Nîmes-Bourquenbresse (4-0) : La Crocro Académie marche sur la Domino’s

2

Et quatre de plus qui font quatre de plus

L’analepse

 

Un bref retour sur nos années de gloire, tu veux bien collègue ? Bon, si tu es attentif, tu auras noté que ton serviteur signe ses académies d’un patronyme qui n’est en réalité qu’un jeu de mots. Karoud Fider, c’est un hommage à Kader Firoud. Et Kader Firoud, c’est le Nîmes Olympique à lui tout seul.

 

1955. Abdelkader Firoud, né à Oran en 1919, six fois sélectionné en équipe de France dont un match à Highbury contre l’Angleterre, arrête sa carrière de joueur et reprend les rênes du club en tant qu’entraîneur. Il le restera pendant de longues années, seul le schtroumpf Guy Roux le dépassant en terme de longévité en 2004. Ces années-là furent les plus fastes du NO, même si le succès ne fut jamais tout à fait au rendez-vous. Poulidor du football Français, les Crocos échouèrent à de multiples reprises à la seconde place. 1958, 1959, 1960, puis à nouveau en 1972. Il quitta le club à la fin des années 70, prélude à une période de reflux. Mais Firoud, réputé pour ses entraînements à la dure, réussit l’essentiel, en faisant de Nîmes une ville de foot, dont on perçoit encore aujourd’hui quelque survivance, au moment des poussées de fièvre occasionnées par de beaux parcours en Coupe, ou bien à l’occasion improbable d’une remontée en Ligue 2.

(En prime, un petit aperçu du bonhomme dans les 50’s et dans les 70’s. On dira ce qu’on voudra, mais le temps qui passe c’est pas cool)

 

Les grandes années du NO furent celles du stade Jean Bouin.

 

 

Abandonné pour les Costières en 1989, il incarna un esprit de hargne et de labeur dont Firoud parlait en ces termes : «Dans le stade, il y avait une identité très forte. D’une part, ce «protestantisme footballistique», tout de rigueur, de rectitude morale, de droiture; de l’autre, cet esprit presque tauromachique, inné, qui transforme l’équipe adverse en taureau devant lequel nous devions trouver l’instant de vérité.» C’est pas beau ça ? Ca te donne pas envie de pleurer comme tu as pleuré devant les finales perdues ? Comme tu as pleuré après ton premier chagrin amoureux ? Alors vois-tu, avant de supporter le NO, rappelle-toi un minimum d’où il vient. Pitre, va.

 

 

Le mâche

Allez va, tu me fatigues. Les gars d’en face s’appellent officiellement Football Bourg-en-Bresse-Péronnas, c’est aussi moche et compliqué que Quevilly-Rouen-Métropole, Arles-Avignon ou Paris-Saint-Germain. On s’avance fièrement face à eux avec la volonté de repartir de l’avant suite au mauvais pas de la dernière journée à Sochaux.

On démarre toujours bien, comme à notre saine habitude, presque but après un cafouillage particulièrement vilain sur un de nos premiers ballons dans la surface, et puis péno à la 24e suite à un débordement de Vlachodimos. C’est Savanier qui plante. Dans la foulée, on pousse mais ça tient, 1-0 à la mi-temps. C’est au retour qu’on pose définitivement les couilles sur la table et sur la tête des Burgiens (oui je sais c’est laid mais c’est comme ça qu’on dit), avec le goléador Bozok qui récupère un ballon perdu par Alioui pour placer un amour de piqué et montrer qui c’est le patron. On joue la 49e et le match semble déjà plié tant les adversaires semblent faiblards et les Crocos en confiance. Umut plante un 3e et un 4e, rideau, on va finir par ne plus compter les matchs où on en colle 4, mais tudieu que ça fait du bien.

 

Afin de nuancer la hype actuelle autour du NO, je tiens d’ailleurs à remercier le Midi-Libre pour ses analyses fines, tout en mesure et en comparaisons judicieuses.

