Le feuilleton au Château : La Scapulaire Académie vous résume l’épisode estival

On reconnaît l’arbre à ses fruits
Et visiblement on a planté des arbres à emmerdes au Haillan
Comme chaque saison, la scapulaire académie vous propose de faire le point sur l’activité estivale de nos girondins. Au menu aujourd’hui, nous vous offrons une présentation de l’ensemble de nos recrues, un papier sur Jean Louis Gasset et les derniers rebondissements dans l’histoire « Longuépée versus Tout le Monde ». Alors laissez vous embraquer pour la première scapulaire académie depuis le confinement, mettez votre masque et c’est parti !!!!

La recrue 2020/2021
L’intersaison des Girondins a été particulièrement agitée cet été. Dans un climat de défiance entre la direction et les supporters, il fallait une bonne dose d’audace et d’inconscience pour se décider à changer de logo. Ce genre de changement cosmétique apparaît vraiment comme dérisoire. Le club ne connaît plus vraiment ni ses vrais propriétaires ni leurs intentions. Le sportif est visiblement le cadet de leurs soucis mais ils décident de changer le logo pour donner plus « d’impact à l’international ». Comme des cons, nous pensions qu’il fallait déjà s’occuper du sportif avant d’envisager et d’évoquer notre aura internationale. En fait, nous ressemblons juste à un adolescent rêveur qui se voit déjà écrire un livre et être publié : il passe le plus clair de son temps à trouver le titre le plus cool, la couverture la plus accrocheuse et un pseudo branché et tant pis si le contenu sonne creux. L’emballage est plus important que le cadeau. Et pourtant, faut voir la gueule du paquet.

Si nous avons échappé à la mode du minimalisme (Juve, Reims et Nantes pour ne citer qu’eux), on ne peut pas dire que les gars se soient cassé ni le crâne ni le cul pour pondre un truc un peu classe avec du style et tout. Il ressemble à un vieux truc bricolé par Paint par deux amateurs du dimanche. Le président le présente comme « une nouvelle identité graphique conçue pour signifier notre respect attentif (sic) à notre histoire et à notre région tout en s’ouvrant aux nouvelles sources de développement ». Et il le dit sans trembler du menton le bigre, ce qui est une sacrée performance soit dit en passant. Quand tu vois la tronche du logo, tu peux légitimement être inquiet. Il est censé rendre hommage à l’histoire du club. Vraiment ? Ils ont rajouté la date de la fondation et le scapulaire en se disant que ça ferait l’affaire. Alors certes, le changement est juste cosmétique. Certes, chaque changement de logo entraîne de vives réactions épidémiques qui se perdent et se taisent avec le temps. Vous avez sans doute raison et ce n’est pas la peine de faire les malins.
Au delà de l’esthétique et du mauvais goût, nous interrogeons le timing et le contexte de ce changement. Quand il y a le feu dans ta baraque, tu ne passes pas ton temps à Ikea pour choisir ta nouvelle boite aux lettres qui « symbolisera ta formidable ambition à recevoir tes factures ». Tiens, en parlant de facture, nous connaissons la note de ce gadget de pacotille. Selon le site Girondinfos, le changement aurait coûté (on emploie le conditionnel et on aimerait que ce temps soit plus employé par nos confrères, c’est gratuit mais sincère) près de deux millions d’Euros entre l’achat de la licence de « Paint Professionnel », le recrutement de deux stagiaires de troisième et le changement de tous les panneaux et équipements du club. Il constitue tout simplement le plus gros investissement de notre intersaison. Nous serons les seuls à être dégoûtés de voir notre recrue évoluer chaque semaine. A défaut de mouiller le maillot, il le souille déjà. C’est un début.

