Cette chronique ne sera pas l’occasion de revenir sur le poids de forme des sportifs de haut niveau, ni Puskas, ni Gascoigne, ni Ronaldo, ni Gignac, ni Ménès. Sauf à être une parente de Natascha Kampusch, un Mongol de Gobi ou un adepte de Yahoo Sports, il est impossible d’ignorer le choc Ebola. Même précaution à prendre envers vous chers lecteurs, il n’y aura que les adeptes de Cola séparatistes et communautaires pour ne pas savoir qu’Ebola est la pire chose sur terre depuis Quaresma. Le virus est jusqu’à maintenant bien resté cloisonnée dans les informations générales vous excluant de fait, vous, les jeunes foufous coincés depuis plusieurs années sur les chaînes sportives. Ce n’est pas grave, l’information vous rattrapera toujours.

Une entrée timide dans les journaux sportifs il y a quelques semaines avec des équipes nationales qui ne veulent pas se déplacer à l’étranger. Rien qu’un frémissement et finalement rien d’anormal sur un continent où de nombreux conflits gênent à peine le déroulement des compétitions. Quand soudain le pays organisateur de la plus grande manifestation derrière la coupe du monde 2010 et le concert de Jean-Michel Jarre devant les Pyramides d’Egypte, le pays organisateur disais-je, de la Coupe d’Afrique des Nations déclare ne plus désirer son déroulement sur ses terres brûlées au vent au début 2015 par la crainte du virus Ebola.

Sans dénigrer les services sanitaires africains, il est vrai que leurs frontières s’avèrent poreuses dans de nombreux cas d’épidémies graves, du sida à l’intégrisme de toute sorte en passant par les famines organisées et les collégiennes en mal de reconnaissance médiatique. D’autre part, le Maroc n’est finalement pas si loin, et plus proche du foyer du virus que les Etats-Unis ou l’Espagne. Se pose tout de même la question de qui voudrait émigrer au Maroc consciemment. Sauf pour aller en Espagne, CQFD. Autre argument, le Maroc constitue, plutôt doit constituer de manière cynique, une zone tampon la plus hygiénique possible pour ses grands frères européens qui lui ont tout donné et tout appris durant ces nombreuses années de collaboration fraternelle à base de domination, symbolique, territoriale. Le Maroc, notamment pour la France, ne peut pas devenir trop vite un foyer contaminé du fait des nombreux échanges culturels de blédinars retournant au pays la voiture chargée de baignoires et de cuisinières. C’est une donnée essentielle du problème et il est fort possible que le retrait du Maroc ait été favorisé par l’appui d’autres pays de l’autre côté de la Méditerranée.

Alors ? Alors on la fait où cette CAN ? Parce qu’il faut la faire et les financeurs ne peuvent pas reculer devant une menace concrète et incontrôlable de milliers de morts ? Il devrait. A part au sujet du communisme, autre virus implacable du XXè siècle, il y a peu de cas de boycott dans le sport : quelques matchs éliminatoires de Coupe du monde entre pays de blocs différents ou les JO 1980 et 1984. Quelques conflits armés ont provoqué l’exclusion de pays, comme la Yougoslavie à l’Euro 92. Alors voyant une opportunité de développement bactériologique unique, d’autres pays se sont déjà portés candidat à l’organisation express de la CAN 2015, pays qui sera désigné par la CAF. L’Afrique du Sud pour rentabiliser ses infrastructures de 2010, pourrait être intéressée pour une 2e CAN de suite. Pourquoi pas. Choix plus acrobatique, il paraîtrait que le Ghana a été sollicité par la CAF (http://www.eurosport.fr/football/qualifications-can/2015/can-2015-ebola-la-caf-cherche-un-organisateur-en-cas-de-refus-du-maroc_sto4441278/story.shtml)… Rappelons que le Ghana est à peine à 200 km des foyers actifs du Libéria. C’est à ce moment qu’on doute réellement de l’intégrité et de la probité de cette autre grande instance sportive que l’intérêt collectif a l’air d’intéresser au plus haut point.

Enfin autre rumeur que je m’empresse de colporter parce qu’elle est tout aussi drôle, le Soudan. Alors le Soudan, pour les incultes de la récente histoire de ce pays, c’est depuis le 9 juillet 2011 (c’est facile de se rappeler, c’est le 5è anniversaire de la finale perdue de la Coupe du Monde 2006 par la France, la tête de Zidane et tout et tout), ce pays est amputée d’une partie de son territoire après la sécession du Sud Soudan (http://www.radioalgerie.dz/news/fr/article/20141017/16817.html). Il est donc aisé de penser que sous la bannière du foot et de cette belle compétition, les deux parties ennemies se réunissent autour d’un barbecue de Touaregs pour fêter l’universalité du football. Dans la même veine, inutile de préciser que l’organisation de la CAN au Soudan, et donc l’importation potentielle en quantité des souches du virus, règlerait d’un seul coup les légères tensions au Darfour ou la prolifération terroriste actuelle sous l’œil bienveillant des corrompus au pouvoir.

Tant de choix à faire qui ne sont pas forcément ceux de la raison mais au final dont le monde se tape du moment qu’entre deux journaux télévisés catastrophiques, on puisse entendre la joie des gens criés par leur fenêtre en regardant les matchs lointains sur les autres continents, bien à l’abri d‘un virus qu’ils pensent si lointain. Après tout ils ont peut-être raison, on a découvert que les vaccins fonctionnaient beaucoup mieux dans les pays riches que dans les pays pauvres. Etonnant, non ?

Frantz-Christophe Van Dustgroski

5 thoughts on “Maroc In Chains

  1. Sinon Franz, plutôt que d’aller sur Radio Algérie pour trouver des sources qui abreuvent votre réflexion d’une fraîcheur clairvoyante faisant couler avec aisance le ruisseau étriqué de votre pensée (point Balbir), il faut choisir des petits médias indépendants et blancs comme neige comme Algérie patriotique ou Fox News.

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