OM-LOSC (2-1), La Canebière académie sait aussi faire du sale

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Hop hop hop, on repart.

Aïoli les sapiens,

Le calendrier dantesque de cette saison amène une conséquence inattendue : un nombre croissant de lecteurs se plaignent de ne pas avoir le temps de lire l’académie d’un match avant que l’autre ne soit parue. Nous allons donc si vous le voulez bien prendre le temps de passer en revue les différentes solutions qui s’offrent à nous pour pallier cet embouteillage.

1°) Ecrire des académies moins longues, un peu comme quand la Bibliothèque verte s’est mise à supprimer le passé simple et les phrases de plus de quatre mots. C’est une solution totalement exclue : la #TeamOM est une communauté formidable mais qui souffre d’avoir en son sein une armada de mono-neurones capables de transformer ton fil twitter en décharge d’Entressen dès qu’ils ont eu l’impression de comprendre un article qui leur déplaît. Or les subordonnées relatives sont aux cons ce que la citronnelle est aux moustiques : un répulsif indispensable.

2°) Vous pouvez aussi, bien sûr, ne pas lire l’intro et les résumés et passer directement aux notes. C’était d’ailleurs le cahier des charges institué par le Mad Professor, donc on pourrait même y voir une sorte de purisme. Et de toute façon, ya pas d’interro orale là-dessus, je ne me vexerai pas (c’est faux, vous savez très bien que je mets des blagues privées par pur sadisme – c’est comme les coquilles : en fait, je fais ABSOLUMENT exprès d’en laisser, pour voir si vous suivez).

3°) Non, la seule solution réellement pertinente que je retiens à ce stade, c’est de manger moins de viande et plus de fibres. Non seulement c’est bon pour la planète, mais en plus vous y gagnerez un transit intestinal de champion·ne qui vous offrira l’occasion de doubler votre temps passé aux toilettes. De la sorte, la lecture de deux académies hebdomadaires redeviendra une formalité ; de plus, les innombrables gags de bon aloi, grâce à la saine hilarité qu’ils vous procureront, initieront un travail abdominal auxiliaire qui ne pourra qu’accentuer la longévité e votre système intestinal. Grâce aux légumes et à la Canebière académie, vous vivrez cent ans en bonne santé et de bonne humeur. ‘z’avez qu’à voir Fabien Roussel, a contrario : lui, ça fait des années qu’il tourne à la côte de bœuf et au Pif Gadget de Frédéric Lefebvre, comment vous voulez qu’il ne soit pas constipé jusqu’au cerveau, ce pauvre homme.

Cette mise au point effectuée, nous vous laissons le temps d’une petite pause toilettes pour finir Tottenham-OM, avant de parler du match d’hier soir au dénouement bien plus heureux.


Les Longorious Basterds

Lopez
Mbemba (Bailly, 46e) – Balerdi (Tavares, 28e) – Gigot (Touré, 66e)
Clauss – Guendouzi – Gueye – Kolasinac
Ünder– Harit (Veretout, 66e)
Sanchez (Gerson, 86e)

Rongier est suspendu, mais le remaniement de l’équipe ne se limite pas à cette absence. Le remplacement de Tavares par Kolasinac sur l’aile gauche révèle le bricolage auquel nous sommes condamnés à ce poste lorsque le Portugais n’est pas là. Guendouzi recule d’un cran pour composer une doublette avec Gueye au milieu de terrain. Harit est préféré à Payet pour alimenter Sanchez, aux côtés d’Ünder.


Le match

Trois jours après la Ligue des Champions, il y reste plus de toxines dans les muscles marseillais que de psychotropes dans les veines de Keith Richards (d’autant que nous, on n’a pas le droit de se faire changer le sang entre deux concerts). Lille profite de notre lenteur à l’allumage pour nous mettre la misère au cours des vingt premières minutes. Balerdi se fait déborder une première fois, puis une seconde, finissant par planter Ounas le nez dans la pelouse au bout de dix minutes de jeu. Heureusement pour nous, les arbitres vidéo sont eux-mêmes en train de cuver leur cuite de la veille et eux non plus n’ont pas encore mis en route.

