Aïoli les sapiens,

On aurait pu commencer l’académie en répétant mot pour mot l’introduction de la précédente, où nous nous interrogions sur le sens de la dignité des joueurs non seulement envers les supporters, mais aussi et surtout envers eux-mêmes. On aurait pu, d’autant que ce dimanche est marquée par une gueule de bois de catégorie hippique avec la fine fleur des parents du Poney Prolétaire Pertuisien, et que ce dimanche matin était suffisamment nauséeux comme cela pour ne pas avoir besoin en plus de cuver son mezcal devant la rediffusion de la purge d’hier soir.

Néanmoins, la prestation infâme d’hier a creusé encore un peu plus dans le navrant compte tenu de son avant-match particulièrement nauséabond. Quand le ramassis de bandeurs napoléoniens qui nous héberge nous accueille à coups de cris de singe et insultes racistes particulièrement recherchées, à quel moment l’Olympique de Marseille laisse passer de telles horreurs sans en poser immédiatement un scandale, voire refuser purement et simplement de jouer le match ? Quand nos supporters, jamais en défaut à domicile comme à l’extérieur, ponctuent la saison par ce déplacement où insultes et agressions se multiplient de la part de ces tarés qui ont été jusqu’à maltraiter un enfant malade pour lui arracher son maillot, comment nos joueurs s’autorisent à disputer la rencontre sans la moindre motivation pour permettre de surcroît à ces minables de faire les mariolles ? Nous avions cru los de la réception du PSG en Coupe de France que ces joueurs avaient enfin saisi ce que signifiait porter le, maillot de l’Olympique de Marseille, mais la suite semble montrer que ce soir-là n’était qu’un accident. Pire, que ce triomphe éphémère autorisait ces joueurs à se croire arrivés. Si sportivement parlant la saison est loin d’être entièrement à jeter, sa conclusion lamentable mesure tout le chemin qu’il reste à parcourir. Année après année, Les capitaines se succèdent pour reconnaître des prestations inadmissibles et s’en excuser : mais ce que les porteurs du maillot olympien doivent aux supporters ne sont pas des excuses pour leurs échecs honteux, c’est de faire en sorte que ceux-ci ne surviennent pas.

Cela sera dit bien sûr sans préjudice des remarques sur le comportement de certains des nôtres en terres corses, qui en attaquant des quidams au hasard et en agressant un journaliste en exercice, ont montré qu’ils avaient toute leur place dans la grande fraternité mondiale des mâles dominants que le simple fait de porter une paire de couilles dispense de toute forme d’intellect et d’honneur. Quant à la gestion hautement qualitative de l’événement par les troupes de Chibrald, on n’en dira pas davantage tant elle ne nous apprend rien de plus sur la nullité totale des autorités sur ces questions.

Une bien belle soirée pour la grandeur du genre humain et la gloire du sport, en quelque sorte.


Les Longorious Basterds 

Blanco (Lopez, 46e)
Mbemba– Balerdi (Bailly, 65e) – Kolasinac
Kaboré – Guendouzi – VeretoutClauss (Nuno Tavares, 65e)
Ünder – Sanchez (Vitinha, 65e) – Malinovskyi (Mughe, 80e)

Rongier et Payet sont suspendus, tandis que Gigot est blessé. Pour autant, Tudor n’innove pas pour son dernier match, et sort la composition la plus habituelle possible (gardien excepté).


Le match

Le « taper, taper, taper » étant basé sur un engagement physique total, il n’y a rien de surprenant à voir, la motivation s’émoussant pour ces derniers matchs sans enjeu, la production de notre équipe avoisiner celle de l’holothurie sous Xanax (l’expulsion anales des intestins en moins). Ajaccio se procure deux ou trois situations bien salopées par le contrôle du genou adéquat, et peu avant la pause Malinovskyi est mis en échec par le gardien sur un service en profondeur de Guendouzi : voilà tout pour cette première mi-temps.

L’OM se montre un peu plus digne en début de seconde période, avec cette fois-ci une réelle succession d’occasions : servi par Ünder, Malinovskyi voit son tir bien détourné par le gardien, avant que de l’entrée de la surface Veretout n’expédie une lourde à ras de terre sur le poteau.

Passés ces coups de chaud relatifs, la rencontre retrouve son rythme soporifique, à peine rythmé par quelques changements. Vitinha tente ainsi un piqué en angle fermé faisant le désespoir de ses coéquipiers et entraîneur, avant que notre défense ne conclue sa saison par sa spécialité 2022-2023 : la frappe improbable d’un tâcheron à la retombée d’un corner. Mbemba et Bailly se bousculent pour renvoyer dans l’axe, Guendouzi ne parvient pas à monter à temps pour éviter ce parfait enchaînement contrôle-frappe que Vidal réussit sans doute ce soir pour la première fois de sa vie. Masqué, Pau Lopez plonge avec la même réactivité que le gouvernement pour condamner les exactions de l’extrême-droite (1-0, 88e).

Tudor ayant déjà réalisé ses adieux la veille, notre désormais ex-entraîneur esquive la conférence de presse pour manger des sushis avant d’aller boucler ses valises le plus rapidement possible. Le moment est venu des vacances pour joueurs et supporters, le bureau de tabac des Caillons a triplé ses stocks de cartouches de cigarettes en prévision de l’été que s’apprête à passer Pablo Longoria, et pour nous aussi il est temps de prendre congé en espérant que la saison prochaine débutera d’une manière nettement moins morose que celle-ci s’achève.


Les joueurs

Blanco (3/5) : Une titularisation qui sonne comme une récompense, au moins pour les commentateurs sportifs qui n’auront jamais eu à prononcer ou écrire le nom de Simon Ngapandouetnbu.

