Manchester United Aston Villa 3-1 La Raide et Vile académie en détente

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De la belhommitude en cascade

Cette académie contient un hommage (tardif) à Terry Pratchett, quoi qu’à ma connaissance, il n’ait pas été bien footeux.

Salut à tous !

Ce samedi samedi 4 avril, Manchester United reçoit Aston Villa à Old Trafford pour le compte de la 31è journée de Premier League.

Après la victoire héroïque de nos rouges diablesses chez nos concurrents scousers, il était grand temps de se reposer un peu afin de préparer au mieux l’autre derby, pas celui of England, juste celui de Manchester.

Et quoi de mieux qu’un bon club en bois pour détendre ses articulations, bosser quelques enchainements, assurer l’assise défensive en l’absence de Smalling (blessé durant la trêve internationale) ? Aston Villa se présentait dans notre lupanar avec pour seule ambition de défendre bec et ongle et de tenter de nous terrasser en contre, vu que le club de Birmingham a manifestement perdu la recette pour inscrire des buts cette saison (pire attaque de PL, seulement 20 buts marqués au coup d’envoi). Je ne peux m’empêcher de vous faire part de mon désarroi face à la situation actuelle déplorable des Villans : c’est un club que j’aime bien, qui possède une grande histoire (7 fois champion d’Angleterre, et une coupe des clubs champions, quand même), et qui se trouve actuellement jouer le maintien face à des quiches méprisables comme Hull City ou Queens park rangers.

Le pire, c’est qu’ils comptent dans leurs rangs des joueurs tout à fait corrects, comme Chrisitan Benteke, titulaire en sélection de Belgique (d’autres diables rouges, qui possèdent un sacré effectif) ou Ron Vlaar, auteur d’une excellente coupe du monde avec les Pays-Bas et à qui on a prêté un transfert vers chez nous en début de saison (il pourrait arriver libre cet été si Hummels ne se pointe finalement pas). Ce qui plombe peut-être les performances, c’est le côté « maison de retraite des espoirs déchus d’Angleterre et d’ailleurs » que leur club donne l’impression d’être. Visez un peu : Joe Cole, Alan Hutton, Kieran Richardson (formé à MU), Philip Senderos, Aly Cissokho (Release the kraken), Charles N’Zogbia, etc, etc, etc. la liste est interminable. J’y ajoute juste Tom Cleverley pour le fun, transfuge de MU cet été, pas qualifié pour ce match car les joueurs prêtés ne peuvent pas jouer contre leur club d’origine en PL. Oui, c’est une règle étrange, que je ne commenterai pas plus.

Bref, j’arrête ces lamentations, après tout, on n’est pas dans la Super Villan Academy, ici. Et s’il y en avait une, son auteur friserait surement la dépression, à cette heure-ci.

Voyons donc ce qu’il en est du côté de nos cocottes dans la

 

COMPOSITION

Van Gaal a manifestement trouvé son équipe-type, et c’est bieng. Depuis trois matchs, l’équilibre est présent, la défense est sereine, Manchester joue comme devrait jouer Manchester, et tout le monde est content.

Cela, je persiste à penser qu’on le doit en particulier à un homme : Michael Carrick, et aussi à l’exceptionnelle ascension de Herrera, qui semblait en mesure de croquer la PL à pleines dents dès le début de saison, mais que VG a inexplicablement mis 6 mois à titulariser pour de bon.

Oh my god, they’re SO hot

Dans les buts : Iker Casillas + Manuel Neuer sur sa ligne + Apoula Edel, le tout en une seule personne.

En l’absence de Smalling, cassé lors de la trêve internationale, la paire Rojones (prononcer à l’hispanique : Coronès) fait son retour. Selon Hodgson, il n’est pas blessé mais « malade », je me demande bien de quoi. J’espère que ce n’est pas un cancer du cul, parce qu’on a déjà donné, et on y a laissé un de mes joueurs préférés. C’est d’autant plus dommage que le bon Chris semblait au mieux de sa forme ces derniers temps, en témoigne son match plein contre Liverpool.

Sur les côtés : Valencia à droite, costaud comme un tracteur Volvo sans la remorque, subtil comme le chauffeur du camion précité.

À gauche, Daley Blind : beau comme un diamant brut, et toujours à son meilleur niveau. De nos trois recrues qui peuvent jouer left back (avec Shaw et Rojo), il est définitivement premier choix.

