Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler un peu de moi plutôt que de rentrer directement dans l’analyse du match. Cela fait plusieurs semaines que je suis muet, la faute au rythme de travail chinois. Je peux toujours voir des matches, mais rarement en entier, et j’ai tendance à me foutre un peu des tactiques utilisées. Heureusement, le chômage arrive dans ma belle contrée et j’ai de nouveau du temps pour écrire.

J’ai donc choisi de regarder la chose qu’on nommait Coupe UEFA, en espérant tomber sur quelque chose d’intéressant. Comme je suis trop pauvre pour avoir Canal, et que de toute façon tout le reste était moisi, j’ai fait le choix de regarder ce que m’a imposé Sport + : Twente-Fulham. Posons le contexte rapidement, les Hollandais sont premiers et qualifiés tandis que les Anglais pouvaient l’être en cas de victoire ou de nul si personne ne gagnait l’autre match. Un peu le cul entre deux chaises en somme.

A la grande surprise du commentateur, Twente (qui ne jouera pas ce week-end) a aligné sa meilleure équipe, tandis que Fulham a fait à peu près la même chose. Sur le papier la différence n’est pas flagrante, même si le troisième de l’Eredivisie a quand même des joueurs plus techniques que le 15e de Premier League. Surtout quand leur ami commun, Bryan Ruiz, n’est pas de la partie.

Alors autant le dire rapidement : mon envie de faire une analyse intéressante a duré environ 30 minutes. Moi qui évite souvent de regarder en direct, de peur de me taper une rencontre immonde, j’ai été gâté. Non pas que le spectacle ait été affligeant, mais tout ce beau monde avait comme l’air de s’en foutre. Donc je vais plutôt vous expliquer de manière intéressante mon désintérêt.

Tandis que Twente a eu la bonne idée de faire le pressing d’entrée de jeu en phase défensive, et de poser le pied sur le ballon en phase offensive, Fulham n’a jamais été en mesure d’imposer le moindre style de jeu à la partie. Puisque les Hollandais avaient surtout pour objectif de ne pas perdre, histoire d’assurer la première place, les visiteurs étaient supposés montrer leurs intentions. Raté.

En vrac et à la suite : un manque criant de qualité technique, aucun contrôle du jeu, pas de possibilités de créer le déséquilibre, des balles aériennes stéréotypées et une attente perpétuelle du contre. Autrement dit, une philosophie basée sur la réaction plutôt que sur l’action. Cela peut fonctionner évidemment, mais c’est déjà nettement moins probable quand l’adversaire n’a rien à gagner à se lancer tête baissée dans la bataille.

Dans leur 4-4-2 à plat, avec Riise et Kelly sur les côtés en défense, et Duff (vite remplacé par Frei) et Dembélé en ailiers, Fulham semblait disposé à insister sur les ailes avec des joueurs très rapides. Au centre, Etuhu et Murphy n’ont pas grandes qualités pour mener le jeu, et seules des projections rapides vers l’avant pouvaient apporter la lumière, surtout face à des joueurs comme Brama, Landzaat ou Fer qui peuvent prendre le contrôle dans l’axe. Facile alors pour Adriaanse de bloquer les couloirs pour empêcher Fulham d’être dangereux.

Seule autre solution sur le plan tactique pur, les longs ballons. Avec le petit Johnson et Zamora devant, ça pouvait se tenter. Sur un malentendu… Dans l’axe de la défense, Douglas s’est finalement bien amusé à tout renvoyer tandis que Zamora sautait dans le vide. C’est tout le problème de devoir faire le jeu quand on est habitué à le défaire, de devoir inventer quand on à l’habitude de s’adapter. Le manque d’imagination tactique est une explication, mais le manque de qualité des joueurs en est une autre.

Finalement, Fulham a tenté la seule chose qui aurait pu lui permettre de ne pas dépendre des accélérations et ralentissements de son adversaire : le n’importe quoi offensif basé sur la supériorité numérique. Cette tactique, un peu fantaisiste, fait malgré tout souvent ses preuves. Il suffit d’envoyer tout le monde devant et d’espérer que le surnombre, ou au moins l’égalité entre joueurs offensifs et défensifs, accouchera d’un but. Comme aux plus grandes heures des Nestor Fabbri ou Daniel Van Buyten finissant attaquants de pointe, ou d’un Albert Emon sortant des défenseurs pour empiler des attaquants (quitte à improviser un audacieux 2-2-6), Jol s’est dit que ça pourrait faire la différence, surtout que le Wisla menait tranquillement. Perdu, car Twente a eu la bonne attitude. Plutôt que de se recroqueviller derrière, les Néerlandais ont sauté la désormais très fournie ligne offensive, pour garder la balle au milieu et forcer le bloc à reculer. Pas besoin de contrer et risquer de rendre la balle rapidement, surtout que même si la défense est dépeuplée l’attaque l’est forcément aussi. Le meilleur moyen d’annuler de telles ambitions est de montrer leur efficacité.

Twente a donc gardé le pied sur le ballon et fini par marquer, puis provoquer un rouge de frustration à Johnson. Rosales a pu visiter son couloir à peu près tout le match, tout comme l’entrant John en deuxième période. Buteur à l’instinct de tueur mais aux pieds carrés, Janko a eu la bonne idée de faire son seul tir à 3m d’une cage vide. Il aura fallu attendre 89 minutes pour voir un but, mais l’impuissance des Anglais aura sûrement fait bander les gens de vivresoncouple.com.

L’apprenti Footballologue.

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