il a filé le remettre dans sa voiture.

Pendant la rencontre, aucun problème à signaler : les 12 supporters acéistes étaient surveillés par le seul Hervé, dans notre dos, alors qu’un autre stadier était planté devant le parcage. Il faut savoir qu’il y a souvent plus de stadiers que de supporters en parcage visiteurs. Ce n’était pas le cas aujourd’hui. Dès la fin du match, Hervé nous a pressé le pas pour partir. Sauf que la Lancia de Marco et ma 106 ont rencontré un problème en sortant du parcage : les stadiers avaient oublié de baisser des plots à la sortie. Nous nous sommes retrouvés coincés, le long de la voie de tramway : le trottoir est bien trop haut et des plots nous barrent le passage de l’autre côté. Comment faire ? Tenter de passer entre deux plots ? Impossible, même avec nos petites voitures. On parvient tout de même à contourner les obstacles sur un fil et nous voilà enfin sortis du parcage. En bref, l’accueil grenoblois a été bon, avec un Hervé sympathique et souriant. Mais le coup de la bâche et la sortie impossible du parcage viennent ternir le bilan. Note : 3/5.

Il est 22h45. Après un petit passage au bus et une rencontre avec plusieurs de mes « followers » (dont les plus grands fans de Benjamin Leroy) pas avares en compliments, me voici reparti. Cette fois-ci par l’autoroute. L’excitation n’est pas retombée. Bien au contraire. Je me suis surpris plusieurs fois à pousser d’énormes cris de soulagement et de joie dans ma voiture. Que ça fait du bien, putain. Seule ombre au tableau : une mauvaise nouvelle du côté de la 106. Pas de panique, c’est juste la vitre côté conducteur qui se met à grincer en l’actionnant. Nous serons là pour le prochain déplacement, à Châteauroux le 16 août. À L’OURS !

Perfettu

2 thoughts on “GF38 – AC Ajaccio : récit d’un (Gre)noble déplacement pour I Sanguinari

  1. Un vrai plaisir et coup de chapeau au policier du pc sécurité qui a refusé le drapeau de Marco car il y avait un drapeau Serbe ?? alors que c’était Le drapeau Russe ?? et le drapeau rouge et blanc de l’ACA devenu un drapeau Croate…(Vu le génie on aurait pu finir dans l’Isere)

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