 

 

Les collègues

 

D’aucuns me diront que j’ai été particulièrement sévère dans ma notation suite à la défaite à Sochaux. C’est possible, mais c’est parce que je voulais piquer la fierté de nos valeureux Crocos, tu comprends. D’ailleurs, au vu de la réaction de ce soir, aucun doute qu’ils lisent tous la présente académie avec beaucoup plus d’intérêt que les susmentionnées analyses putassières du Midi-Libre. Aussi, afin de rétablir une sorte d’équilibre, ai-je décidé dans ma grande magnanimité de donner des notes honorables à la totalité de l’équipe.

 

Baptiste Valette (4/5) : en espérant que ça continue.

Fethi Harek (4/5) : enfin un match où la défense ne nous fait pas transpirer du slip. Est-ce dû prioritairement à l’analité adverse ou à une étanchéité retrouvée de notre charnière ? Eléments de réponse lors du prochain match à Lorient.

 Anthony Briançon (4/5) : cf. supra.

 Gaëtan Paquiez (4/5) : on peut pas dire qu’il ait été le plus en vue, mais je suis plutôt d’humeur sympatoche, figurez-vous.

 Olivier Boscagli (4/5) : ses montées le buste haut et le regard fier sont une sorte de définition de l’élégance.

 Pierrick Valdivia (4/5) : le deuxième but est l’illustration parfaite de son apport offensif : récupération haute, projection, passe presque décisive.

 Téji Savanier (4/5) : du sang-froid sur le péno, une passe décisive, une qualité technique au-dessus de la moyenne. De façon générale, une capacité à bonifier le jeu qui fait plaisir.

Romain Del Castillo (4/5) : toujours capable de péter une défense par une accélération ou une passe, il ne s’en est pas privé. Vitesse, abnégation, gestechniques, générosité dans l’effort.

Panagiotis Vlachodimos (4/5) : il m’avait passablement irrité en multipliant les mauvais choix lors du match à Sochaux après son entrée. Là, il fait ce qu’on attend de lui : des débordements simples et efficaces, de la vitesse. Il obtient logiquement le péno avec en prime une chute très photogénique. Grec frites sauce samouraï.

Rachid Alioui (4/5) : forcément moins en vue que Bozok, mais toujours aussi précieux dans le jeu. La meilleure doublette d’attaquants de Ligue 2, les mecs.

Umut Bozok (5/5) : à ce rythme, il va faire péter tous les records. Troisième triplé d’affilée à domicile pour Umut. Celui-ci est d’autant plus classieux qu’il ne doit rien à personne, mis à part son troisième but, où il profite d’une offrande d’Alioui  à une cagade adverse. Son premier but est particulièrement jouissif, avec un petit lob plein de sang-froid qui vient mourir dans le petit filet opposé. Pichichi, collègue. Avec en prime un appel du pied d’un groupie anonyme sur Twitter :

 

L’entraîneur (Bernard Blaquart/5) : oui, parce qu’il ne s’agirait pas d’oublier le boulot abattu par l’ami Bernard et ses hommes. Si on peut parler d’ambition, c’est grâce à lui. Dans un club aussi bordélique, un projet maintenu et construit patiemment de la sorte, ça force le respect. Immunité même en cas de frustration en fin de saison.

Le public (Costières/5) : le taux de remplissage toujours médiocre du stade est globalement décevant, surtout quand on voit comment les collègues régalent ces temps-ci. Comme souvent à Nîmes, il faudra attendre les matchs couperets pour que le public se ramène en masse. Cela étant, la tribune Sud fait plaisir, avec le groupe Nemausus qui permet de ne pas faire reposer l’ambiance sur les seuls Gladiators. Changez rien, les gars.

On est deuxièmes. Deuxièmes, les mecs. Reims semble vraiment costaud cette saison, mais il y a la place. LA PLACE, PUTAING. Prochain match à Lorient, dans ce qui ressemble à un possible tournant : si on les tape, on a la possibilité de creuser un petit écart avec eux. Allez les Rouges !

 

La bise, va.

Karoud Fider

 

 

2 thoughts on “Nîmes-Bourquenbresse (4-0) : La Crocro Académie marche sur la Domino’s

  1. Bel hommage à Kader mon cher Karoud ! Si ça continue comme ça, on sera l’année prochaine dans la cour des grands acads !!!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.