Au milieu, les deux canons en photo ci-dessus. Au fait, ça y est : à peine un joueur flambe chez nous que le 10 sport et autres torche-culs au tropisme mercatesque l’envoient au Barça. Si quelqu’un pouvait faire taire ces pisse-copies, je crois que je ne m’en porterais pas plus mal. En l’état, Ander est intransfherrerable.

Sur les côtés, en attaque : Mata à droite, bien réinstallé lui aussi, à croire que Van Gaal avait une dent contre les espagnols depuis quelques temps. Son deuxième but à Anfield, je ne m’en lasse pas, un peu comme un journaliste de anal + qui se paluche sur le but de Charlie Adam de manière très professionnelle sans rappeler que ce mec est une tanche avant tout (je vous assure, ça vaut le coup)

À gauche, Young tient sa place et devrait encore être là contre City. Van Gaal doit le maintenir pour l’apport défensif dont il est capable. Il est vrai que l’on ne peut pas vraiment compter sur Di Maria pour cela. Il faudrait qu’il mange, aussi…

Fellaini, au top de sa forme lui aussi, ne cède plus un pouce de terrain à la concurrence, et reprend fièrement son poste de 10 – 9 ½ – 8 – 6.

Seul en pointe, captain Roo, indétroboulonnable.

 

 

LE MATCH

 

1ère mi-temps

Pas besoin d’un live, tant le match a été répétitif : les villans n’étaient réellement venus que pour défendre sans espoir, et se sont laissés marcher dessus docilement.

Sures de leurs force, mes poules n’ont même pas cherché à trop accélérer, et ont surtout abreuvé la surface de centres afin de contourner le bloc compact qu’opposait leurs adversaires.

Aston Villa présente la formation du futur : le 8-1-1

Le jeu a donc surtout eu lieu sur les côtés : les trois hispanophones du côté droit (Herrera – Mata – Valencia) ont combiné plusieurs fois de fort jolie manière, et ont donné le tournis à la défense, même si bien souvent c’est la puissance de Valencia qui faisait la différence pour que ce dernier s’empare des bons services des deux autres. Malheureusement, la qualité de centre aléatoire de l’Equatorien n’a pas donné de résultat : il en a raté quelques uns, et ceux qui ont aboutis n’ont pas été correctement exploités (Rooney qui rate sa bicyclette « mon but du siècle de la saison » à la 27ème minute). À gauche, c’est Young, plus habitué à se débrouiller tout seul, qui a créé du jeu et a tenté centres (10è, repoussé sur Mata, dont la frappe est contrée, 31è, parfaitement capté par Jimmy O’Dolhoran, abonné historique du dernier rang du Stretford end) et frappes. Lorsqu’il s’est enfin rendu compte que Blind dédoublait comme un dingue depuis le début du match, il l’a servi dans le dos de la défense, et MU a marqué. Simple.

La domination des diablesses était tout terrain et les vilains n’ont existé que grâce à leur gardien Guzan, pas mauvais, et par à-coups avec des accélérations timides de Benteke ou Agbonlahor, avec autant d’effet que s’ils essayaient de clouer du brouillard à un mur.

Les rouges diables rentrés aux vestiaire avec un but d’avance, j’anticipais un break rapide pour la deuxième période. Se payer le luxe de pouvoir s’économiser en vue du derby n’aurait pas eu de prix ! Et c’est presque ce qui s’est passé.

 

2ème mi-temps

Personne chez les Vilains ne semble vouloir s’essuyer les crampons sur la jambe d’Herrera, le jeu reprend donc à 11 contre 11.

Cette deuxième période a vu nos adversaires jouer plus haut et donc nous poser un peu plus de difficultés dans les transmissions. Ils se sont procurés quelques occasions encore assez timides, mais qui auraient tout de même pu s’avérer dangereuse avec un finisseur en confiance, comme sur ce centre de Weimann à la 49è, que Benteke a finalement adressé à la lune.

Comme d’habitude lorsque nos gagneuses sont sous pressions, un certain déchet technique était à déplorer, ce qui n’a pas empêché Valencia de régler la mire, ce dernier atteignant Fellaini par deux fois sur des centres. Le grand Belge et son jeu de tête étaient surveillés comme le lait sur le feu, cela n’a rien donné, mais les intentions étaient bonnes.

