Leipzig-OM (1-0), La Canebière académie maintient le suspense
Ce n’était pas si terrible, en fait.

Aioli les sapiens,
Pris entre d’une part l’angoisse printanière d’accrocher ou non ce putain de podium en championnat, et d’autre part une certaine forme de résignation à voir l’OM se saborder systématiquement à chaque échéance un tant soit peu prestigieuse, il pouvait paraître difficile d’accorder à ce quart de finale de Ligue Europa toute l’attention qu’il méritait. Car il en mérite, le bougre ; imaginez donc : la dernière fois que HorsJeu.net (mâtin ! quel site !) a académisé un quart de finale européen de l’OM, c’était ici : http://horsjeu.net/fil-info/la-canebiere-academie-note-bayern-om-2-0/. Autre temps, autre époque, qui nous rappelle que ce niveau de compétition, on ne s’y frotte pas tous les quatre matins. Le déplacement à Leipzig, c’est une vraie affiche, ce doit être chaud, ce doit être tendu, ce doit être la Coupe d’Europe.
L’équipe
Pelé
Sarr – Sakai – Luiz Gustavo – Kamara – Amavi
Zambo Anguissa – Sanson
Payet (Lopez, 86e) – Ocampos
Mitroglou (Germain, 80e)
Scénarisées comme un film d’horreur standard, les dernières semaines de l’OM voient le casting décimé selon un ordre immuable : d’abord la blonde (Thauvin), ensuite le Noir (Mandanda), et enfin les deux brutes (Rami et Rolando). Pour ne pas en rajouter dans l’insoutenable et risquer de faire interdire le spectacle aux moins de 18 ans, Rudi Garcia renonce finalement à aligner une charnière centrale Sertic-Abdennour. C’est Luiz Gustavo qui descend d’un cran, et se voit adjoindre le jeune Kamara. Coquetterie à droite, Sakai reçoit le renfort d’un Bouna Sarr très replié, faisant de notre schéma un vrai 541en phase défensive.
Le match
La première agréable surprise, vu le niveau du slipomètre avant la rencontre, réside dans l’absence de but idiot encaissé juste après le coup d’envoi. Au contraire, l’OM résiste sans trop de peine aux assauts allemands, et nous pourrions même aller jusqu’à dire sans trop exagérer que notre équipe fait le jeu. Du reste, Payet trouve subtilement Mitroglou au premier poteau, dont la déviation tout en finesse est détournée par le gardien.
Si les premiers signes de fissures apparaissent sur les côtés, à gauche notamment, une défense toujours concentrée nous permet de rattraper des situations bien mal engagées. L’OM tremble à chaque incursion, mais nous nous en sortons sans concéder trop d’occasions. Sarr est même près d’ouvrir le score à la suite d’un très beau débordement de Sanson et du travail de Mitroglou dans les airs, mais le ciseau improvisé de Bouna trouve la barre.
Bref, l’OM se montre au niveau de ce grand rendez-vous et, comme dans tout grand rendez-vous cette saison, répond présent dès qu’il s’agit de tout saloper de la plus ignoble des manières. Tout part d’un corner allemand, sur lequel Augustin met le oaï dans notre défense avant de subir une chute douteuse. Pas de pénalty, dit l’arbitre, qui laisse la contre-attaque s’enclencher. Rendu à l’orée de la surface adverse, Ocampos trouve Sarr tant bien que mal – à supposer que la passe lui fût bien destinée. En déséquilibre, Bouna est mis en échec par le gardien ; Lucas est présent à la reprise pour, avec toute la lucidité qu’on lui connaît, envoyer sans réfléchir une lourde en angle très fermé. Repoussé, le ballon est envoyé en contre-contre-attaque, sur laquelle Leipzig nous éparpille en deux passes. Ne souhaitant pas nous priver de son inestimable présence au match retour, Amavi s’abstient de faire faute au milieu de terrain, laissant les copains se démerder. Werner est ainsi lancé dans la surface, où il élimine Kamara d’un crochet avant de transpercer l’albatruffe (1-0, 45e+1).
Leipzig tente de pousser son avantage au retour des vestiaires, bien aidé par un jeu olympien partant en lambeaux. Peu avant l’heure de jeu, deux occasions d’Ocampos puis Payet nous font bien croire à une éclaircie, mais celle-ci ne dure guère. Nos pertes de balle se succèdent tandis que, pour slipocides qu’elles soient, les offensives allemandes, ne débouchent sur aucune occasion concrète. Rien de très notable ne se produit alors, si ce n’est un retourné qu’Ocampos, comme Cristiano Ronaldo l’avant-veille, exécute à une hauteur de 2,30 m (pour être précis, le ballon part à 2,30 m au-dessus du but).
Le principal enseignement de la soirée reste que, malgré les multiples absences, rien n’est encore perdu en vue de la qualification. Vu la facilité de Leipzig à produire du jeu vertical, le retour au Vélodrome s’annonce en tout cas aussi incertain que spectaculaire.
Les joueurs
Pelé (1/5) : Certains critiquent l’hygiène de vie de Mandanda mais, si c’est pour plonger moins vite que Steve avec une bouteille de Jack Daniels dans chaque paupière, Yohann peut bien se carrer son jus de carotte où je pense.
