Bordeaux-Lyon (2-3) : La Scapulaire Académie se saborde

9
« Un morceau de bois a beau séjourner dans l’eau, il ne deviendra jamais un caïman. » Il est donc parfaitement inutile d’immerger Kamano et ses frères dans la Garonne…

On a beau être en vacances depuis quelques semaines, un match contre l’Olympique Lyonnais n’est pas un rendez-vous comme les autres. L’an dernier, le président Aulas avait obtenu par son insistance et son outrance sélective une sanction exemplaire à l’encontre de Malcom. Pendant ce temps, Fekir pouvait insulter les arbitres, Mariano pouvait plonger avec allégresse dans la surface, la commission de discipline prenait bien soin de ne jamais sanctionner les Rhodaniens. La réalité est probablement moins simpliste. Mais nous assumons parfaitement notre mauvaise foi. Alors, même si sportivement, les girondins sont à l’abri de la relégation en Ligue 2, les Lyonnais sont attendus de pied ferme (oui, un seul pied, de préférence le pied gauche) en Gironde. Revenons ensemble sur le dernier grand match de la saison…

Les bordelais jouent encore à FIFA99, on peut comprendre pourquoi. Et encore, c’est juste qu’il nous manque des opus de références pour les années 80…

Le Connard de la semaine

Nous récompensons cette semaine un acteur médiatique de notre chère Ligue 1. Bein Sport qui mérite nos félicitations et nos encouragements pour son micro trottoir en Gironde. En effet, les Bordelaises et les Bordelais ne connaissent pas la tête du nouveau président des Girondins, ni celle du nouveau propriétaire. Et après ? Avec un bon montage et quelques enchainements, on peut faire passer les Bordelais pour des ignares qui ne s’intéressent pas du tout aux Girondins. Si la démonstration de Bein Sport est un peu poussive, elle peut nous alerter, malgré tout, sur cet écart de plus en plus gigantesque entre la stratosphère du bizness footballistique et sa représentation pour les gens lambda. Les clubs ne sont plus dirigés par l’élite locale, par le patron bedonnant avec son gros cigare ou sa grosse moustache (ou les deux, hein Claude). Mais cette critique dépasse le sport. Qui connait le sinistre de la culture ou le sinistre des affaires étrangères ? Ce micro trottoir, un peu grotesque, témoigne éventuellement de ça. Ce n’était pas sa prétention. Et pourtant, c’est notre conclusion.

Et si on demandait aux journalistes de Bein à quoi ressemble leur patron, sauraient-ils répondre ? On en doute.

Le Match en Image

On revient en exclusivité, rien que pour vous, sur les faits marquants de Bordeaux-Lyon.


Les Notes

Costil 2/5

Un bon réflexe sur Fekir et pis c’est presque tout. Benoit ne peut rien faire sur les trois buts encaissés. C’est probablement injuste de le noter ainsi mais on attend toujours du gardien un exploit qui fera changer le cours du match.

Poundjé 1/5

Après quelques matchs de bonne facture, Maxime a dû être bien inquiet d’apprendre qu’Hugo Varela recherchait avec insistance un arrière gauche pour la saison prochaine. Pour rassurer tout le monde, notre Poundjé nous sort un florilège de ses gestes techniques les plus fous. Pour la sortie du dernier Avengers (que nous vous raconterons pas pour la simple et excellente raison que nous ne l’avons pas vu), Maxime réalise des prouesses sans effets spéciaux ni doublage. Il maitrise à merveille le coup du sombrero / virgule. Si encore Maxou maitrisait la passe dans les pieds de ses partenaires, on comprendrait son enthousiasme débordant…

Poundjé le toxic Avenger

Jovanovic 1/5

Les supporteurs crient au scandale. Il n’aurait dit que « Fuck Off » à l’arbitre, ça ne mérite rien du tout. Pis, tout le monde insulte l’arbitre, les matchs vont finir à cinq, pis c’est un complot complotiste, Aulas a payé les arbitres. Voilà, voilà. Le football en est là. On justifie tout et on accepte l’intolérable en considérant que les insultes sur un terrain sont inhérentes au football. Dans quels autres sports pourrait-on assister à ce genre de spectacle désolant ? Jovanovic faisait plutôt son match avant ces quelques mots malheureux. L’arbitre aurait probablement pu s’expliquer avant de sanctionner Jovanovic mais sa décision n’est pas scandaleuse. Par ces quelques mots, le Serbe condamne l’équipe à son triste sort et nos supporteurs à du chauvinisme navrant.

Kounde 1/5

L’erreur de Jules est le véritable tournant du match. Il faut reconnaitre que nous avons accumulé les relances risquées. L’apprentissage de la tactique et les consignes de Paulo Sousa peuvent expliquer ces prises de risque inconsidérées. Avant son erreur, Kounde était dans son match. Il compensait même les quelques errements de ses collègues sur le marquage. En retard de quelques mètres sur cet abruti (c’est un fait) de Depay, Jules s’est parfaitement repris par la suite jusqu’à cette fameuse remontée.

Pablo 2/5

Après quelques hésitations, le Brésilien s’est transformé en sauveur. Mais il n’a pas pu empêcher Jova d’insulter l’arbitre et Jules de faire sa cagade. Contre Angers, il sera notre seul défenseur encore en lice…

Sabaly 1/5

Il court, il essaie, il déborde, il crochète. On ne peut pas lui reprocher. Mais il ne tient pas la comparaison avec Bruno Bastos. Remplacé par Benrahou pour défendre.

