La Roten Teufel Akademie note Kaiserslautern-Stuttgart (0-2)

4

Exil pour Rigobert.

Lassé par l’interminable descente aux enfers du FC Metz, à peine secouée de quelques sursauts tant sporadiques qu’inutiles, le supporter grenat a l’heureux privilège de pouvoir s’amouracher de l’alter ego allemand au club à la croix de Lorraine. Cent vingt-deux kilomètres plus en haut sur l’échelle de la classe, le FC Kaiserslautern, club phare de l’ancien Palatinat, lien spirituel entre l’enfer et la Terre, monstre allemand oscillant entre rouge vif et grenat sombre, est un réconfort bienvenu lorsque le graoully somnolant ne parvient à émoustiller ses tendres supporters.

Un virage à gauche, un virage à droite, traversée du tunnel, ça commence à flairer bon le football. Des dizaines d’allemands teutons germaniques disciplinés se dirigent comme un seul homme (eh oui ce sont des allemands teutons germaniques disciplinés) vers le Fritzwalterstadion; diable, quelle arène ! Un nouveau virage à gauche et on l’aperçoit, scintillant dans la nuit qui se dessine. Un ultime virage à droite et c’est l’ascension. Car le stade est construit sur la montagne Betzenberg, communsymbole de détermination germanique lorsqu’il s’agit de s’y rendre. Pas de place pour les faiblards et les Suisses, à Kaiserslautern, le football c’est pour les moustachus, les vrais.

Aussi, armées du courage des braves, quelques hordes de spécimens velus s’attaquent au sommet, claironnant, la fleur au fusil, beaux et gutturaux à la fois. Seule une poignée d’heureux élus arriveront en haut. Mais pour ces quelques traines-misère courageux, arrivera le temps des récompenses : Fritz Walter, tout feu tout flamme, étincelant, appelle d’un son de corne ces hommes et femmes en son antre. Car une fois gravies les dernières marches, s’offre alors une déferlante de sons et de lumière au valeureux initié. Des couleurs, des chants, des tifos et des allemands, plus qu’il n’en faut pour susciter la curiosité et attiser l’émerveillement.

L’annonce de la composition d’équipe, suivie pour chacun des joueurs d’un vivat retentissant enthousiasme et pressurise encore un peu plus un stade bondé et bouillonnant. Car à peine moins de 50.000 places sont à pourvoir et Fritz Walter affiche plutôt complet. Les visiteurs, tout aussi teutons, sont également très nombreux, et parviennent parfois à faire de l’ombre au kop palatin. Mais jamais bien longtemps. Au coup d’envoi, des milliers de bâtonnets enflammés illuminent le Fritz, et Lucifer rugit de plaisir.

Puis vient le match. Et là, comme toujours l’homme mortel déçoit. N’est pas demi-Dieu Danone qui veut, et les diables rouges ne parviennent qu’en de rares occasions à faire illusion; Stuttgart apparaissant bien supérieur. Si la saison dernière, le FCK pouvait compter sur ses deux croates (Ilicevic et Lakic depuis partis respectivement à Hambourg et à Wolfsburg) pour faire sauter la baraque des défenses adverses, cette année c’est bien plus sale. Et la première mi-temps s’abîmera dans les tréfonds d’un ennui footbalistique d’autant plus déprimant que les allemands étaient censés sauver le supporter messin des eaux boueuses du jeu vulgaire de la Ligue d’eux. Chou blanc donc.

Heureusement, les tribunes, elles, tirent leur épingle du jeu, tant le germanique d’où qu’il soit, s’égosille avec virilité, clamant louanges et encouragements aux vingt-deux anus sur pattes qui multiplient les guignoleries sur la pelouse. Le deuxième acte, plus enlevé, redonne de l’espoir et remet le football sur le tapis. Mais sur un centre au cordeau, Cacau en renard des surfaces (se référer à Barnabé la plume), envoie Kaiserslautern au tapis (0-1). Et les Stuttgartsjungen de reprendre le dessus dans une lutte acoustique toujours plus intense. Sans véritable révolte, les palatins s’enferment dans leurs travers et ratent le coche à plusieurs reprises, laissant à Boulharouz l’opportunité d’inscrire son deuxième but en Bundesliga sur une frappe détournée (0-2). La fin de match rassure au moins au niveau de la détermination, mais les diables rouges restent bloqués à zéro. S’entonne alors un You’ll never walk alone clôturant le drame, classique.

 

Les anciens combattants :

Kévin Trapp 3/5 : S’il ne peut rien sur les deux buts, le jeune portier a réalisé un bon match, rassurant dans ses interventions et augurant d’un gros potentiel. En revanche, relancer court systématiquement, alors qu’ensuite rien ne se crée, rien ne se passe, c’est soit de la bêtise soit de la consigne stricte d’un entraineur allemand comme pas permis.

