OM-PSG (0-0), La Canebière académie a des regrets

4

Maintenant qu’on n’est pas morts, on peut faire la fine bouche.

blaah

Aïoli les sapiens,

Cet enchaînement Lazio-PSG est frustrant comme un premier 100 mètres à vélo après avoir enlevé les petites roues. D’un côté, on est super fiers de pas être tombés, de l’autre on se retourne et on se dit bien rapidement que l’obstacle n’était pas si terrible, et qu’on peut bien jalouser ces autres moins doués qui ont l’audace de le franchir en Y.


Les Longorious Basterds

Lopez
Saliba – Caleta-Car – Luan Peres
Rongier (De La Fuente, 70e) – Kamara (Gueye, 70e) –Guendouzi
Lirola – Payet – Ünder (Gerson, 77e)
Milik (Dieng, 77e)

Sampaoli reconduit l’équipe alignée à Rome, inversant toutefois les positions de Lirola et Ünder. En phase défensive (c’est-à-dire souvent), l’équipe se présente en franc 442 dans lequel Rongier fait office d’arrière droit.


Le match

Milik manque de cueillir les parisiens à froid en reprenant à côté un coup-franc pourtant idéalement tiré de Payet, dès la troisième minute. L’OM montre le niveau d’engagement requis, et conforme à l’intensité de l’accueil offert par les supporters.

Nos adversaires se montrent cependant menaçants dès la dixième minute. Après une série d’escarmouches aux abords de notre surface, le PSG nous oppose un pressing efficace qui force un dégagement difficile de Lopez. Guendouzi battu au duel, le ballon est transmis à Neymar, dont le centre est taclé dans son propre but par Luan Peres. La VAR annule cependant ce but pour hors-jeu, prouvant ici aux sceptiques tous les bienfaits de l’arbitrage vidéo, outil indispensable pour rétablir l’équité et la justice dans le football.

L’OM se montre relativement craintif tandis que, sur le plan collectif, le PSG est à l’image de sa réputation en ce début de saison : hideux. Un pressing autoritaire de Lirola permet une récupération haute, à la suite de quoi Kamara lance parfaitement ce même Lirola sur l’aile droite. Le centre à ras de terre de Pol est contrôlé puis victorieusement repris par Milik, d’un enchaînement somptueux de vitesse et de maîtrise. La VAR annule cependant ce but pour hors-jeu de Lirola, prouvant ici aux sceptiques tous les méfaits de l’arbitrage vidéo, armes honteuse et inique utilisée exclusivement au bénéfice des puissants et menant le football à sa perte.

Après une hésitation coupable, Lopez revient à temps pour éviter la honte d’encaisser un but de la tête de Messi, et claquer sur la barre la reprise de l’Argentin. Sur le corner qui s’ensuit, quelques agents de l’étranger (ou de simples connards, l’hypothèse reste ouverte), trouvant sans doute que l’OM a trop de points au classement, s’efforcent de faire sauter le sursis du club en lançant quelques projectiles. À l’échelle de ce qu’on a déjà vu dans les stades, ce n’est certes pas plus violent qu’une bataille de crottes de nez dans le dos du prof mais bon, sachant que les sguegs (prononcer « zgueg ») de la commission de disciplinessont prêts à mettre ça sur le même plan que 500 Niçois qui rejouent la Marche sur Rome juste pour nous la coller à l’envers, ce n’était peut-être pas une chose à faire.


Les incidents restent cependant de l’ordre de l’anecdotique et le match suit sa progression. Le slipomètre aussi, d’ailleurs, puisque Mbappé sème le oaï dans notre surface après une perte de balle de Payet. Lopez et une défense solidaire évitent le pire. Juste après, Caleta-Car est pris de vitesse par Mbappé et lance un hippopotacle en pleine surface. Fermant les yeux d’effroi, nous apprêtant à voir Messi amputé d’une jambe et Duje sortir du terrain encadré de deux agents du RAID, nous constatons en fait qu’un simple corner est sifflé, et pour cause : le tacle du Croate était positivement somptueux.

La mi-temps nous voit ainsi tenir la dragée haute à un PSG franchement pas terrible, mais pêcher d’une part par crainte (encore que, la crainte n’est pas ce qui transparaît le plus de nos sorties de balles sous pressing, garanties haute teneur en couilles), et d’autre part par un certain manque de justesse sur nos actions. Bref, l’indécision est alors totale.


