Une fois n’est pas coutume je suis allé à l’Abbé-Deschamps. Vous ne verrez que très peu la différence avec une académie normale : pas de photos notamment puisque mon foutu portable d’une marque suédoise (comme la dernière blonde avec qui j’ai pas couché) m’a lâché. Arrivé 5 minutes avant le coup d’envoi je prends place en tribune où se mêlent déjà, footix dijonnais, footix auxerrois et vrais supporters auxerrois. J’entends déjà des « dijonnais enculés » et la disposition de notre antre de l’Abbé-Deschamps fait qu’on doit passer sous le parcage visiteur pour accéder à notre tribune. Je me suis fait mouillrt. Pourtant il ne pleuvait pas (VDM comme on dit).

Mais pas tant VDM que ça car l’ambiance est au rendez-vous. Le stade est bien rempli, les Dijonnais se sont déplacés en nombre et dès le début de match on pose les bases du côté des Ultras auxerrois :

Petit rappel qui fait du bien

 

Il est toujours bon de le rappeler car oui tout le monde parle de « derby » pour cette rencontre. J’avais dit que je n’emploierai pas ce mot et je dois plier sous la pression populaire.  Dijon donc… Club né de la fusion de deux clubs dijonnais il y a de ça 15 ans. Le coït fut sans doute difficile tant les débuts du club furent eux aussi réalisés au forceps. Mais bon à coups de montées et de bon coup comme la venue de Rudi Garcia, le club parvient en L2 et réalise deux très bonnes saisons (4ème et 5ème) après avoir fait une demi-finale de Coupe de France lors de leur dernière année de Nationale. Club bien sympathique donc qui tente de se construire un stade tout beau (si vous voulez voir à quoi il ressemble allez à Valenciennes c’est le même).

La venue de Patrice Carteron a été la deuxième bonne nouvelle de ces dernières années. Il a su avoir l’aplomb de se baser sur des joueurs inconnus (Corgnet, Bauthéac, Guerbert, Zarour, …) pour parvenir à mener cette équipe en L1. Il ne faut pas non plus oublier les quelques vieux grognards venus encadrer tout ce jeune monde (Padovani, Carrière, Isabey, etc…).

Toujours est-il que beaucoup voient en Dijon un concurrent à Auxerre dans la suprématie régionale. Ce sont, je pense, des foutaises. Les deux clubs ont largement leur place tous les deux au plus haut niveau. L’AJA ne possède en effet qu’une faible addiction aux subventions régionales. Et les éventuels « ralliements » de supporters de l’AJA au DFCO sont marginaux.

Pourquoi ne peut-on pas parler de derby entre ces deux équipes ? Tout simplement parce qu’aucune rivalité n’existe entre ces deux villes. Dijon et Auxerre ce sont deux sociologies différentes certes mais le faible passé sportif du DFCO n’a pas permis aux équipes de se rencontrer régulièrement. L’avenir ira peut être vers une pseudo-rivalité mais jamais on n’atteindra la passion qui peut intervenir dans les vrais derbies.

Mais cette rencontre se doit d’être la fête de notre magnifique région qui va arroser vos fêtes de fin d’année à coup de vins comme seuls on sait les faire. D’ailleurs, à mon grand désarroi, France Bleu Auxerre a donné à ce match le curieux surnom de « Vitico »… Passons nous reviendrons aux spécialités bourguignonnes plus tard…

 

Le contexte

Deux équipes à 18 points en fond de classement, si tant est qu’il y ait un fond dans ce championnat. C’est donc un « match à 6 points » comme se plaisent à le dire les plus illustres des commentateurs sportifs. D’un côté une équipe plutôt bien en place mais qui paye les errements de sa défense. De l’autre, nous, qui nageons en plein canal de Bourgogne, entre un banc de médiocrité et une plaque de fatalité.

Objectif 20 points pour les deux équipes. Autrement dit victoire. Je ne ferais aucun commentaire sur les politiques qui souhaitent un « match nul à l’aller et au retour ». Oh et puis si : ils sont débiles. Il vaut mieux une victoire de chaque équipe. C’est dit. Place au match.