Martin Amedick 3/5 : En première période le grand blond a régné dans les airs, fédérant sa défense autour de lui. Mais le fédéralisme allemand a aussi ses limites, car quand un pôle s’essouffle, un autre doit prendre le relai. Et quand aucun n’en a le courage ou la capacité, ben ça se casse la gueule et ça prend deux buts.

Rodnei 2/5 : Bon dans l’impact, intéressant dans la relance, le brésilien a en revanche pêché dans le placement, et a souvent été pris de panique face aux dribbles chaloupés d’Okazaki (ersatz de Kagawa, quoiqu’en ce moment…). Contrôlé positif après le match, tant il avait le tournis, Rodnei a été envoyé directement en prison sans passer par la case départ et sans toucher 20.000 francs.

Florian Dick 3/5 : Si Dick était chanteur, il s’appellerait Moby et se marrerait comme une baleine. Mais Dick est joueur de foot, et centre bien. Par contre il défend comme un zizi.

Léon Jessen 0/5 : Déborder : dépasser en contournant pour prendre l’avantage. (Être) débordé : laisser le contenu passer par dessus bord. Jessen est transitif. Il a laissé Harnik passer par dessus bord et centrer pour Cacau. Il a aussi laissé son dos contrer la frappe de Boulharouz. Bref, dépassé, il a contourné habilement le contenu de son match, et devrait dorénavant rester sur le bord.

Thanos Petsos 2/5 : gréco-tristounet, le gaillard n’a pas impressionné son monde face à Stuttgart. Il a d’abord œuvré à ne rien faire de spécial, s’est ensuite évertué à faire un match ordinaire et a fini par rendre une prestation insipide. Et dire que pendant ce temps là, c’est la révolution chez les Hellènes…

Oliver Kirch 1/5 : Conspué à sa sortie, Kirch a tenté de n’être pas nul, en vain.

Christian Tiffert 3/5 : L’ancien meilleur passeur de Bundesliga, aura tiré avec adresse les coups de pieds arrêtés, aura tenté bien des ouvertures et autres décalages, mais sans jamais de véritable franc succès (à la différence de la bataille de Tolbiac remportée par les francs contre les alamands, mais je m’égare). Soit son jeu devra être simplifié, soit ses partenaires devront se mettre à son diapason (se cache dans cette phrase un jeu de mot historique).

Richard Sukuta-Pasu 0/5 : Putain bougre Dieu qu’il est nul celui-là ! Recruté à Leverkusen, ce jeune « espoir » sentait bon l’arnaque, puisque le Bayer n’avait pas fait d’histoire pour le refiler. Et effectivement, arnaque il y a eue, puisque Sukuta-Pasu, outre son nom complètement inapproprié, est une relique dégueulasse de tout ce qui ne se fait plus en terme de joueur de foot mauvais. Richard. Mon œil oui.

Itay Shechter 3/5 : S’est démené comme un beau diable en attaque, mais a pêché comme un mauvais chrétien, tout israélien qu’il est, dans la finition. Schechter a l’avantage de paraître bon au regard de ceux qui l’entourent, même s’il faut noter d’indéniables qualités dans les prises de balles et la facilité avec laquelle il se crée des occasions.

Kouemaha 0/5 : Le gros sac devant qui s’est trainé ambiance Brandao tout au long du match, c’est lui. Le grand black qui n’a pas pris un ballon de la tête alors qu’il a été recruté pour ça (quoi d’autre sinon ?), c’est lui. L’homme à la coiffure douteuse qui envisage la course comme un ultime recours avant la mort (un tacle de Boulharouz), c’est lui. L’attaquant vedette de Kaiserslautern cette saison, c’est lui.

 

Ceux qui les ont remplacés :

Fortounis Konstantinos 3/5 : Il a paru à l’aise balle au pied et remuant. Et il est jeune, bien que grec.

Gil Vermouth, non noté : arrivé cet été, dans la même valise que Schechter, Vermouth devrait logiquement voler la place de Sukuta-Pasu. Inch’Allah.

 

Coach Marco Kurz 0/5 : Composition d’équipe absconse. Changements tardifs et inconséquents. Jogging trop grand.

 

Rigobert Pires infiltré chez l’ennemi.

4 thoughts on “La Roten Teufel Akademie note Kaiserslautern-Stuttgart (0-2)

  1. C’est bien, je connais aucun joueur ou presque, il était pas sur la feuille de match Djorkaeff ?

  2. Bienvenue à toi Rigobert! En espérant que le 1. FCK ne rejoigne pas SaarbRücken en 2. Bundesliga (Pourtant c’est tout le mal que je souhaite au 1. FCS).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.