La Meringue académie note Real Madrid-Levante (4-2)
L’homme mystérieux serait Alain Decaux.

Il faisait un froid glacial en cet an de grâce 1000 et 12, un froid tel que le nouveau millénaire n’en avait point vécu. Tandis que j’entrais dans la salle des gardes, échappant enfin à la morsure du vent et à la menace des loups, je me félicitais d’avoir survécu assez longtemps pour atteindre le château d’Anale avec un « e » à la fin. Le corps encore engourdit, je pénétrait la grande salle du banquet, où l’on me mena au seigneur des lieux. Placé devant la cheminée crépitante, l’imposant comte de Ménès s’affairait à engloutir une patte de biche à la broche, ignorant les convives attablés devant lui. Que n’aurais-je donné pour la chaleur de ce feu ? En même temps qu’il arrachait un bout de viande de la cuisse fumante, le comte grommela en ma direction :
« Alors troubadour, n’as tu point une histoire à nous conter ? N’est ce point pour cela que je t’ai fait mander ?
– Ci-fait Monseigneur. J’ai justement été le témoin d’un fait d’arme récent dont je m’en vais vous faire le récit. Mais avant de commencer, puis-je requérir une bonne pipe ? Cela aide à ma concentration.
– Sans doute. Qu’on amène une damoiselle pour le conteur.
– Je pensais à une pipe pour fumer sire.
– Un choix fort étrange mais si tel est ton désir, qu’il en soit ainsi. Je conserverais la gueuse à mon endroit. Parles à présent. »
C’est ainsi que je commençais mon récit, dont l’action se déroulait au temps jadis de dimanche dernier. J’étais alors en la maison du Roi de Castille, José 1er dit « le mou ». Comme à son habitude, sa majesté avait mobilisé l’élite de son armée pour effectuer son raid hebdomadaire « rapt, viole et massacre », censé tenir ses hommes en forme. Lorsque la troupe revint, souillée du sang de quelques paysans malchanceux, ils trouvèrent porte close. L’ignoble duc Martinez de Levante, connu pour sa légendaire fourberie, avait profité de l’absence des guerriers pour s’emparer de la forteresse de Santiago Bernabeu. Derrière les hautes murailles, lui et ses hommes narguaient José 1er et sa petite armée. C’est ainsi que le mou dû se résoudre à faire le siège de son propre château. La bataille pour Bernabeu dura à peine plus de 90 minutes mais elle fut la plus sanglante que l’on ai vu depuis longtemps. En voilà son déroulement :
1′ : Ulcéré par l’attitude du duc Martinez, Ben Zema, le guerrier Sarrasin du Roi lance sa longue pique de rage par dessus le rempart, mais sans faire de victime.
4′ : Profitant de la confusion dans les rangs Castillans, les soldats de Levante sortent en nombre, un coup pas très franc de leur sergent Del Horno, et malgré l’intervention de Ramos le sanguinaire, le vicieux Cabral parvient à trouver une faille dans la défense Madrilène et à frapper le Roi dans la poitrine. Le seigneur de Bernabeu ne survit que grâce à son plastron sans manche. Obligés de reculer, les hommes au drapeau blanc se mettent à l’abri pour préparer la contre-attaque. 0-1
7′ : Encore plus énervé par la tournure des événements, le Sarrasin se lance à l’assaut de la forteresse, sabre au clair, avec l’appui de son compère Ronaldo, dit l’esthète, notamment parce qu’il aime les soieries Vénitiennes. Son attaque désespérée aurait pu faire beaucoup de dégâts mais en l’absence de soutien logistique, soit hors-jeu comme on dit dans le jargon de la guerre, il dut se replier la queue basse.
10′ : Les blancs ont désormais à leur disposition un ensemble de machines de sièges empruntées à un vassal voisin. Du pain béni pour Higuain, l’artificier de la bande. Sur un premier tir de baliste bien ajusté, il faut l’intervention de Munua, usurpateur du titre de nouveau gardien de la forteresse, pour préserver la vie du duc rebelle.
