Les méditations de l’Apprenti Footballologue

8

Quand l’apprenti fait des bulles, ça pète plus que Unigenitus.

Méditation première : De la compétitivité des championnats.

Les limites de l’objectivité sont souvent celles du mode de pensée. Envisagez le monde d’une autre manière, et les données que vous considérez comme objectives deviendront soudain obsolètes ou sans fondement. Toutes les analyses footballistiques générales se heurtent à ce mur qui empêche tout point d’accord entre deux visions différentes. Entre volontés de Ligue des Champions fermée, basée sur le système des sports US, et ambitions d’élargissement aux petits pays, le lien est difficile à faire. Si Arsène W. et Michel P. peuvent y arriver, c’est uniquement dans un but politique, où les circonstances permettent de faire amis partisan du blanc et partisan du noir.

Le spectateur, et fan de football, aura souvent sa propre opinion sur chacun des grands débats qui l’animent, le plus récurrent étant celui de l’arbitrage vidéo, avec souvent de nobles motivations et des arguments percutants à l’appui. Il en est de même pour le niveau général des championnats. Ici on vantera le niveau de la Liga, et ses deux locomotives sans wagons, là on préférera la très resserrée Ligue 1 où chaque but vaut de l’or. Il n’existe en réalité aucun moyen comparatif de les évaluer, dans leur niveau ou leur intérêt.

L’intérêt est bien évidemment subjectif, chacun vient chercher ce qu’il veut trouver, et saura où s’adresser pour qu’on réponde à ses demandes. Les duels physiques, ce n’est pas en Liga qu’il faudra les trouver, la solidité défensive pas en Serie A brésilienne, et ainsi de suite. Dès lors, chaque débat motivé par l’argument de l’intérêt tombe en désuétude : autant comparer une pastèque à une banane.

– Pourquoi tu aimes la pastèque ? La banane c’est bien plus classieux et ça a une forme phallique !

– Certes, mais si je te balance ma pastèque au visage tu auras bien plus de séquelles.

Reste la question du niveau. L’individualisation des cas est de facto erronée, l’hypothèse ne résistant pas à une courte mise à l’épreuve. Le contexte, le club, le type de championnat, l’âge, et beaucoup d’autres facteurs peuvent faire passer un joueur moyen pour une star et inversement. Seules les confrontations entre équipes de différents pays lors des coupes européennes peuvent marquer une sorte de hiérarchie. Sauf que là aussi, l’influence du contexte est grande, entre intérêts extérieurs (lutte pour le titre, la relégation) et forme du moment (blessures, calendrier surchargé). La Ligue des Champions reste un indicateur relativement valable, de part son importance presque indécente, mais les résultats de la Ligue Europa sont à prendre avec des pincettes, beaucoup d’équipes y allant pour faire du tourisme à travers le continent.

Comment alors juger la place des championnats européens ? La Premier League, longtemps mise sur un piédestal via une habile campagne de promotion des médias français, TF1 en tête, le groupe Canal depuis, dans la foulée des désormais sanctifiés « Frenchies » d’Arsenal, attire à l’échelle mondiale. Pays de tous les possibles, l’Angleterre oscille entre équipes montées de toutes pièces par l’argent et équipes qui puent le football, le vrai foot dans sa conception originelle. Les premiers y sont toujours les mêmes mais le champion change régulièrement au sein de la caste des privilégiés. Les seconds couteaux ont eux aussi une certaine régularité, tandis que le bas de tableau voit arriver puis repartir les petits.

En Espagne, le principe est le même, à une différence près : seules deux formations sortent du lot. Pour le reste, si l’on devait établir des cycles quinquennaux, on se rendrait compte de la faible variation du classement final des outsiders, membres du ventre mou, et mauvais élèves. Le nombre de stars y est moins élevé qu’en Angleterre, et l’empilement de joueurs n’existe pas. Les clubs préfèrent des filières de recrutement interne, avec les fameuses clauses pour rappeler les joueurs que l’on a vendu au cas où ils exploseraient, et celles classiques menant à l’Amérique du Sud. Là où la Premier League propose une certaine mixité des nationalités, la Liga offre ce qu’on pourrait presque considéré comme une consanguinité latine, où Jermaine Pennant et David Odonkor tranchent autant que des gnous sur des motos de trial.

L’Allemagne a un profil particulier, avec des locaux et quelques étrangers qui sont recrutés pour être incontournables, la réserve étant suffisamment grande pour compléter l’effectif avec des joueurs du cru. Le Bayern y est bien plus puissant économiquement que ses rivaux, mais sa faculté à ne jamais sombrer au classement contraste avec la multiplicité de ses adversaires et leur incapacité à se maintenir au plus haut niveau.

L’Italie est un championnat un peu hybride, dont l’analyse n’apporte pas énormément au propos général, avec une perte de vitesse depuis quelques saisons. Evoquons donc plutôt la France, avec ses colosses aux pieds d’argiles. Seul grand championnat où les deux équipes les plus populaires sont souvent en proie à des problèmes de longue durée, il a été largement dominé par la seule équipe au modèle stable. Depuis, les autres clubs tentent de suivre la voie, avec des résultats variables mais une vraie volonté de construire sur du moyen terme, la seule échéance valable (le court terme est improductif et le long terme repose sur des prospectives et non sur du concret et n’est qu’une somme de moyens termes mis bout à bout). Les résultats à l’échelle continentale restent moyens, entre seuil de capacité et volonté d’asseoir une suprématie nationale plus qu’européenne. Pour passer un pallier, les clubs français devront avoir cette assurance d’être de nouveau à ce niveau dans le futur, chose qui n’est pas encore acquise : c’est quand on n’a plus à se préoccuper d’être en Ligue des Champions l’année suivante que l’on peut vraiment y réussir. Seulement voilà, cela voudrait dire qu’il y a là aussi des segmentations nettes entre les meilleurs et le reste, chose que l’on observe dans tous les grands championnats hormis l’Allemagne, et qui peut prêter à débat philosophique.

