OM-Toulouse (6-1) : La Canebière Académie active le plan blanc

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Les draps sont trempés.

Aïoli les sapiens,

« Cher petit Papa Noël,

J’ai été bien sage cette année, c’est pourquoi je t’envoie ce courrier pour te demander un cadeau. Comme tu le sais, il y a des virus partout, et moi-même je viens de passer trois jours au lit avec 39 de fièvre et en faisant des rêves bizarres, j’étais en train de dessiner Renaud Muselier avec un pénis de 70 centimètres qui avait la tête d’Eric Ciotti et là je me faisais attraper un bras par des gens qui voulaient me décerner un prix à Angoulême et l’autre par des gens qui voulaient me foutre en tôle. Heureusement ça va mieux aujourd’hui, même si j’ai les bronches qui produisent tellement de mucus qu’on dirait le compte twitter de Raphaël Enthoven. Tout ça pour te dire, cher petit Papa Noël, que comme cadeau je voudrais bien une nette victoire de l’OM, pif, paf, un match sans anicroche et sans trembler du slip, comme ça je peux torcher l’académie en une heure et je retourne me coucher. Merci cher petit Papa Noël. Je t’aime. »


Les Longorious Basterds 

Lopez
Mbemba – Gigot (Bailly, 61e) – Balerdi
Clauss– Rongier (Veretout, 77e) – Gueye– Kolasinac (Nuno Tavares, 61e)
Ünder (Ben Seghir, 86e) – Payet (Dieng, 77e)
Sanchez

Au forfait longue durée d’Harit s’ajoute celui de Guendouzi, légèrement touché à une cheville (l’autre touriste mondialiste, Veretout, étant quant à lui ménagé sur le banc). La composition d’équipe ne recèle guère de surprise, tout au plus peut-on noter la titularisation de Kolasinac à gauche.

Pendant ce temps, le « Marseille gare de triage project » de Longoria suit son cours, avec le prêt de Luis Suarez à Almeria six mois à peine après son arrivée. Du côté administratif, Jacques Cardoze se voit également indiquer la sortie, peut-être à cause de son côté trop « fan in a suit ». Gerson, lui, se trouve dans les limbes quelque part entre Marseille et Rio.


Le match

Après une minute d’applaudissements à forte teneur en émotions, en hommage à la disparition récente de Linda de Suza, la rencontre débute tambour battant entre deux équipes souhaitant imposer leur schéma de jeu : chez nous, il s’agit de taper, taper, taper, alors que du côté toulousain, les intentions consistent davantage à taper, taper, taper, mais plus que nous.

Ainsi, hormis une merveille de contre-attaque rapide conclue par Kolasinac, les dix premières minutes sont entièrement toulousaines. Infoutu de défendre collectivement, notre côté gauche notamment est perforé à de multiples reprises, la catastrophe étant évitée par l’abnégation sans faille de nos joueurs. En effet, si collectivement les Violets s’y entendent pour nous faire galoper dans le vide, l’affaire est différente dès qu’il s’agit de disputer des un-contre-un. Surtout quand l’opposant désigné est Samuel Gigot, et que celui-ci souffre de surcroît de gastro-entérite : plus que jamais, faut pas venir le faire caguer. Samuel s’impose ainsi avec autorité sur une tentative de contre-attaque, puis, sous l’intensité de l’effort, se met à taper un sprint en criant « AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ». Servi à droite, Clauss lui remet le ballon dans la course et s’écarte prudemment : Gigot poursuit donc son sprint en criant « AAAAAAAAAAAAAAAAAH », jusqu’à la ligne de but où il adresse un centre en retrait. Au premier poteau, c’est Valentin Rongier qui a plongé pour devancer gardien et défenseurs du bout du pied (1-0, 13e). L’incongruité de la chose est telle que Gigot peut profiter de la stupeur générale pour se soulager derrière un ramasseur de balle, s’essuyer avec une veste de jogging « Chelsea FC » piquée à un touriste de passage et reprendre sa place ni vu ni connu.

