Bordeaux-PSG (0-1): La Scapulaire Académie s’est fait acculée

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« C’était un Jimmy Briand, tous derrière, tous derrière. C’était un Jimmy Briand, tous derrière et lui devant ».

Sept points pris en trois matches.

C’est assez pour que Yacine Adli devienne le futur Zizou alors qu’un futur Meriem serait déjà pas mal.

C’est assez pour que l’on s’imagine taper un Paris énervé qui vient de perdre le Cathédralico.

C’est surtout assez pour ne pas trembler des fesses si on prend une piquette.


La composition:

Costil (c)

Mexer Koscielny Pablo

Kwateng Otavio Tchouaméni Kalu

Ui Jo Adli

Briand

Un seul changement par rapport au déplacement à Amiens: Ui Jo est titularisé à la place de Kamano, pas franchement étincelant en milieu de semaine.

Alors que l’on aurait pu s’attendre à voir Benito en tant que piston gauche, Kalu est confirmé à ce poste.

Tchouaméni étant récompensé de son bon dernier match, Aït-Bennasser doit encore patienter avant de débuter.


Le résumé:

Si tu n’es ni défenseur ni Parisien, passes ton chemin.


Le match:

Quelque part, dans les locaux de la Scapulaire Académie. Je suis assis à mon bureau, face à mon ordinateur. Sur ma droite, un recueil usé et aux pages cornées, intitulé « bons mots et petites blagues sportives, préface de Laurent Paganelli ». A ma gauche, mon porte-bonheur: un autographe encadré de Sylvain Legwinski (Pauleta n’était pas au Haillan ce jour-là). Je réfléchis.

« Je dois résumer le match de samedi mais comment m’y prendre? Les consignes de Horjeu sont claires: vous parlez de votre équipe, l’adversaire, ce n’est pas qu’on s’en fout, mais faut pas en faire des tonnes… Non, là, je ne vois pas comment respecter le cahier des charges! »

Demander conseil aux Gros Membres? « Il est 15h, ils doivent dormir ».

Kiki? « Je vais le déranger pendant son film ».

Je vais devoir me débrouiller. Il parait que seul on va plus vite et à plusieurs, on va plus loin. Mon PC est juste là, enfin une bonne nouvelle.

Soudain, un bruit de tôle froissée dehors. « Tiens, la voisine a récupéré son permis ».

Je me risque à passer la tête par la fenêtre. Dans la rue, le ton monte entre un homme et…la voisine.

« Putain mais c’est pas vrai! T’as pas vu que tu ne pouvais plus reculer? T’as embouti ma caisse!

Quand on veut, on peut.

-Oh, la salo… Va te faire enc… »

Je referme la fenêtre. C’est bon, j’ai le titre. Il ne reste plus qu’à trouver le corps du texte. J’allume la télé, histoire de couvrir le son des deux zouaves qui s’excitent à l’extérieur.

« …En direct, les obsèques de Jacques Chirac… »

Sale temps pour les Présidents. Entre un qui est plus raide que la justice qu’il a bafouée, un autre qui ne supporte pas que l’on dise que sa femme est moche alors que bon, il y a pire, il supporte l’OM.

Quand on enterre ses espoirs européens…

« Ah, Longuépée. Il est la cible des Ultras qui réclament sa démission. »

Ils n’ont pas apprécié de se voir refuser l’accès au Virage alors qu’il était loin d’être rempli. Et l’idée que le terrain ne soit plus l’unique obsession du club les énerve. Espérons que l’ambiance pesante n’altère pas les performances. Je respecte leur combat.

« Le mien est d’arriver à écrire quelque-chose mais avec toutes ces têtes à claques qui défilent pour saluer Chirac comment voulez-vous que j’y arrive? »

Je zappe. Une émission sur la santé. Je vais peut-être enfin savoir si mes difficultés érectiles sont d’origine footballistique ou médicamenteuse.

« …Rebondissement dans l’affaire du Mediator »

Ah, le médiator. Ce petit triangle en plastique dont le job est de gratter pendant qu’une main voisine caresse le manche. Tous les médiators sont dans l’attente de guérison du chanteur de Metallica, parti en désintox. Imaginez, c’est comme si des crampons patientaient que Neymar revienne de cure thermale.

« Neymar, ils nous a saoulé tout l’été, tout cela pour rester, planter contre nous et anéantir tous les efforts fournis par les Girondins au cours de cette attaque-défense. Ah, ben du coup, je crois que le match est résumé ».

C’est bien, Madame Savajicl doit m’attendre. Et avec elle, pas besoin de médiator. Cela tombe bien, je n’ai pas pris mes médicaments.


Les notes des 33:

Costil (4/5):

Il a utilisé tellement de « bonds de chat » qu’on espère qu’il lui reste quelques avoirs pour les prochaines rencontres.

Mexer (4/5):

Plus ses cheveux retrouvent une couleur normale, mieux il joue. Auteur de son meilleur match depuis son arrivée. Très costaud défensivement et à l’aise techniquement.

Koscielny (4/5):

Pas loin d’être la star corrézienne du week-end.