On est aussi en post-affaire Chafni qui finalement se termine par une entente cordiale, signature d’armistice, pacte de non-agression et tout le touintouin.  Et comme on a de l’humour les supporters de l’AJA ont désigné Chafni comme joueur du mois…

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Le match :

Dans l’ensemble un match plutôt rythmé qui s’est vite transformé en attaque/défense après le premier but dijonnais. Dire que les Auxerrois n’ont pas mis l’engagement attendu dans ce match est un doux euphémisme. La première période fut d’une indigence (encore une fois) incroyable. Seule la fin de match et quelques satisfactions individuelles viennent éclaircir le tableau.

J’allais oublier les compo’ (décidément c’est le bordel cette acad’) :

Chez nous on ne prend pas les mêmes et on recommence le turnover côté Lolo Four-gnié !? Cette compo a inversé Contout et Segbefia. Une inversion qui ressemble à un retournement de veste d’Eric Besson. Confiance renouvelée donc à Traoré en meneur de jeu et Oliech en avant-centre. Ndinga est lui aussi reconduit. Difficile me direz-vous de dire à un joueur pour lequel vous avez refusé 13 millions d’euros qu’il est mauvais. La défense est la même de toute façon on n’a pas le choix.

Côté Dijon c’est l’équipe-type sauf Damien Marcq (qui est titulaire…).

 

7′ : (0-1). Super ballon en profondeur de Guerbert pour Jovial qui l’est tout autant de se retrouver face à Sorin à l’entrée de la surface. Il frappe. C’est contré par Grichting et ça revient dans les pieds de Corgnet qui frappe dans le but vide. Boly au premier poteau ne sert à rien avec son mètre 95.

A ce moment là dans les tribunes on commence déjà à insulter Contout, notre souffre douleur. Et Kamel Chafni préfère fermer les yeux devant la performance auxerroise :

33′ : (0-2). But de Jovial. Passe décisive de Guerbuert qui hérite de la balle après une bonne percution de Corgnet. Grichting est aux fraises.

38’ : Sorti de Ndinga sur blessure apparamment. Il met environ 2 minutes 30 à faire 20 mètres. Ce joueur n’a plus rien à faire sous notre maillot.

A la MT Chafni se réveille et hallucine du score.

80′ : (1-2). But de Le Tallec sur un corner pour une fois bien tiré par Traoré. Reynet loupe sa sortie et fait son junior (qu’il est) sur le coup.

90’ : (2-2) : ballon en retrait intercepté par Oliech qui se démène et devance Souprayen qu’il humilie pour la 5ème fois. Centre parfait pour Jemaa qui était entré en jeu et pousse la balle dans le but vide.

A ce moment là je me lève et fait un bras d’honneur en direction des supporters dijonnais. Oui je suis devenu con en seulement 90 minutes de match.

Tactiquement donc une équipe auxerroise perdue qui s’est procuré pas mal de situations mais peu d’occasions franches.

Le turn-over de Lolo fait vraiment du mal dans la fluidité du jeu. Et puis des faillites individuelles dans toutes les lignes expliquent aussi ce piteux bilan de mi-saison. Un mercato à ne pas louper.

 

Spécialité par spécialité :

Sorin , la Base Aérienne 102 (1/5) : en voie de désaffection. Sort pour rien de son périmètre comme les rafales en Lybie (je fais aussi de la politique). Résultat : échec de la mission. Balance des missiles sans aucune précision sur ses dégagements et tout çà en prenant tout son temps. Au Goulag.

Berthod, la gougère (2/5) : c’est bon en entrée et puis on oublie vite. Surtout à ne pas manger en fin de repas car ça durcit et ça se fatigue vite.

Grichting, l’escargot de Bourgogne (1/5) : en dessous de tout, normal pour un helvète me direz-vous… Aujourd’hui il pleuvait, il était de sortie et il a bavé devant Jovial. En plus la farce était mauvaise…A oublier

Boly, le jambon persillé (4/5) : un sacré morceau, ça cale dès le début du repas. Une révolte de dingue à un moment. Costaud dans tous ses duels. S’oublie un peu dans les placements parfois. Irrégulier mais bon cette fois ci.

