Racing – Independiente (1-0), la Pampa Académie n’en avait pas grand-chose à foutre pour être honnête

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Contre-temps

Oui, ce match date d’il y a plus d’un mois. Et bah merde. Vous m’entendez moufter moi quand vous mettez des blazers avec des jeans ? Et bah non. Donc lâchez moi crissement la grappe, bande de palmipèdes bedonnants.

 

Salut les moches,

Le postulat même de la Pampa Académie me force à vous conter les péripéties de ce derby (oui, encore) de la ville d’Avellaneda, une bourgade située à une dizaine de kilomètres au Sud de Buenos Aires. Et ce, même si j’aurais préféré vous parler des accomplissements héroïques de mon San Lorenzo d’amour (oui, encore). Mais voyez-vous, quand bien même une bonne partie des qualités humaines de base m’a quittée depuis bien longtemps, l’honnêteté intellectuelle fait toujours partie de ma panoplie.

Bien heureusement, la balance cosmique est de mon côté, car il est fort aisé de parler d’une rencontre entre deux équipes qui sont à mon sens deux icônes du football argentin, peut-être même encore plus que  Boca Juniors et River Plate. Parce qu’il faut bien le dire, étant donné que la majorité des équipes professionnelles argentines se trouve à Buenos Aires, beaucoup de villes de province se déchirent entre les deux mastodontes du Superclasico, ces deux derniers perdant un peu de leur ancrage local en étant les deux clubs le plus populaires du pays. Le clasico d’Avellaneda, c’est deux stades se situant à 200 mètres l’un de l’autre. C’est une lutte interne entre deux équipes ayant eu des trajectoires très différentes, et qui ont su exister à l’ombre des deux géants lubriques et gargantuesques du football argentin en dominant certaines périodes spécifiques de l’histoire.

Le Racing, c’est le passéisme romantique institutionnalisé. Même si ils sont champions en titre, être supporter du Racing c’est savoir encaisser des périodes de vache maigre de façon complètement masochiste. Premier grand club argentin, sur-dominateur dans les années 10 puis 50, premier vainqueur de la Coupe Intercontinentale en 1967 (où ces joyeux lurons trouveront amusant de cracher leur salive gluante sur les joueurs du Celtic Glasgow), tout y passe. Bref, il fut un temps où le Racing pesait. Ils n’ont jamais été assez créatifs pour formuler le slogan « A jamais les premiers », mais c’est à peu près l’idée. L’Independiente marchera sur l’Amérique du Sud tout au long des années 70, jusqu’à posséder à l’heure actuelle 7 Libertadores. Apparemment plus poètes que leurs voisins, ils auront la bonne idée de se baptiser « La Fierté de l’Argentine ». Quelque peu pompeux, vous en conviendrez. Et puis après c’est les rengaines habituelles : blablabla vos supporters chantent pas, blablabla vous avez pas de Libertadores, blablabla vous mettez 50 piges à construire votre stade à la con, blablabla vous êtes en deuxième division, blablabla fermez vos gueules, on vous y a envoyé y’a 15 ans. Bref. Au bout de 50 clasicos évoqués ici, on commence à connaître la musique et à se faire une peu chier. Mais la ferveur est là, c’est bien, on est super contents. Présentation.

 

LE MOMENT PANINI

Bon, j’aurais pu être sympa, vous faire une présentation d’une légende de chaque équipe, de comparer leurs exploits, eux qui résonnent encore dans les cœurs des jeunes vierges et dans les harpes des ménestrels. Mais non, je vous montre Aguero et la sale tronche qu’il se trimballait à 17 piges, parce que c’est vachement plus rigolo. 56 matches et 23 buts avec le maillot de l’Independiente.

