Salut les filles !

Toudeille iz ze deille. Le Club Brugge va tenter de se qualifier pour les demi-finales d’Europa League face au Dnipro, à Kiev. Même dans nos espoirs les plus fous, on n’aurait jamais cru pouvoir dire ça. A la Jup’, on est plutôt habitué aux bonnes phases de groupes avant d’être éliminé sans problème par un club russe en manque de compétition en 1/16 (coucou Genk).

Pour en arriver là, les Ukrainiens ont eu un parcours moins régulier que celui du Club Brugge, toujours invaincu et nouvelle 2ème meilleure équipe de l’histoire de la Coupe UEFA (depuis 1971). Le Dnipro a terminé 2ème d’un groupe composé de l’Inter, Saint-Etienne et Qarabag au terme de six matchs serrés (2 victoires, 1 nul, 3 défaites, 4 buts marqués, 5 encaissés). Aucune équipe ne s’est qualifiée pour les 1/16 avec aussi peu de points. En revanche, les deux qualifications suivantes montrent clairement une montée en puissance de l’équipe, avec des victoires face à l’Olympiakos et l’Ajax.

Le match aller s’est terminé sur un 0-0 un peu décevant, malgré une fin de match haletante. On te conseille d’aller voir le compte-rendu des amis de Footballski.

Lors de ce match, 5 Brugeois étaient absents : 2 n’étaient pas qualifiés (Denswil et Claudemir) et 3 étaient blessés (Meunier, Engels, Duarte, soit 3 défenseurs). Par conséquent, Michel Bel’Homme a dû recomposer son arrière-garde en titularisant Simons en défense centrale plutôt qu’en habituel n°6, poste occupé pour l’occasion par Silva (ce qui est un sacré handicap). Le polyvalent De Fauw était cette fois aligné en back droit. Incertain et en manque de rythme, Vazquez est également présent sur le terrain dès le coup d’envoi. Du coup, on se dit qu’avec un 0-0 dans de telles conditions, c’est pas si moche que ça.

La récente forme brugeoise laisse un peu à désirer : après deux prestations peu convaincantes en championnat (victoire contre le Standard, défaite à Courtrai), le Cleup’ vient de prendre 3 points contre Anderlecht de manière assez miraculeuse.

 

Les compos

Côté Dnipro, que j’sais même pas si c’est l’équipe-type.

 

À Bruges, Duarte est de retour. Comme dit plus haut, Vazquez est toujours un peu blessé. Il est cette fois-ci sur le banc. Les nombreuses blessures font d’ailleurs que ce dernier est particulièrement jeune : sur les 7 remplaçants, 4 ont 20 ans ou moins.

Le match

Il ne s’est pas passé grand-chose pendant ces 90 minutes. Si Storm réveille un peu les Brugeois à la 18’, ce sont surtout les Ukrainiens qui se sont montrés dangereux (13’, 21’ et surtout 31’). La fin de la première période se déroule principalement aux abords de la surface brugeoise, les Belges étant incapables de relancer proprement.

Néanmoins, on s’emmerde tellement que l’arbitre siffle la mi-temps 30 secondes avant les 45 minutes.

La deuxième mi-temps débute par une énorme occasion en faveur des Ukrainiens. Comme Vazquez dimanche face à Anderlecht sur le but de la victoire, Rotan joue rapidement un coup-franc et sert Konoplyanka, délaissé par Storm. Ryan réalise un superbe arrêt. L’arbitre accordera curieusement un six mètres. Ce sera à peu près tout, jusqu’au but de Shaktov à la 82’… Alors certes, un but à l’extérieur à ce moment-là du match aurait quasiment qualifié Bruges. Mais c’est pas une raison pour se faire niquer en contre.

Suite à un coup-franc, Mechele envoie le ballon dans le paquet dans la surface du Dnipro. C’est un peu trop court et les Ukrainiens relancent proprement et rapidement. Les Brugeois se font avoir et Shakov est lancé en profondeur. Ce dernier se débarrasse de Mechele et se place sur son pied gauche avant de trouver le petit filet de Ryan sur une frappe légèrement déviée par Duarte. Monde de merde.

Bruges quitte donc la scène européenne après deux quarts de finale plutôt décevants. Sans être totalement dominé, mais jamais proche de marquer sur ce match retour, le Club concède sa première défaite européenne de la saison après 15 matchs sans défaite.