Hengbart, La pôchouse (ou pauchouse ou pochtron) (2/5) : une facheuse tendance à jouer au poker et draguer les meufs au lieu de s’entrainer. J’ai peut être trouvé le pourquoi de la baisse de perf’… A marqué Bauthéac par la pensée. Ce dernier le remercie.

Cissé, la potée bourguignonne (2/5) : il y a de tout. C’est bien calé au milieu de terrain comme ça l’est dans l’estomac. Ca reste bas de gamme et dépassé comme plat. Mais pourtant c’est convivial et sympathique.

Ndinga, la truffe de Bourgogne (0/5) : c’est cher mais finalement ça vaut pas grand-chose. C’est bon mais c’est pour ceux qui se la pètent en mangeant. Pas fait pour nous, paysans, donc. Je me répète : qu’il dégage et vite. Remplacé par Kossoko (4/5) qui a fait un très bon match par ses percussions et sa qualité de dribble de l’envie. Mais pas de surnom car j’ai encore son affaire de début de saison en travers de la gorge.

Segbefia, le poulet Gaston Gérard (2/5) : un poulet sans tête plus précisément : court partout mais ne sait pas très bien ce qu’il fait. Il se donne mais techniquement c’est faible. Enfin ça marche à toutes les sauces et c’est polyvalent le poulet.

Traoré, le beaujolais nouveau (1/5) : on en parle pendant un  mois puis on en entend plus parler. Une pâle copie de vrai vin. Repart comme s’il était arrivé. S’il pouvait nous rapporter quelques millions cet hiver ce serait top. A dégager.

Contout, le Soumaintrain (2/5) : c’est un fromage qui pue. Pâle copie de l’Epoisses, comme Contout est une pâle copie de joueur de foot. Mal utilisé je pense. Il porte beaucoup trop le ballon. Trop coulant à l’impact. Ne pas laisser trop longtemps sur le terrain sinon il fond. Se marie parfaitement avec un bon vin. Pas un beaujolais nouveau.

Oliech, le boeuf bourguignon (3/5) : tout en force. Se suffit à lui tout seul devant. Se marie parfaitement avec un bon rouge également. Décisif sur l’égalisation. Se donne sur tous les ballons. Mais plus imprécis qu’à l’habitude.

Les bonbons à l’Anis de Flavigny : Jemaa et Le Tallec : c’est bon, ça sent le pastis et ça passe bien après un bon gros repas bien indigeste. Apporte un goût bien plus agréable. Mais on s’en lasse vite.

 

Du côté des Dijonnais je veux et j’exige que Benjamin Corgnet (5/5), le Chablis 1er cru, le Gevrey Chambertin des grandes années que dis-je un Chassagne-Montrachet fasse partie du onze mondial de la semaine. Ce joueur est une bouffée d’air frais. Il bonifie tous les ballons qui passent dans sa zone. Il presse tout le match. Décisif sur les deux buts. A déguster sans modération. Attention à ne pas se faire piquer les bouteilles par les Anglais…

 

A retenir :

  • Corgnet parle mieux français que Jemaa
  • Kalt siffle la MT sur un dégagement de Reynet (quelqu’un peut lui dire que ça sert à rien ?)
  • La banderole « Bougez-vous »

La petite touche Fabien Lévêque :

  • « Est-ce que ce serait pas mieux qu’Ndinga » (en parlant de Kossoko qui joue ailier gauche et Ndinga milieu défensif…)
  • « Voilà c’est ça Benjamin Corgnet » (répété 10 fois dans le match. C’est bon on a compris).
  • « On se croirait dans un magasin de bricolage » (il parlait surement de la tactique auxerroise).
  • « Pourtant il va vite Oliech c’est un Kenyan » (Je vais en toucher un mot à Kamel Chafni…).
  • « Les banalités sont parfois importantes » (Euh, oui mais pas les tiennes…).

 

  • Même les Dijonnais nous traitent de « paysans »
  • Varrault a décidément toute ma répugnance. Il nous gratifié de plusieurs doigts d’honneur que les caméras ont failli capter :

  • Jovial n’aime pas Philippe Kalt.
  • Personne n’aime Philippe Kalt.
  • Tony Chapron < Philippe Kalt cependant.

