Grenoble-Nîmes (3-2) : La Crocro Académie rétropédale

2

Un pas en avant, trois pas en arrière.


PRÉAMBULE

On va dire qu’on n’est pas à une contradiction près, mais ici au moins, on reconnaît nos erreurs, contrairement à tous les Daniel Riolo et les Rani Assaf de France et de Navarre. On vous avait laissé sur une victoire contre Laval qui avait laissé entrevoir de timides commencements d’un début d’espoir possible. Entrevoyant vraisemblablement les risques encourus en cas d’embellie auprès de sa direction, notre gars Usaï a par conséquent décidé d’en revenir aux fondamentaux et de partir à Grenoble la queue déjà entre les jambes, histoire de préserver le point du match nul, pour en fin de compte repartir avec la défaite, la honte et le ridicule : mission triplement accomplie. Alors oui, on a pas mal de titulaires blessés, mais comme aurait dit le papé, « y a un moment où merde ». On retiendra certes une réaction d’orgueil suite à la rentrée de Tchokounté, mais la première MT fut un sommet d’analité passive.

Nous étions hier soir rendus à un horaire presque normal pour un match, ce qui en soi constitue la seule satisfaction notable de la soirée, mais il faut se contenter de peu n’est-ce-pas, fin de l’abondance. En ce qui concerne la fin de l’abondance, notre gars Assaf est en tous les cas un précurseur, il est même dans le turfu depuis une petite dizaine d’année, il avait tout anticipé pour ce qui est de gratter les fonds de tiroir, recycler le papier cul, ne plus avoir de salariés. Comment ne pas avoir confiance en un type aussi manifestement en avance sur son temps, je vous le demande.

La soirée fut en ce qui me concerne quelque peu perturbée par des considérations d’ordre professionnel : vous vous en foutez probablement mais moi je tiens à vous expliquer la chose car après tout, c’est moi qui écris. Or donc je me trouve dans une attente de décision suite à entretien d’embauche, tout en ayant à expliquer à mon employeur actuel qu’il est probable que je me casse mais qu’il est tout aussi probable que finalement je ne me casse pas, et que dans le cas de la seconde solution, je lui serais reconnaissant de bien vouloir me garder. Limpide, et surtout tout à fait à propos, car saisi dans mes circonvolutions mentales, je fus soudain saisi, au moment du troisième but grenoblois, d’une vision des plus incongrues : il me suffirait de faire comme Rani Assaf. Considérer mes interlocuteurs comme des sous-merdes, me foutre de la gueule du monde, ne faire passer mes projets de vie qu’au travers du prisme de mes seuls intérêts immédiats, en somme être un gros con, avant de me rappeler au coup de sifflet final du détail qui donne du sens à l’ensemble, à savoir qu’à être un gros con on finit souvent tout seul. Qu’est-ce qu’il faut pas penser comme conneries avant de pouvoir parler football.

Allez va, en avant la musique.


LES ARTISTES

MARAVAL (2/5). Tu démérites pas mais tu t’en prends 3 quand même, c’est dur la vie, il faut faire de son mieux même quand les mecs devant toi sont des peintres : la motivation d’un gardien de but ressemble finalement pas mal aux préceptes éducatifs.

GUESSOUM (1/5). Il se fait grailler sur les deux premiers buts, puis a passé une bonne partie de la rencontre à suer du derche. Décide en fin de compte de laisser De Gevigney se démerder sur le troisième.

DE GEVIGNEY (1/5). Se fait grailler sur à peu près tous les buts, souci de cohérence sans doute. La hype était belle mais c’est comme la French touch versaillaise, la mode ça va ça vient.

BURNER (2/5). M’a semblé moins à la peine que ses collègues, mais c’est peut-être parce qu’il s’est arrangé pour regarder la bagarre de loin.

VARGAS (3/5). Il en a sous la semelle, mais il aurait besoin d’appuis pour être plus décisif.

SADZOUTE (2/5). Plus brouillon en comparaison.

FOMBA (1+/5). Aucune envie de m’acharner, d’autant qu’on a objectivement plutôt dominé les débats au milieu, mais il est encore capitaine un soir de défaite… Faudrait voir les stats mais il me semble assez mauvais quand il faut prendre des responsabilités.

N’GUESSAN (3/5). Encore lui le plus percutant.

LABONNE (1/5). Rien de personnel, mais pieds en métal quand même. Remplacé par DELPECH, qui obtient le péno et qu’on pourrait peut-être tester en titulaire.

BENRAHOU (0/5). Vraiment on t’aime bien Yacine, mais putain ce genre de match tu te les mets bien bien au fond du trou de balle et tu te constipes avec. Remplacé par TCHOKOUNTE. Généreux et combatif, récompensé par un doublé, sa rentrée a coïncidé avec un petit espoir de choper le point du nul. Surtout, j’espère qu’il a bien pourri ses camarades et qu’il leur fait peur à l’entraînement.

Moi en tout cas, j’aurais peur

KONE (1/5). C’est sans doute notre attaquant le plus talentueux, mais quand il est dans un mauvais jour, on peut lui mettre dix occases sans qu’il en cadre une. Quand Moussa fâché lui toujours faire ainsi : il mange la feuille et il fait la gueule. Remplacé par OMARSSON, qui a quelque chose de Fantomas ou de Gérard Majax.


LE METTEUR EN SCENE

USAÏ (1/5). Alors oui, il a une bonne bouille, il a un accent à la Pagnol, il est jovial avec les journalistes. Maintenant, il s’agirait de faire joueur l’équipe au foot, Nicolas.


Bon. Si on essaye encore d’être un brin optimistes et de ne surtout pas penser aux dernières déclarations lunaires de notre empaffé de président, il faut croiser les doigts pour que nos dernières recrues offensives (Saïd, de Brest, et Pagis fils, de Lorient) se révèlent efficaces, et qu’on récupère vite Bénezet et Thomasen. En attendant, on va à Valenciennes et ça s’annonce bien pénible. Allez rouges !

Karoud

2 thoughts on “Grenoble-Nîmes (3-2) : La Crocro Académie rétropédale

    1. Merci camarade. Que sont les diatribes du Parti communiste de Saint-Germain-de-Saint-Cloud devenues, d’ailleurs ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.