12′ : Non échaudé par cet échec, Higuain se met aux commande du trébuchet mais son projectile n’est pas assez enroulé pour entamer la muraille adverse.
16′ : L’esthète Ronaldo, qui avait vu le duc fanfaronner de plus belle en haut de la tour de guet, tire une flèche dans sa direction mais Munua veille toujours sur son maître avec son bouclier.
19′ : Ozil, le stratège de l’armée, établit un plan machiavélique pour mettre son camarade Coentrao, l’homme qui valait 30 millions de deniers, dans la meilleure position pour faire un carnage mais ce dernier ne parvint pas à en enfoncer les rangs ennemis, son arme lui glissait des mains avant qu’il ne puisse frapper.
21′ : Encerclés de toute part, les soldats du duc tentent des contre-attaques, à l’abri des remparts. Koné le numide et Farinos visent le centre des rangs Madrilènes dans l’espoir d’atteindre le roi mais les défenseurs de sa majesté sont vigilants.
23′ : Ben Zema est enragé, il tente d’atteindre le chemin de ronde à l’échelle, équarrissant tous les défenseurs qui se dressent sur la route de son épée recourbée. Mais de brèche il n’est toujours pas question.
25′ : Iborra le moche n’est pas loin de transpercer le seigneur blanc de sa flèche mais Casillas s’interpose. Ce n’est pas sans raison qu’on l’appel « le saint ». Sa capacité à sauver les siens est un don du tout puissant.
La bataille s’intensifie, le sang gicle en tout sens, des membres sont coupés de ci, des entrailles arrachées de là. Ramos le sanguinaire fait étalage de sa cruauté légendaire. Il se distingue par un coup violent dans les jambes d’un adversaire dont le tibia craque comme du petit bois. Malgré le déferlement de violence qui s’abat sur eux, et bien qu’acculés, les soldats de Levante rendent coup pour coup.
42′ : Rendu fou par le bruit du carnage, les cris des agonisants et le sifflement des flèches autour de lui, Iborra, capitaine de la garde du duc, perd tout sens des réalités. Hagard, il tente de réceptionner avec les mains un projectile perdu qui vient s’écraser devant le donjon où s’est réfugié Martinez. Évidemment, le désaxé est écrasé comme une fiente par le boulet. Il voit rouge, ses yeux exorbités noyés dans le sang de sa cage thoracique explosée. Ronaldo profite de l’effarement général pour percer une brèche dans la zone de vérité et prendre pieds sur les remparts d’un coup de hache bien placé. 1-1
A mi-chemin de cette épique bataille les assaillants ont réussi à équilibrer les forces en passant la première muraille mais les hommes de Levante tiennent toujours le donjon et ne semblent pas vouloir se rendre sans combattre. Ils sont tout de même la quatrième puissance du territoire Ibère.
48′ : La bataille reprend de plus belle sur les remparts et dans la cour du château. Pepe le barbare joue de sa masse sur tous les visages qu’il croise.
49′ : Ronaldo est désarmé au milieu des rangs ennemis mais Higuain parvient à lui envoyer une hache par dessus les défenseurs du Duc. L’esthète réceptionne et fait un massacre dans les rangs des bleus qui s’enfuient en pagaille. Munua est le dernier debout, Ronaldo l’achève d’un coup de casque qui fait voler sa mâchoire en éclat. 2-1
56′ : Ivre de sang, galvanisé par la tuerie, Ronaldo extermine tous ceux qui l’approchent. Voyant que le fils du Duc observe les combats par la fenêtre du donjon, il lance sa hache de toutes ses forces. L’arme traverse la lucarne et se plante directement dans le crane du jeune seigneur, laissant échapper un bout du cerveau fendu. 3-1
59′ : Higuain réussit à défoncer la porte du donjon à coup de bélier mais faute de soutien, il est repoussé.
