Liverpool – Man City (3-2) La Reds Academy livre ses notes

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Mais laissez-les être champions, vous voyez bien qu’ils n’en peuvent plus.

Le 15 avril 1989, Liverpool devait affronter Nottingham Forrest sur terrain neutre, à l’occasion d’une demi-finale de FA Cup. Le match devait avoir lieu à Hillsborough, le stade de Sheffield Wednesday.
Fidèles à leur habitude, les scousers éclusent quelques bières et rentrent dans le stade à la dernière minute. Aux différentes entrées du stade, la cohue commence. La situation dans la tribune réservée aux Reds commence, elle aussi, à empirer. Les supporters sont compressés, les femmes et les enfants n’arrivent plus à respirer. Le coup d’envoi est donné. Certains n’ont déjà plus assez d’air pour crier au secours. La police ne comprend pas, où ne veut pas comprendre.
Il faudra 6 longues minutes pour que le match s’arrête et que les fans soient libérés de ce stade trop petit pour leur immense passion. Pour 96 d’entre eux, des innocents, il est déjà trop tard.
25 ans plus tard, après des années de mensonges par la police et par un tabloïd minable, l’Angleterre rend enfin hommage à ceux qui ne sont jamais revenus d’Hillsborough. Une minute de silence respectée à chaque match et un coup d’envoi décalé de 7 minutes sont le minimum en mémoire de ce match qui changea à jamais l’image et le destin du football anglais.

Parce qu’aucun supporter ne devrait aller voir un match et ne jamais revenir.

Pour ceux qui veulent en savoir plus, la bibliographie sur cette tragédie est impressionnante. Pour ceux qui lisent la langue de Shakespeare, le Telegraph a publié une interview poignante d’Alan Hansen, présent sur le terrain ce jour-là. Et celle de Bruce Grobelaar.
Enfin, si la vérité a été rétablie, les excuses publiques du Prime Minister faites, le combat pour que justice soit faite continue. Soutenez le the Hillsborough Family Support Group : http://hfsg.co.uk/

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La tragédie d’Hillsborough par Canal+. Vite fait quoi.

 

THE MATCH

Dans ces circonstances, un match peut paraître bien peu de choses. Et pourtant, ce fut un vrai spectacle.
D’abord avec l’arrivée des joueurs à Anfield avec un bus accueilli par des milliers de supporters chantant leur amour du LFC. 

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Autant vous le dire, j’ai suivi ce match bien alcoolisé (comme souvent) et dans la peau d’un fan, et non d’un académicien. Je suis rarement objectif mais sur ce match je n’ai pas pu regarder ce match assis et autrement qu’en sautant et hurlant devant ma télé. Tout au bout de mon stress, voici donc mes impressions ou ce qu’il en reste.

Déjà vainqueurs de la coupe de la Ligue et éliminés de la Ligue des Champions, les Citizens arrivent à Anfield pour empocher la victoire et quasi-sceller leur titre de champion. Avec le retour d’Aguero sur le banc, l’effectif des Reds ne semble pas peser bien lourd, même si Mamadou est à nouveau titularisé dans l’axe de la défense aux côtés de Skrtel. Je me prends même à serrer les fesses quand je vois Brendou aligner son 4-4-2 en losange en préférant Sterling à Allen. Bien vu par Brendou parce que mettre Sterling entre les lignes, c’est-à-dire entre Fernandinho et les deux centraux, ce fut une idée de génie.

Après le 1654ème plus beau YNWA jamais entendu et une minute de silence superbement respectée, Liverpool a pris le match en main dès l’engagement en conservant le ballon et en attaquant le but d’Hart sans gamberger.

Dès la 5ème minute, Louissouarèze est à la récupération d’un long ballon. Protection de balle impeccable et maîtrise technique pour remettre le jeu vers l’avant. Sa passe absolument parfaite trouve Sterling dans la profondeur de l’anus de Kompany. Raheem crochète et feinte la passe pour Sturridge. Bon là excusez-moi de couper mon récit mais on ne sait pas trop ce qu’il se passe. Le temps s’arrête, personne ne vient attaquer Sterling. Le gamin de 19 ans est à l’arrêt dans la surface. Alors certes son coup de rein est supersonique mais de là à mettre dans le vent Kompany et Hart… Bref, Sterling n’a plus qu’à placer le ballon de l’intérieur du pied dans le but vide, à exulter et à nous faire exulter avec. 1-0

Liverpool ne relâche pas la pression, moi non plus. On ne reconnait plus City et encore moins David Silva qui ère sur la pelouse. Côté Liverpool, c’est l’euphorie même si Sturridge ne paraît pas dans un bon jour, pas plus que Suarez qui récolte un jaune pour un tacle hideux sur Demichelis. S’il y’en a un qui craint quand il est trop nerveux, c’est bien lui. Glen Johnson est plutôt bon côté droit mais en face, Clichy est dans la place. Sur un corner tiré par Coutinho, Captain Gerrard complètement démarqué place une belle tête sous la barre mais Hart i chaud comme on dit en Bretagne. Sur le corner suivant, le même Gerrard trouve le crâne luisant de Skrtel qui double la mise. Aux chiottes l’Hart bite ! 2-0
Skrtel réalise ensuite deux de mes fantasmes en marquant dans un Anfield bouillant puis en se glissant dans les bras de Steven Gerrard et en roulant serrés l’un contre l’autre dans l’herbe fraîche.  Haaaa… C’est beau. Ah la la.