Pablo (2/5):

La note peut paraître sévère car il a plutôt bien défendu, sachant qu’il a été complètement délaissé par Kalu. Mais ses difficultés pour relancer et surtout sa perte de balle à l’origine du but parisien ne peuvent lui faire obtenir la moyenne.

Sousa l’a fait sortir au profit de Benito qui aurait pu bénéficier d’un penalty en toute fin de match. Il a montré qu’un gaucher à gauche, ce n’était pas incohérent. Le peu que j’ai pu voir de lui depuis qu’il est arrivé m’a beaucoup plus. Traditionnellement à Bordeaux, un arrière gauche est soit très bon, soit très mauvais. Il n’y a pas de juste milieu. A moins que le fait qu’il soit Suisse ne le rende ni l’un ni l’autre, on se rendra vite compte de son véritable niveau dans les semaines qui viennent.

Kwateng (2/5):

Une première période satisfaisante, une deuxième plus difficile. Avant, on avait Mariano: crochet intérieur et l’action se poursuit. Maintenant on a Enock: semelle sur le ballon et remise à Mexer.

Otavio (2/5):

Match compliqué pour lui. Il a bien sûr réussi à gratter des ballons mais le pressing était trop intense pour qu’il puisse les exploiter.

Tchouaméni (2/5):

En CM2, Aurélien piquait les goûters aux petits CP. En sixième, il n’a jamais osé la ramener quand les caïds du collège l’ont viré du fond du bus.

Samuel « Boulevard des Airs » Kalu (0/5):

Une mauvaise performance de notre soliste. Après un début de tournée canon, il s’est mis à jouer à contre-temps.

« Meunier, tu dors?

Ben non, couillon, j’suis parti dans ton dos »

Adli (0/5):

Adli a mis un doublé mercredi. Adli est LA future star de l’équipe. Oui, mais Adli n’a que 19 ans, une petite dizaine de matches de Ligue 1 au compteur et il est Parisien.

Il n’est pas encore prêt pour ce type de confrontation. Un match comme celui-là lui permettra d’évaluer le travail qu’il lui reste à accomplir. Un jour viendra où Paris ne lui résistera plus.

Remplacé par Nicolas De Préville, qui a attendu dix bonnes minutes avant de toucher son premier ballon. Dès qu’il a pu, il a fait ce qu’il savait faire: courir vite et loin.

La semaine de Yacine Adli, allégorie.

Ui Jo (2/5):

Très remuant mais bien trop seul. Gênant mais pas bien dangereux. Un peu comme le tænia, quoi.

Jimmy Briand (1/5):

Là, pour le coup, il a fait son âge. Comment cela, il est plus jeune que Thiago Silva?

Après avoir beaucoup couru dans le vide, il a cédé sa place à Aït-Bennasser qui continue de prendre ses marques au sein de l’équipe.


En face: Un Lottin peut en cacher un autre

L’entrée de Mbappé (vous savez, le cousin de notre petit Albert Lottin? Vous voyez, maintenant?) a été saluée par le stade. Ce gamin est (oh hisse) adulé partout où il va. On n’oublie pas tout ce qu’il a déjà pu réaliser depuis qu’il a débuté. Mais rien qu’avec son entrée en jeu, on comprend mieux.

L’entrée en jeu de Mbappé


Pour conclure:

Je vais essayer d’être plus efficace pour conclure que l’attaque parisienne. Vous devez avoir une vie, des choses à faire.

Que retenir de ce match? Une vraie solidité et une solidarité qui nous aideront grandement cette saison. Le mental, point fort de cette équipe? Voilà le plus gros changement par rapport aux années précédentes.

Avec le temps, nous parviendrons certainement à avoir une meilleure maîtrise technique et à mieux ressortir le ballon lorsque le pressing adverse sera intense. Non, parce que là, faut avouer que quand-même, c’était pas… c’était…enfin, vous voyez.

Prochaine rencontre, c’est le Carrassico, à Toulouse. Le match vous sera résumé par le merveilleux Kiki (s’ils sont tous différents, lui est unique). Cela sera aussi l’occasion de découvrir ou redécouvrir La Viola Académie, la meilleure chose qui soit arrivée à ce club depuis…toujours.

D’ici là, portez-vous bien, mettez-vous Horsjeu et n’abusez pas de la télé. Montez plutôt un groupe. Car rappelez-vous: « Seul on va plus vite, à plusieurs on se fait du bien ».

Nausée Savajicl

6 thoughts on “Bordeaux-PSG (0-1): La Scapulaire Académie s’est fait acculée

    1. Merci! Y aurait-il un lien entre ton contentement et l’expérience du Duc en tant que roadie pour Metallica?

        1. Le mérite en revient au Duke lui-même. Il n’est que source d’inspiration : apéro tous les jours, pas de shabbat parce qu’on joue toujours le samedi. La seule chose qui nous différencie, c’est qu’il faut être un peu nihiliste pour supporter les Girondins, non?

  1. C’est bien vrai Nausée. Il faut être nihiliste… des trophées, du beau jeu, mais on ne peut renier cet amour du scapulaire. Il restera toujours là…

    Ta gueule Donny !

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