 

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L’HEURE DU DUDUDUDUDUDUEL

 

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Une fois n’est pas coutume, parlons un peu de football. Le contexte purement comptable du match pour le coup n’est pas particulièrement tendu du slip. L’Independiente est remonté de Primera B il y a encore peu de temps, et végète un peu en milieu de classement cette saison. Ils dépendent beaucoup de l’axe Mancuello-Albertengo, le premier pouvant se retrouver au Benfica cet été. De l’autre côté, le Racing, champion en décembre, a eu un peu le syndrome gueule de bois en début de saison, et a vraiment eu du mal à se mettre en route sur les 4-5 premiers matches de l’année. Mais maintenant tout va mieux, le printemps est arrivé, les oiseaux chantent, les bourgeons sont en fleur, et la Academia commence à entrevoir les hautes sphères du championnat. Ils sont même arrivés jusqu’en quarts de Libertadores (où ils se sont fait sortir par les paraguayens de Guarani, en jouant vraiment comme les pires étrons de la création). Globalement, quand la ligne offensive va tout va. Enfin, quand Milito va tout va. Qu’on soit d’accord, Bou, Camacho, Acuña, Romero, toussa toussa ça tient la route, c’est joli, ça fait propre sur la photo d’équipe, mais bon Milito, c’est le Roi, le King, le Georges Abitbol d’Avellaneda. Une victoire du Racing leur permettrait de recoller avec River Plate et Rosario Central, et puis par la même occasion se remettre en confiance pour le match retour de Libertadores, histoire d’éviter de passer pour des cons (spoiler alert : ce fut un échec).

 

Malgré la hiérarchie apparente, c’est l’Indépendant qui va se créer la première énorme occasion de la rencontre. Pisano (peut-être qu’il sera bientôt à Rennes d’ailleurs) reprend un ballon sorti Saja, le portier de l’Académie, qui était sorti plutôt n’importe comment. Par un miracle de je ne sais quelle entité divine, ce con de nain arrive à la mettre à côté. Le Racing s’en sort très bien. Comme si ils avaient mis 6 mois à payer leur amende sans se taper la majoration. Le Cilindro, en fusion à l’entrée des joueurs, commande une tournée de sous-vêtements neufs.

Toutefois, ce sera plus un pétard mouillé qu’une installation pérenne du jeu du Rojo dans la rencontre. Le Racing remettra rapidement le pied sur le ballon, et pour avoir la vie belle, mettra la balle à l’aile. Deux latéraux inefficaces, certes, mais très disponibles, ainsi qu’un matraquage constant d’Acuña et de Romero. On avait pas vu jouer le Racing comme ça depuis un moment, puisque, grande nouvelle, quand on veut rendre efficaces des ailiers de qualités, il faut un meneur de jeu capable de leur distribuer des ballons (Montanier si tu me lis). Le retour de Luciano Aued pour cette tâche aura beaucoup fluidifié leur jeu et leur aura permis de dominer outrageusement la première mi-temps.

Le matraquage paiera et ce qui devait arriver arriva. Passe longue d’Aued, remise en pivot de Bou vers Acuña, qui est séché dans la surface. Penalty logique. Milito s’élance, contre-pied. Bordel sans nom dans le Cilindro. 1-0 Racing. 

Evidemment, L’Independiente se rue à l’attaque en se précipitant. Ils essaient de trouver Albertengo devant avec du jeu long médiocre, au mieux. L’avant-centre du Rojo se sera tué à faire un nombre d’appels incalculables mais ne sera jamais trouvé par ses partenaires. Comme souvent cette saison, l’Indépendant est en réaction et sera maîtrisé par un adversaire qui lui fut assez largement supérieur. Le Racing contrôlera tranquillement ; trop, sûrement. Mais pour le coup ça passera. Milito se permettra même de rater une occasion énorme après avoir dribblé le gardien. Tout le monde y avait cru et les copains du virage avaient déjà commencé à se ruer vers les grillages pour proférer leur immortel amour envers leur prophète.