Le jeu a encore beaucoup penché à droite (le troisième but est une illustration parfaite des enchainements qui ont eu lieu de ce côté), et Herrera a une nouvelle fois été étincelant, excellant dans tous les registres : pressing, récupération, jeu long, décalages, déplacements, tirs…tout.

Après la sortie de Young (70è), remplacé par Di Maria poste pour poste, MU n’a pas baissé le pied, et le break est venu presque naturellement sur ce but magnifique – quoiqu’un peu chanceux – de Rooney.

Je déplore en revanche encore une fois la déconcentration digne d’une équipe de poussin dont tout le cheptel a fait preuve après ce but. Ben oui les gars, à quoi ça sert de faire le break si c’est pour laisser tomber le marquage sur coups de pieds arrêtés dans la foulée ? Après deux buts carrément évitables sur les deux derniers matchs (et sur lesquels De Gea n’est d’ailleurs pas franchement irréprochable), il serait temps que Van Gaal remette un coup de pression, histoire qu’on n’ait pas à affronter ce genre de situation pénible face aux citizens.

Heureusement, Herrera a décidé que nous nous quitterions sur une note légère, il a donc mis fin aux débats sur un but encore une fois très joli.

Victoire méritée et vraiment relax des mancuniens, qui n’ont pas eu à forcer leur talent face à une équipe en réelle perdition. Ça ne sera pas la même le week-end prochain, mais c’est bon pour la confiance. J’ai présenté le match comme répétitif, mais qu’on ne s’y méprenne pas : ça joue vraiment pas mal en ce moment à Old Trafford et partout ailleurs où l’on se trouve.

 

LES BUTS

Herrera, 43è : suite à un relais de Fellaini à gauche, Young décale Blind à l’angle surface/ligne de but. Plutôt que de centrer, le bel Hollandais lève la tête comme son papa lui a appris et sert Herrera en retrait, complètement seul à l’angle des 5 mètres 50. L’enchainement qui suit est diabolique : contrôle du droit, frappe du cou de pied du gauche, petit filet opposé. 1-0

Rooney, 78è : sous pression face aux vilains, Blind dégage le ballon, mais il ne peut pas s’empêcher de lever la tête une nouvelle fois. Résultat, Di Maria récupère et s’enfonce côté gauche. Après un crochet, il parvient à centrer. Rooney se tape un peu tout le boulot vu que le centre n’est pas terrible, mais pour le spectacle, ça vaut le coup : il contrôle le ballon à deux mètres du sol du bout du gros orteil gauche, puis après avoir jeté un regard dissuasif à Falcao qui se disait que peut-être, il y avait un coup à jouer, captain tabasse une méchante reprise du droit chronométrée à 658 km/h, qui va se loger dans le lucarne de Guzan. 2-0

Benteke, 79 : Admiratifs devant le talent de leurs capitaines, Valencia et Jones négligent le marquage sur un corner de Joe Cole. Cela laisse l’espace à Benteke de soigner sa course afin d’échapper à Rojo. Le Belge marque entre les jambes de De Gea. 2-1

Herrera, 92 : Sur une balle au sol relâchée par l’arbitre, Rooney se bat pour récupérer le ballon, et finit par l’obtenir. Il transmet à Mata sur sa droite, qui remet instantanément dans l’axe. Falcao laisse passer mais pas Ander, qui marque une nouvelle fois à ras de terre. 3- 1

 

 

LES NOTES

De Gea : 2/5 Alors qu’il n’a rien eu à faire, il encaisse le second but le plus humiliant de la journée. Inadmissible, et ce n’est pas la première fois lors de ces deux derniers matchs. J’attends une remobilisation rapide. Heureusement que Courtois était là pour sauver son week-end.

Valencia : 3/5 Toujours aussi actif dans son couloir, et certain que personne ne partirait dans son dos en contre, Antonio a laissé libre court à son imagination, surtout en matière de centres. Pas toujours glorieux, sauf quand il a atteint Fellaini (deux fois en deuxième période). Il a en revanche une nouvelle fois très bien combiné avec Mata et Herrera.

