OL – Bordeaux (4-0) : La gones académie livre ses notes
Encore mieux que Coeur océan.
Contexte
Après une défaite bien moche et pas franchement méritée contre les Spurs, l’OL devait impérativement gagner à Bordeaux après 3 défaites, dont 2 bien humiliantes à Ajaccio et Lille dues à des prestations toutes pourries des gones.
Mais vu le niveau de jeu et l’envie affichés à Londres Jeudi, on pouvait commencer à croire à un retour du jeu lyonnais qui leur permet d’être toujours 2èmes au classement. Du coup l’OL et ses supporters abordent le match entre une crainte bien justifiée de se faire taper par Bordeaux (comme à l’aller, inutile de vous le rappeler, ça nous a déjà coûté cher à tous en vaseline à l’époque), mais avec aussi une certaine curiosité de voir cette équipe renaître plus ou moins.
Et puis bon, ce serait pas mal non plus de récupérer quelques points, histoire de rester devant l’OM et de revenir à quelques points de Paris qui a eu la sublime idée de se faire humilier à Sochaux dans la soirée.
Formation
Pas d’énorme surprise dans l’équipe, avec Vercoutre dans les bois, une défense super classique RVR / Bisevac / Dejan Simple Jack Lovren / Umtiti et une attaque Lopez à gauche qui va passer son match à se plaindre comme d’habitude, Lacazette qui va passer son match à courir de partout comme d’habitude et Gomis qui va… Gomis quoi.
C’est au milieu que les changements vont s’opérer, puisque Malbranque, malade, laisse sa place à Clément Grenier pour avoir un vrai créateur porté vers l’avant, épaulé par Gonalons et Fofana, les jeunes chiens fous du milieu de terrain lyonnais qui sortent une grosse saison alors qu’à eux deux ils ont à peine l’âge de Ronan Le Crom.
Garde affiche donc des velléités offensives assez claires, histoire de retrouver une efficacité perdue, et de rattraper le coup après un match aller où on avait été assez affligeants devant.
Première mi-temps
Alors que Bordeaux est connu pour pratiquer un jeu chiant comme la mort, ils décident de pousser assez rapidement, pour faire sortir le bloc lyonnais qui a du mal à construire. Mais ce grand romantique esthète qu’est Francis Gillot va vite déchanter puisque les lyonnais sont bien décidés à venir faire du pur OL avec une réussite d’enculé.
Tandis donc que le milieu de terrain lyonnais se réveille enfin, Gomis offre un bijou de passe à Grenier qui se retrouve en face à face avec Carrasso et le fusille, comme à l’entrainement des moins de 13 ans.
Entame de match idéale donc, mais les bordelais qui n’aiment que le 0-0, savent que c’est déjà foutu pour eux. Ils continuent donc à presser, coûte que coûte, en empêchant Lyon de jouer son football total de la Saône.
S’en suit donc une demie heure assez terne, avec une belle occasion bordelaise et une belle occasion pour Gonalons en fin de mi-temps, mais rien de bien incroyable à se mettre sous la dent, même si les lyonnais affichent des intentions qui font quand même plaisir à voir, avec une énorme activité et de l’engagement bien senti, on voit quand même que Bordeaux reste dur à bouger avec une défense qui a l’habitude de prendre peu de buts, et ça se voit.
La défense lyonnaise commence quand même à prendre de l’assurance, ça se sent, Lovren a dû se faire sévèrement recadrer dans le vestiaire parce qu’il est mieux depuis le match de Tottenham, et Umtiti continue sa progression assez impressionnante.
Surtout qu’ils peuvent compter sur un milieu de terrain super joueur qui vient chercher les ballons assez bas pour les lâcher assez haut, ça fait plaisir à voir, mais c’est assez inoffensif pour l’instant, Lyon ayant marqué sur sa seule vraie belle occasion, comme à la belle époque.
Fin de mi-temps, ça pue l’Ajaccio à plein nez, ça sent la merde. J’ai peur.
Deuxième mi-temps
Cette deuxième période commence comme la première, avec un milieu de terrain lyonnais brouillon, mais des bordelais tellement inoffensifs qu’ils en deviendraient presque attachants. La défense de l’OL est mise en difficulté à 2 ou 3 reprises mais Vercoutre veille bien.
