Nantes-OM (1-1), La Canebière académie déconolise
On compte sur vous.

Aïoli les sapiens,
Il faut garder le sens des proportions : même en état de guerre culturelle déclarée par certains des pires mastres qu’ait subi le club à sa tête, il serait injurieux de comparer les tourments du peuple olympien aux souffrances, bien réelles, des peuples opprimés. Point de comparaison donc ici, mais une prise de conscience : on imagine aisément quel doit être le sentiment d’un peuple colonisé, lorsqu’un étranger arrive et marave la tête des habitants, en estimant que ces pécores sont vraiment trop injustes de protester puisqu’en vérité il n’agit que pour leur bien.
Bien que leurs mentalités et leurs façons de penser soient les mêmes, on se gardera donc de traiter Messieurs Eyraud et Ouvrard de colons, sauf à y ajouter cet accent circonflexe qui traduirait encore mieux leur comportement de parfaits trous du cul.
Entamons donc le mouvement de libération de notre OM, en priant pour éjecter les conos qui le dirigent : oui mes camarades, l’heure est bien à la déconolisation.
NdA : Attention, pour bien montrer que nous aussi savons être constructifs, cette académie se termine par un questionnaire consultatif destiné à recueillir l’avis légitime de la majorité silencieuse, vu la nécessité unanimement reconnue de reformuler les questions adressées dans le cadre de l’Agora OM. Nous vous remercions d’ores et déjà de votre participation citoyenne mais, avant tout, il faut en passer par une formalité qui ne fait plaisir à personne : le match.
L’équipe
Mandanda
Sakai (expulsé, 94e) – Alvaro – Caleta-Car – Nagatomo (Amavi, 90e)
Kamara (Cuisance, 78e) – Gueye
Khaoui (Lirola, 95e) – Payet – Luis Henrique (Rongier, 45e)
Dieng (Germain, 45e)
À la différence du match de mercredi contre Nice, pour lequel Lirola, Milik et Ntcham étaient absents car non qualifiés, cette fois-ci Lirola, Milik et Ntcham sont absents car Nasser Larguet a juste envie de faire chier Pablo Longoria. Thauvin est également ménagé pour cause de blessure.
Ayant globalement donné satisfaction, l’équipe est reconduite dans son intégralité, y compris Hiroki Sakai qui a visiblement mécontenté la déesse Erzulie pour on ne sait quelle raison. Alors qu’elle réserve habituellement le sort de titularisation éternelle à ses protégés, la déesse en a infligé un particulièrement costaud à notre latéral maudit, condamné à être titularisé à chaque match jusqu’à ce qu’il meure de fatigue.
Le match
Le FC Nantes de Kombouaré aborde la rencontre en mode « couilles de brontosaure » ; une image qui invoque moins le taux de testostérone qu’un dinosaure de 50 tonnes garé en travers du camp nantais pendant toute la première période. De son côté, bien qu’ayant montré de bonnes dispositions au dernier match, cet OM encore convalescent n’est clairement pas de taille à affronter un deuxième Bordeaux-OM en moins d’une semaine. Les initiatives offensives sont quasi-nulles à l’exception d’incessantes tartines longue-distance, le déchet technique est abyssal, et ce serait déjà tirer à la ligne que d’en dire davantage sur cette première période.
Les entrées de Germain et Rongier à la pause représentent le remplacement le plus funkadelic réalisé en France depuis la nomination de Jean Castex à Matignon. Tétanisés à l’idée de jouer vers l’avant, les Marseillais s’enferment tout seuls alors que les Nantais ne pressent même pas. Estimons-nous heureux pour le spectacle que les Olympiens n’aient pas eu l’idée de creuser pour se cacher sous la pelouse : acculé dans le coin du terrain, Alvaro se débarrasse du ballon en adressant vers Mandanda une passe à trajectoire de bombe-banane. Steeve savonne comme il faut son dégagement, offre à Blas l’ouverture du score, et aux supporters nantais une raison de rire dans leur saison sinistre (1-0, 50e).
