Toulouse-OM (1-1), la Canebière Académie se berce d’une langueur monotone

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L’automne plus le TFC, c’en est trop pour Blaah.

« Vous aurez le droit de vous scandaliser qu’un pitre entre en politique le jour où vous arrêterez d’envoyer Avy Assouly à l’Assemblée nationale », se défendit Jean Roucas avant d’aller reprendre une Suze au comptoir de l’amicale « Boulaouane et autodéfense ».

 

Aioli les sapiens,

L’automne, bordel. Au Jardin des Plantes, je te raconte pas : il pleut, les parisiens refont la gueule, et on se gèle les couilles et y a plus aucune femelle de la Ménagerie qui accepte de sortir tant qu’elles n’auront pas fait leur fourrure d’hiver.

Au bled, tout va pour le mieux. Ca trucide dans tous les sens, en endeuillant au passage la famille olympienne, Charles Bronson tendance « un justicier dans ton cul » est la nouvelle idole des jeunes, le Marseillois vient de rejoindre le niveau du débat politique au fond du Vieux-Port et un parti natianal et bas du front se targue de saloper un peu plus le tableau en ayant le culot d’intituler « université d’été » ses journées où le niveau d’analyse ambiant se trouve pourtant une dizaine de degrés au-dessous de la température rectale du Maréchal Pétain.

Mais heureusement, l’OM reprend ses droits et nous allons pouvoir nous changer les idées avec… ah, non, merde : TFC-OM. Quand je te dis qu’il y a des jours marqués par la déprime.

 

L’équipe

André Ayew étant suspendu, Elie Baup lance Thauvin sans attendre. Le match de préparation contre Istres avait montré 50 minutes correctes de Florian, malgré un manque de foncier évident. Avec cinq matches en deux semaines, l’absence forcée d’Ayew était l’occasion à la fois de faire tourner l’effectif et de remettre Thauvin dans le rythme de la compétition (Florian débutant à droite et Payet prenant le flanc gauche). Pour le reste, Diawara est encore blessé,  ce qui donne :

Mandanda – Fanni-Nkoulou-Mendes-Morel – Romao-Imbula – Payet-Valbuena-Thauvin – Gignac.

ThauvinValbu « Du choc des idées jaillit la lumière. » Nicolas Boileau.

Le match

La formation toulousaine est d’une esthétique à faire vomir du caca aux moins aguerris. Casanova nous oppose ainsi un 3-5-2 avec milieu « super glue 3 », capable de se transformer sans complexe en 6-1-2 quand les Marseillais s’approchent de la surface. Reste que la chose est efficace et, un comble, désoriente tellement le milieu olympien que Toulouse parvient à se procurer des occasions sur de beaux mouvements.

Au plus fort du pressing toulousain, le premier relanceur (souvent Fanni) ne trouve aucune solution facile. Quand par miracle le ballon parvient à Valbuena, deux roquets lui tombent immédiatement dessus. Défensivement, notre prestation marie à merveille l’absence de replacement des attaquants avec un pressing dont l’intensité n’est pas sans rappeler les plus belles interviews ministérielles de David Pujadas (source : le DVD « Mes plus belles courbettes », aux éditions Slurp).

Bref, la première mi-temps place le slipomètre en alerte marron foncé, avec plusieurs occasions toulousaines sauvées par Morel sur la ligne, puis Mandanda. De notre côté, malgré notre faiblesse dans le jeu, notre production offensive n’est pas négligeable puisque les Haut-Garonnais gâchent leur bonne organisation collective par des erreurs individuelles, d’où une première occasion ratée de justesse par Thauvin sur un service de Payet, puis deux autres occasions cette fois-ci salopées dans les grandes largeurs par Payet puis Gignac. Revenons en images sur la plus belle :

 PayetPutain

Non, je ne suis pas sûr de la bonne réponse, je vais plutôt appeler un ami.

 NonmaisPayetPutain

Non, je ne suis pas convaincu par mon ami, je vais plutôt y aller tout seul. Hein ? Comment ça, trop tard ?

Nous passerons sur le face-à-face d’André-Pierre Gignac magnifiquement vendangé d’un missile en tribune.