Mais finalement, la prestation est-elle moins aboutie que celle de dimanche dernier contre Anderlecht ? Je n’en suis pas convaincu. Anderlecht aurait dû mener de deux ou trois buts après 70mn. Bruges l’avait finalement emporté grâce à deux erreurs adverses. Les milliers de minutes disputées pèsent, se sentent dans les jambes des joueurs. Les Blauw & Zwart ont joué ce soir leur 62ème match de la saison. Il en reste 7 pour aller chercher le premier titre de champion depuis 10 ans.

Bilan et réflexions

Avec l’élimination du Club Brugge, la campagne européenne belge s’achève. Si Zulte Waregem (éliminé par un club biélorusse dès le 3ème tour préliminaire) et le Standard (dernier de sa poule) n’ont pas brillé, les trois autres clubs se sont fait remarquer :

  • Lokeren, vainqueur de la Coupe de Belgique 2013-2014, s’est brillamment qualifié pour la phase de poules en éliminant Hull City. Les Noir et Jaunes n’ont pas passé l’hiver, éliminé à la différence de buts particulière par Trabzonspor, malgré 10 points inscrits.
  • Dans un groupe difficile (Arsenal, Dortmund, Galatasaray), Anderlecht a terminé troisième en restant invaincu à l’extérieur. Le moment fort de la saison est évidemment le come-back sur la pelouse de l’Emirates. Menés 3-0 à l’heure de jeu, les Mauves arrachent le nul à la dernière minute. Reversés en Europa League, ils seront éliminés par le Dinamo Moscou (0-0 ; 2-1).
  • Enfin, Bruges, après avoir passé deux tours préliminaires et être sorti en tête de son groupe, est arrivé en 1/4. Une première pour un club belge depuis 5 ans.

Il est intéressant de se demander quelles sont les raisons de cette belle saison. Simple exception ? Premiers résultats de la réforme du championnat il y a 6 ans ? Évidemment, il est difficile d’analyser en ne se basant que sur une seule saison. Faire des hypothèses sur le futur est encore plus compliqué quand on connait les difficultés des petits championnats à conserver ses meilleurs joueurs. Le manager d’Anderlecht s’est probablement enflammé en déclarant en décembre dernier viser les 1/8 de Ligue des Champions en 2015-2016. Qu’il commence par qualifier son équipe !

Néanmoins, les playoffs, aussi critiquables soient-ils sur de nombreux points, ont été mis en place dans un but précis : multiplier les matchs entre les meilleures équipes du championnat pour réduire l’écart avec le niveau européen. Force est de constater qu’ils ont rempli leur rôle.

D’ailleurs, si leur influence – supposée – n’a d’effets significatifs qu’en 2014/2015, il est important de signaler que la Belgique termine sa troisième saison consécutive en ayant marqué plus de points que les Pays-Bas à l’incontestable coefficient UEFA. On remarque même que la saison prochaine, avec l’arrêt de la comptabilisation de la saison 2010/2011 (la meilleure des 5 actuellement prises en compte pour les Pays-Bas, la pire pour la Belgique), on a de très fortes chances de passer devant ces connards de Bataves. Reste à savoir si cela signifie que le niveau de nos meilleures équipes augmente, ou s’il baisse moins rapidement que celui de nos voisins…

Pour finir, si les playoffs ont peut-être permis aux Brugeois d’aller si loin dans la compétition, ils les ont peut-être également éliminés : il est en effet compliqué de concilier la Coupe d’Europe et ce mini-championnat entre les six meilleures équipes de la saison. Les matchs de haute intensité s’enchaînent, la qualité de récupération s’appauvrit. Quand Bruges a dû recevoir le triple champion en titre entre ses deux quarts de finale, le Dnipro allait tranquillement s’imposer 0-5 sur le terrain d’une équipe du ventre mou. N’a-t-on pas là une des limites des playoffs à la belge ?

La division des points par 2 au terme de la saison régulière fausse complètement l’approche des échéances européennes : sans cette division, Bruges aurait aujourd’hui 4 points d’avance sur son dauphin et futur adversaire ce week-end, La Gantoise. Preud’homme n’aurait-il pas géré autrement son effectif s’il avait ce « joker » ? N’avoir finalement que 2 points d’avance, de manière totalement injuste, a-t-il poussé l’entraîneur à aligner le meilleur joueur de l’équipe à moitié blessé en championnat, avec pour conséquence l’obligation de le laisser sur le banc lors de ce ¼ de finale retour ?

Si les playoffs ont permis aux clubs belges de retrouver un niveau honorable à l’échelle continental, ne brident-ils pas également l’ambition ?

Jean-Marie Pfouff

Retrouvez-moi sur Twitter, Facebook et sur la page de la Jup’ Académie.