Otavio 0+/5

Le Brésilien serait sur les tablettes de l’UBB, sa propension exceptionnelle a toujours joué en retrait (en temporisant, ça ne serait pas drôle sinon…) a séduit Joe Worsley qui cherche toujours le moyen le plus efficace de ne pas atteindre les phases finales.

C’est l’histoire d’un gars qui ne savait pas faire une passe en avant. A chaque ballon reçu, il tremble comme une feuille avant de remettre en arrière.

Basic 3/5

Le Croate sort probablement un de ses meilleurs matchs. Il n’a pas eu peur de se frotter aux Lyonnais. Contrairement à son collègue Brésilien, il sait aussi jouer au football. Il a été le seul joueur capable de couper les lignes et trouver les intervalles. A revoir.

Kamano 1/5

« Un Pigeon, c’est plus con qu’un dauphin, d’accord…mais ça vole. » Et pis, ça achètera Kamano cet été, alors un peu de respect pour nos amis columbiformes. Remplacé par Palencia à la 77e pour tenter de sauver le point du nul. L’Espagnol ramènera un carton, c’est déjà ça

Nicolas de Préville 2+/5

Si ça continue, on va commencer à y croire, et ça ce n’est pas sympa. Remplacé par Youssouf à la 85e pour ne pas finir à neuf.

Et si l’Homme à la particule était…

Briand 2+/5

Jimmy a donc décidé de ne plus fêter ses buts contre ses anciennes équipes. Vivement qu’on joue contre l’US Avranches qu’il puisse se lâcher un peu. Précieux dans cette fausse attaque à trois, Briand sait conserver le ballon, remiser et se montrer opportuniste. Ça nous emmerde un peu de l’avouer, mais l’ancien Bretonno-Rhodano-Guingampais est probablement une des meilleures recrues bordelaises. Ça chatouille hein ?


Ailleurs dans le Monde

Sunderland ne se remet pas très bien du départ de Josh Maja. Après l’annonce de Nissan de fermer une partie de ces activités, les mauvaises nouvelles s’accumulent dans cette ville sinistrée du nord de l’Angleterre. Mis en lumière par Netflix et par l’incompétence géniale de ces dirigeants, le Sunderland AFC a perdu presque définitivement ses espoirs de monter directement en Championship. Il faudra passer par les barrages. La saison II risque d’être encore plus palpitante que la première. On souhaite à Honeyman et Cattermole (tiens, tiens, on le connait celui-là) une happy end pour cette fois.

En Ligue Two (quatrième division), Sissi D’almeida s’est imposé à Yeovil. L’ancien bordelais jouera gros dans le dernier match pour éviter à son club les affres d’une relégation. Attendu comme un véritable espoir au Haillan, Sissi a beaucoup moins bien réussi que sa frangine en Autriche. Ça restera une déception majeure.

Yohann Barbet s’est fait un nom dans l’antichambre de la Premier League. Il réussit encore une superbe saison à Brentford. Dans la banlieue de Londres, notre barbu préféré est devenu le chouchou de Griffin Park. Pour vous (et aussi un peu pour nous) faire plaisir, nous aurons bientôt l’occasion de revenir avec lui, dans un entretien d’exclusivité exclusive, sur son parcours étonnant.


En attendant ce jour, nous vous invitons à vous perdre sur horsjeu.net et à venir tailler la bavette et le bout de gras (ne faites aucun mal à Darcheville, il s’agit d’une expression un peu malheureuse) sur Twitter.

9 thoughts on “Bordeaux-Lyon (2-3) : La Scapulaire Académie se saborde

  1. J’ai bien ri sur le lien pour le but de dembele. Et j’apprécie que vous ne fassiez pas de projection moisi comme votre alter ego bordelais. Mon portefeuille vous remercie.

    1. Tiens,une projection me viens: Bordeaux Metz 2019/2020, 5-0. Triplé de notre futur 9 qu’on attend… Vous pourrez le jouer tranquille je suis sûr de moi ce coup-ci

        1. Je pense que j’irais le voir avec un pote messin. Si on peut se retrouver pour une petite mousse, ça serait cool.

        2. Pour être tout à fait franc, si le match se déroule en début de saison, je crois que je ne miserais pas Bordeaux non plus… Les automatismes, tout ça, tout ça…

  2. Très belle académie mon ami. Tout à fait d’accord avec ton analyse sur Basic. Il manque encore de Constance mais il a peut-être quelque chose que les autres n’ont pas…

    1. Avec une bonne préparation et des joueurs de foot à coté de lui, ça sera tout de suite autre chose. Pour le moment il est vraiment irrégulier et on le trouve aussi plutôt à son avantage tout simplement en raison de la faiblesse des autres milieux; Vivement la fin de saison !!!

      1. Déjà, Basic sera sur un pied d’égalité avec ses partenaires, puisque aucun joueur ne sera inscrit sur la liste pour la coupe d’Europe… Oui, vivement la saison prochaine et le grand ménage annoncé. Même si je redoute l’annonce d’une « année de transition  » due à la refonte de l’effectif…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.