Après cette première période tout sauf maîtrisée, le jeu reprend plus posément. Toulouse presse moins, mais la densité de l’équipe nous pose toujours autant de problèmes. Nos joueurs offensifs suivent une ligne directrice visiblement fondée sur deux mots d’ordre : « je percute seul comme un con à un contre trois » et « le replacement, c’est pour les pédés ». Les alertes se succèdent sur le côté de Fanni, ou Rod essaie tant bien que mal de bosser pour deux (un problème qui s’arrange cependant avec l’entrée de Jo le Sconse à la place de Thauvin). Pourtant, c’est de l’axe que vient la sanction.

–          66e : une minute de silence à la mémoire de la notion de cohésion d’équipe :

 TFCOMentrelignes

1er temps : Presser le porteur du ballon ? Certainement pas. Dans ce cas, on pourrait s’occuper du joueur entre les lignes (Trejo, à côté de l’arbitre) ? Non plus. On fait quoi alors ? Bah on n’a qu’à se branler en attendant que Mandanda rattrape le coup, comme d’hab.

TFCOMcouvdéf

2e temps : L’alignement des Marseillais est toujours parfait. Au milieu de terrain, en tout cas, car pour ce qui est de la dernière ligne :

  • Nkoulou « On moooooooooooooooooonte, les gars ! Bah merde, vous êtes où ? »
  • Mendes « Quoi ? ah oui, putain, on mooooooonte ! »
  • Fanni : « Mais non, repliez-vous tous, bordel ! »
  • Morel : « Hein ? »

Finalement, Trejo sert Braithwaite, qui fixe Mandanda et donne un ballon facile pour Ben Yedder, tout seul (puisque évidemment, en s’apercevant qu’il allait en sens inverse de ses camarades, Fanni s’est arrêté dans son repli). Autant te prévenir que cette séquence pourrait tout autant s’intituler « Chrönique d’un viöl annöncé », si tu vois ce que je veux dire.

Entre la 66e et la 87e, la vision de ce match descend encore de quelques niveaux dans l’échelle du déplaisir. C’est bien simple : si un jour je vais en enfer et que Satan me donne le choix entre un cunnilingus sur Nadine Morano ou un revisionnage de ce TFC-OM, je crois que je réfléchirai à deux fois avant de lui répondre.

Heureusement, dans ces situations, il y a parfois un ange gardien pour te sauver de la perdition :

–          87e : au cours de la 2e mi-temps, Mendes avait déjà été tout près de marquer sur corner, sa tête étant sauvée sur la ligne. Cette fois-ci, après une faute bêtement commise par les Toulousains sur Jo le Sconse, Valbuena envoie le coup franc excentré sur Mendes au 2e poteau, qui cette fois-ci trompe Ahamada d’une tête croisée.

Finalement, après avoir été dominé techniquement et tactiquement, l’OM s’en sort avec un point. On saluera les ressources mentales de l’équipe, sans pour autant parler de réalisme : cela faisait longtemps que nous n’avions pas raté d’occasions aussi énormes que celles de la 1re mi-temps. On a retrouvé des sautes de concentration dans le secteur défensif et, plus inquiétant, une impuissance quasi-constante de nos milieux et attaquants à produire du jeu, au-delà de quelques percussions stéréotypées. Les latéraux, Fanni notamment, ont parfois apporté le surnombre qui nous faisait défaut, mais sans pouvoir trop s’exposer sous peine de sanction par les Toulousains moins habiles techniquement, mais dont la discipline a fait la différence. Paradoxalement, rencontrer des équipes plus joueuses pourrait mieux nous réussir : si nos joueurs savent exploiter les espaces existants, ils ont en revanche beaucoup plus de mal à en créer. Il revient au staff de mettre en cohérence les qualités de nos milieux offensifs, sans se reposer sur leur capacité d’improvisation : celle-ci est bien réelle, mais inutile dès lors que l’équipe adverse parvient à enfermer le porteur du ballon. Autre point à corriger d’urgence : l’intensité du pressing des milieux offensifs et défensifs, très faible contre Toulouse et qui s’avèrerait suicidaire en Ligue des Champions.

 

Les notes

S. Mandanda (4/5) : Irréprochable. On retiendra notamment ses deux belles parades sur Ninkov.

N. Nkoulou (3+/5) : On retrouve enfin un Nicolas très correct, autoritaire dans les duels. Vu les flottements collectifs, on évitera de mettre une trop bonne note aux défenseurs, mais il est sur la bonne voie.