Bart Van der Van Krrr, ce Bel Homme, est aussi ici et .

9 thoughts on “La Jup’ : Dnipro/Bruges et bilan européen

  1. Oui mais là c’est le beurre, l’argent du beurre le cul de la crémière et de sa fille!!!!
    Tu peux pas vouloir jouer entre les meilleurs et dire trop d’intensité…Par contre oui, le système de la division des points c’est nul car Brugges est devant, mais si ils avaient étaient 3 ou 4 de la saison régulière, ils auraient pas vraiment gueuler…

  2. Ça n’est qu’un constat de la situation actuelle. Évidemment que tout système a ses défauts, mais est-ce une raison pour ne pas les signaler ? A mon sens, bien que je sois conscient que ce problème soit difficilement résoluble, l’erreur serait de l’ignorer.

  3. Tu as raison de le signaler, mais je pense que c’est une bonne solution pour remonter le niveau du championnat.
    Après peut être car étant habitué au rugby je suis pas choqué que le 6ème puisse être champion…
    N’empêche que jusqu’au bout tous les matchs comptent et ça c’est sympa ;)
    Remarque vous êtes capable de commencer par les palyoffs pour favoriser la coupe d’europe ^^

  4. C’est pas plutôt Preud’homme, tout bel homme qu’il soit, qui s’est un peu planté dans sa gestion de saison ? Avec les play-offs et la division des points par deux (que j’adore, on n’y touche pas), il faut arriver pas blessé (coucou Meunier, sous infiltration depuis janvier d’après Wilmots) et à fond à la mi-mars. Avant, tu t’en fous, surtout quand tu t’appelles Bruges ou Anderlecht… MP fait le kéké depuis septembre, ça risque de lui coûter cher (et de nous valoir une Gantoise ou un Charleroi se faire rétamer en Champion’s l’année prochaine)…

  5. Je n’ai pas souvenir d’avoir lu ça pour Meunier, mais simplement qu’il a joué la finale de la Coupe de Belgique sous infiltrations. Mais OK si c’est le cas, même si c’est un blessé parmi d’autres.

    Pour le reste, je serais d’accord si on ne prenait pas le contexte : Bruges doit viser le titre chaque saison et ne l’a pas eu depuis 10 ans. Il vient de terminer 2 saisons de suite à 3 points du leader et a perdu 6 points sur Anderlecht pendant les PO en 2014. Du coup ça me paraît difficile de reprocher à Preud’homme de vouloir faire la différence pendant la saison régulière.

  6. Dis j’y pense vous êtes combien indice UEFA? Car dans 2 saisons, les 8 champions des 8 championnat en tete UEFA seront chapeau 1, ce qui peut vous arranger non?
    Après si le (William)vainqueur de la LDC est pas champion peut être que 7 mais ça peut vous aider aussi?

  7. Je pense que justement, l’aventure bruggeoise va permettre aux clubs ambitieux de franchir un autre palier.

    Maintenant, quand un club voudra et gagner le titre et aller le plus loin possible en EL, il faudra un banc plus fourni.

    De ce fait, on a deux possibilités : soit on arrive à faire venir de meilleurs joueurs et le niveau du championnat s’en trouve amélioré, soit (et c’est l’hypothèse la plus recevable) on fait monter toujours plus les jeunes, ce qui nous permet de garder des nouvelles générations talentueuses pour la Belgique qui en plus de ça partiront de moins en moins à l’étranger et voudront rester un peu plus longtemps en Belgique.

    Dans tous les cas, je reste convaincu que le but des Playoffs est réussi, et que nous ne ressentons actuellement que le début de l’effet. Certes il est plus difficile d’aller loin en LdC, mais il ne serait pas impossible de retrouver d’ici 5 ans un club belge (si possible, un aux couleurs bleues et noires) en finale d’EL voire tous les ans au moins un club en quarts

  8. On est 10ème actuellement. 7 pts de retard sur le 8ème, l’Ukraine, et même situation qu’avec les Pays-Bas : 2010/2011 est la meilleure année ukrainienne.

    Mais l’écart me semble trop grand pour accéder au top 8 dans les 2 prochaines années.

  9. Moi je trouve ça bien cette réforme ça évite que des pays trust et soit favorisé lors des tirages.
    Apres de toute façon à part en PL avec la fin des TPO les petits championnat vont plus conserver leur joueur car ils ne pourront pas les remplacer.
    Exemple au Portugal de la relance de la formation avec Benfica qui ambitionne une équipe de formé au club d’ici 3 ans.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.