Le résumé que l’on peut faire est qu’il n’y a pas vraiment de championnat meilleur qu’un autre, puisque seuls les meilleurs de chaque pays ont le droit de s’affronter. Le bas de tableau espagnol vaut-il le bas de tableau français ? Impossible à dire, les seuls référentiels étant le nombre de points ou la différence de buts. Sauf que là aussi, le style de jeu du championnat joue énormément. La Ligue 1, défensive, favorisera les petits tandis que la Liga, basée sur le jeu technique vers l’avant, favorisera les gros. Seulement peut-on dire qu’il est plus facile de courir un seul lièvre à la fois, et que les clubs portugais ou écossais n’ont pas à mettre l’équipe-type chaque week-end. Mais est-ce seulement la réussite d’un football : une élite au sommet ?

8 thoughts on “Les méditations de l’Apprenti Footballologue

  1. Vouloir comparer les championnats de foot européens est ambitieux et se révèle compliqué comme l’article le souligne.

    Toute étude comparative doit se doter des outils nécessaires pour accomplir sa tâche, en fournissant deux points de comparaison : l’un qualitatif et un autre quantitatif.

    Dans la catégorie qualitative, nous utiliserons des « mesures » qui relèvent de l’appréciation tel que le rayonement du club (nombre de fans à travers le monde, ex-stars, joueurs ballon d’or, etc) ou encore la qualité des installations du club (stade 5 étoiles, centre de formation, nombre de joueurs formé au club et ayant rejoint l’équipe pro, etc). Nous pouvons également évoquer la qualité de l’effectif en décrivant la valeur potentielle des joueurs ou encore la valeur des droits télé attribués aux clubs. Bien évidemment d’autres mesures peuvent être retenu, la liste citée n’étant pas exhaustive.

    L’étude quantitative est plus fréquente, elle concerne par exemple le nombre de trophées continentaux obtenu par un championnat, la présence des clubs en ligue des champions, le nombre de ballon d’or décrochés par un championnat, l’indice UEFA, la présence du soulier d’or.

    Alors, mener une étude comparative est toujours possible, en théorie, mais il convient de l’avoir réalisé et d’avoir interpréter les résultats pour vérifier que la conclusion est intéressante ou pas.

    Je dirais donc que le plus important c’est d’établir des « mesures » capables de décrire et de différencier différents éléments. Lorsque ces mesures sont pertinentes la comparaison devient possible et fournit une conclusion acceptable. Par exemple, en pesant une banane et une pastèque, nous déduisons que la pastèque est plus lourde que la banane.

  2. OMARIO
    Personne ne parle de vente de maillots, t’es pas en train de passer ton bac d’économie, personne ne te parle de mesurer le nombre de ballons d’Or, on te parle de football, et pas de ce que les gens en pensent, il y a des types différents de toi, mon brave, et heureusement ces types pensent par eux même au lieu d’appliquer une méthode apprise à l’école.

    Personne ne t’a parlé d’étude comparative. T’es à côté de la plaque, tout excité que tu étais de recracher ta leçon.
    Retourne préparer sciences-po mon grand, t’es promis à une brillante carrière d’enculeur de mouches manipulé et inconscient.
    Tous tes critères devraient être discutés avant d’être ainsi balancés pour ensuite annihiler tout effort intellectuel de réflexion et remise en question.

    Il te manque un nerf, Omario, et ce nerf est le nerf de la guerre, bon match quand tu passeras au Iazor affronter ton coéquipier ebeto.

    Pardon pour la fin toute pourrie, j’ai pas pu m’en empêcher. Est-ce que je m’appelle Avanenlli?

  3. @hamada Jambay

    Wouah, tu mets en scène ton ignorance et ton intolérance. Je ne pouvais imaginer rencontrer un esprit si étroit sur ce site.

    Alors je vais te citer quelques passages de l’article pour te rappeler le sujet :

    1) « Il en est de même pour le niveau général des championnats »

    2) « L’intérêt est bien évidemment subjectif »

    3) « Comment alors juger la place des championnats européens ? »

    Voila donc le sujet de l’article : Comment juger le niveau d’un championnat.

    L’article propose quelques éléments de réponses en décrivant chaque championnat par rapport aux équipes les plus représentatives.

    Pour ma part, j’ai proposé une méthodologie pour alimenter cette comparaison. A aucun moment je n’ai dit que je préparais un concours où que j’empêchais un débat intellectuel.

    Comme disais un illustre président, tu as raté une occasion de te taire.

    Ton intervention montre à quel point tu es incapable de comprendre un article puisque ici il est question de comparer des championnats et ton petit esprit ne l’avait pas compris.

    Stp, relis attentivement ces quelques lignes et excuse toi d’avoir été aussi bête au point de paraître plus idiot qu’un gosse de 5 ans.

    ps : pffff, t’es vraiment bidon mon gars, c’est quoi cette histoire de nerf de la guerre. Tu es parano? Tu es en guerre contre « le système »? ;)

  4. ca m’a fait du bien de vous lire en tout cas.
    Moi j’ai une autre proposition pour tenter de comparer les championnats :
    – demander un avis concret à des joueurs ayant évolué dans 2-3 championnats différents, en quelques années.

    bien à vous

  5. Et l’apprenti footballogue qui délivre un très bon article à ses lecteurs en entrée de surface…

    Omario tente une reprise de volée mais entachée d’une position de hors jeu et se fait sécher par hamada Jambay qui tacle en plein sur le genou !!!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.