62′ : Fou de douleur, le Duc ordonne une sortie en désespoir de cause. Surpris, les Blancs voient Valdo et Koné se frayer un passage dans leur rangs. Le numide repousse les assaillants à coup d’épée et de casque. Son sacrifice offre un temps précieux aux derniers défenseurs du donjon. 3-2
65′ : très actif depuis le début de la bataille, Ben Zema le sarrasin vient en soutien de Ronaldo à l’entrée du Donjon. Il frappe habilement de gauche à droite et ouvre un passage dans la tour. 4-2
A cet instant, la messe est dite, la résistance acharnée des survivants est vaine. Le mou fait intervenir la réserve de son armée. Higuain se retire pour que le néophyte Callejon fasse ses armes.
67′ : Le stratège Ozil continue de créer des stratagèmes pour atteindre le Duc. Ronaldo n’en profite pas. Il prend donc ses responsabilités et traverse lui même le dernier cercle des défenseurs pour frapper. Sa dague butte contre le métal de l’épée du Duc dans un bruit sourd.
Khedira le mal-aimé vient relayer Granero le sale et José 1er lance son atout maître pour finir le travail : Kaka, dit « l’expurgateur », ancien inquisiteur, spécialiste de la question et accessoirement fanatique.
Grâce à ce sang frais, la dernière poche de résistance est rapidement éliminée et la bataille prend fin. Fait prisonnier, le Duc est contraint de faire allégeance au Roi de Castille vainqueur. Après moult baisers sur les chausses, et moult paroles de contrition, José 1er accepte de prendre le Duc comme vassal, non sans l’avoir préalablement condamné à la question sous les mains experte de Kaka. Avec dix fiefs de plus que son adversaire de toujours le Roi Pep de Catalogne, José voit sa Reconquista prendre une tournure avantageuse.
Les forces en présence :
En l’absence de Marcelo, Lass’ et Di Maria, le Mou a placé Arbeloa et Coentrao sur les cotés, Granero aux cotés de Xabi et Benzema à droite de l’attaque mené par Higuain.
Casillas – Arbeloa, Pepe, Ramos, Coentrao – Granero, Alonso – Benzema, Ozil, Ronaldo – Higuain.
Levante, quatrième de Liga, prouve que ce championnat n’a ni queue ni tête (Nabil El Zhar titulaire quand même). Attention au physique de Koné, au pied gauche de Del Horno et à la technique de Serrano.
Le bilan de la boucherie :
Casillas (3/5) : Innocent sur le premier but et pas franchement coupable sur le second. Il détourne le centre tir d’Iborra. C’est tout pour lui.
Arbeloa (3/5) : Il fait preuve de volonté offensivement mais il reste friable derrière par moment et c’est quand même ennuyeux face à Serrano ou Koné. Et il est statique sur le premier but mais bon c’est vraiment parce que je l’aime pas que j’en rajoute.
Pepe (3/5) : Un match bien terne mais au moins il ne s’est pas laissé aller à ses bas instincts en arrachant tout ce qui bouge. A noter que la défense n’a pas eu beaucoup de boulot, si bien qu’elle a laissé passer deux contre-attaques sur un total de quatre.
Ramos (1/5) : Pour sa première mi-temps immonde pleine de fautes dégueulasses et d’approximations, sans compter le fait qu’il détourne le ballon sur la tête de Cabral pour le premier but. Il doit sortir à la 25ème pour un low-kick par derrière sur je-ne-sais-qui mais l’arbitre est gentil, ou myope. En deuxième mi-temps, il laisse Koné marquer de la tête Grand chelem.
Coentrao (3/5) : Plus solide défensivement qu’Arbeloa mais pour le coup, on dirait qu’il a deux pieds droits lorsqu’il monte.
Granero (3/5) : Très généreux dans tous les compartiments du jeux, plus stylé que Khedira mais moins hargneux. Il a beaucoup soutenu ses attaquants en participant activement au siège de la surface Bleue.
Xabi (3/5) : Toujours aussi précieux pour couper les contre-attaques et pour frapper les CPA. A noter un CF piqué malicieux par dessus le mur pour Benzema qui aurait bien pu se transformer en but si le Français n’était pas passé à travers.