Lopez (46e, 1/5) : Les ballons finissent par passer à travers lui comme la flotte à travers des reins de diabétique.

Mbemba (2/5) : Un match détendu comme un cabanon à Callelongue, il manquait juste la petite pancarte « sian pas pressat » ou « doucement le matin, pas trop vite le soir ».

Balerdi (3-/5) : Un ou deux placements aléatoires qui nous font hésiter sur la note à décerner, avant de conclure que de toute façon on s’en bat puisque nous le haïssons officiellement depuis Annecy.

Bailly (65e) : Ce Bailly aura moins marqué les mémoires provençales que celui de Suffren, dont pourtant personne n’a plus rien à branler depuis 1788 au-delà d’un rayon de 3 km autour de Saint-Cannat.

Kolasinac (2/5) : A l’économie, devant la nécessité prioritaire de se préserver en vue des parties de pêche à venir.

Kaboré (2/5) : Il a paru concerné par la rencontre, ce qui le rend d’emblée plus sympathique que plusieurs de ses collègues. Pas meilleure, mais plus sympathique.

Guendouzi (2/5) : Capitaine exemplaire dans son discours d’après-match pour assumer le fait que son équipe avait plus ou moins fait de la merde. Il faut dire que Mattéo était bien placé pour le constater.

Veretout (2+/5) : Un pétard admirable mais manquant de réussite. Le reste du temps, il a veillé sur le milieu de terrain avec le même dynamisme qu’un agent des musées sur sa chaise à la Vieille-Charité

Clauss (1/5) : Le même dynamisme qu’un tesson d’amphore étrusque au musée de la Vieille-Charité.

Nuno Tavares (65e) : Le moment est ainsi venu où Nuno Tavares quitte l’OM pour intégrer la mémoire collective aux côtés des Jo le Sconse, Clitnon Njie ou Nemanja Radonjic, ceux que les anciens évoquent avec émotion le soir à la veillée par des paroles solennelles et immuables (« ah putain, c’est vrai, y avait lui à l’époque, c’était quelque chose aussi »).

Ünder (1/5) : D’habitude je me mets devant le Grand Prix Formule 1 pour bien ne rien foutre le dimanche, mais là à avoir regarder le match de Cengiz ce matin je me demande si je n’ai pas déjà suffisamment rien foutu pour la journée.

Malinovskyi (2/5) : Dans ce marasme on soulignera le fait relativement rare que Ruslan se soit procuré des occasions. Manquées certes, mais il y a un mieux qui ne demandera qu’à être confirmé dans les prochaines semaines. Ah bah non, merde, ya plus de match.

Mughe (80e) : Brève apparition pour François-Régis, d’autant moins marquante que ce prénom composé s’avère tout à fait sage par rapport aux délicieux George-Kévin ou André-Frank d’antan. Pour tout dire, quand on prononce « François-Régis », on évoque plutôt le polo rose, les mocassins et le pull sur les épaules au bord du bassin d’Arcachon, ce parfum de catholicisme bourgeois bon teint teinté d’un je-ne-sais quoi d’air iodé, de fruits de mer et bien sûr d’une saison supplémentaire en Ligue 2 bien méritée.

Sanchez (1/5) : Partir là-dessus, ce serait un tout petit peu triste. C’est comme une amoureuse qui te quitte en chiant dans tes pantoufles, pour que tu aies moins de regrets quant à la beauté de la personne.

Vitinha (66e) : Faisons-le maintenant passer quelques semaines en camp de scouts, il aura une chance d’en revenir plus dégourdi (ou violé, c’est du 50-50).


L’invité zoologique : Ismaël Diallhomme

Parmi tous les animaux dégueulasses qui peuplent cette planète, l’homme est bien le pire. Passons sur l’originalité de l’espace qui pousse le caractère nuisible jusqu’à menacer sa propre existence, et concentrons-nous plutôt sur l’aspect éthologique de la question pour observer comment se comporte en société cette saloperie haineuse, braillarde, mesquine et violente. L’homme était bien l’invité approprié pour commenter avec nous ce match contre Ajaccio, où par bien des aspects le supporter s’est rapproché de l’humain dans ce qu’il a de plus caractéristique.

  • Les autres : Pensée spéciale aux joueurs noirs de l’ACA qui ont dû être bien heureux d’entendre les cris de singe venus de leur tribune. Mais bon, c’était pour les Noirs d’en face, donc c’est pas si grave apparemment.
  • Le classement : A la lutte pour la seconde place au début du mois, nous finissons à 11 points de celle-ci. Chapeau.
  • La bonne nouvelle : Le rayon de soleil vient des U17, couronnés ce week-end champions de France. L’espoir de voir nos jeunes enfin se rapprocher du plus haut niveau ?
  • Le bilan : l’avantage des fins de saisons foirées, c’est qu’on peut en tirer le bilan bien à l’avance : tout était déjà dans l’académie de Lille-OM, si ce n’est que l’on sait désormais que la saison suivante s’entamera avec un nouvel entraîneur.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Classement général final du concours zoologique à venir prochainement sur Facebook.


Bises massilianales,

Blaah

3 thoughts on “Ajaccio-OM (1-0) : La Canebière Académie boucle

  1. Les ballons finissent par passer à travers lui comme la flotte à travers des reins de diabétique.

    Love U Blaah
    ????

  2. Les ballons finissent par passer à travers lui comme la flotte à travers des reins de diabétique.

    Love U Blaah
    ????

  3. Merci pour cette belle saison Mr Blah.
    Académie toujours plusieurs niveaux au-dessus de ce que produit cette équipe. Votre repos estival est bien mérité, tout comme Pablo L. a bien mérité de se faire encore un été de dingo…

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