Le retour de Gasset
Il est revenu Jean-Louis, mais sans Lolo Blanc. Ils sont indissociables ces deux-là. A chaque fois qu’un club change d’entraîneur, la rumeur « Laurent Blanc » prend de l’ampleur avant de s’étouffer lamentablement comme un vieux pet foireux. Médiatiquement sa compétence est exagérément liée à la présence ou non de son adjoint. Sous les ordres du Président, Gasset est devenu bien plus qu’un simple adjoint. Il faut bien l’avouer, il est encore plus que cela. Il dirige les séances, crée un esprit d’équipe, badine avec certains joueurs et rembarre les autres. C’est un personnage. C’était l’homme de main de Laurent Blanc, l’homme de confiance, l’homme à tout faire. Son passage chez les verts lui a donné une légitimité supplémentaire. Il peut réussir tout seul, sans un manager général à l’anglaise qui pose son cul dans son siège avec sa touillette et son café froid avant de noter la compo à la va-vite. Y’aura bien un connard qui ira la recopier sur la feuille de match. C’est pas un taf digne d’un entraîneur « à costard ». Bref, Jean-Louis a tué le père, le fils et le saint esprit. Il ne redoute plus personne sur son Harley Davidson.

Après un an passé dans le Forez, Jean-Louis préfère quitter l’aventure. Il est épuisé. Physiquement, il s’est donné le Jean Louis. Son visage est marqué, les cernes l’envahissent. Sa décision est prise. Il quitte Sainté pour sa cabane de pêcheur, un sauciflard et une bouteille de rouge. Il n’en peut plus des conneries de Romeyer et Caiazzo, des luttes intestines. Le charme caché du Forez ne fonctionne plus. Il est fatigué. Pourtant les résultats sont bons. Il termine quatrième et reçoit les compliments de ses collègues et de ses supérieurs. Gasset laisse la main à Gishlain Printant, son adjoint. La mayonnaise ne prend pas. Printant ne parvient pas à dominer son groupe. Les meilleurs adjoints ne font pas toujours les meilleurs entraîneurs. Nous sommes en juin 2019, Jean-Louis est à la pêche et Gishlain au charbon. Ça semble tellement lointain et pourtant, seulement douze mois plus tard, nous retrouvons les deux collègues en poste chez nous, aux girondins. Comme quoi, la retraite c’est bien mais le boulot c’est mieux. Cette morale vous est offerte par la LREM (faut bien payer les serveurs)…
Parlons un peu football. Ne vous inquiétez pas, ça n’arrivera pas souvent cette saison. Pour vous parler de Jean-Louis Gasset et ses principes tactiques, j’ai épluché ses choix et ses compositions à Saint-Étienne. Première constatation : à l’évidence, Jean-Louis ne se définit pas comme un adepte d’un principe tactique unique. Le bonhomme change régulièrement de système. C’est un pragmatique, tout le contraire d’un dogmatique. On peut quand même vous donner quelques informations. Gasset n’aime pas mettre en danger son assise défensive. Il évolue presque toujours à quatre défenseurs. Il peut basculer sur un match avec une défense à cinq (ou à trois, ça dépend de votre point de vue). Mais ça reste exceptionnel.

Chez les Verts, Gasset privilégiait une composition en 4-5-1 : une défense à plat, deux milieux récupérateurs, deux ailiers, un milieu offensif plus axial et un attaquant censé fixer la défense adverse. C’est un peu son système « sécurité ». Mais Jean-Louis ne s’entête pas. Il peut basculer pendant quelques semaines sur un système en 4-4-2 pour le besoin de l’effectif. Pour vous résumer, il ne faut pas espérer ou croire à une vraie philosophie de jeu. Il a naturellement des principes, le Gasset. Ne me faites pas dire ce que je ne veux pas dire. Il influe essentiellement sur la gestion du groupe et sur la dynamique de son équipe. C’est plus un meneur d’hommes qu’un tacticien.
Les Magouilles de GACP
La mariée était trop belle. Les escrocs américains sont donc partis, le cortège des sinistres a préféré quitter le navire. Ils l’avaient assez dépecé avec méthodologie et sans scrupule. Il ne restait plus rien. Les voiles ont été vendus à la friperie la plus proche, le mat découpé pour faire des bûches et le gouvernail définitivement brisé à force de changer de direction sans aucune ligne directrice. Ils nous promettaient des ambitions et de la compétence. Nous n’aurons ni l’une ni l’autre. Mais ne vous inquiétez pas, ils se sont servis sur la bête avec une voracité coupable.