La sanction ne tarde pas à intervenir, quand, frétillant d’enthousiasme à son poste de latéral gauche, Kolasinac entreprend une contre-attaque nunotavaresque qui n’a bien sûr pour effet que de lui faire perdre le ballon comme une merde. Comme mercredi, la religion de Gigot lui interdit de commettre une faute tactique et l’action se développe. Dans un duel plus compliqué car en pleine surface, Gueye échoue à contenir Ounas, qui adresse un tir en déséquilibre sur le poteau : Ismaïly suit pour ouvrir le score (0-1, 12e).

L’OM montre de la bonne volonté mais accuse systématiquement un dixième de retard sur tous les duels, ce qui nous conduit soit à laisser la balle à l’adversaire, soit à découper celui-ci. C’est ainsi que Balerdi reçoit un carton un peu sévère, mais qui conditionne grandement la (brève) suite de son match.


Après ces vingt premières minutes horribles pendant lesquelles nos joueurs ont passé leur temps gansailler le levier de vitesse sans réussir à passer la seconde, la machine se dégrippe brusquement. Gueye va au duel dans le bon tempo et gagne un bon ballon de contre, dont Harit profite pour percer sur vingt mètres. Fixation, décalage, tout s’enchaîne parfaitement pour la première fois du match : servi à droite de la surface, Ünder tente le centre sans contrôle du mauvais pied, que Sanchez reprend en déséquilibre. C’est l’égalisation, obtenue sur notre première action construite (1-1, 26e).

Pas du genre à faire du sentiment, Tudor prend acte de la galère totale dans laquelle sont plongés Balerdi et Kolasinac depuis le début de la rencontre, et entreprend par un changement précoce de remettre tout le monde à sa juste place : Tavares à l’aile gauche, Sead axe gauche, Gigot au centre de la défense, et Leo sur le banc. Des sifflets imbéciles accompagnent l’Argentin à sa sortie, certes justifiée mais qui traduit surtout l’erreur initiale de l’entraîneur.

Nuno n’attend pas pour se mettre en évidence, récupérant un amour de ballon offensif qu’il transmet à Sanchez. Le chilien dribble et décale Cengiz, qu’Harit trouve le moyen de gêner au moment du tir. Le cafouillage se poursuit par un centre de Clauss, qu’Alexis aurait pu reprendre sans la poussée « Taichi Master » de Benjamin André : un bon doigt au pishu (point 20 du méridien de vessie, au niveau des surrénales à 1,5 cun de la 11e dorsale), c’est souverain contre l’ulcère et la diarrhée chronique. Pour les pénaltys en revanche la stimulation est sans effet, d’autant que les arbitres vidéo sont toujours en train de pioncer.


À la pause, l’OM peut s’estimer heureux d’avoir rattrapé le retard acquis en début de rencontre. L’équipe a repris en fin de période une allure plus conforme à ses ambitions ; la suite s’annonce cependant incertaine, d’autant que Benoît Millot et ses assistants apparaissent aussi fiables que des flics devant une voiture qui avance (ce qui a sans doute lourdement pesé dans la sortie précoce de Balerdi, déjà averti et qui avait le viseur laser de l’arbitre pointé en permanence sur le front).

Plus surprenante est la sortie à la pause de Mbemba, remplacé par Bailly sans qu’aucune alerte particulière n’ait été visible. La première action annonce le combat de chiffonniers foutraque qui s’apprête à sévira tout au long de la seconde période : un pressing mollasson de Clauss entraîne un surnombre, conclu par un tir contré de justesse par Kolasinac ; sur la contre-attaque, Harit lance Ünder qui échoue en angle fermé sur le gardien.


L’OM passe enfin en mode « taper, taper, taper », avec un enchaînement d’actions proche du but lillois : nouvelle mise en échec d’Ünder par le gardien, claquette du même sur un tir lointain d’Harit, tête de Sanchez juste à côté sur le corner qui s’ensuit.

Les actions olympiennes ne sont pas toujours d’une grande fluidité, mais les ballons arrachés avec les dents par Sanchez, Ünder et autres permettent de maintenir le danger dans le camp adverse. C’est ainsi que Cengiz déménage toute la défense nordiste au milieu de la surface, avant que Benjamin André ne se reprenne pour Donnie Yen et applique vigoureusement sa paume au xinshu (15 vessie, situé à 1,5 cun à l’extérieur de la 5e dorsale, changer à Bougainville). Ce point est indiqué dans le traitement de la neurasthénie, des affections cardiaques, de l’épilepsie et de la schizophrénie, mais toujours pas des pénaltys, alors que les arbitres vidéo entament leur troisième bouteille de Cointreau.