L. Mendes (3+/5) : Les attaquants lui ont proposé des duels en 1 contre 1 sans trop le solliciter à la course : une configuration dans laquelle Lucas est à son avantage. Oui mais il y a cette couverture défaillante sur le but toulousain. Oui mais il y a son adresse sur coup de pieds arrêtés offensifs, plus que précieuse encore ce samedi.

R. Fanni (3/5) : Souvent en difficulté sur son côté, mais avant tout à cause de l’absence d’aide de la part des milieux. Pas envie de l’accabler, donc d’autant qu’il s’est montré efficace dans les duels et a essayé de se rendre disponible offensivement.

J. Morel (3/5) : Gentillesse et amabilité également pour Jérémy qui, sans atteindre des sommets, a fait le travail défensivement. Je n’irai pas jusqu’à dire que son sauvetage sur la ligne lui accorde un  joker pour ses futures cagades, mais on doit bien reconnaître qu’il nous a sauvé les miches.

A. Romao (2/5) : Toujours quelques bonnes récupérations, mais on aurait aimé le voir montrer plus d’impact au lieu de se contenter de répondre aux intentions toulousaines. « Sors-toi les doigts, le ciel t’aidera », aiment à dire les moines de Saint-Victor.

G. Imbula (2/5) : On doit reconnaître que sans ses montées ravageuses, nous aurions créé encore moins de décalages dans le bloc toulousain. Mais ces actions ont souvent été mal conclues, et ne compensent pas une trop grande timidité défensive. Et être timide face à Chantôme et sa gueule de poussin dépressif, franchement, ça marque mal.

D. Payet (1/5) : Merde, là ça commence à devenir ennuyeux. Très peu d’impact offensif, un replacement inexistant, et pour couronner le tout un gâchis énorme en 1re mi-temps. Je fonde de grands espoirs dans sa prochaine rencontre avec le Dr Mertesacker, dont la renommée n’est plus à prouver pour ce qui est de redonner le moral aux attaquants.

M. Valbuena (2-/5) : Affreux. Deux toulousains sur le dos la plupart du temps, et quand par miracle ses gardes du corps étaient à moins de 2m, il s’empressait de se les empéguer en se lançant dans des dribbles improbables. Exaspérant, à tripoter 18 fois le ballon avant de le passer, alors que le jeu est déjà assez ralenti comme ça. Et malgré tout il se montre décisif sur coup de pied arrêté. Petit con, va.

F. Thauvin (1/5) : Même constat : impuissance offensive et faible implication défensive. Mais lui a pour excuse d’être encore plus vidé qu’un gros membre au sortir d’un marathon Elephanttube.

AP Gignac (1/5) : Mon pied droit s’appelle dézone, mon pied gauche s’appelle dévisse, mon gros cul va finir sur le banc.

 

Les remplaçants

Jo le Sconse pour Thauvin (54e, 3/5) : une note en forme d’encouragement pour Jordan. Des efforts défensifs qui ont soulagé Fanni et une activité offensive qui, si elle n’a pas été brillante, a amené le coup-franc égalisateur.

S. Khalifa pour Payet (71e) : a apporté sa fraîcheur physique, à défaut de créativité.

B. Mendy pour Morel (86e) : rien à signaler, a bien bloqué les deux actions dont il a dû s’occuper.

 

L’invité zoologique : Etienne Dildo

Réclamé depuis deux ans par les abonnés de la Canebière Académie, Etienne le canard vibreur est donc l’invité du jour. Gageons en effet, à la vue du jeu toulousain, que s’insérer un sextoy dans l’anus restera cette année le moyen le plus sûr pour les supporters du TFC de vibrer un peu cette saison. Etienne était donc bien l’invité approprié pour commenter avec moi ce match. Avant de replonger la tête dans le travail, notre anatidé plastique a sélectionné pour nous les faits divers suivants :

–          Les autres : une technique individuelle à la limite du vomitif, mais très habilement compensée par une discipline collective quasiment sans faille : cette recette a conduit finalement ces bras cassés à proposer le meilleur football des deux équipes. Typiquement le genre de formation à faire caguer les grosses équipes avant de se relâcher et de se montrer affligeante contre de plus faibles.

–          Le classement : Saint-Etienne et le QSG nous passent devant, Monaco reste en tête. Notre 4e place est loin d’être infâmante, mais après ce surplace pendant deux matches, une victoire à Bastia serait de bon ton pour rester au contact des « gros ». Mais avant cela bien sûr, le gros morceau est la réception d’Özil et de ses potes, du moins si Mesut la Rascasse parvient à ne pas se faire intercepter par les poissonnières du quai des Belges.