Une chose est certaine, ce n’est pas ce dimanche que nous verrons la Une de La Provence barrée du mot « révolte » sur fond de flammes. Les joueurs conservent leur mollesse des pires moments villas-boïstes, continuant à multiplier les pertes de balles alors qu’ils se refusent pourtant à prendre le moindre risque. Le ridicule est même consommé lorsque, montant au duel aérien, Caleta-Car ne réussit qu’à défoncer Valentin Rongier d’un coup d’épaule.
Le pire est craint lorsque Valentin s’effondre dans les vapes, mais l’ancien Nantais s’avère plus robuste qu’on ne l’aurait imaginé et reprend sa place. Signe qu’il n’est pas dans son état normal cependant, quelques minutes plus tard, Rongier est servi dans le camp adverse et exécute un contrôle orienté VERS L’AVANT !? Pas prévenus, les deux milieux de terrain nantais s’éliminent sur ce seul geste et ouvrent une brèche. Nagatomo est servi sur le côté et ponctue ce moment on ne peut plus surnaturel d’un centre absolument parfait. Déboulant au point de pénalty, Payet reprend une main dans le slip (1-1, 69e).
L’attitude olympienne par la suite confirme que cet épisode de jeu offensif était tout à fait accidentel. Pire, la panique recommence à s’emparer de l’équipe à l’approche du temps additionnel, face à des Nantais pourtant inoffensifs au possible. Alors qu’il ne reste que 15 secondes à jouer avant d’en avoir fini avec cette purge, Sakai trouve le moyen de relancer le slipomètre en décapitant un Nantais qu’il n’avait pas vu arriver vers son dégagement jambe levée. La faute est involontaire, mais suffisamment dangereuse pour que l’arbitre se sente obligé d’enrichir notre collection de cartons rouges. Bien placé, le coup-franc ne donne rien : les supporters des deux camps peuvent tranquillement s’en retourner œuvrer à l’expurgation des abrutis qui les dirigent, une préoccupation en rien perturbée cet après-midi par quelque chose qui pût ressembler à du football.
Les joueurs
Mandanda (1/5) : Un match qui n’est pas sans rappeler les meilleures parades de Gaston Lagaffe contre le Sporting Olympic Racing Club de la rue du Gazomètre.
Sakai (1-/5) : Amaury Delerue a hésité à l’expulser, mais s’est laissé attendrir par ses yeux de cocker espérant l’euthanasie.
Alvaro (2-/5) : Le mec est prêt à se battre contre tout le Brésil pour défendre son droit à arracher la tête de Neymar, mais se fait des frayeurs de pucelle dès qu’il s’agit de négocier une passe en retrait de Rongier. C’est comme ma fille : elle n’hésite pas à manger des insectes pour frimer à son anniversaire Fort Boyard mais dès qu’il s’agit de goûter un bête légume il n’y a plus personne.
Caleta-Car (2/5) : S’il avait mis à un Parisien ce qu’il a collé à Rongier, on en parlerait encore dix ans plus tard.
Nagatomo (2+/5) : Un centre décisif qui vient garnir sa ligne de stats, occupée jusqu’ici par le nombre de sudoku réussis pendant la sieste.
Amavi (90e) : C’est bon, il ne joue que le temps additionnel à chaque match, je pense qu’il est bien ménagé, là. Il pourrait peut-être revenir pour de bon ?
Kamara (3/5) : Il a tenté des choses. Même s’l a été loin de toutes les réussir, cela suffit quasiment à en faire l’homme du match.
Cuisance (78e) : Un peu jaloux de ses copains qui avaient commencé à perdre des ballons sans lui. C’est à peine s’ils lui en ont laissé quelques-uns à perdre.
Gueye (3/5) : Il a gommé ses gestes maladroits précisément au moment où ses copains se font expulser pour des fautes aussi idiotes les unes que les autres. Dire que certains ont le culot de nous qualifier d’équipe sans surprise, alors qu’à chaque match, c’est n’importe lequel de nos joueurs qui peut se mettre à péter les dents d’un adversaire.