L’OM profite des dix minutes suivantes pour continuer à mettre le oai dans la surface adverse, avant que les Toulousains ne parviennent à de nouveau se rendre globalement maîtres du foutoir. L’occasion pour nos Olympiens de faire une démonstration de leur générosité, de leur solidarité, et de leur absence totale de rigueur. La deuxième partie de cette première période se déroule ainsi selon le schéma immuable : on se fait transpercer au milieu ; un mec qui n’a rien à foutre là revient comme un dératé pour rattraper la sauce ; on contre-attaque aussitôt comme des brutes, si possible en se mettant hors de position à la perte ; heureusement un mec réussit à compenser en venant de nulle part ; etc. L’OM résiste hardiment, exhorté par un Igor Tudor rappelant sans cesse sa devise : « Un pour tous, tous bourrins ». Force est de constater que la réussite n’aurait pas été totale sans l’irruption d’alliés providentiels : les Toulousains eux-mêmes. Alors que notre équipe est mise hors de position une fois de trop, un attaquant seul à trois mètres du but peut placer sa tête, à trois mètres du but également.

Payet tente quant à lui de régaler le stade d’une ouverture longue distance pour Ünder, devancé de la tête par son défenseur central. Nicolaisen est son nom, et grande devient sa légende quand, après son interception, celui-ci conclut d’une nouvelle tête destinée à passer la balle à son gardien, et qui se transforme en magnifique lob contre son camp juste à temps pour les bêtisiers du 31 décembre (2-0, 41e). Période de tradition oblige, l’OM n’oublie pas d’essayer de saloper immédiatement son avantage avec sa fameuse technique éprouvée côté gauche du « on monte à trois à contre-temps sur le porteur » : le centre qui s’ensuit est repris à bout portant, mais Lopez met l’attaquant en échec d’une RAIE magnifique. La mi-temps nous voit ainsi préserver cet avantage important mais qui ne représente absolument aucun gage de sérénité.


Après un léger retard dû à la nécessité d’attendre que Samuel Gigot ait fini de boucher toute la plomberie du stade Vélodrome, le match reprend sur le même rythme. En écho aux embarras de notre défenseur, on peut d’ailleurs émettre les plus sérieuses interrogations sur la qualité des huîtres servies ces derniers jours, tant la séquence qui suit confine à l’hallucinogène. Interceptant à moitié par hasard une passe destinée à Sanchez, Kolasinac se retrouve dans la surface puis, tant qu’à faire, y poursuit son excursion par un petit slalom, l’élimination du défenseur d’une roulette-semelle avant de finir une main dans le slip (3-0, 52e). Alors que l’intégralité du public, incrédule devant ce qu’il vient de voir, passe des commandes massives de tests de dépistage du covid, de la grippe, du paludisme et de l’ergot de seigle, Dimitri Payet se charge rapidement de rassurer tout le monde après une protection de balle de Sanchez et un service de Clauss : petit contrôle, pied ouvert et lucarne de l’entrée de la surface, célébration avec le petit bonnet de Noël, voilà, là au moins on est en terrain connu (4-0, 62e).

Parce qu’il y a des limites aux contes, nos errances défensives finissent quand même par se payer : après l’hommage de trop de notre milieu de terrain à Vivienne Westwood (époque déstructurée, aussi connue sous le nom de « ma chatte à l’air sur le parvis de Buckingham Palace »), Clauss est cette fois-ci dépassé et accroche un Toulousain à l’extrême limite de la surface. Un pénalty est sifflé, que transforme en force Van der Boomen (4-1, 67e).


S’ensuivent quelques minutes de « si si, on reste tout à fait sereins, allons, voyons, mais on ne peut pas tout à fait s’empêcher de penser que bon, voilà, quoi ». Pas de quoi affoler le slipomètre cependant, d’autant que les Toulousains ont la gentillesse de se faire goinfrer un ballon par Gueye dans leur camp. Pape transmet à Alexis, qui distribue à Dieng, qui se fait accrocher par un défenseur. Ünder en profite pour ouvrir son compteur de l’année en transformant le pénalty d’une aimable sacoche à ras-de-terre (5-1, 80e).

L’ambiance étant à la détente, Nuno Tavares en profite pour enchaîner, à la réception d’un joli centre de Clauss, contrôle orienté de la poitrine et lourde qui transperce le gardien, dans un geste merveilleux de lucidité (si, si – 6-1, 82e).

La soirée se conclut par les actions de charité habituelles en de telles circonstances, à savoir la première apparition de Salim Ben Seghir, et le seul arrêt de Dupé en 90 minutes, sur une belle reprise de Dieng.

Malgré ces buts nombreux et forts jolis, il y aurait certes beaucoup à redire sur la méthode mais bon, comme nous le soulignions en début d’académie, l’heure est plutôt au mal de casque et aux mucosités diverses donc voilà. Aïe.


