Strasbourg – AC Ajaccio (4-2) : I Sanguinari étaient à la Meinau
De mémoire, c’est la première fois qu’I Sanguinari étaient représentés dans l’antre de la Meinau, à Strasbourg. Un périple long de 13h de route pour… une défaite.
Nous sommes de retour. Enfin, nous ne sommes jamais vraiment partis. Depuis le dernier compte-rendu, bien des choses se sont passées. On a même gagné à Troyes. Encore. Cette longue absence s’expliquent par plusieurs facteurs que l’on ne racontera pas ici. Mais le premier déplacement officiel d’I Sanguinari à Strasbourg ne pouvait pas ne pas vous être conté.
Se déplacer un lundi de Pâques à un coin du continent n’est pas la chose la plus aisée du monde. Mais on a l’habitude. On met de côté la famille, les traditions, les femmes et le boulot et on prend la 106 de bon matin.
La suite ? On fait 7h30 de route et on arrive à l’hôtel des joueurs, histoire de faire un petit coucou et de se reposer quelques minutes. C’est surtout l’occasion de faire connaissance avec le chauffeur du bus de l’ACA à Strasbourg. Il explique qu’il fait ça depuis plusieurs années et que parallèlement, il est l’entraîneur d’une équipe de vétérans du coin. S’entame alors une discussion passionnante avec une encyclopédie du football. Il se souvient même des déplacements de Guy Roux en Alsace, “quand il entraînait Saint-Etienne (sic)”. Quand on vous dit qu’il était une vraie encyclopédie du foot…
Puis on se dirige vers le stade. Et pour une fois, les stadiers sauront vite nous indiquer le bon chemin vers le parcage visiteurs. Mais surprise, il faut se garer au milieu d’un parking occupé par des centaines de voitures de supporteurs strasbourgeois. La 106 est en danger. Repartira-t-elle entière ou la retrouvera-t-on sur des parpaings, les vitres brisées ?
On se dirige alors vers l’entrée du parcage. (Enfin je dis “on” mais j’étais tout seul à ce moment-là encore). Et là, deuxième rencontre extraordinaire avec deux stadiers maghrébins forts sympathiques, qui me questionnent sur les différences entre le Sporting Club de Bastia et l’ACA, sur les derbys contre le Gazelec et me félicitent pour tous mes déplacements. L’un d’entre eux lancera même une anecdote. “J’ai un ami à moi qui a joué à l’ACA, il s’appelle Rmar Chmal.”
Je suis pris d’un frisson, ne me souvenant pas de ce joueur jusqu’à ce que je comprenne : il parlait d’Ammar Jemal. “Un jour ils sont venus jusqu’à chez lui, et il a dû sortir pieds nus !”, continuera-t-il. Ravi de le savoir. Une bien belle anecdote qui sera interrompue – malheureusement – par le stadier en chef venu contrôler le sac. Le mégaphone, c’est ok, la bandera, c’est ok, mais il tique sur la bâche. “Elle ne rentrera pas”. On demande alors des explications, on essaye de forcer la main, les stadiers rebeus me disent “insiste, insiste”, on essaye de les corrompre, mais rien n’y fait. Pourquoi une bâche sur laquelle est simplement inscrit “I Sanguinari” ne pourrait pas entrer dans un stade ? La réponse : “J’y suis pour rien moi, c’est mon chef qui ne veut pas. Mais à mon avis c’est plutôt une decision de la LFP.” Mais bien sûr.
Je reçois alors le renfort de la famille de supporters de l’ACA base dans l’Est. Nous serons 5 en parcage à la Meinau. Contre 24 000 Strasbourgeois. Sans bâche.