Alors que l’ennui guette un peu, Garde décide de faire sortir un Lisandro fantomatique pour faire rentrer un peu de vivacité et de vitesse sur les côtés avec Ghezzal et Ferri remplace Gomis qui avait raté une belle occasion quelques minutes plus tôt. Un bon mélange donc de fraicheur physique mais de rigueur au milieu de terrain, tout en passant Lacazette seul en pointe. Pas la folie donc à priori, mais de quoi bien gêner les bordelais.
Parce que dans la foulée, suite à une belle séquence de passes et d’appels dans la profondeur, Fofana se retrouve seul à l’entrée de la surface et décoche une mine qui finit dans la lucarne de Carrasso, ça fait 2-0 et les supporters lyonnais peuvent souffler.
Et comme le break est fait, les bordelais commencent à tirer la langue, et après un joli coup franc de Plasil boxé par Vercoutre (je précise « boxé » mais c’est évident, on sait tous que Vercoutre ne capte pas les ballons, c’est pêché), Lyon attaque et Fofana se fait bousculer dans la surface par l’ancienne star du Real Madrid, Julien Faubert, penalty. Grenier le transforme alors que le gardien part du bon côté, mais on s’en fout, ça fait 3-0, le match est plié et Clément s’offre un doublé mérité.
Le Lyonnais aime bien faire les choses jusqu’au bout, du coup 3 minutes après le but de Grenier, Lacazette nous met un joli but FIFA dans un angle assez impossible pour Carrasso, le viol est total. Surtout qu’on va pas se mentir, Bordeaux n’a pas démérité, mais Lyon a retrouvé son efficacité le temps d’un match, après trois rencontres de lose absolue et ça fait quand même plaisir à voir.
Donc même si tout le monde n’a pas été énorme, que 4-0 peut paraitre sévère, Lyon est une équipe qui a toujours été efficace, quitte à gagner des matchs sur leur seule occasion du match, et c’est un juste retour des choses que de voir ce genre de match là. Ca reste quand même un score flatteur vu les quelques déchets techniques entrevus en phases offensives, mais tant que le geste devant le but est beau, je dis pas non à ce genre de déchets.
Joli match aussi de Rémi Garde qui a su changer les choses quand il fallait (pour une fois hein, parce qu’il est surtout coutumier des coaching foireux à la 87ème) pour déranger le bloc moche et chiant des girondins. L’absence de Malbranque a aussi certainement joué, Grenier étant plus vif et offensif que Steed, mais il reste quand même d’une qualité technique importante et son absence s’est aussi fait ressentir dans la qualité de passe et de relance par moments.
Le genre de match qui, en plus de faire du bien au classement et différence de buts, fait du bien au moral avant un match retour bien tendu contre Tottenham et une belle échéance contre Lorient le dimanche qui suit, pour espérer revenir à autour du PSG.
Notes
Vercoutre (4/5) : Après son gros match en bois face à une balle en plastique à Londres, Vercoutre a décidé d’être imprenable en terre aquitaine, et tant mieux. Il a été solide sur le peu qu’il a eu à faire. Et on sait que Bordeaux et Rémi c’est pas une grande histoire d’amour, rappelez de ce corner au stade de France il y a quelques années…
Réveillère (3/5) : Rarement mis en danger, il a été sérieux et appliqué, comme d’habitude, et a essayé d’apporter ce qu’il a pu devant, mais Lacazette était tellement en jambes qu’il a préféré lui laisser la place devant. Chic type cet Antho quand même.
Bisevac (4/5) : Ça c’est mon champion ! Notre légionnaire serbe a été quasiment impérial, en empêchant l’attaque bordelaise de créer le danger et en relançant proprement pour son milieu de terrain. Bon, après on va se calmer un peu, c’était l’attaque bordelaise en face, soit un mec qui se blesse en début de match et David Bellion sur le banc.
Lovren (4/5) : Je suis tenté de lui mettre 5/5, il n’a provoqué aucun penalty, n’a pas pris de rouge (ni même de jaune !) et ne s’est pas blessé. L’air marin réussit à Dejan. Sinon pour le reste, c’est le même match comme Bisevac, et c’est tant mieux.