Souleymane Cissé prend la direction de la formation avec un CV plutôt intéressant. Il arrive de Monaco où il a eu un rôle prépondérant dans l’émergence de joueurs comme Lemar ou un certain Mbappé. Alors forcément, c’est prometteur. Cissé est la première signature significative de GACP. Elle doit précéder celle de Macia, l’éminent directeur sportif de Leicester. C’est encore l’époque des belles paroles et des promesses dans le vent. Recruté par Varela, Cissé doit amener sa compétence de formateur et de négociateur. Le natif de Bouna est un homme actif. Il ne se laisse pas déborder par la retraite et ses parties de golf. Il a créé une académie à Abidjan, le Racing Club. L’académie est devenu un club qui s’est installé dans l’élite ivoirienne. Cissé connaît tout de ce milieu-là, les agents, les méthodes, les astuces qui confinent parfois avec un peu de magouilles.
A Bordeaux, Cissé fait ses petites affaires. Il est mis en cause plus particulièrement dans le recrutement de Thomas Klidje. Le Républicain Info, un quotidien congolais, le nomme directement (ainsi que Macia) dans une sombre histoire de commissions et de transfert relais. On va essayer de vous expliquer ça tranquillement. Thibault Klidje vient faire un essai plutôt convaincant à Bordeaux en juin 2019. Selon le quotidien congolais, les girondins interviennent directement pour transférer le joueur en troisième division congolaise au FC Mbilla. Redevenu amateur, le transfert devient plus facile et moins coûteux mais ce genre d’opération sert souvent d’autres intérêts. L’intérêt d’un transfert relais est de rajouter un intermédiaire et de rendre plus opaque et moins contrôlable les mouvements financiers. Souleymane Cissé se défend de toute responsabilité crapuleuse et clame son innocence. Il ne fréquente pas l’ex coiffeuse, il ne touche aucune commission occulte. Une enquête est ouverte, nous en saurons probablement plus un jour.
Mais ce scandale annonce son futur départ. Il démissionne en juin en évoquant un différent « stratégique ». Il part rejoindre le groupe Ineos et Lausanne Sport pour en devenir le directeur sportif. Son départ coïncide avec des signatures de contrats professionnels de jeunes aspirants. Tous les jours, le club annonce un nouveau contrat. C’est l’école des fans, y’en aura pour tout le monde, pas la peine de vous précipiter. Les derniers départs de Cissé et de Macia scellent pour de bon l’héritage catastrophique de GACP. L’Ivoirien ne sera pas remplacé. L’austérité a remplacé les promesses.
Le départ de Sousa
C’était la dernière pierre, la dernière note du projet du fantasque et grotesque Joseph DaGrosa. Le technicien Portugais part dans un silence assourdissant. Le club ne prend même pas la peine de lui adresser un petit message. Non, le communiqué est laconique, factuel et d’une froideur à l’image de Monsieur Longuépée. L’histoire avait plutôt bien commencé. Paulo promettait du jeu et des principes. Il voulait des pistons, des véritables poumons sur les ailes. La défense à trois devait consolider l’équipe et vous allez voir ce que vous allez voir, ça va dépoter. Et en effet, ça dépote. Paulo Sousa enchaîne sept défaites consécutives. Maxime Poundjé joue le rôle du piston et l’équipe semble d’une fragilité confondante.

Mais à l’intersaison, le groupe semble prendre forme. En dépit d’un recrutement faiblard, Paulo Sousa réussit son début de saison. Ses détracteurs se taisent et le technicien portugais fait le tour des plateaux télé avec son plus beau sourire et des mots toujours bien choisis. Il a un petit coté charmeur, le garçon. Il sait y faire avec la presse et les supporters.
Mais son système et ses principes tactiques ne résistent pas à la faiblesse de l’effectif. Il n’aura jamais ses pistons et son attaquant. Le jeu devient de plus en plus brouillon et le coach en a marre d’attendre les promesses de l’ancienne direction que la nouvelle direction n’a absolument pas l’intention de tenir. Alors Paulo Sousa clame ses envies de départs. Il s’imagine au Benfica ou ailleurs. Ça tombe bien, son salaire est conséquent et la direction voit plutôt d’un bon œil la perspective de réduire cette ligne budgétaire. Mais le transfert capote. Longuépée espère recevoir une petite compensation financière. Forcément, à force de vouloir le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière, il fallait s’attendre à un échec retentissant.