Ah oui, où j’en étais. Pardon. 2-0, Liverpool a le match en main, ça sent même la rouste puisque Yaya Touré se blesse en manquant l’une de ses rares positions de frappe et qu’on se demande bien Dzeckoù ?
Pourtant en fin de première mi-temps, les Reds commencent à se replier et il faut une parade de mammouth de Mignolet devant Petit Fernand puis un double sauvetage sensationnel sur la ligne de Sterling et Johnson pour tenir les deux buts d’avance à la mi-temps.

Après la pause, c’est le retour de l’Hart triste et des artistes. Comme d’habitude, City revient fort tandis que Liverpool baisse le pied. David Silva se rappelle être le joueur talentueux qu’il est et met la misère à Johnson et consort. Les Reds veulent jouer le contre mais ils ne sont pas faits non plus défendre leur but comme des morts de faim. Crucifié par Flagad’, Jesus Navas est remplacé par Milner qui après un beau une-deux avec Fernandinho, trouve Silva en retrait qui réduit la marque. 2-1

Dans la foulée, Sturridge a le contre qui va bien au bout des crampons mais fait encore le mauvais choix et se blesse sur le tacle de Zabaleta. Quelques instants plus tard, c’est la punition. David Silva au but et bénéficie d’une déviation de Johnson pour tromper Mignolet. On ne pourra pas nous accuser d’avoir de la chatte. 2-2

Sur l’engagement, le miracle se produit. Les joueurs de Liverpool repartent immédiatement du bon pied, dès l’engagement, malgré l’écart de deux buts volatilisés en 5 minutes. J’ai tout de suite senti que ce n’était pas fini. Quelle sacrée force de caractère ! Mais City domine toujours et met encore plus la pression en faisant entrer le Kun Kun Clan à la place de Seth Dzecko.

75ème minute, c’est le tournant du match. A la guerre comme à l’Aguero, le Kun échappe côté gauche à Skrtel pour un deux contre un avec Silva. L’Argentin sert l’Espagnol qui loupe le 3 à 2 de quelques centimètres.
2 minutes plus tard, touche presque anodine pour Liverpool. Mais Vincent Kompany finit de pourrir son match d’une relance dévissée plein axe. Coutinho récupère l’offrande et marque le 3ème but dans une ambiance indescriptible. Coutinhoooooooooooooooooooooooo ! Liverpool lead again !

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City a pris un coup au moral. Les Reds sont en transe à l’image d’un Flagada survolté. Ils tiennent le bon bout et jettent toutes leurs forces dans la bataille. Pour le meilleur et pour le pire puisque Kenderson, épuisé, perd le contrôle de la balle et se retrouve à désosser Nasri. Expulsion logique assortie de 3 matchs de suspension. Voilà une absence qui va peser lourd pour la fin de saison.

Les Reds s’imposent donc au bout d’un combat splendide, avec des joueurs qui auront tout donné et qui sortent épuisés mais heureux. Pour finir, cette image incroyable de Steven Gerrard dont les larmes montent aux yeux, puis se reprend pour rappeler à ses coéquipiers que rien n’est encore fait. Il le veut ce titre de champion, il ne peut plus le laisser échapper. Les Reds doivent le faire, ne serait-ce que pour lui.

« I feel 21 again, playing with all these top players. It’s probably going to be the biggest month of my career coming up now. I’ll give it everything I’ve got. » Steven Gerrard.

THE LOCAL HEROES

Mignolet 4/5 Du pur génie sur sa ligne agrémenté d’un jeu aérien parfait. Simon a sorti le grand jeu pile le jour où il le fallait.

Johnson 4/5 Du bon Glen, même s’il a fini sur les rotules. Et puis il ne va pas tomber tous les jours sur un David Silva. Malchanceux de marquer contre son camp.

Skrtel 4/5 On l’aurait dégagé à grands coups de pieds au cul il y a quelques semaines et là Martin marche sur l’eau. Super solide dans les duels et encore un coup de casque délicieux sur un corner de Gerrard. Il est moche et il n’est pas élégant, mais il est notre défenseur le plus précieux. 7 putain de buts déjà cette saison. Et quels buts ! (Arsenal, City…)

Sakho 4/5 Quelques belles interceptions et du duel en veux-tu en voilà. Tu as quitté le PSG pour vivre autre chose. Question émotions, tu es servi Mamadou.