Khaoui (2/5) : Normalement quand on accomplit le rêve d’un enfant malade, l’usage c’est qu’il meure ensuite, pas qu’il revienne pour un deuxième tour.
Lirola (95e) : Une belle marque de confiance que cette entrée à la 95e, très « Deschamps / Ben Arfa » (heureusement que Pol est moins sanguin).
Payet (2+/5) : En tant qu’Olympien à Vie, il aurait mérité d’éclabousser les 90 minutes de sa classe avant de fêter son but par une banderole « JHE dégage » et de communier avec les supporters déchaînés dès son retour. Finalement, il nous offre l’égalisation au milieu d’un match médiocre, ce qui n’est déjà pas si mal.
Luis Henrique (1/5) : Ah oui. Ah bah oui. Je sais, c’est moche. Ça s’appelle un blocquéquipe de Ligue 1. T’as pas fini d’en voir des comme ça, mon garçon.
Rongier (76e, 3-/5) : Contribue dès son entrée à mettre l’équipe dans la panade, avant qu’un bon tampon ne lui remette les idées en place. Plutôt efficace ensuite, voire décisif pour l’égalisation.
Dieng (2/5) : Un match de scout, à essayer désespérément d’allumer un incendie de pinède avec les trois allumettes mouillées qu’on lui a confiées.
Germain (1/5) : Le football américain présente l’originalité de disposer de joueurs hyperspécialisés dans un seul type de phase de jeu : le kicker pour marquer, le punter pour dégager, le receveur pour attraper les ballons bottés… Nous, on a Valère Germain pour dégager les corners au premier poteau.
La concertation
Le football c’est bien, mais en ce moment l’important est ailleurs. Nous sommes en effet en mesure de vous révéler que Jacques-Henri Eyraud et Hugues Ouvrard ont pris note des réactions très négatives à leur proposition d’Agora OM. En exclusivité, nous vous présentons donc leur version remaniée de ce dialogue, qui vise à redéfinir la notion de supportérisme : plus inclusive, plus transparente, plus constructive, en un mot plus Marseillaise, nous avons donc l’honneur de vous inviter à participer à
Le formulaire est accessible ici : nous comptons sur vous. https://forms.gle/orL8dbAmVL4KLuzG9
L’invité zoologique : Antoine Skaraboué
Telle la grande civilisation égyptienne placée sous l’emblème du Scarabée dorée, le FC Nantes est à la recherche de ce passé glorieux qui l’a Kita il y a des millénaires. Symbole de la renaissance du soleil, la pelote sphérique poussée sans relâche par l’insecte incarnant la course infinie de l’astre céleste, le scarabée est bien l’invité approprié pour commenter avec nous ce qui ne reste bien qu’une boule de crotte.
– Les autres : Sans Domenech ni Nicolas Palourde pour rigoler un peu, le jeu à la nantaise devient franchement austère.
– Le classement : Notre camarade Vice is Football nous signale qu’à nombre égal de match, Liverpool a marqué en Premier League seulement deux points de plus que nous. Voilà qui peut relativiser nos petites péripéties (en tout cas pour Caleta-Car).
– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Homerc remporte brillamment le concours zoologique.
Bises massilianales,
Blaah.
Décidément, Rongier se fait manger sur bien des duels… de Verratti à l’ours des Carpates, cela peut faire du monde à lui passer dessus…
Super ce formulaire. Très disruptif.
Allez l’OM !
On a beau être « content-oriented », il ne faut pas oublier la « big picture » : ces dirigeants sont trop bons pour ce club :)
Rien que pour la référence à Gaston Lagaffe, c’est un grand OUI !
(et je me suis permis de répondre à ce croustillant questionnaire)
Magnifique questionnaire. Heureusement qu’on peut revenir après avoir répondu « Oui » dès le début.
Votre questionnaire est un régal. Quoiqu’un peu trop soutenu pour certaines réponses.