OM-Strasbourg (1-1), La Canebière académie s’effrite

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L’Antifrance footballistique ne passera pas.

Aïoli les sapiens,

Plus que quatre matchs avant de plonger dans une saison 2021-2022 pleine d’incertitudes. Quatre matchs encore pour, justement, consolider au moins l’un des éléments du programme de l’année prochaine, à savoir si nous pourrons consacrer nos soirées de semaine aux joutes européennes enflammées ou bien aux soirées spéciales Plus Belle la Vie.


L’équipe

Mandanda
Balerdi – Alvaro – Caleta-Car
Lirola – Thauvin – Kamara (Benedetto, 83e) – Rongier (Gueye, 57e) – Nagatomo (Luis Henrique, 57e)
Payet
Milik

Sampaoli enregistre le retour des derniers suspendus, mais toujours pas ceux d’Amavi et Sakai. En revanche, le Rongieur bénéficie de sa bonne entrée contre Reims pour gagner une titularisation à la place de Gueye. Au poste maudit (ainsi désigné parce qu’aucun titulaire n’a été foutu d’y produire une peformance accomplie depuis l’arrivée du nouvel entraîneur), la roue du destin désigne Nagatomo. Thauvin demeure au milieu, pendant que Luis Henrique patiente sur le banc.


Le match

Thierry Laurey affiche la couleur : blocquéquipe à deux lignes barbelées, et l’intégrale de Paolo Coelho malaxée pour en faire du matsic qui tiendra le tout ensemble. Si après ça Pablo Longoria déclare encore que les entraîneurs français ne savent pas conceptualiser, c’est à se couper une couille.

Le président de l’Unecatef présente la tactique strasbourgeoise.


Au début, l’OM semble faire ce qu’il faut : à plusieurs reprises, les Strasbourgeois doivent dévier in extremis la dernière passe pour empêcher un Olympien de partir au but. À la réception d’un corner, Balerdi ne doit qu’à la réaction autoritaire du gardien de ne pas rapidement ouvrir le score. Aussi, avec de la persévérance et un soupçon d’adresse en plus, l’obstacle alsacien semble pouvoir être assez aisément franchi.

Tu suis sans doute la Canebière Académie depuis assez longtemps pour t’en douter : la suite ne s’est pas du tout déroulée comme prévu. D’une part, Thierry Laurey a remis quelques ouvrages de BHL dans la bétonneuse pour épaissir encore l’ensemble. D’autre part et surtout, l’OM retombe bien vite dans ses défauts, à savoir d’interminables phases de préparation qui ne déplacent en rien le bloc adverse puisque de toute façon celui-ci n’a pas envie de se mouvoir. Là où seraient nécessaires des provocations incessantes et un pressing acharné, nous nous laissons vivre dans une absence quasi-complète de percussion. Certes, Thauvin et Lirola notamment s’efforcent d’éliminer leur défenseur balle au pied, mais avec une persistance dans l’inefficacité à rendre admiratif notre conseil de défense sanitaire.

Dans ce contexte, des occasions surviennent de part et d’autre sur coups de pied arrêtés, des phases de jeu d’autant plus imprévisibles que l’arbitre a visiblement pris le parti de juger chacune d’entre elles avec le pifomètre le plus absolu.


La seconde mi-temps débute avec la même absence de spectacle, avant que Sampaoli ne fasse entrer Gueye et Luis Henrique. Notre côté gauche y gagne en vivacité, sans que cela ne suffise à atténuer la maladresse et l’impuissance ambiantes. Quand Milik échoue à convertir l’une de ses rarissimes occasions, une tête offerte au gardien à la réception d’un centre de Lirola, on peut même sentir l’agacement poindre. Les Strasbourgeois, eux, voient leur plan réussir à merveille et, à mesure que la nervosité gagne nos joueurs, en profitent pour rendre visite un peu plus souvent à Mandanda.  Le braquage se concrétise quand, à la réception d’un corner, Mitrovic phagocyte Alvaro (au prix peut-être d’une légère faute) et catapulte la balle au fond (0-1, 73e).

Ce coup de canon marque la rupture du jeûne footballistique des Olympiens qui, sans doute par conviction religieuse, s’interdisent depuis un mois de se bouger le cul tant qu’ils ne sont pas menés au score. Notre équipe se porte enfin à l’offensive de manière plus intense, mais toujours aussi maladroite. Peu d’occasions surviennent ainsi, à l’exception d’un enroulé de Thauvin claqué par le gardien. En désespoir de cause, nos joueurs se résignent à répondre aux appels de Luis Henrique : Gueye lance le Brésilien sur la gauche, donc le centre parfait trouve Benedetto, récemment entré en jeu. Dario claque une tête puissante et précise côté opposé (1-1, 86e).

Deux points perdus plutôt que trois représentent un moindre mal, mais notre production dans le temps additionnel avoisinant le pur n’importe quoi nous empêche de prétendre à un retournement de situation.