Une faute de mammouth sur Harit nous laisse ensuite songeurs sur les critères présidant à l’attribution des cartons par l’arbitre (apparemment, ceux-ci sont prioritairement destinés aux porteurs de maillots blancs, cuisinant à l’huile d’olive et tendant à porter l’accent tonique sur l’avant-dernière syllabe). Il s’avère cependant que la sanction de la faute finit par nous ravir : Guendouzi envoie dans la boîte le coup-franc, dévié par la tête de Kolasinac vers Gigot, qui d’un réflexe pousse le ballon au fond. Le ralenti laisse craindre un hors-jeu de Samuel, d’où le recours à l’analyse vidéo pour laisser l’ordinateur discerner le poil de cul qu’aucun œil humain ne serait capable d’identifier. Coup de chance pour nous, ce soir Skynet n’a pas ses règles et place le curseur sur un orteil lillois qui dépassait (2-1, 61e).


Gigot a à peine le temps de fêter son but qu’il sort blessé, laissant notre défense intégralement renouvelée au cours du match. Touré inaugure son match par un duel anal contre Ounas et une faute valant carton, laissant présager d’une fin de match slipométrique. Comme aux plus belles heures, l’OM passe intégralement en mode « couilles » : le beau jeu devient encore moins une ambition, ce qui compte désormais ce sont ces vingt dernières minutes puant la sueur, le sang et le foutre, bataille à deux doigts de virer au dantesque tant nos joueurs se subliment pour empêcher les Lillois de se procurer un semblant d’occasion. Comme contre Tottenham néanmoins, il y a parfois des trous dans la ligne de front, mais à la différence de la Coupe d’Europe nos adversaires n’en profitent pas. Louable, notre pressing haut se voit troué sur un coup du sort, offrant aux Nordistes un surnombre bien salopé par Bayo. Ce même pressing haut voit en revanche Veretout accomplir un amour de récupération haute, suivie d’un beau tir juste à côté. Lille pousse et se procure plusieurs corners sur lesquels le ballon se balade dangereusement devant le but. Enragés, Nuno Tavares et Ünder réussissent des remontées de balle à faire pleurer l’armée russe, obtenant dans le camp adverse des coups-francs précieux mais que nous ne parvenons pas à bonifier. Le match se termine par un inquiétant trou d’air, quand une énième récupération de Cengiz ne conduit qu’à une perte de balle de Touré. En panique, Guendouzi s’élimine tout seul face à un lillois, qui peut tranquillement centrer pour un ultime tir de Bayo hors-cadre.

Le coup de sifflet final procure un immense soulagement mais aussi de réels motifs de satisfaction : des petits éclatés sans trembler, et des points arrachés à l’énergie face au gros, voilà qui ressemble à un cocktail prometteur.


Les joueurs

Lopez (3/5) : La dernière fois qu’il a fait un arrêt décisif, la Reine Elizabeth faisait encore du concours complet. Faute de lui laisser des tirs à parer, sa défense l’a fait briller en lui adressant un florilège de passes en retrait moisies, dont on peut vraiment féliciter Pau de s’en être tiré sans dommage.

Mbemba (3/5) : Sorti à la pause pour des motifs mystérieux. Peut-être s’agit-il d’une demande du diffuseur : vu le chantier de la seconde période, y maintenir le quintal de testostérone pure de Chancel aurait risqué de déclencher une interdiction du CSA.

Bailly (46e, 3+/5) : Face à des Lillois ambitieux et un arbitre psychotique, l’entrée d’Éric a maintenu notre défense dans la plus grande sérénité.

Balerdi (NN) : C’est pas sa faute, et quand il donne sa langue au chat, il voit les autres, tout prêts à se jeter sur lui, c’est pas sa faute à lui, L.E.O. Ba-ler-di.

Tavares (3+/5) : Le match que les Gunners auraient aimé le voir faire contre Tottenham.

Gigot (3+/5) : Un duel initié trop tard, qui levoit trop facilement battu sur l’ouverture du score. Un duel initié trop tôt, qui le voit prendre un carton pour avoir fait tomber une enclume sur Bamba avant même que la passe soit partie. Au bon endroit et au bon moment le reste du temps, surtout quand il s’agit de marquer ce but importantissime.

Touré (66e) : Force est de constater, à la vue d’un certain nombre de duels perdus, que le jeune homme a encore beaucoup e boulot pour postuler à une place de titulaire.