L’intention de King Street est de réduire la voilure. Le technicien portugais a encore deux ans de contrat et un salaire mensuel qui dépasse les 200 000 euros par mois. Le calcul est vite fait. Paulo Sousa quitte le navire avec un chèque et le club économise un poste jugé trop coûteux. Le bilan de Sousa est globalement plutôt négatif. Il a des excuses et ses torts. Il devait être le symbole des ambitions de GACP. Son départ marque la prise de contrôle de King Street. Les négociations auraient été menées directement par le fond d’investissement par l’intermédiaire de Daniel Ehrmann.
Le conflit, les écoutes et un président de pacotille
Comme tout feuilleton qui se respecte, il vous faut un méchant un peu con (Le président Longuépée), des lanceurs d’alerte qui alertent, un changement à la mairie, des mensonges, des écoutes cachées. Le pire scénariste (ou le meilleur ça dépend des points de vue) de Plus belle la vie n’aurait pas pu imaginer autant de rebondissements. La direction a réussi l’exploit de se brouiller définitivement avec ses plus fidèles supporters. Le responsable de la billetterie, que nous ne nommerons pas, se gargarise d’une affluence en augmentation quant à l’évidence le stade se vide semaine après semaine. Au lieu d’ouvrir le dialogue et de considérer les supporteurs, la direction va s’entêter à vouloir montrer les muscles. Ils censurent une banderole, ils envoient un service de sécurité musclé pour museler ses propres supporteurs. Le conflit est ouvert et le dialogue est définitivement rompu.

Dans ce contexte, les Ultras réussissent le tour de force d’enregistrer à leurs dépens des conversations accablantes. L’idiot du village se vante que ses collaborateurs continuent de travailler malgré le chômage partiel. Alors le grand méchant doit se fâcher très fort et menacer d’une poursuite judiciaire les abonnés de son stade. Il est temps de mettre fin à tout ce cirque, à ce spectacle désolant et désespérant. Le président ne préside plus grand chose, le responsable des billets a pris le sien, le club a besoin de renouer le dialogue. La situation est assez grave pour qu’on puisse se passer de ce vaudeville ridicule.
Opération jeunesse, l’entretien avec Alexandre Poirier
A défaut d’avoir recruté des stars, le club conserve malgré tout quelques atouts. Pour en parler, nous avons invité, Alexandre Poirier, l’éminent responsable du site « Formations Girondins ». Pour les quelques incultes qui ne le connaissent pas, Alexandre est la référence ultime pour tout savoir sur nos jeunes et la vie de nos équipes. Il est donc particulièrement bien placé pour juger et évoquer ces signatures frénétiques du mois de juin.
Kiki Musampala : Bonjour Alexandre, merci de nous accorder un peu de ton temps. Tu es un habitué de nos académies de début de saison. Tu viens nous donner tes espoirs et tes paris sur l’avenir. Tu reviens cette année avec une actualité brûlante. Pour commencer, tu as pu lire ce modeste papier. Partages tu l’ensemble de notre résumé ?
Alexandre Poirier : Bonjour ! Oui bien sûr je suis assez d’accord sur tout ce que tu as pu écrire. Et je pense que comme beaucoup de supporters, on attend désespérément la fin de ce feuilleton qui n’a que trop duré…
Kiki Musampala : Le départ de Souleymane Cissé est il une mauvaise nouvelle ? Battiston va t’il réussir à reprendre un rôle au club ?
Alexandre Poirier : Alors en fait, il ne sera pas remplacé, pour le moment en tout cas. Souleymane Cissé est arrivé à un poste qui n’existait pas vraiment aux Girondins avant et Patrick Battiston avait conservé son poste de directeur du centre de formation. Simplement, il était moins présent sur les terrains et Cissé s’occupait de la partie sportive, en collaboration avec le duo Joao Giao, qui est parti depuis, et Ricardo Correia, qui est toujours là. Aujourd’hui, c’est Ulrich Ramé qui a repris la main sur le sportif, avec Alain Roche depuis l’arrivée de ce dernier, et Patrick Battiston s’occupe de la partie administrative.