Les joueurs

Lopez (4/5) : L’important ce n’est pas forcément de faire de beaux arrêts, c’est de les faire aux moments cruciaux.

Mbemba (3+/5) : Forcément moins spectaculaire que Gigot et Kolasinac, leurs charges, leur bave aux lèvres et leurs yeux enfoncés de cinq centimètres dans leurs orbites, mais toujours aussi fiable qu’à l’accoutumée.

Gigot (4/5) : Toutes les familles ont ce convive qui met une ambiance de fou dès l’apéro, finit par se chier dessus et part se coucher une heure avant tout le monde. Le héros vrai du réveillon.

Bailly (61e, 3/5) : Covid, grippe, bronchiolite, entrée en jeu d’Eric Bailly : les hôpitaux marseillais avaient inscrit ce 29 décembre comme alerte maximale, mais finalement tout s’est mieux passé que prévu.

Balerdi (3-/5) : Note certes généreuse eu égard aux boulevards laissés par l’OM sur son côté, mais n’allons pas gâcher la fête.

Clauss (4-/5) : Franchement, est-ce que ça valait la peine de manquer la colonie de vacances au Qatar juste pour pisser sur le Toulouse Football Club un 29 décembre ? Bien sûr que oui.

Rongier (3+/5) : Il fallait donc que le synchronisme soit rompu avec Veretout pour que le Rongieur reprenne sa personnalité propre. Relire « Le Centième Schtroumpf ».

Veretout (77e) : Entré pour apporter un peu de sérénité au milieu de terrain non, je déconne, fais comme les autres, cours partout et tente des roulettes, c’est soir de fête, tiens reprends du champagne.

Gueye (3+/5) : Passons pudiquement sur ces moments où notre milieu de terrain s’est fait broyer par le milieu toulousain (esprit festif, pas envie de se donner mal au crâne, tout ce genre de choses), et  apprécions la montée en puissance de Pape au cours de la deuxième mi-temps, parachevée par ce pressing décisif sur le cinquième but.

Kolasinac (4/5) : Multiplie les courses et les tacles dans tous les sens : rien que de très habituel de ce point de vue. Mais c’est quand Sead a commencé à se prendre pour Zidane en pleine surface adverse que Tudor a vraiment commencé à avoir peur, et l’a remplacé avant qu’il ne prenne feu.

Nuno Tavares (61e, 4/5) : Un but merveilleux d’intelligence et d’adresse qui augure des meilleures perspectives pour la suite de la saison (gâchera la même occasion à 0-0 contre Lens en essayant de dribbler trois défenseurs et le kiné).

Ünder (3+/5) : Après l’overdose de pénaltys « petit pas et temps d’arrêt de mes couilles » pendant la coupe du monde, une bonne grosse mine au ras du poteau doit attirer à Ünder toute la considération des esthètes. Il ne reste plus qu’à espérer que cette réussite soit l’événement qui contribuera à remettre d’aplomb son jeu généreux mais tout tordu.

Ben Seghir (86e) : Cela fait toujours plaisir de voir l’OM mettre en valeur ses jeunes (finira transféré par Longoria dans le coffre d’un Renault Kadjar au premier club qui lui promettra une commiss… une indemnité de transfert alléchante).

Payet (4/5) : Il a mis le bonnet de Noël, à partir de là je pense qu’il n’y a rien à dire. TATATATA, j’entends rien, j’ai dit, il a mis le bonnet.

Dieng (77e) : Doit encore se demander pourquoi le gardien toulousain a sorti la RAIE se sa vie précisément sur son tir a lui, alors qu’il n’avait pas touché cannette sur les six précédents. Cela dit, avec un pénalty obtenu, Bamba a lui aussi été de la fête.

Sanchez (4/5) : Alexis Santa a passé son temps dans les cheminées toulousaines pour distribuer de quoi régaler petits et grands. Vous dites ce que vous voulez, moi je sais qu’il existe.


L’invité zoologique : Rafael Rataupe

Laid et incongru, le rat-taupe n’en est pas moins un animal divertissant, dont voici les observations :

  • Les autres : ils nous avaient manqué.
  • Le classement : nous passons devant Rennes et revenons à quatre points de Lens.
  • Coming next : Nous attendent pour le mois à venir Montpellier, Hyères (coupe de France), Troyes, Lorient et Monaco, avec des matchs tous les trois jours entrecoupés d’une pause de deux semaines, grâce à ce calendrier conçu par les scientifiques de pointe du Mengele Institute of Phyisiologics.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Olivier L. remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah

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