–          L’alter-match: Petit-Pont-Moulon te raconte le match tel qu’il aurait dû se passer.

–          La page abonnement : à visiter, pour que vive l’alterfoot cananal historique

–          Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et Twitter.

 

Danny+Trejo+holding+a+dove.+Magical_377321_4608364 L’association Trejo-Chantôme perturbera plus d’une équipe cette saison.

 

Bises massilianales,

Blaah.

11 thoughts on “Toulouse-OM (1-1), la Canebière Académie se berce d’une langueur monotone

  1. C’est dans la difficulté que les meilleurs s’affirment!
    Oui cet académie est une des meilleurs, alors que nos favoris étaient les pires…Payet, Payet, Payet, j’aurais préféré me tromper…

  2. Oui, Blaah, là tu fais plaisir. Je te lis sans discontinuer depuis qu’on a fait disparaître du sado maso.

    Eh bien, le moins que je puisse dire, c’est bravo. T’as monté en niveau analyse, quitte à faire un peu moins de blagues, mais là, captures d’écran à l’appui, t’as pondu un très bon papier.

    Merci.

  3. Merci Blaah, quel plaisir de te lire! Certains académiciens devraient payer pour être publié, toi c’est l’inverse.

  4. C’est marrant vos niveaux d’analyses sur le jeu du TFC dignes d’une analyse de Menes. Ça commence a devenir tellement caricatural… On parle du TFC donc faut dire que c’est nul et que c’est moche.

    Heureusement qu’il y a Bordeaux, Rennes, Bastia, Ajaccio, Sochaux, Valenciennes, Montpellier, Nantes, Guingamp, Lorient, Reims ou Lyon pour nous faire rêver avec un jeu et des joueurs tellement plus beau en Ligue 1.

    Et je ne parle même pas de la qualité incroyablement plus esthétique du football de l’OM durant ce match. Si pour entrer dans la cour des grands faut être du niveau d’un Menes ou d’un Riolo, alors oui, vos analyses s’en rapproche, continuez.

  5. Un concert de louanges auquel je joins ma petite voix de vieille.

    On est mal au milieu.
    Et si on passait à trois ? Romao pointe basse, avec Imbula / Lemina par esemple. (ou André A / Lemina)
    Un 433 qui décalerait Valbuena sur la droite certes. Mais il faut absolument densifier et contrôler au coeur du jeu.
    Je sens bien ça contre Arsanal.

  6. Sinon, pour répondre aux questions :

    @LSD J’imaginais que dans certaines circonstances, l’OM recoure à une attaque sans avant-centre, avec une attaque A. Ayew-Valbuena-Thauvin-Payet toute en permutation. Mais après samedi, je ravale ça : d’une part Thauvin n’est pas encore prêt, et d’autre part il y a un travail tactique de base à entreprendre avant de tenter ça : ils n’ont pas été foutus de faire trois jeux en triangle de tout le match, on ne va pas leur demander de jouer comme chez Pep Guardiola. Reste la solution Jo le Sconse en avant-centre, mais c’est pas une garantie non plus

    @ Le jeu à trois récupérateurs, je suis pas fan. On se priverait de points forts offensifs sans garantie de compenser nos faiblesses. samedi, les lacune étaient moins dues au système qu’à l’attitude des joueurs : faible pressing, faible replacement défensif… Le retour d’Ayew devrait atténuer ces défauts, lui qui n’est pas avare d’efforts à la récupération.

  7. perso, je suis quand même un peu inquiet par le manque de hargne d’Imbulla dans les phases défensives (il court à côté de son adversaire mais ne presse pas beaucoup), surtout que Payet ne vient vraiment pas aider son latéral (Ayew le fait plus de l’autre côté)

    Gignac c’est triste à dire mais s’il ne marque pas de but dans le match, l’apport est souvent extrêmement faible dans le jeu collectif

    magnifique photo de dani trajo, mais si y’avait eu un pigeon bourré plutôt qu’un colombe, ça aurait été plus significatif pour le ptit chantôme

    bonne acad’ blaah

  8. Nan mais en vrai la seule grande information de ce match c’est que Chantome il est roux ! Un vrai rouquemoute !
    Il devait faire des teintures au PSG ou c’est l’air de Toulouse qui a provoqué sa décoloration ???

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