Umtiti (3/5) : Magic Sam a été moins magique que Jeudi. En même temps, tu peux pas avoir 18 piges et mettre des buts de taré tous les 3 jours. On va donc se contenter d’un match appliqué et solide, malgré une petite biscotte récoltée assez tôt. C’est ça de jouer en début d’après-midi, si on prend pas un bon petit déjeuner le matin, on a très vite faim.
Gonalons (4/5) : Après un match énorme à Londres (même si je t’en veux très fort pour ta dernière faute mon Max), le pêcheur des Dombes a été encore une fois excellent à Bordeaux. D’une propreté exemplaire de ses interventions et ses relances, il a permis a l’équipe de se remettre toujours dans le sens du but. Le capitanat a l’air de le galvaniser, on le sent plus fort, plus sûr et plus décisif, tant mieux.
Fofana (4/5) : Un peu en retrait dans ce trio du milieu de terrain, il a quand même ratissé comme un enculé, en étant au four derrière et au moulin devant, ne refusant jamais un effort. Lui qui manque souvent de stabilité dans ses performance a prouvé qu’il avait une marge de progression énorme et que cette saison risque de lui faire franchir un cap (ce qui en l’occurrence là serait le Cap Ferret). Et en plus, sa belle prestation est ponctuée par un but sublime. Que demander de plus hein ? Ah oui, un penalty provoqué avec intelligence.
Au revoir, Fofana.
Grenier (5/5) : Quand il a ce niveau, on a tendance à déjà parler de lui en équipe de France. Mais on va se contenter de le voir enchainer quelques matchs de cette facture avec Lyon, parce qu’il a besoin de confirmer, surtout après des prestations de qualité comme celle-ci. Sur tous les bons coups, il a fait du mal aux bordelais pendant tout le match, représentant un danger permanent malgré pas mal de déchet en début de deuxième mi-temps. Mais bon, j’ai toujours un petit Gourcuff au fond de mon cœur, on t’oublie pas Yoyo.
Lacazette (4/5) : Notre Lennon / Walcott à nous a été aussi en forme que ses potes du milieu de terrain. Même s’il a du attendre son replacement en attaque après la sortie de Gomis pour marquer, Alex a été très bon, il a ratissé, provoqué et emmerdé la défense adverse, tout ce qu’on demande à un ailier quoi. Comme Fofana, il confirme sa belle progression cette année, surement grâce à la blessure de Briand et au départ de Bastos, mais ça fait plaisir à voir, une mobylette qui roule bien.
Lisandro (2/5) : Qu’est-ce que ça me fait de la peine de le voir sortir à la 55ème comme ça, après un match passé à faire la gueule et à se rendre que très peu disponible à un poste qu’il apprécie de moins en moins… Mais bon, Licha reste quand même un mec capable d’éclairs et de foutre une défense rapidement dans la merde. Le souci c’est que là il manque de rythme et qu’il était ce jour là entouré de gamin en grandes formes qui n’avaient pas besoin d’adulte pour venir planter un but de renard dans les arrêts de jeux. Je t’aime quand même, mon bel argentin.
Gomis (3/5) : Un peu comme Lisandro, on l’a quasiment senti impuissant dans un match à 4-0, c’est dommage pour un attaquant. Sauf qu’à l’inverse du danseur de tango du marais, Bafé a été décisif dans ses passes et a harcelé la défense bordelais tout le match, créant des espaces très utiles pour le milieu de terrain. Remplacé à l’heure de jeu par Ferri, il a pu sortir avec le sourire et des dreads soyeuses.
Ferri (3/5) : Trop discret mais sérieux, il a fait le taf qu’on demande à un mec de son âge quoi. Bon, après c’est facile d’être sérieux à 4-0, mais quand même.
Ghezzal (3/5) : Il a tenté quelques trucs, sans succès, mais a quand même apporté pas mal de vivacité, ce qui a clairement fait chier les bordelais. Malheureusement c’était pas sur les ailes que ça se passait cet après-midi.
Mvuemba (3/5) : Bon à la base j’allais rien dire sur lui, mais vu qu’il a capté une frappe, ça vaut la moyenne et un petit bisou en plus, parce qu’il a besoin de confiance le petit.
Jean II Makouille
Oui.