Flanagan 4/5 Drogué à l’adrénaline, Flagada a envoyé du steak tout le match. Parfois maladroit ou trop engagé, il nous a gratifié d’un match dingue comme il en a l’habitude depuis qu’il a bouté Aly Chicossokho hors du XI de départ. Un héros comme Anfield les aime.

Gerrard 4/5 La Captain écrit une nouvelle page de sa longue histoire avec Liverpool. Peut-être la plus belle. On ne l’avait jamais vu aussi ému. Son destin pourrait être magique et il a fait frissonner la planète football avec son attitude. Sur le terrain ? De la pure classe, avec au menu de la relance parfaite et du tacle de la dernière chance en pleine surface. Et tout ça sans prendre de carton jaune, il n’est donc plus sous le joug des deux matchs de suspension.
Une fois n’est pas coutume, il a donné cette excellente interview au Liverpool Echo, dans laquelle il affirme que cette victoire à Anfield est juste la plus belle de sa carrière. Rien que ça.

Henderson 4/5 L’hyper actif de la bande a fourni un très gros match. Au four et au moulin, il a joué juste et son activité pour le pressing  est essentielle. Son expulsion est la grosse ombre au tableau, mais Liverpool a les moyens de jouer sans lui. De toute façon, ça aurait trop simple si tout s’était passé comme sur des roulettes.

Coutinho 5/5 Son talent crève les yeux. Sa détermination et son attitude de vainqueur encore plus. Quel match purée, quel match ! Il est récompensé en inscrivant le but de la victoire. Il avait la rage. Encore 4 matchs Philippe, fais nous rêver. Remplacé dans les dernières minutes par Moses, alias Monsieur Perte de Balle.

Sterling 5/5 LE match d’anthologie de Raheem. Une activité incroyable dans un positionnement axial qui ne lui va pas si mal. Il a su trouver les espaces et a mis au supplice Fernandinho, Garcia, Kompany et compagnie. Et quel but mes amis ! Remplacé par Lucas pour les dernières secondes.

Suarez 3/5 Complètement fou et con. Avec ses tacles et ses simulations, il a pourri une partie du match et l’a rendu quasi inarbitrable. A part ça, une passe de génie sur le premier but à l’image de son talent. Un homme capable de changer un match sur un ballon anodin. Il sait aussi se montrer décisif sans marquer.

Sturridge 2/5 Emprunté et maladroit. Il a voulu forcer les choses et il n’aurait pas du. Pire, il s’est blessé. On attend la durée exacte de son absence, mais cela va poser problème, c’est sur. Remplacé par Allen qui est rapidement rentré dans son match. Un joueur de devoir mais qui a manqué d’inspiration dans la surface adverse.

Vous voulez vous aussi avoir les larmes aux yeux vous aussi ? Voici les Highlights du Match. Régalez-vous. You’ll never walk alone.

JustWide

Prochain match à Norwich dimanche 20 avril à 13h00. Plus que 4 matchs.

calendrier

Tu peux suivre la Reds Academy sur Facebook, mais aussi JustWide ou  Robbie fuckin’ Flower sur Touitteur.

Jimmy Caravane s’apprête à raccrocher les crampons, un nouvel Académicien le remplacera donc poste pour poste.

9 thoughts on “Liverpool – Man City (3-2) La Reds Academy livre ses notes

  1. Que c’était bon, mais que c’était bon!!!

    We shall not, we shall not be moved!
    We shall not, we shall not be moved!
    Just like a team, that is gonna win (et pour la première fois) THE PREMIER LEAGUE!
    We shall not be moved!!!

  2. Quel match ! Ces mecs font rêver. Et cette ambiance insoutenable pour les adversaires !
    Et quelle minute de silence, comme si toute l’Angleterre c’était tue ! Jamais vu ça.

  3. Quelle émotion!!! Je suis persuadé que je ne suis pas le seul à avoir eut la petite larme qui s’échappait… Un énorme bravo à presque tous les joueurs (ouais précisons quand même que la perte de balle d’Henderson qui amène le rouge est dû à une perte de balle de ce connard de Moses…).

    Le You’ll Never Walk Alone, la minute de silence, les chants, les images des yeux rougis par les larmes de Gerrard, ce discours de capitaine, j’ai eut des frissons pendant 2 heures et j’en ais chié pour trouvé le sommeil!!!

    ON NE PEUT PLUS LAISSER LE TITRE S’ECHAPPER!!!

  4. Comme quoi, c’est en recrutant n’importe comment qu’on ne redevient pas n’importe qui. Labrune reprend espoir.

  5. Mignolet, Coutinho, Sturridge, Sakho, Allen… Des joueurs qui peuvent encore progresser (Borini, Assaidi…). Je t’accorde qu’Aspas et Alberto ne vont pas nous faire gagner la Champion’s League l’année prochaine ^^
    Bon on ne s’étend pas sur les prêts de Cissokho et de ce connard de Moses, ok?
    Dans l’ensemble et après coup je suis bluffer par la gestion du club, je faisais partie des septiques après le marché blanc de janvier, j’avais tord.

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