Bordeaux-Nice (0-0) : la Scapulaire Académie déprime une fois de plus

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Bonjour tristesse.

Felix qui potuit rerum cognoscre causas
« Heureux celui qui a pu pénétrer le fond des choses. »
Voilà un domaine dans lequel Jimmy Briand excelle !!!

Pour un supporter bordelais, chaque journée de championnat ressemble à un lundi matin d’automne. Il n’y a plus de fête ni de sourire, plus de joie ni d’espoir, le soleil s’est caché et l’hiver n’est pas encore arrivé. On ne pleure plus, on ne se fâche pas, nous ne sommes même plus en colère. La résignation nous gagne définitivement chaque jour un peu plus. Le processus est inéluctable. Le week-end, nous regardons nos gars comme par devoir, comme ce vieux couple qui passe à l’acte chaque samedi soir après avoir bien rigolé devant les blagounettes de Laurent Ruquier. C’est la routine hebdomadaire, celle qui rassure et qui nous tue à petit feu. C’est l’habitude qui nous rouille de l’intérieur, qui nous fait vieillir bien avant l’age.

On regarde notre équipe avec autant de ferveur et de passion que nous passons la serpillière pour faire notre ménage hebdomadaire. Et encore, il m’arrive encore de m’exalter pour une tache que je viens d’exterminer ou pour une trace que j’ai brillamment éliminé d’un coup de poignet efficace. C’est triste à dire mais il devient de plus en plus enthousiasmant de passer la loquette plutôt que de nous regarder jouer. Mais nous le faisons, sans dévotion, sans en connaître vraiment la raison, par habitude.

Dans ce monde où tout va plus vite que la veille, nos Girondins nous rassurent.v Nous ne sommes pas à la recherche du temps perdu, nous cherchons juste à perdre le notre. Et nous y parvenons sans forcer. Le Bordelais devient petit à petit un dépressif chronique, sans thérapie ni anti dépresseur. Le sportif est devenu le cadet de nos soucis. Nous avons accepté notre quotidien depuis longtemps même si nous n’avons pas encore fait définitivement le deuil de ce que nous étions. 

Nous avons beau revendiquer, crier haut et fort notre fierté, le scapulaire au cœur et l’écharpe brandie à bout de bras. Nous avons abdiqué pour ne pas sombrer dans la folie. Il ne nous reste plus que le passé et nos souvenirs embrumés. Il ne nous reste que des VHS pour continuer à vibrer, des images pixelisées, un son saturé et des voix qui se lézardent pour avoir trop pleurer et des visages qui se rident d’avoir trop rêvé.

Bienvenue aux Bordeaux Girondins

Nous sommes définitivement épuisés, nous avons presque renoncé. Pourtant le gouffre béant est encore devant nous. Il nous guette, nous allons y plonger. Nous pouvons nous effondrer un peu plus. Dans cette ligue des talents bien cachés, nous sommes parmi les derniers ou nous sommes les premiers, à vous de décider. Contre Nice, comme depuis le début de la saison, ce fut effroyable de nullité : une défense qui ne sait que défendre et surtout ne pas relancer, un milieu incapable de jouer une balle dans les pieds et une attaque qui ressemble aux pieds nickelés. 

Les Girondins en une image

Sans les montants de Benoît Costil et la maladresse des Niçois, nous aurions perdu ce match logiquement. Une nouvelle fois il n’y a rien à retenir de cette bouillie infâme. Et sans faire de catastrophisme, nous sommes réellement en danger. Et nous n’avons même plus envie de nous révolter. Nous allons seulement pleurer en silence pour ne pas trop déranger.  

Les Notes

Costil 3/5

Il peut compter sur ses montant plus que sur sa défense. Tant mieux, sans eux nous perdions le match.

Sabaly 2/5

Précieux sur quelques interventions en défense, il a brillé par son absence lors des phases offensives. Remplacé par Kwateng pour peu ou prou le même rendement.

Koscielny 2+/5

Un des seuls joueurs capables de faire un contrôle/passe. 

On n’est pas prêt pour entendre celles de Maxime Poundje

Pablo  1/5

Jean-Louis Gasset nous avait prévenu, il est peut-être revenu trop tôt. Il avait raison. 

Benito 1/5

Le gars est international suisse. Voila, fin de la blague. 

Benito n’est pas footballeur

Basic  1/5

S’il a réussi à convaincre les dirigeants milanais avec son match, c est un miracle. 

Otavio 1/5

Complètement inutile, incapable de faire une passe de plus de trois mètres, de se projeter ou de dribbler, le Otavio se promène glissant, ci et là, un coup d’épaule pour le spectacle et son quota d’engagement. 

Adli 1/5

Il est censé avoir les clefs du jeu, mais on devrait lui expliquer ce qu’il peut en faire. Il n’en sait rien et nous non plus. Remplacé par Bakwa qui réalise une entrée acceptable, surtout au vu du contexte pathétique du match.

Preville  1/5

A son niveau habituel ni plus ni moins, l’homme à la particule est d’une régularité époustouflante. Remplacé, à la 81e, par Briand qui maîtrise le contrôle du dos comme personne. Ça n’intéresse pas le cirque Pinder ?

Maja  1/5

Franchement plus impressionnant sur Netflix qu’au Haillan, Josh doit se demander où il a atterrit. Il peut remercier son agent pour son brillant choix de carrière. Remplacé par Oudin paraît il.

Kalu 1/5

Un débordement, un centre et pis c’est tout. Kalu est brouillon. Il hésite constamment. Il loupe ses contrôles et ses dribbles avant de tomber lamentablement comme une feuille. Kalu c’est René en vétéran qui rentre en jeu avec 10 rouges dans le pif. Il est nul mais personne ne lui en veut. Remplacé par Hwang, une des actions les plus girondines de la deuxième période. La quatrième arbitre a levé son panneau avec une grâce incroyable. Ce fut un grand moment.

C’est déjà fini

Merci d’avoir pris le temps de nous lire. Perdez vous sur Horsjeu et venez proposer vos services. Vous n’êtes pas obligé de parler de football. Enfin, vous le savez déjà. Sinon vous ne seriez pas là… En attendant notre prochaine académie navrante, venez tailler la bavette et le gras du bide du Darch sur Twitter, nous ne sommes jamais contre un chouette débat et des échanges animés.

5 thoughts on “Bordeaux-Nice (0-0) : la Scapulaire Académie déprime une fois de plus

  1. On est sur une brèche très inquiétante je suis tout à fait d’accord… quand on sait la part de psychologique dans une saison qui bascule du bon côté ou qui se transforme en chute libre, on se dit qu’une défaite au prochain match peut nous précipiter dans le vide avec des joueurs plombés dans leur tête autant que dans leurs pieds (un peu comme chaque année depuis 10 ans mais avec zéro marge cette fois-ci). On retient notre souffle en espérant que les poteaux, les taupes, les arbitres intercèdent en notre faveur, histoire de… prolonger le supplice quelques matchs de plus ?

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