La Klaquette moustache akadémie a recruté un stagiaire (les Allemands sont riches).
1e essai de point tactique de votre homme de tableau noir : Torsten Frites.

 

Die Taktisch

Une analyse tactique de l’Allemagne?

Une… ?

Bah, c’est pourtant simple non? En gros, ça pète des genoux derrière, ça pète des genoux au milieu et ça pète des genoux devant, mais là, en mettant si possible une tête (en moyenne à 96 km/h) sous la barre. Hop, pliée die Taktische Analysis.

 Merci donc à Thierry Roland/Jean-Michel Larqué/Harald Schumacher/Volkert Eckert (un Européen avant l’heure), vous pouvez rayer la mention inutile, pour avoir alimenté pendant longtemps le cliché de l’Allemand bourrin, casseur à tendance vicieux et laid à voir jouer. (Comment ça Christian Worms ?) La finesse de la Grosse Bertha, la technique du gros (Teddy) Bertin, voilà à quoi est réduit le jeu teuton des dernières décennies. Je ne vais pas tenter de réhabiliter la grandeur de l’Allemagne, pas envie d’être à l’origine d’un point Godwin, risque inhérent à cette Akademie, j’avoue. D’ailleurs, le fait de parler du point Godwin n’en constitue-t-il pas déjà un? Enfin bref. Même si les clichés ont la vie dure, je trouve que la Mannschaft mérite que l’on s’intéresse un peu plus à son jeu et à ses joueurs. Oui, cette équipe va jouer, elle va le prouver, et si vous en doutez, et ben la Mannschaft vous emmerde, et moi avec.

 

Der FuBballplatz

 Herr Löw a donc perpétué ce qu’avait mis en place Herr Klinsmann, à savoir une équipe qui joue sacrément au ballon quitte à passer régulièrement pour le loser magnifique. Et, comme on est à peu près sûr que deux et deux font quatre, ou que les participantes de la nouvelle mouture de Secret Story finiront par se faire dépecer par des canadiens dans des snuff movies sur le net (nouvelle tendance oblige), il y’a fort à parier que la Teutonteam va encore produire du jeu. Au petit hasard des pronostics, on peut penser que ça donnera ça sur le pré :

 

 

Der Betrieb

 4-2-3-1, 4-5-1 ou 4-3-3, peu importe en fait, tout dépendra de l’adversaire, de l’état d’esprit et de la forme de chacun. Je ne vais pas commencer à faire le scribouilard de tableau noir tant ces schémas sont proches. Ce qui est sûr c’est que le principal atout de cette équipe, c’est son animation offensive et sa percussion.

 Même en défense, ça attaque, ça va vite et forcément, y’a des risques en contre. Je passerai outre le match contre la Suisse, vu que toute l’équipe avait repris une double ration de Sauerkraut le midi, mais on a quand même pu constater une lenteur affligeante des deux centraux, et un placement digne des plus ignobles prestations de (cachez les enfants, ça va être moche) Talal El-Karkouri (oui, c’est horrible, je sais). Alors, même si le Onze a changé depuis, on est pas à l’abri d’un craquage de Badstuber, dont la faculté à se créer des trous d’air pendant un match m’a toujours fait peur, de Hummels, ou de Mertesacker qui sort d’une saison dégueulasse chez Tonton Arsène. Pour le reste, ça devrait aller, les ailes sont solides, comme un symbole de Stuka. Lahm et Boateng oublient rarement de reprendre leurs postes après une montée rageuse la bave aux lèvres. Dernier petit détail über die Abwehr, une fragilité sur coups de pied arrêtés et sur longs ballons assez surprenante quand on connait le pedigree des Allemands. Mais avec Neuer dans les bois, ça devrait le faire, et puis il y aura toujours les fantômes d’Oliver Kahn, d’Andreas Kopke ou de Bodo Illgner pour roder dans la surface et faire flipper les neuf adverses.

 Plus on avance dans les lignes, plus les inquiétudes s’éloignent. Au milieu de terrain, RAS. C’est solide, ça coupe les transmissions, et avec le repositionnement du Petit Cochon Bavarois au poste de relayeur, ça sait relancer. La doublette Khedira/Schweini peut voir venir. Seul bémol : une blessure ou un trop plein de jaunes (les cartons, pas les apéritifs), forcerait Löw à revoir son dispositif pour y faire entrer Bender, Kroos ou Gündogan. Je n’ai rien contre eux, mais le peu que j’ai vu d’eux, qui se limite à quelques apparitions en championnat (oui, j’avoue n’avoir pas regardé l’ensemble des matches de la saison de Bundesliga pour cette Akademie, j’ai un semblant de vie sociale. Oui, les bières au comptoir constituent une vie sociale…), m’a surtout fait entrevoir de jeunes joueurs prometteurs certes, mais plus offensifs et moins expérimentés que les deux tauliers désignés du Mittelreich.

