NANTES-BORDEAUX (0-1) : LA SCAPULAIRE ACADEMIE NE RATE PAS LES CLOCHES

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« 50 citrons sont lourds à porter pour une personne, mais 50 personnes portant chacune un citron, c’est magnifique. » Si vous la comprenez celle-là, n’hésitez pas à nous contacter. Mais il fallait bien un proverbe incompréhensible pour ce match.

Le chocolatico

Vous nous connaissez, nous ne sommes pas là pour nous taire devant l’omerta médiatique et l’establishment.  Alors, tenez-vous bien, ça va envoyer du lourd. Depuis bientôt trois mois, tous les candidats à la présidence de la République, comble du modernisme, citent De Gaulle ou Jaurès, parlent de l’honneur de la nation les yeux dans les yeux, la main sur le cœur.  Mais aucun d’entre eux n’a le courage de ses opinions pour dénoncer le lobby du cacao qui ose faire croire à nos pauvres chérubins crédules (et accessoirement au fils de Valérie Pécresse) que certains lapins volants, malgré l’état d’urgence et l’intervention militaire « Sentinelle » survolent les jardins,  avec la complicité coupable de certaines cloches, afin d’y déposer sucreries et cadeaux en tout genre favorisant, par la même occasion, les jardins des gosses de riches.

nantesbordoJoyeuses Pâques


Ce scandale séculaire semble n’avoir aucun rapport avec le match de ce dimanche, et pourtant détrompez-vous, tout est lié comme d’habitude. Revenons aux sources. Au cours du XVIIe siècle, Bordeaux et Nantes se spécialisent en import-export de produits exotiques en tout genre. On y échangeait dans une ambiance bonne enfant le poivre, la soie, le cacao ou bien encore les esclaves. Alors bien sûr, au fil des ans et des siècles, les deux métropoles de l’Ouest ont tout fait pour cacher ce lourd héritage historique (« putain, vendre du cacao, bordel, comment ont-ils osé ? »). Bordeaux parle de la Garonne, du pinard ou de Juppé ou des trois en même temps alors que Nantes revendique autant la Loire que la Bretagne et accueille au sein de son futur ex-aéroport la plus grosse communauté de zadistes d’Europe. Tout est fait pour masquer la cynique vérité, le football ne fait pas exception. Le derby de l’Atlantique  sonne quand même plus classe que le Chocolatico, n’est-ce pas ? Alors comment ne pas voir la malice de la Ligue dans cette programmation en plein weekend de Pâques ?


Résistons

Le derby de l’Atlantique est toujours un moment particulier, une rivalité réelle, sincère et authentique. Ce n’est pas vraiment un « Derby » selon la définition française du terme. En effet, les deux villes sont séparées par au moins 3 jours de navigation en bateaux négriers. Mais c’est un « derby » selon la définition transalpine, c’est-à-dire un choc historique entre deux villes rivales. Nous sommes parfaitement dans ce contexte.


On l’oublie souvent, surtout Courbis et quelques journalistes amnésiques, mais un soir de printemps 99, la Beaujoire ne semblait pas très motivée par la victoire des siens. Marseille se promenait dans une défense apathique sous les encouragements des locaux. C’est le jeu, pas de quoi s’offusquer ou de se lamenter. Dans ce contexte paranoïaque, nous n’étions pas plus surpris que d’habitude de voir atterrir une fantasque interdiction préfectorale de déplacement pour nos supporteurs.  Cette politique de l’autruche a pourtant démontré ses limites. Elle tue dans l’œuf les initiatives des groupes de supporteurs, les forces de l’ordre ne savent plus gérer les mouvements de foule et les stades s’aseptisent toujours un peu plus. Mais nos Ultramarines ont décidé de mener le combat refusant le dictat stupide. Ils organisent la fronde et bravent l’interdiction. Et la préfecture céda. En ce dimanche après-midi, la Beaujoire ressemblait à un stade de foot et ceci sans l’intervention magique des lapins volants.


Le Match

Le résumé du résumé

Entre un Nantes revigoré par Conçeicao et un Bordeaux au cru 2017 prometteur, on s’attendait à un match enlevé, à des buts, à des envolées offensives. Ce fut tout le contraire. La rencontre fut d’une médiocrité assez sensationnelle. On croirait du Luc Besson, tu as les effets spéciaux, les acteurs, le budget et ça se finit en cinéma de série Z.

Kill Bill Version Besson

Ça sentait bon le football de district où les gars, malgré toutes leurs bonnes volontés, ne parviennent pas à aligner trois passes. Illustrant à merveille cette gabegie de football, Touré (Plus Alioune que José sur ce coup là) s’emmêle les pinceaux. Opportuniste, Vada récupère le ballon. Kamano remonte le terrain et décale Sankharé qui déclenche une frappe et surprend Dupé encore groggy par sa sieste. C’est à peu près la seule chose qu’il convient de retenir de cet après-midi. Une saison est aussi faite de ce genre de match un peu terne. Il faut savoir les gagner.