Pour ceux qui peuvent être intéressés. Vu dans le parcage à Strasbourg #RCSAACA pic.twitter.com/1OfgvuW3ws
— Perfettu (@LoicDrd) 17 avril 2017
On installe tout de même, et tant bien que mal, le drapeau corse, histoire d’être un minimum visible. Et là, un Strasbourgeois fortement alcoolisé, nous interpelle de l’autre côté du grillage. “Ils sont où tes potes là ? Vous êtes toutes des putes, vous venez même pas, vous êtes des merrrrdes. Tous des putes et des merdes”. Cet individu véhément faisait référence au match aller où le van des supporters strasbourgeois avait été vandalisé et caillassé à Ajaccio. “J’étais dedans moi, vous êtes des merrrrdes.”, répétera-t-il. Et il ne lâchera pas l’affaire. Pendant tout la rencontre on pourra le voir, non loin des grilles, nous regarder de travers. On apprendra plus tard qu’il a voulu monter dans le parcage pour en découdre, seulement arrêté par un stadier au profil de Teddy Riner. Le match pouvait commencer.
Magnifique animation de la Meinau. Des frissons. #RCSAACA pic.twitter.com/REcSvocyLE
— Perfettu (@LoicDrd) 17 avril 2017
I Sanguinari ne pouvaient rester qu bouche bée devant une telle ambiance et une telle démonstration de force des UB90. On en a fait des déplacements, mais niveau ambiance, Strasbourg se place dans le top 2 de Ligue 2 avec le RC Lens. Des chants, des animations, des banderoles… un vrai public… de Ligue 1. Nous paraissons bien petits, à 5, au milieu de cette immensité bleue.
On ne s’attardera pas sur ce qu’il se passe sur le terrain.
Vient alors la mi-temps. On se dit qu’on pas pouvoir se consoler en pissant un coup et en mangeant un bout de flammekueche. Ce sera ni l’un ni l’autre. Le système de sécurité (qui se résumait à un seul mec devant notre parcage) est incapable d’assurer notre sécurité jusqu’à la buvette et il n’y a pas de chiottes dans le parcage. Résultat : on tente une nouveauté et on decide de pisser dans un coin du parcage. Quelle vie.
Première fois que je me fais sortir du parcage avant la fin du match pour des raisons de sécurité.. #RCSAACA
— Perfettu (@LoicDrd) 17 avril 2017
Mais le pire est à venir. Alors que l’on perd 4-1, le stadier vient nous voir : “On va vous faire sortir avant la fin du match, pour des raisons de sécurité”. C’est mon 86e déplacement et c’est la première fois que cela m’arrive. I Sanguinari quittent le stade à la 86e minute. On va ainsi louper le but du 4-2 de Mouaad Madri. Il est 22h30 quand nous quittons la Meinau. Pas bravo pour l’accueil, mais merci pour l’ambiance. On repart avec une défaite… et des frissons.
Au revoir Strasbourg. Et à bientôt peut-être. #RCSAACA pic.twitter.com/bEwwtim06Z
— Perfettu (@LoicDrd) 17 avril 2017
On reprend la 106, on roule, on roule et on arrive chez soi au petit matin. On se revoit à Amiens.
- L’After Foot de RMC a parlé de nous à l’antenne. Merci.
Lundi l’After Foot a parlé de moi ! Merci @gilbertbrisbois ! #RCSAACA pic.twitter.com/I58ly5T1IJ
— Perfettu (@LoicDrd) 19 avril 2017
- L’award de la phrase la plus drôle du déplacement est attribuée à l’un des stadiers au moment où il entend l’orchestre dans le stade : “La musique là c’est comme au bled quand on coupe le zizi.”
- Dédicace au SDF qui dort au stade de la Meinau “depuis 3 ans” qui est venu chercher ses couvertures complètement catastrophé : il ne savait pas que le RCSA jouait ce soir-là.
Perfettu
Merci pour cette article il est super sympa merci d’avoir apprécié notre Alsace et même si vous étiez que 5 moi je garde un super souvenir de l’équipe de Ajaccio Qui sont des jeunes gens merveilleux merci beaucoup Le chauffeur de bus
ACA des Frissons. AnCorA
Merci Messieurs !)