OM-Troyes (1-0), La Canebière académie repousse la crise

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Et vous, bon dimanche ?

Aïoli les sapiens,

Sortis de la Ligue Europa après une défaite sans combattre ou presque contre Galatasaray, nos Olympiens n’ont guère l’occasion de contrarier la déprime ambiante. C’est en effet Troyes qui se présente dans un Vélodrome à huis-clos, ce qui représente une alternative peu séduisante : que l’on ne gagne pas et c’est la franche crise, avec insultes aux mères et pogroms de chauves dans la ville ; que l’on gagne et la faiblesse de l’adversaire garantira de n’en pouvoir tirer aucun enseignement. Du reste, l’OM s’est imposé au terme d’un match que nous pourrons ranger dans la catégorie « à chier par terre », histoire de bien être certains de ne rien en retenir.


Les Longorious Basterds

Lopez
Rongier – Saliba – Alvaro – Luan Peres
Guendouzi – Gueye
Lirola (Luis Henrique, 86e) – Payet – De La Fuente (Dieng, 69e)
Milik (Gerson, 82e)

Après son absence de la conférence de presse, Kamara est mis sur le banc sans que l’on sache si c’est pour des raisons de repos sportif ou bien pour lui apprendre faire traîner sa prolongation de contrat. Naguère milieutéral hybride, Rongier se rapproche de plus en plus franchement du poste de latéral droit, donnant à notre schéma ce fumet si évocateur du 4231 de crise, la position sans originalité loin des débuts enflammés mais qui rassure les vieux couples en routine. Gardons néanmoins comme touche d’originalité le fait que l’ensemble ne dispose d’aucun latéral de métier (si ce n’est Lirola, mais il joue ailier pour remplacer Ünder, blessé). La présence d’Alvaro elle-même envoie ce message à la face du monde : on n’est plus là pour jouer aux esthètes.


Le match

Au-delà des questions sur le schéma ou le positionnement des uns et des autres, ce qui frappe en premier lieu c’est que nous sommes lents. Lents à nous mouvoir, lents à décider, à des années-lumières du « cours partout et réfléchis ensuite » si séduisant de cette fin d’été. Pourtant, un effort semble être entrepris en matière de jeu direct, puisque les premières minutes voient plusieurs ballons longs adressés vers les ailiers. Le rythme n’est certes pas facilité par les nombreuses interruptions dues au festival de la semelle ouvert par les Troyens : les coups francs et les cartons s’accumulent, mais Payet n’est pas en réussite.

Passées les vingt premières minutes, le marasme le plus total s’installe. Oh, certes, il arrive que quelques combinaisons, Guendouzi-Lirola notamment, esquissent un soupçon d’espoir, mais ces situations ressemblent à celles où Marlène Schiappa dit quelque chose d’intelligent : on approuve, on dit « voilà, c’est ça qu’il faut faire, faut continuer comme ça maintenant », mais au fond de nous on sait très bien qu’il s’agit d’un épiphénomène qui n’a aucune chance d’amorcer une tendance positive.

Côté défensif, nous perdons bien quelques ballons face au pressing champenois, sans conséquence eu égard à la nullité adverse.


La seconde période s’avère toujours aussi peu spectaculaire, même si l’on discerne un petit supplément d’intentions offensives de notre part. De notre soupe de caillasse collective, Dimitri Payet arrive ainsi à extirper quelques cuillerées de nectar, comme lorsqu’il dévie d’une talonnade subtile dans la course de Milik. À n’importe quel moment de sa carrière, c’est le genre de face-à-face qu’Arkadiusz transforme une main dans le slip mais non, il doit y avoir une clause dans le contrat de nos avant-centres qui les obligent à chausser des fers à repasser quand ils signent à l’OM. Je sais pas, je croyais qu’on avait Puma comme équipementier mais non, en fait ils n’ont que 99 % du marché, pour les chaussures de nos n°9 on a signé avec Moulinex depuis 10 ans, ne me demandez pas pourquoi. Bref, Arek voit son pladupiésécurité dévié par le gardien, avant de reprendre d’une tête hors-cadre un centre de Payet, puis de se voir écœuré par une RAIE de Gallon après une tête piquée cette fois-ci quasi-parfaite, de nouveau sur une offrande de Dimitri.

C’est alors que Lirola part en touriste deux bons mètres devant la défense troyenne. Puisque désormais les hors-jeu ne sont signalés qu’à la fin de l’action, Pol prend le parti de courir quand même après la passe de Dimitri, pour l’hygiène, puis parvenu jusqu’au gardien, tant qu’à faire, de le battre avec d’autant plus de décontraction qu’il est persuadé que le but ne comptera pas. Personne ne célèbre et chacun se tourne vers l’arbitre assistant, qui garde le drapeau baissé en disant « ben quoi ? ». De fait, comme il l’avait effectivement remarqué, le ralenti confirme l’amabilité du défenseur troyen qui nous fait l’obligeance de rester deux mètres derrière ses trois coéquipiers alignés : il couvre ainsi amoureusement la position de Lirola dont le but est tout à fait valable et donc validé (1-0, 74e). On classera sans peine ce but comme l’un des plus curieux auquel nous ayons assisté, en particulier parce qu’il a été inscrit dans une absence totale d’émotion alors qu’il s’agit-là peut-être d’une réalisation cruciale pour la suite de notre saison.