Jones : 4/5 Gros match du gros Phil. Sur de ses appuis et de sa puissance, il a bien résisté aux costauds d’en face, avec un côté esthétique plutôt agréable, comme à la 83è lorsqu’il nous a gratifié d’un superbe tacle glissé sur Agbonlahor. Ça risque d’être plus dur contre les Silva et Aguero la semaine prochaine…

Rojo : 2/5 En retard au marquage de Benteke sur le corner qui nous empêche de faire un clean-sheet. Marcos n’est pas finaud, et même s’il a été plutôt juste dans ses interventions sur ce match, il bénéficie à mes yeux de la couverture toujours impeccable de Carrick, et surtout d’une très grand mansuétude de la part des arbitres.

Blind : 4/5 Tant qu’il est là, Shaw ne peut pas voir le jour, c’est écrit. Qu’il ait couté deux fois moins cher ou qu’il ne soit pas anglais, tout le monde s’en tamponne le coquillard : Daley est une machine à consignes, et toute fantaisie de sa part n’est qu’une coquetterie à ajouter au panthéon des amoureux du beau jeu.

Herrera : 5/5 Match ultra complet de la part de l’Espagnol, qui comme je l’ai déjà dit, a montré qu’il n’avait vraiment pas beaucoup de défauts et un panel de compétences assez impressionnant.

Carrick : 4/5 Je m’en suis voulu de la note un peu ingrate que je lui avais attribué après le derby : Michael, ce bel homme, reste en définitive l’un des meilleurs Mancuniens, et son second retour coïncide sans surprise avec la seconde meilleure période de notre saison. Sa discrétion n’a d’égale que son efficacité devant la défense, et son jeu de passe (court comme long) est définitivement un régal pour les yeux.

Mata : 3/5 Cette fois seulement passeur, le petit Juan a encore une fois très bien joué son double rôle de meneur excentré/ailier inversé.

Fellaini : 3/5 Comme il n’avait pas vraiment de milieu de terrain à embêter (tout le monde était en défense), il a surtout siégé sur le font de l’attaque pour proposer des relais de la tête ou des tentatives directement au but sur les nombreux centres que Young et Valencia ont dirigé vers lui. Moins en réussite cette fois, mais il devrait être une nouvelle fois précieux contre City. Remplacé par Falcao (76è).

Young : 3/5 Du mieux par rapport au match contre Liverpool. Il a apporté sa percussion et sa vitesse tout le temps qu’il était sur le terrain, et a montré qu’il serait bien là pour la fin de saison. Ouf.

Rooney : 3/5 Excepté sur son but, il n’a pas reçu beaucoup de ballons et a été contraint à décrocher régulièrement pour venir en toucher. Il n’y peut rien : l’axe était tellement bouché que les centres visaient surtout Fellaini. Il est toutefois impliqué sur le troisième but, ce qui démontre bien que Captain Wayne ne lâche jamais, et ce jusqu’à la dernière minute.

SUBS

Di Maria : 3/5 Van Gaal aurait du le faire entrer un peu plus tôt, mais la question n’est pas là. Avec un quart d’heure de jeu, Angel a trouvé le temps de donner son 10è assist de la saison, ce qui devrait achever de faire taire les détracteurs quant à son niveau de jeu. Toutefois, il devrait commencer sur le banc à nouveau face à City.

Falcao : NN a dû toucher deux ballons, et s’est effacé le reste du temps. Grand bien lui a pris : par deux fois, son hésitation a permis au coéquipier qui l’épaulait de marquer.

 

Bobby Carlton

 

 

9 thoughts on “Manchester United Aston Villa 3-1 La Raide et Vile académie en détente

  1. Je sais pas si l’amour m’aveugle, mais je trouve ça un peu facile de dire que De Gea s’est chié sur le but de Villa. Le mec se fait fusiller sur un marquage défaillant… Rien de scandaleux même si « c’était sortable »

  2. Nan mais j’avoue que j’ai cédé à un peu d’énervement. Luke, je suis navré de voir que j’ai versé dans un jugement partagé par certains de nos confrères que je devine peu fréquentables…

    En revanche,

  3. Nan mais j’avoue que j’ai cédé à un peu d’énervement. Luke, je suis navré de voir que j’ai versé dans un jugement partagé par certains de nos confrères que je devine peu fréquentables…

    En revanche, moi c’est les Stooges, sorry les autres.

  4. Et « Allez les mages ! » de Terry Pratchett c’est du poulet ? Il est question de foot quand même.
    Bon, après on peut débattre de la validité d’aligner un orang-outan dans les cages (est-ce qu’il fait quand même main quand il touche le ballon des pieds en dehors de sa surface ?)

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