Kiki Musampala : La saison assez moyenne de la réserve en N3 n’incite pas à l’optimisme. Tu comprends cette série de signatures ? Qu’est ce que tu en penses ?
Alexandre Poirier : La saison de la réserve a très mal commencé c’est vrai, on était tous inquiets. Mais ce qui a été vu sur la deuxième partie de saison, et qui n’a pas pu être confirmé à cause du Covid-19, nous donne quand même des raisons d’espérer. On retrouvera de plus la plupart des joueurs qui étaient là la saison passée, avec l’apport de quelques U19. C’est prometteur. Après, cette série de signatures, bien qu’elle soit étonnante sur la forme, ne l’est pas forcément sur le fond. On n’a pas l’habitude aux Girondins de voir autant de premiers contrats pros en si peu de temps, mais ce sont des joueurs qui sont prometteurs, voire très prometteurs. Disons que ces joueurs, ou du moins la plupart, auraient signé professionnel à un moment, les voir tous signer en même temps, c’est ça qui est étonnant.
Kiki Musampalà : On entend souvent parler de Zerkane qui a plutôt bien réussi la préparation et de Sekou Mara qui est convoité par plusieurs clubs. Tu peux nous en dire plus sur ces deux joueurs ?
Alexandre Poirier : Mehdi Zerkane est arrivé il y a un an aux Girondins, pour évoluer avec la réserve à un poste de milieu offensif ou éventuellement relayeur. Avec le temps, il est plutôt passé sur un poste de 6/8 et il a très rapidement su s’imposer dans l’équipe. Il est très juste dans ses interventions et touche beaucoup de ballons, c’est un élément central de l’équipe. Son poste d’origine fait qu’il est capable de se projeter vers l’avant, c’est un joueur au profil intéressant et qui pourrait, qui fait déjà, du bien au groupe pro.
Concernant Sekou Mara, c’est un vrai buteur. Il fait preuve de sang froid, il est présent, pèse sur les défenses et se montre toujours très efficace devant le but. Il a aussi un très bon jeu de tête ce qui fait de lui un attaquant assez complet. Lui par exemple, je le voyais sans problème signer professionnel maintenant. Désormais il faut qu’il confirme avec une saison pleine en réserve, car il alternait avec les U19 sur la saison passée, mais pourquoi pas le voir faire quelques groupes ou même des bancs avec l’équipe professionnelle.
Kiki Musampala : Tu as d’autres paris qui pourraient réussir ? Tu connais le cas de Thibault Klidje ? Je ne parle pas de l’extra-sportif mais du joueur. Il a évolué en N3, a-t-il montré des qualités lui permettant d’envisager le plus haut niveau ?
Alexandre Poirier : Ismaël Sow, bien que déjà connu des supporters je pense, est à suivre. Logan Delaurier-Chaubet et Amadou Traoré également, même s’ils évolueront essentiellement en N3 je pense (ou pourquoi pas en prêt ?). Yassine Boujouama, qui n’a pas eu de chance et s’est fait les croisés juste avant la signature de son premier contrat pro, a aussi une carte à jouer suivant sa saison en N3, mais il évolue à un poste où on est riches et ne sera vraiment prêt qu’en 2021… Il y a aussi Emeric Depussay, Dilane Bakwa. Mais il y a aussi des jeunes qui ne sont pas encore pros mais qui sont aussi à suivre : Issouf Sissokho par exemple, récemment arrivé et qui montre déjà de belles choses, Tijany Atallah, Lenny Pirringuel, Tom Lacoux, Hamidou Yameogo… il y a de bons jeunes à suivre !