Clauss (3+/5) : Présent dans le jeu autant qu’à l’arrière. Alors ok, il y a du déchets et des morceaux laissés un peu partout à la fin de la bataille, mais on n’était pas là pour peindre la Jeune Fille à la perle, non plus.

Guendouzi (3/5) : D’un calme bienvenu compte tenu de l’ambiance (enfin, un calme selon les standards de Mattéo, c’est-à-dire qu’il n’a beuglé « OOOOH MAIS OOOH, LAAAAAA ! » à chaque intervention de l’arbitre qu’un octave trop haut, au lieu de deux octaves d’habitude).

Gueye (3+/5) : De la même manière que les autres, l’important n’était pas d’être parfait, mais de produire suffisamment de bon pour noyer le mauvais. C’est comme de la médecine de guerre en fait : quand t’as ni scalpel ni biseptine, tu fais pas ta chochotte : t’amputes à la baïonnette et tu cautérise à la flamme, c’est moche mais au moins tu restes en vie.

Kolasinac (3/5) : Du Ballet national de Marseille aux abattoirs de Saint-Antoine, il n’y a jamais que dix kilomètres. Pour Sead c’est pareil, de l’aile gauche à la défense centrale, il a suffi de parcourir une petite distance pour retrouver une place plus conforme à ses aptitudes.

Ünder (4/5) : Alors on ne sait toujours pas s’il est adapté ou non au système de Tudor (d’autant que celui-ci l’a conduit à tirer systématiquement de son mauvais pied), mais dans le doute il a adopté une attitude conforme aux attentes du coach : taper, taper, taper.

Harit (3/5) : Dans le genre foutraque, Amine s’est posé là, entre percées décisives et pertes de balles ruineuses de slips.

Veretout (66e) : Plutôt discret, à l’exception d’un éclair le voyant bouffer un lillois avant d’expédier une lourde au ras du poteau. Ceci ressemble bien à une montée en puissance.

Sanchez (4/5) : Exemplaire dans la tempête, et de toute façon, même faute de tempête, Alexis serait le genre de capitaine à exiger un ventilateur pour montrer aux matelots comment on pisse face au vent.

Gerson (86e) : Enterre définitivement les espoirs de Payet d’entrer en jeu, peut-être (analyse estampillée Profezeur Zigmonde), parce qu’Igor Tudor a du mal à voir en Dimitri un homme capable de produire l’intensité réclamée au combat. Et de toute façon, il n’y a que Gerson pour avoir la classe de faire des passes en retrait au du postérieur à son gardien.


L’invité zoologique : Gabriel Gudmouton

Je ne sais plus si je vous ai parlé de Milko le bélier du voisin, dont on s’est occupés cet été. Une brave bête, mais chiant comme c’est pas possible, à brouter où il a pas le droit, à harceler les femelles de n’importe quelle espèce qui passe face à lui (humains, chats, poules, jure on aurait dit Darmanin tellement il était lourd), à essayer de mettre des coups de boule de longue et à jamais vouloir rentrer dans l’enclos. Le mouton est donc bien l’invité approprié pour évoquer ces Lillois, avec qui il a fallu batailler une heure et demie avant de réussir à les tondre.

  • Les autres : Il faut aussi avouer que si l’arbitre vidéo n’avait pas été le beau-frère de Benjamin André, leur résistance aurait duré moins longtemps.
  • Le classement : Nous restons en haut du classement avec Paris et Lens, également victorieux. Après le coup d’arrêt de Tottenham, on n’aurait pu rêver mieux pour se relancer.
  • Coming next : Enfin si, on peut rêver mieux : il faut maintenant enfoncer un peu plus un Francfort en difficulté pour montrer qu’(en Ligue des Champions aussi, on est capables de lancer de bonnes dynamiques. Suivront Rennes, Angers et le Sporting, vant une trêve qui permettra à tout le monde de recharger les batteries (et à nos lecteurs de pouvoir remanger plus de viande, donc).
  • L’appel : La boutique de l’OM ne vend plus de nounours, aussi bien sur la Canebière que sur le site Web. A cause de vous j’ai été obligés d’offrir un Monsieur Lapin comme cadeau de naissance à la fille de ma collègue. Alors que je lui avais promis un nounours de l’OM. Disons-le tout net : à cause de vous j’ai failli. Rendez les nounours.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Olivier L. remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

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