Benzema (5/5) : Une activité incessante, un nombre incalculable d’actions dangereuses et finalement un but magnifique (décalage extérieur pied droit frappe enchaînée enroulée petit filet opposé) plus que mérité. Ajoutez à cela un premier but refusé pour un hors jeu imaginaire à 0-1. Dans l’idéal, il faudrait le dupliquer pour jouer à droite et en pointe à la place de Kaka et Higuain. Quand je pense que Di Maria va revenir un jour ça me fait tout drôle dans le pantalon.
Ozil (3/5) : Entre les deux performances majuscules de Karim et Cris, il n’y avait pas beaucoup de place pour l’œil de bœuf mais il s’est quand même distingué par quelques jolies passes et un enchaînement petit pont à l’entrée de la surface-frappe sur le poteau qui ne doit rien à personne.
Cristiano (6/5) : 1 point pour le peno parce que c’est facile. 3 point pour la frappe monstrueuse sous la barre en forme de « Messi qui ? ». 2 points pour la tête rageuse à bout portant. Ça fait bien 6. Zut ! j’oubliais la passe décisive pour Benz’, ça fait 7/5 du coup.
Higuain (3/5) : Une prestation assez pauvre mais sauvée par le centre impeccable de la droite pour la tête victorieuse de CR, après avoir contourné le défenseur.
Les réservistes :
Callejon, Khedira et Kaka n’ont pas pesé dans un match déjà terminé à la 70éme. Pas de note donc. Mais merci d’être passé quand même ça fait plaisir.
L’adversaire du jour :
Iborra (5/5) : Alors qu’on est à 12 tirs à 2 pour le Real (25éme!) et 0-1 au tableau, il n’est pas loin d’aggraver le score. 20 minutes plus tard, il réceptionne des deux mains un ballon qui traîne dans la surface, ce qui est relativement déconseillé, et écope de son second jaune. Du coup le Real revient dans le match juste avant la mi-temps et Levante termine à 10 pour la deuxième. Môôssieur Iborra.
Aparté :
C’était avant l’ignominie du Duc Martinez. Au centre de la forteresse, les hourras de la foule des manants accompagnent la démarche claudicante d’un petit homme mal fagoté. Il est laid, sa dentition est approximative, sa tête ronde rentrée dans ses larges épaules et son corps meurtri par les ravages du temps et les blessures des combats. Son nom est Roberto Carlos, un vétéran de l’armée blanche aujourd’hui retiré au pays des grands princes Russes, auprès de Vladimir, le « Clovis de la Russie ». Devant toute l’armée à genoux en signe de respect, le petit homme reçoit des mains du grand argentier de la couronne, Florentino, une statuette d’une valeur inestimable représentant une de ses multiples victoires. La foule crie son nom tandis qu’il tend l’objet vers les cieux, avant de repartir lentement vers les landes glacées.
Merci RC, c’était bien.
La tapisserie de Bayeux qui bouge très vite.
Le Real accueille Santander Samedi avant le retour de la Champion’s la semaine prochaine.
Analement votre.
L’homme mystérieux.
Très belle académie, c’est con qu’elle soit vouée à une équipe immonde.
Mec, t’es magique. Tout autant que mystérieux en tout cas.
Super acad’
juste parce que j’ai revu les images..
IL FAUT FAIRE ORGANISER UN STAGE « Q.I ARBITRAL » par Hors-jeu.net !!
Depuis quand il y a main sur le péno? C’est comme le carton rouge de Valbuena qui pousse la balle, ou encore le mec (très anal) qui enlève son maillot lors du remplacement.
Aidons les mecs en noirs. :-D
Adoubement réussi Sir !
perso, j’ai préféré brave-heart…
Arrête de faire le con avec la DeLorean bordel!
Vrai bô. Ma foi, cette académie m’en enlève les poustoufles.
(Sobrement) – Clap clap clap –
La première mi-temps de Benzema fut monstrueuse. Il m’a tué…
Si c’est pas la classe cette acad’ je sais pas c’que c’est.
Tu peux pas test!