Concernant Thibault Klidje, il n’a pas joué un match donc je n’ai pas pu le voir à l’oeuvre. Je l’avais aperçu lors de son essai l’année dernière, ça avait l’air pas mal, un ailier plutôt rapide. Si son histoire extra-sportive se termine bien, ça peut être intéressant, mais il perd du temps actuellement…
Kiki Musampala : On aimerait aussi avoir des nouvelles de nos anciens jeunes de l’année dernière. Le jeune Lemoine a bien du mal à dévoiler son potentiel. Le jeune belge peine à sortir du banc de la réserve. Lauray a effectué un prêt mitigé en National. Franchir le cap en senior est vraiment difficile . Tu les vois réussir ?
Alexandre Poirier : Gabriel Lemoine c’est un cas particulier. Il était attendu par beaucoup de supporters, mais il peine à confirmer le potentiel qu’on a entendu sur lui. Peut-être a-t-il eu du mal à se faire à son nouvel environnement ? Je ne sais pas trop, mais sur la préparation actuellement, il commence à prendre confiance, il a marqué et s’il arrive à avoir le déclic… Pour Alexandre Lauray, je pense qu’un nouveau prêt serait bénéfique. En réserve, il est au-dessus, il le confirme encore sur la prépa en ce moment. Il perdrait du temps à jouer encore en N3 cette saison, j’espère qu’il pourra au moins connaître la L2. Chez les gardiens, c’est un peu la même chose pour Over Mandanda, il y a embouteillage à ce poste et ce malgré le départ de Paul Bernardoni. Chez les offensifs, Ibrahim Diarra doit aussi avoir du temps de jeu. C’est la même situation pour ces jeunes de retour de prêt : il faut qu’ils jouent, mais plus haut qu’en N3.
Kiki Musampala : Tu vas galérer à suivre nos équipes à cause du COVID. Tu as déjà pensé à un système pour continuer ton travail ? Comment on s’adapte en tant qu’amateur à la crise sanitaire ?
Alexandre Poirier : Avec le protocole mis en place par la ligue et la FFF, on peut quand même assister aux matchs si on reste assis en tribunes avec un masque. Donc finalement, ça ne va pas changer grand chose pour moi, même si j’avais l’habitude de prendre des photos au bord des terrains, pour ce point on verra le moment venu. Mais ça ne devrait pas m’empêcher de suivre les matchs pour le moment, surtout qu’à partir de cette saison, tous les matchs seront filmés et retransmis sur internet. Donc si l’évolution de la crise du Covid fait qu’on ne peut plus assister physiquement aux matchs, je pourrai toujours les suivre sur internet ! Mais ça, c’est pour la N3. Chez les plus jeunes ça risque d’être un peu plus compliqué. Les matchs au Haillan sont pour l’instant à huis clos et il est difficile d’y accéder…
Kiki Musampalà : Une dernière question pour conclure ce papier et notre entretien. La réserve peut elle exister en N3 et aspirer à la montée ? Et nos U19 peuvent-ils nous faire rêver ?
Alexandre Poirier : Je pense que oui. L’effectif est de qualité, avec des joueurs qui connaissent le niveau contrairement à l’année dernière où beaucoup le découvraient. Cela peut être très intéressant et la réserve fera partie des favoris pour la montée. Pour les U19, c’est compliqué. J’ai l’impression que quelque chose s’est cassé. La saison dernière a été délicate et j’ai presque envie de dire que « le Covid est arrivé au bon moment ». Actuellement, la préparation ne se passe pas très bien non plus, difficile de faire un pronostic sur la saison de cette équipe…
Merci Alexandre pour tes réponses et le temps que tu nous as accordé. On vous retrouve très rapidement pour nos traditionnelles académies. En attendant, venez tailler le bout de gras (de Darcheville ou de Planus) sur Twitter, nous restons toujours disponible pour raconter des conneries.
Merci!
Bravo Kiki, tu as parfaitement su résumer l’été horrible que nous venons de traverser, le tout en réussissant à faire rire.
Tu dis avoir épluché la tactique de Gasset ; aurais-tu osé en faire de même si nous avions recruté Hognon ?
Ola ! Celle là elle pique les yeux ! Mais de plaisir !
Ohhh ohhh Nausée joli joli
Super résumé Kiki. Et quel plaisir de lire Alexandre Poirier. Superbe idée. Très intéressante.
Merci !