Sarr (3-/5) : Rudi Garcia en a fait une sorte de chimère incorporant de l’ADN de latéral dans des cellules d’ailier, à moins que ce ne soit l’inverse. Bon, en tout cas, Bouna vit sa vie de transposte comme d’autres celle de transgenre : le regard de la société n’est pas toujours bien défini mais lui, en tout cas, s’assume plutôt pas mal.
Sakai (3-/5) : Libéré des tâches offensives par son Bouna-joker, il peut porter son attention exclusive sur les tentatives de débordements adverses. Un bonus de marseillitude pour avoir insulté l’attaquant qui a tenté de le piéger en simulant une faute.
Luiz Gustavo (4/5) : « Bonjour Madame, je suis le plombier qui vient colmater votre défense. Votre mari n’est pas là ? Dommage pour lui, et tant mieux pour vous. »
Kamara (3-/5) : Certes battu à deux reprises, dont l’une aboutit au but. Mais il produit aussi une pelletée d’interceptions et de duels aussi victorieux que chargés de promesses.
Amavi (1/5) : « J’ai été zéro », a-t-il dit de son match : une lucidité qui, selon notre barème, lui évite donc le zéro. J’aurais cependant été loin de penser que Jordan soit le seul des 850 000 Marseillais à ne pas s’être remis du départ de Patrice Evra.
Zambo Anguissa (1+/5) : Bénéficiaire du coup de billard à trois bandes d’Erzulie qui, afin d’assurer son sort de titularisation éternelle, envoie deux défenseurs à l’infirmerie pour faire reculer Luiz Gustavo et lui libérer une place au milieu. Après un tel exploit de la déesse vaudou, André-Frank n’allait pas en plus lui demander de le rendre bon balle au pied.
Sanson (2/5) : A l’origine de notre meilleure occasion, par un débordement autoritaire ponctué d’un centre tout en maîtrise. A l’origine de pas grand chose d’autre, par ailleurs.
Payet (2/5) : A la différence de Patrick Swayze sur l’autre chaîne, Dimitri a attendu la coupure pub pour devenir un fantôme.
Lopez (86e) : Rien à signaler.
Ocampos (2+/5) : Lucas est retombé en enfance en affrontant un club nommé Red Bull : c’était en effet la marque du lait infantile que lui servait sa maman. On peut dire aujourd’hui que le bébé a bien profité, hormis ce malheureux rétrécissement à 30° de son champ de vision.
Mitroglou (2/5) : Heureuse surprise en première période : lui que l’on prédestinait à un match ingrat s’est procuré une occasion, et a pesé tant qu’il a pu sur la défense. Bon, ensuite, tout est rentré dans l’ordre et il n’a plus touché cannette, mais ce n’est déjà pas si mal.
Germain (80e) : Dix minutes de rien.
L’invité zoologique : Jean-Kévin Langoustine
Jouant sur la confusion avec la noble langouste, apparentée à l’orgueilleux homard dont elle ne partage pourtant rien de l’allure altière, la langoustine est un animal vulgaire, une sorte de parvenue des fonds marins prétendant jouer dans la cour des grands avec une esbroufe très nouveau-riche. Bref, une bête que l’esthète traitera avec morgue et condescendance, ce qui en fait l’invitée appropriée pour évoquer avec nous ce nouveau venu particulièrement criard.
– Les autres : Capables de traverser le camp adverse plus vite qu’un Panzer dans les Ardennes mais, hormis cet atout, il n’y a vraiment pas de quoi nourrir un complexe d’infériorité à leur endroit.
– Les porcs : Pendant l’Europe, les coups de putes du quotidien se poursuivent à l’ordinaire : nouvelle fermeture de tribune visiteurs pour le prochain match à l’extérieur, et nouvelle suspension partielle des virages au Vélodrome.
– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Homerc remporte le concours zoologique.
Bises massilianales,
Blaah.
J’ai beaucoup aimé le tacle de salope de Kamara qui lui vaut le jaune.
Il voulait dire « OK je suis le petit minot du groupe mais continu à me prendre pour un con et tu vas finir cul de jatte ».
Après des années de lecture de ce magnifique site qu’est horsjeu.net, je sors enfin du bois, gabardine grande ouverte, pour féliciter Blaah de son post une fois de plus parfait. Très bonne comparaison entre JK et la langoustine notamment.
Pour ce qui est du match, surpris de l’adversité qu’a offert l’OM, je nous voyais bien plus dans le caca que ça avant la rencontre. N’imaginant pas l’OM ne pas prendre de but au retour, va falloir envoyer du steak devant le but.
Ocampos nourri au Red Bull des sa plus tend… jeune enfance, du moment que ca veut pas dire qu’il va essayer de mordre des adversaires au match retour…
Si Yohan Pele à réussi à vous faire croire qu’il buvait une boisson sans alcool de son plein gré, c’est le nouveau Houdini.
D’ailleurs je te trouve sévère aaaaavec lui Blaah, faut pas oublier que le jeudi soir c’est soirées étudiantes, il avait sans doute pas la tête au foot.
BA.
Alors pour le coup une langoustine grillé au barbecue et flambé au casanis c’est meilleur que le homard
Allez Yohan Pelé !
avec le n dans le nez !