 D’ailleurs, si des joueurs comme Kris Kroos se retrouvent sur le banc, alors qu’une frappe de balle comme la sienne lui vaudrait à coup sûr une place de titulaire dans pas mal d’équipes du continent, c’est parce qu’au niveau des milieux offensifs, l’effectif allemand est à peu près aussi fourni que l’estomac de Gignac un samedi soir en sortie de KFC (en un peu plus qualitatif cependant). Les trois tauliers en charge de l’approvisionnement en ballons cet été risquent fort d’être Podolski et Müller sur les côtés, et Özil dans l’axe. Le schéma est assez clair, les deux zozos provoquent et débordent, effectuent moult appels, et Özil abreuve tout ce petit monde telle une pompe à bière bavaroise au mois de septembre. Les gros yeux en plus. D’ailleurs, je suis convaincu que cette affreuse conjonctivite qu’il traîne n’est pas totalement étrangère aux courants d’air provoqués par tous ces Flügenspieler qui l’entourent à longueur d’année. A ce rythme là, Özil risque fort de finir la compétition à ne faire que des passes aveugles. Il y a fort à parier aussi, que, Podolski et Müller repiqueront dans l’axe, voire pourront évoluer un cran plus haut (notamment quand on repense à leur position en club) pour ouvrir des brèches aux deux latéraux, ou apporter d’autres options tactiques. Et puis, en guise de patate sur la choucroute, tonton Löw peut toujours nous sortir Götze du chapeau, dans un rôle identique à celui du 10 madrilène, voire même tenter Schürrle, ce qui aurait pour avantage de ne pas chambouler toute l’organisation de jeu. Du beau tricot et des tours de reins en perspective pour les défenses adverses.

 Toujours dans la rubrique spectacle, les deux rôles-titre risquent de voir assez souvent leurs noms sur le tableau d’affichage des stades de Polognukraine. L’un est énigmatique car, bien que je le trouve mauvais, il fait des saisons de porc à plus de 30 buts depuis plus de 3 ans, et il risque fort de récidiver pendant cette compétition. L’autre l’est parce qu’à un âge quasi-canonique (on peut aimer l’Allemagne et faire des allitérations), il est toujours aussi efficace. Là encore, ils ont un profil assez similaire de finisseurs, très bons de la tête, points de fixation et très pénibles à marquer pendant tout un match.

Si Gomez aime jouer en déviation et servir de point d’ancrage devant tout en cultivant l’art du gars qui se retrouve toujours seul à 3 m du but après un cafouillage, Klose a un jeu de tête sans égal et semble s’être inscrit en Italie à l’Ecole de la limite du hors-jeu Pippo Inzaghi. D’où la difficulté de Löw de choisir entre les deux. Je pense que la balance penchera en faveur de Klose, prime à l’expérience. Et puis, der Trainer doit aussi avoir envie de voir le record du Bomber Gerd Müller tomber. Au milieu du choc des titans, il ne faut pas oublier Marco Reus (contrairement à Ballack Obama qui l’a zappé dans sa présentation des 23), qui, bien que n’étant pas le Kracken, a au moins le mérite de proposer (en plus de Podolski et Müller) une alternative dans la profondeur, solution moins pratique avec Super Mario et Super Miro.

 

Voilà donc pour la Taktisch.  J’espère que le dicton « Un match de football dure 90 minutes et à la fin c’est l’Allemagne qui gagne » se vérifiera cette année, mais ce qui est sûr c’est que l’on entendra dire « Un match de football de l’Allemagne dure souvent 90 minutes, mais c’est vraiment trop court ». Cette année encore, ça va jouer au ballon. En espérant laisser une bonne fois pour toutes les clichés sur le bord de route, comme on y laisse un caniche complétement teubé un samedi de départ en vacances d’été (on peut aimer l’Allemagne et faire des quasi-alexandrins).

 

Küssen

Torsten Frites 

 

Ballack Obama et la Klaquette Moustache akadémie vous attendent sur leur page Facebook. Venez, y a de la meuf.

4 thoughts on “La Klaquette moustache vous fait un point tactique

  1. Bah, Boateng et Lahm peuvent jouer des deux cotés, en tout cas au Bayern. Après, il est vrai que Löw va sûrement faire l’inverse.

  2. En tout cas, le onze de départ est assez impressionnant. Mis à part la défense centrale, tout le reste c’est du haut niveau.

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