Les notes presque Présidentielles

À quelques jours du scrutin, la thématique est toute trouvée. Ne pas prendre les notes pour des sondages déguisés…

Carrasso 3/5 Trompé sur la belle frappe pour du beurre de Thomasson, Cédric a fait le travail sérieusement. Au chômage technique, il a pu terminer les professions de foi des candidats à l’élection suprême. Il va devenir incollable sur Koh Lanta.

Contento  NN Devenu incontournable depuis quelques semaines, notre Diego s’est blessé. Nous sommes inquiets de savoir quelle version reviendra après son entorse. Remplacé par Gajic  2/5 (34e) qui  signe un match que nous qualifierons de Macronesque. Il n’a pris aucun risque, remisant systématiquement et  semblait d’accord avec tout le monde. À la fin du match, Mathieu Chalmé et Bruno Bastos était à deux doigts d’exprimer leurs soutiens au Serbe.

Pallois et Lewczuk 4/5 Difficile de les dissocier. Ils ont stoppé toutes les attaques nantaises (enfin « toutes » c’est vite dit). Parfois en difficulté sur la relance, Pallois a tendance à laisser notre Polonais à jouer court souvent pour la Toul’. N’empêche, on tient une bonne paire en défense, solide et authentique, découpant ce qui dépasse. Une défense trotskiste.
bordonantes

Igor, impérial en défense

 

Sabaly 2/5 Pas très à l’aise sur son côté, il a défendu sans trop de conviction alors qu’il y avait assurément la place. Le Benoit Hamon du jour.

Toulalan 3/5 À l’aise Blaise dans ce match joué à un rythme de vétéran, il semblait même, par instant, retrouver ses jambes de trentenaires. Il connait ses gammes comme Asselineau connait ses décrets.

Vada 2/5  Match aussi anonyme que la candidature de Cheminade, Valentin a eu le mérite de faire le pressing au bon moment à défaut de coloniser la Lune. Remplacé par Plasil (80e) qui n’a visiblement pas obtenu ses 500 signatures.

Sankharé 3/5 Vu comme le « François Fillon » à Lille, Younouss devait s’y imposer facilement. Il s’est finalement imposé en Gironde oubliant les affaires avec Antonetti et ses tactiques fictives. Il a fait oublier Sertic. Le bon coup du mercato d’hiver. Il a changé de costume (et il a rendu les bons …).

Kamano 2/5 Sur le côté gauche, il ne s’est pas montré très insoumis avec le ballon. Mais il a toujours le souci d’essayer quitte à la  jouer en soliste parfois. Il délivre toutefois une passe décisive qui offre la victoire. Et sans hologramme en plus.

Laborde 2/5 Ça devait tomber sur lui le pauvre. Il nous sort un match tout en efforts mais sans action, Laborde s’est démené comme l’autre Dupont a gesticulé brillamment pour arracher quelques voix. Putain, désolé de cette comparaison Gaétan, mais il ne restait plus que lui et je devais être raccord … Remplacé par Rolan (87e) le Jean Lassalle de l’équipe, probablement un génie mais que personne ne parvient à comprendre.

Malcom 2/5 Toujours à droite, voir à l’extrême droite du terrain, Malcom déborde et fait parler de lui mais dès qu’il oublie ses fondamentaux, il tombe dans une certaine facilité. Comme une certaine blondasse, sauf que lui, on l’aime bien.

Du coté des Canariens

Sala s’est fait littéralement manger par l’axe Igor/Pallois, il a décidé de se venger sur Contento. Dubois et Rongier prouvent que la formation n’est pas un long fleuve tranquille et que la route est encore longue. Les Canaris ont globalement dominé les débats mais sans se montrer dangereux. Ça sent la fin de saison en roue libre et dans le ventre mou. Ce n’est déjà pas si mal après avoir digéré Girard.

Faut dire qu’il faut être doté d’un certain sens de l’autodérision chez les supporteurs canaris. Rappelons, par sadisme, que le donneur de leçon professionnel Pascal Praud y a fait ses armes. En deux ans de temps, le responsable de la communication a réussi à bousiller l’image des Canaris déjà bien écorné par Kita. Belle perf’.
nantes Bordeaux

Les racines du mal

On ne pouvait pas finir cette modeste académie sans évoquer quelques moments de gloire fugace pour notre Gironde comme  le tweet de l’inénarrable  @pierre_far  diffusé sur J+1, Diabaté marquant une nouvelle fois ou encore Lamine Sané impérial en défense avec le Werder. En attendant la prochaine académie, je vous invite à suivre mes navrantes saillies sur Twitter.

3 thoughts on “NANTES-BORDEAUX (0-1) : LA SCAPULAIRE ACADEMIE NE RATE PAS LES CLOCHES

  1. ne pas pouvoir les vidéos de votre production, comme eins un bol d’air qui viendra mouiller l e13 dans votre rivales près des fleurs de vos racines où nous n’avons pas encore été plus nul que depuis 38 ans.

    NOus on arriveD D.iB.i® okiKiii?

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