Comme s’ils n’étaient déjà pas assez nuls comme ça, l’Independiente devra encore faire sans Mancuello pour la 15ème journée du championnat, expulsé pour un tacle inutile, deux semaines après son expulsion débile contre Boca. Après avoir été dans le groupe de Tata Martino pour les matches contre le Salvador et l’Equateur au mois de mars, il n’a pas été retenu pour la Copa América. Peut-être parce qu’il est un peu trop con pour garder son calme, mais ce n’est qu’une théorie.

 

Résumé

 

LES MECS QUI ONT PAS ETE TROP NULS QUAND MÊME

Luciano Aued (Racing) : Ne dites pas de bêtises, le Payet argentin n’est pas Pastore, aussi bel homme soit-il. Le plus beau des beaux c’est Luciano.

Diego Milito (Racing) : Même quand t’es nul t’es plus fort que les autres. Et ce nez. Ce nez que tu as a fort d’ailleurs. Plein de cœurs sur toi et toute ta famille (sauf ton frère, bien évidemment).

Diego Rodriguez (Independiente) : Un joli duel remporté devant Gustavo Bou en première mi-temps, il aura sûrement évité l’humiliation, le garenne.

LES MECS QUI ONT PAS ETE TERRIBLES TERRIBLES QUAND MÊME

Federico Mancuello (Independiente) : Un mec qui pourrait être vraiment bon s’il était pas vraiment con.

Gustavo Toledo (Independiente) : A la ramasse totale. Il a failli donner un but à Bou, et s’est fait violenter sur son côté tout le match.

Leandro Grimi (Racing) : APPLIQUE-TOI LEANDRO PUTAIN

 

LE MERCI POUR CE MOMENT

 

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LE MOMENT NUTELLA

Oooooh Federico. Federico Federico Federico.

 

LE POINT SAN LORENZO

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#CAUTERUCCIO2015 (malheureusement, mon hashtag n’aura pas été suffisant).

San Lorenzo 3 – 0 Sarmiento (13ème journée)

Une victoire 2-1 pas complètement sereine à Quilmes et un nul 0-0 bien crade contre Belgrano derrière. Bon. A la trêve, le Cyclone est leader.

 

LE CLASSEMENT (10 PREMIERS)

 

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LE MOMENT DE SE DIRE AU REVOIR 

Avant de vous quitter, je voudrais faire quelque chose qui risque fortement de me faire vomir mais j’y tiens tout de même. Je voudrais féliciter River Plate pour son quart de finale retour contre Cruzeiro, le tout en jouant de manière particulièrement éréctogène pour renverser la situation et se qualifier pour les demis contre Guarani. Bravo, bande de fins de race. Quant à nous on se revoit je sais pas quand j’ai pas que ça à foutre. Je voulais faire la Copa America, mais mon nouvel emploi à responsabilité et extrêmement bien rémunéré m’en empêche. Histoire qu’on vous parle pas que de football féminin cet été, je vais essayer de faire quelques XI de légende de joueurs argentins que vous connaissez pas (entre 7 et 10 équipes sont sur le feu, restez branchés).

 

A bientôt les pédés,

Votre Laezh Dour qui vous aime.

 

4 thoughts on “Racing – Independiente (1-0), la Pampa Académie n’en avait pas grand-chose à foutre pour être honnête

  1. si tu as fait 10 km pour passer de buenos aires à Avellaneda, le taxi t’a baladé: les deux villes ne sont séparées que par le mince et nauséabond Riachuelo. Comme le dit Brassens, « il suffit de passer le pont, c’est tout de suite l’aventure ».

  2. Tout a fait d’accord avec la moutarde, il me smeblait bien que cette immonde banlieue était plus proche que ça

  3. Vous avez complètement raison, Avellaneda est collé à BA.

    Je sous-entendais 10km du centre, genre de Villa Crespo plus ou moins. Après j’ai jamais eu un très bon sens de l’orientation. Et pis j’ai jamais foutu les pieds à Avellaneda non plus.

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