 

Les réactions d’après match :

Brice Jovial : « Cet arbitre est nul à chier. Il en avait après moi dès le début. On ne peut pas discuter avec lui. Il dégaine tout de suite. » Et Jovial, décidément pas à court d’idées, a conseillé à M. Kalt « d’aller faire des stages, ou de redescendre en bas. »

Laurent Fournier : « On a du talent, le groupe a des qualités morales et mentales, mais cela n’est pas suffisant. Ce serait bien pour nous. Rien n’est impossible. Quand on voit ce qu’on a fait contre Dijon… », à propos de Cissé.

Patrice Carteron : « On savait qu’en faisant match nul ici, c’était notre objectif premier, on pourrait passer les fêtes sans être relégable à la trêve. Je constate une nouvelle fois que par manque de concentration, de calme, on laisse échapper des matches qui nous tendent les bras. C’est un championnat très serré et la deuxième partie de saison sera magnifique. Ce soir, je considère comme encourageante notre première mi-temps, c’était solide, alors qu’en 2e période, on a souffert. Ce soir, il y avait bien sûr la place pour les trois points. Et contre des adversaires de notre niveau comme Auxerre, il faudra gagner en maturité pour prendre ces points dans la deuxième partie de saison.»

 

La photo Lolo Fournier du jour :

Je vous vois venir avec votre mauvais esprit. Non Lolo Fournier n’est pas copain avec Robin « Von » Persie

 

Voilà pour l’Académie du premier derby de l’histoire en L1. Ce fut épuisant mais que ce retour à l’Abbé-Deschamps fait du bien. Même devant tant de médiocrité. Retour à la rentrée avec je l’espère de nouvelle têtes et d’autres qui auront été prendre des thunes ailleurs.

Le résumé du match

A toutes (j’espère qu’il y en a je fais ça uniquement pour chopper) et à tous (à défaut de grives…) je souhaite de bonnes fêtes. Faites vous péter la panse. Et buvez bourguignon !

 

Puisque tout le monde s’y met je m’y mets aussi :

  • Les gazouillis de Guy.
  • Facebook du Guy.

 

Confratanalement.

Guy Moux.

 

7 thoughts on “L’AJA Académie note AJ Auxerre-Dijon (2-2)

  1. « Je ne ferais aucun commentaire sur les politiques qui souhaitent un « match nul à l’aller et au retour ». Oh et puis si : ils sont débiles. »

    En tant que candidat à la charrette, je me positionne parmi les abrutis à vouloir ces 2 nuls.

    Mais en dehors ça, je trouve qu’un bourguignon, c’est quand même vraiment con, préférer prendre 2 points pour faire plaisir au voisin plutôt que d’en prendre 6.

    C’est un peu comme se priver d’un match de C1 sur TF1 en picolo foot avec le mot Barcelone (la seule raison de ne pas couper le son) parce que la TV est bloquée sur M6 par Madame pour Desperate Housewives.

    Bref, moment de lecture très agréable, bonne continuation.

  2. Et à l’image de l’académicien, je reposte également pour m’excuser. De la comparaison foireuse pour ma part, je vais essayer de trouver mieux.

  3. Non mais j’adore cette academie. Ca me donne envie d’aller en vacances a Auxerre a chaque fois que je la lis.
    Tiens au fait, ca se prononce Ausserre ou Aucserre?

  4. On prononce Ausserre ;)

    « Mais en dehors ça, je trouve qu’un bourguignon, c’est quand même vraiment con, préférer prendre 2 points pour faire plaisir au voisin plutôt que d’en prendre 6. »
    A Auxerre, on en a rien à faire de Dijon et on voulait les 6 pts, ce sont que les politiques qui souhaitaient le partage des points (et d’ailleurs, faut espérer que chaque équipe prenne 3 pts au lieu de 2 sur les 2 rencontres).

  5. Non mais l’idée de partage c’est plutôt que chaque équipe gagne un match. Ca fait 3 points au lieu de 2… ;-)

  6. Hé truitasse pas eu le temps de lire ton bilan à mi-parcours de l’OM mais ça a l’air du bon. Ton dernier XV (^^) était magique.

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