Signe de la rudigarciasboassisation avancée de Sampaoli, notre équipe passe instantanément en mode rétractation gonadique, laissant les Troyens s’installer plus haut dans notre camp qu’ils ne l’avaient été jusqu’ici. Le slipomètre s’agite doucement mais l’impuissance adverse nous rassure, malgré l’entrée de Gerson qui s’évertue à maintenir un suspense insoutenable en salopant les contre-attaques de Payet.

On aimerait dire qu’a minima cette victoire est bonne pour la confiance, hypothèse à nuancer par le fait que personne ce matin n’est dupe du fait que l’on produise de la bouse depuis des semaines.


Les joueurs

Lopez (3/5) : Sollicité juste assez pour ne pas prendre froid.

Rongier (2+/5) : Le Rongieur était de retour, musculation, impact, endurance, technique, tout ça, bref on avait un élément porteur d’espoir, mais Sampaoli est un homme de défis qui refuse la facilité, donc on va bien s’empresser d’éteindre tout ça en le plaçant à un poste où il ne peut pas donner sa mesure.

Saliba (3/5) : Comme d’habitude quand il s’ennuie, il perd des ballons qu’il rattrape lui-même, au moins ça lui permet de sprinter et de s’amuser un peu.

Alvaro (4/5) : Voilà, maintenant qu’on en a fini avec ses simagrées de relances courtes et de combinaisons en triangle avec le gardien imposées par l’idéologie woke, on peut faire revenir Alvaro et ses fondamentaux : tacler de partout en faisant des gros yeux et en criant « vamos ». Les vraies valeurs, quoi.

Luan Peres (2+/5) : Sampaoli veut bien faire faire rentrer Alvaro mais pour ce qui est d’Amavi, il lui reste encore un travail de deuil du football à accomplir sur lui-même. La principale victime en est Luan Peres, l’un des seuls à ne pas trouver de repos et obligé de surcroît à ne pas jouer à son poste.

Guendouzi (3-/5) : Court partout et s’agace de voir ses collègues ne pas en faire de même : on dirait ce joueur de district, seul de son équipe venu le dimanche matin pour jouer au foot, alors que ses copains sont là pour cuver la cuite de la veille en attendant celle du midi.

Gueye (1/5) : Non mais faut le comprendre, regarder courir Mattéo c’est fatigant.

Lirola (3/5) : Il devrait imaginer qu’il est hors-jeu à chaque fois qu’il centre, peut-être qu’il en réussirait davantage.

Luis Henrique (86e) : Prend sa part aux contre-attaques de fin de match.

Payet (4/5) : Il va finir par ouvrir une usine Bonne-Maman, avec toute la confiture qu’il donne à ces gorets.

De La Fuente (1/5) : Rappel de la règle d’or de l’ailier – dite aussi théorème de Radonjic : si tu n’arrives pas à faire une seule différence dans le match, essaie au moins d’être rigolo pour qu’on se souvienne de toi.

Dieng (69e, 2/5) : Fini l’insouciance de la jeunesse, on dirait un lycéen qui a rencontré un conseiller d’orientation.

Milik (2-/5) : État de confiance : rate des choses pour lesquelles on insultait Clinton Njie.

Gerson (82e) : Assez fier de notre capacité à retenir les insultes, mais assez inquiet du moment où on n’y arrivera plus et où elles sortiront toutes en bloc.


L’invité zoologique : Laurent Blattès

La blatte, cet animal que l’on découvre d’un air dégoûté en ouvrant son placard. On dit « ah bah on en a encore chez nous, de ça ? », on prend la bombe insecticide puis on passe à autre chose. La blatte est donc l’invitée appropriée pour évoquer ce match contre ce commensal de la Ligue 1.

– Les autres : C’est touchant, de voir toute cette solidarité et ses efforts collectifs anéantis juste parce qu’à un moment un type rajustait son short au lieu de jouer le hors-jeu.

Le classement : Lens et Nice perdent des points à domicile, nous permettant ainsi un petit rapproché à la 4e place. Cela nous arrache la bouche de le dire au vu du spectacle de la soirée, mais c’est ce que l’on appelle un bon week-end.

Coming next : nous attendent avant la trêve Nantes, Brest, Strasbourg et Reims. Les expressions « adversaires abordables », « série positive » ou « le plein de points » commencent à apparaître. Nous en rions d’avance.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Boris G. remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

Marseille, haut lieu de la tragédie depuis 600 avant JC.

5 thoughts on “OM-Troyes (1-0), La Canebière académie repousse la crise

  1. J’ai lu LAURENT BLATTES j’ai de suite pensé « NON MAIS ATTEND IL JOUE ENCORE ?! IL DOIT AVOIR 60 ANS »

  2. Marre des hors-jeux sifflés 20 minutes après, c’est un scandale. Et ça sert à quoi ? Que le gars se blesse et qu’après on siffle ? C’est nul.

    Sinon c’est bieng.

    Allez l’OM !!!!
    Droit au but !

  3. Vous êtes décidément à Horsjeupointnetmatinquelsite ce que Payet est à l’OM en ce moment, mon bon Blaah. Ça aligne les académies délicieuses avec la persévérance d’un Guendouzi au milieu d’un parterre d’académiciens en roue libre publiant avec la régularité d’un Radonjic. Gloire à vous.

  4. Je m’insurge contre cette idée de pogrom de chauves, et m’est avis que je suis pas le seul à la rédaction.

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