Les joueurs

Mandanda (3/5) : Après la séquence « on va te laisser démerde en face-à-face avec les attaquants », ses défenseurs ont fini par se lasser et passer à un autre type de facétie : « on va se faire tondre sur corner et te laisser fusiller de près ». C’est tout aussi agaçant mais déjà moins humiliant pour Steve.

Balerdi (3-/5) : Une belle soirée de duels même si, à l’origine du corner fatal, on retrouve néanmoins Leo se faisant déposer comme une vieille merde par son ailier.

Alvaro (2/5) : En citoyen progressiste qu’il est, Alvaro s’est bien gardé d’exprimer des considérations sur l’arbitrage de Stéphanie Frappart, dont la manière d’interpréter les duels aériens aurait pu lui valoir quelques légitimes récriminations. On saluera donc l’attitude irréprochable de notre défenseur en matière de respect des priorités. Cela étant, ça nous arrange mieux quand tu es un connard qui sait défendre, en fait.

Caleta-Car (3-/5) : Peu de choses à reprocher à notre ours des Balkans d’un point de vue défensif, ce qui est encore heureux avec trois défenseurs alignés contre l’absence d’attaquant adverse. Côté offensif, une remarquable absence de dépassement de fonction pour aller aider les copains que l’on ne retrouve guère que chez Adeline Mongland, sous-cheffe du bureau des cartes grises à la Préfecture de Corrèze et qui a répondu un jour « j’ai pas que ça à foutre » à son voisin qui lui demandait de le dépanner d’une boîte de trombones.

Kamara (2/5) : Fait face à la muraille alsacienne avec la même attitude que le personnage de jeu vidéo déclarant « ah shit, here we go again », ou que le cycliste de 90 kg à l’approche du Mont Ventoux. On sent poindre un certain découragement.

Benedetto (83e) : Une égalisation obtenue grâce à un gainage cristianoronaldesque, pour le plus grand bonheur du supporter, et au plus grand désespoir de la femme du supporter constatant qu’il existe ailleurs que sur son canapé des hommes aux abdominaux remplis d’autre chose que de houblon.

Rongier (1/5) : Tout heureux de sa découverte de la semaine dernière, Sampaoli a ressorti sa Pokéball. Manque de bol, cette fois-ci il est retombé sur un Valentin Ronflex.

Gueye (56e, 2/5) : Peu en réussite si ce n’est son avant-dernière passe sur l’égalisation. On retiendra surtout son nouveau carton jaune, très qualitatif, pour sa collection : au lieu d’envoyer le coup-franc de la 94e minute dans la boîte, Pape joue court, passe directement le ballon au Strasbourgeois et doit faire faute pour flinguer la contre-attaque. Il fallait aller l’obtenir, celui-ci.

Thauvin (1+/5) : Le Thauvin de la plus pure tradition rate tout de son match à l’exception d’un geste décisif. Nous avons eu droit à ce Thauvin-là, mais sans le geste décisif.

Lirola (2/5) : Dépense l’énergie habituelle, avec une curieuse tentative de submerger la défense adverse en la gavant de ballons perdus jusqu’à l’indigestion.

Nagatomo (2/5) : Irréprochable en soi, mais victime d’une grosse erreur de casting, un peu comme si Danny Ocean recrutait la fourchette en plastique de Toy Story pour aller percer un coffre-fort.

Payet (1/5) : Subit un traitement de faveur de la part des Strasbourgeois, particulièrement attachés à ne pas lui laisser la moindre liberté. Pour autant, on était très loin de la tactique dite de « l’abattoir corse », avec tentative d’amputation et menaces sur la famille à chaque duel : pour tout dire, il a suffi aux défenseurs de faire « bouh » à Dimitri pour qu’il rate son contrôle.

Milik (2-/5) : Je ne suis pas certain qu’il ait signé pour que ce soit Benedetto qui lui apprenne comment on place un coup de tête.

Cuisance (NN) : Michaël n’a pas du tout joué mais, dans ce match dédié à la perte de balle, il nous paraissait important d’avoir une pensée pour l’expert du domaine. Cuisance sur le banc dans un tel match, c’est Rocco Siffredi chargé de tenir le vestiaire dans une partouze, un gâchis.


L’invité zoologique : Ludovic Aporcque

Un bon gros verrat de 350 kg, c’est pas beau, ça pue, ça prend de la place en travers de la ferme mais surtout ça nourrit la famille. Il s’agit donc bien de l’invité zoologique approprié pour évoquer ce match contre des gros moches à couilles apparentes.

– Les autres : Du bloc et des couilles : c’est la recette idéale pour en venir à jouer le maintien à quatre matchs de la fin de la saison, mais c’est aussi la recette idéale pour assurer le maintien lors desdits quatre derniers matchs. De toute façon, tant que nous serons infoutus de châtier ce genre d’équipes en leur collant une branlée en bonne et due forme, je ne vois pas ce qu’elles gagneraient à changer.

– Le classement : Un point sauvé qui sera peut-être précieux au moment de faire les comptes, sauf si bien sûr Lens tape le PSG ce même samedi.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Anthony Ch. remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

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