Le détail qui change tout survient à la 56e minute. Le PSG perd la balle sur un corner et la contre-attaque est lancée : Payet envoie un amour de passe dans la course d’Ünder, qui se fait balancer par Hakimi avant d’entrer dans la surface. Benoît Bastien respecte le quota légal d’emmanchage arbitral requis dans sa fiche de poste et ne siffle donc rien, avant toutefois que les arbitre vidéo ne l’alertent sur le caractère flagrant de la faute. Même si c’est lui, même si c’est nous, même si c’est ce soir, l’arbitre est bien obligé d’accorder le coup-franc et surtout d’expulser le défenseur.

L’autoroute est ouverte, mais on ne passe pas la cinquième. L’OM reste timide, sans doute par la conjonction de deux facteurs. Le premier, c’est que c’est quand même le PSG en face, et que même en jouant à des niveaux de viers marins, Messi ou Neymar restent en talent pur capables de nous fister à la moindre perte de balle (ce qui explique d’autant moins qu’on laisse nos adversaires relancer aussi facilement, mais passons). Le second facteur, c’est qu’il y a seulement trois jours on jouait à Rome en coupe d’Europe et que, l’air de rien, ce n’est pas le premier match que nous finissons cramés.

Malgré tout, nous nous procurons des occasions : Rongier reprend de la tête un centre de Payet, juste à côté. Ünder voit ensuite sa volée déviée par la défense, avant que De La Fuente, seul aux six-mètres à la retombée d’un centre, ne foire lamentablement sa reprise comme le premier Saber Khalifa venu.


Sur le plan défensif, le PSG ne nous oppose rien collectivement mais ses individualités nécessitent toute la vigilance et la solidarité de nos défenseurs, qu’il s’agisse de Saliba, Caleta-Car, Luan Peres ou encore Kévin Yahmarr, qui quitte la tribune, saute sur le terrain vêtu de son plus beau jean, bat à la course toute la remontée du bloc parisien pour rattraper Messi, se faire prendre en photo avec, et gagner un bon pour le prochain escape game organisé dans les sous-sols du Vélodrome sur le thème « Midnight express ».

Tout ceci n’empêche pas Mbappé d’être lancé seul face au but et d’être cueilli par un tacle, mes amis, mais alors UN TACLE ! L’alliance de l’autorité et de l’élégance, Didier Lallement dans le corps de Chris Hemsworth, bref, William Saliba, qui revient de nulle part pour lancer ce tacle, donc, qui, un centimètre trop à côté ou un dixième de seconde trop tard, aurait offert le corps de Mbappé en petits morceaux à tous les supporters du virage Sud. Au contraire, exécuté à la perfection, ce tacle hisse le geste défensif au rang d’œuvre d’art. Eric Di Meco et Carlos Mozer ont dû apprécier ce geste avec la même émotion qu’Hannibal Lecter écoute un concerto de Mendelssohn. William. Saliba. (0-0, 87e)

L’OM impose une pression un peu plus constante en toute fin de rencontre, sans parvenir à tromper Keylor Navas – il eût fallu pour cela cadrer un tir. Reste certes que nous achevons cette semaine difficile avec les honneurs. Pour autant, si nous prétendons jouer dans la cour des grands, il est plus que temps de concrétiser ces bonnes dispositions. Milliard d’euros ou pas en face, quand notre adversaire joue à côté de ses pompes et à un de moins, il est ce notre devoir de lui mettre la tête dans le seau plus franchement que ce que nous avons fait ce soir.


Les joueurs

Lopez (4/5) : Passé en un temps record de punk à chien sous crack à père de famille de classe moyenne allemande. Emploi stable, maison individuelle, SUV hybride, c’est carré, ça rassure.

Saliba (5/5) : Heureusement pour Messi et Mbappé qu’ils ont la Ligue des Champions pour affronter des défenseurs plus accessibles à leur niveau. Un tacle dont on se rappellera encore dans vingt ans.

Caleta-Car (4/5) : Vous vous souvenez quand on s’engueulait pour savoir qui de Balerdi ou d’Alvaro il fallait titulariser ?

Luan Peres (3+/5) : Je ne sais pas s’il est allé brûler un cierge avant le match, mais en tout cas, il pourra aller prendre soin de celui de l’arbitre vidéo (de cierge). La VAR est formelle : le CSC étant annulé, les insultes à la maman de Luan sont non valables et il ne reste donc que son bon match.

Rongier (3+/5) : Le seul moyen pour que Valentin Rongier ait peur de ses adversaires serait que ceux-ci se déguisent en cage de foot.

De La Fuente (70e) : Rates-en encore une comme celle-ci et on ressortira vite des archives les mots qu’on avait rangé après les départs de Germain et Benedetto.

Kamara (3+/5) : Disons-le tout net : tenir sa place sans étincelle mais très proprement, contre le milieu plaqué or d’en face, pour Bouba c’est une performance standard. Voilà, on veut ça de base à tous les matchs, et si tu peux maintenant ajouter les suppléments qui vont bien ce sera encore meilleur.

Gueye (70e) : Entré pour rajouter sa petite couche de percussion supplémentaire. Mission accomplie pour ce qui est de l’impact, mais malheureusement ce n’était pas une première ligne de rugby qu’on changeait, la justesse avec le ballon comptait aussi.

Guendouzi (4/5) : Il est partout, d’ailleurs c’est lui-même qui rédige cette académie. Et il est derrière toi pour la lire.

Lirola (3/5) : Baladé de poste en poste comme un stagiaire dans une administration (ou comme un consultant junior en flex office, des militants LREM nous lisent), Pol arrive tout de même à trouver peu à peu une certaine constance.

Payet (2+/5) : Mais raaaah, ces coups-francs, imagine seulement si tu avais mis le même que contre Lens. On en parlait encore dans vingt ans. Mais bon, voilà, cette semaine Dimitri fatigue. Un match pas nul mais en-dedans, qu’il n’oublie cependant pas de conclure par un sprint de 20 mètres pour prendre la balle à Messi, avant de lui coller un dribble dans la foulée pour lui apprendre ce qu’est un numéro 10.

Ünder (2+/5) : Introuvable pendant une bonne partie de la première période, il se procure çà et là quelques occasions de placer des reprises de volée. Frétillements à la perspective que l’une d’entre elles finisse au fond un de ces jours, frustration à l’idée que, bah en fait, c’était déjà pas pour ce soir.

Gerson (77e) : Non mais regarde, Pape Gueye, quand il entre, il fait des trucs. Il les fait pas tous bien mais il fait des trucs. Alors pourquoi toi on te voit pas faire des trucs ?

Milik (2+/5) : Un très beau but dont on aurait pu se rappeler dans vingt ans si la VAR n’était pas venu fourrer sa vilaine truffe dans l’action. En fait, c’était le match des actions dont on aurait pu se rappeler dans vingt ans mais en fait non.

Dieng (77e) : N’a pas réussi à exploiter l’un des centres envoyés vers lui en fin de match. Dommage, car si le minot avait marqué, on s’en serait rappelé enfin bref, tu vois l’idée.


L’invité zoologique : Lionel Messilure

Le silure est une grande gueule indolente, qui domine son milieu uniquement parce qu’il est trois fois plus gros et a trois fois plus d’appétit que tout le monde. Il s’agit donc bien de l’invité approprié pour évoquer ce PSG qui a pour projet de vie d’ouvrir la bouche et de se contenter d’attraper ce qui passe sans surtout faire d’effort – ou en tout cas pas avant le printemps.

– Les autres : Ce que fait Pocchetino avec Messi, Mbappé, Neymar, Di Maria, c’est de la cuisine Tiktok : il empile tout et il verse 500g de fromage fondu dessus.

– Le classement : Tout le haut du tableau gagne, sauf nous, qui glissons à la quatrième place derrière Lens et Nice.

Coming next : Enfin une semaine normale ? Nenni, c’était sans compter sur la LFP qui nous y case le match à rejouer à Nice. S’ensuivront le déplacement à Clermont puis les réceptions de la Lazio et Metz, et puis les autorités du football imagineront ensuite un petit tournoi de Rollerball pour les joueurs encore valides qui s’ennuieraient pendant la trève.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Dromadame remporte le concours zoologique.

Bises massilianales,

Blaah.

4 thoughts on “OM-PSG (0-0), La Canebière académie a des regrets

  1. Un simple « enculé » aurait sobrement accompagné la note de Konrad. Très bonne acad’ comme toujours, merci

  2. Gerson, Gerson… ;)
    J’ai pas vu le match, j’étais malade.

    Allez l’OM !!!!
    Nous sommes les Marseillais !

  3. « Dromadame remporte le concours zoologique. »
    Voilà qui fleure bon le népotisme décomplexé. Ne brigueriez-vous pas, par hasard, une place dans le futur conseil municipal de l’alliance LR-RN, qui entend prendre Pertuis aux bobo-écolo-socialo-droit-de-l’hommo-communiss’ qui tiennent la barre depuis trop longtemps ? #Droite #BlaahGate #RendLArgent

  4. Question tacle, des commentateurs anglais arrivant à garder leur flegme et leur accent tout en bavant d’admiration avec une érection aussi subite qu’on contrôlable en dit long sur leur professionnalisme.
    Magnifique académie, bravo et merci.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.