Concours Comithierry: candidatures pragmatico-cyniques

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Purée, y en a un qui va finir par être publié.

Rappel du principe du concours comithierry, ici. Aujourd’hui deux candidatures subtiles, celle de Jean un peu fayote mais qui pourrait passer et celle d’Hamada, qu’il faut lire jusqu’à la fin.

Cher Monsieur Roland,

Permettez de commencer en remarquant qu’à l’heure où le respect se perd et où le niveau d’ensemble des journalistes sportifs baissent vertigineusement, le vide que vous avez laissé quand TF1 vous a outrageusement remercié est plus béant que jamais. Votre ancien compère n’est plus que l’ombre de lui même sans vous, consultant devenu tellement improbable qu’il a fallu lui adjoindre un autre consultant, certes muet, en la personne de Wenger. Quant à Christian Jean-Pierre, ses hululements à la vue de certains joueurs me font plus penser à Cricri d’amour qu’à votre capacité à être à la fois proche et objectif avec les plus grands.   Pour en revenir à l’Espagne, il y a bizarrement un angle d’analyse qui a échappé même à la meute de loups assoiffés de sang Domenechien. Pendant des années le principale problème de cette sélection était l’absence de cohésion entre basques, catalans, andalous et castillans. Un point important de leur réussite, outre la possibilité de laisser Fabregas sur le banc, c’est que ces joueurs ont déjà gagné ensemble chez les jeunes. Cette équipe n’a pas 4 ans comme certains le croient apparemment, mais possède un noyau dur qui évolue ensemble depuis les moins de 17 ans. Les parallèles avec notre pauvre équipe de France seraient ici trop simples et trop nombreux pour qu’on les rappelle, disons simplement que nous avons nous aussi une génération championne du monde chez les jeunes, qui malheureusement n’a pas éclôt comme les espagnols. J’ajouterais pour conculre qu’en plus de cette cohésion, les meilleurs joueurs espagnols témoignent d’un état d’esprit irréprochable, témoin la célébration de but d’Iniesta qui, en finale de coupe du Monde, pense à rappeler la mémoire d’un joueur d’un club plus que rival.   Avec tout mon respect Monsieur Roland, je vous souhaite une longue vie, et aimerait vous entendre encore à la prochaine Coupe du Monde.

Jean

Monsieur Roland,

Le bilan de cette coupe du Monde est plus que mitigé: après l’Euro ouvert et à rebondissements que l’équipe d’Espagne a remporté en proposant un jeu spectaculaire, porté vers l’avant, où évoluent trois attaquants, Afrique du Sud 2010 a été le théâtre d’un mondial se jouant davantage sur les nerfs et dans les caleçons que sur les muscles, marqué par de nombreux pénaltys manqués, par l’échec des sélections prises en grippe par leur presse nationale, par des actes et déclarations bien loin de l’esprit du fair play enfin surtout par le jeu latéral et attentiste du vainqueur.
Heureusement, de la faiblesse ambiante, ont émergé l’Allemagne, le Chili et le Ghana pour rafraîchir un peu le spectateur à cran depuis la rocambolesque déconvenue de son équipe favorite.

L’échec indiscutable des autres principaux favoris a ouvert la voie à la Roja qui n’avait plus qu’à gérer son avantage indubitable (ossature venant d’un club unique, joueurs de classe mondiale à tous les postes sauf arrière gauche et milieu défensif -ce que n’est pas  le relayeur Alonso puisque c’était Mascherano à Liverpool et Diarra ou Gago ou… au Real).
Remarquez que nous avons eu droit:
-à une Italie indigne de son statut et dont le onze n’a que très peu été renouvelé malgré les possibilités (Cassano, Pazzini, Montolivo, Palombo, Marchisio…)
-à une équipe de France à l’image de sa nation, tiraillée par les dissensions égoïstes et calculatrices, gérée par des incompétents profiteurs de toute évidence tous menteurs qui, s’accrochant au pouvoir par ambition personnelle, n’ont pas su gérer un groupe dénué de tout leader et constitué pour la plupart de petits idiots vaniteux absolument ridicules sur le terrain.
-à une Argentine coupée en deux avec le petit Messi dans le rôle de ses coéquipiers Xavi et d’Iniesta à Barcelone, avec Milito dans le rôle de Trézéguet 2006, avec Lucho Cambiasso et Zanetti dans le rôle de Cantona Boli et Ginola 1996….
-à une Angleterre ennuyeuse car très fatiguée dont les remous internes (il est bien vrai bien aidés par les médias insistant depuis des mois sur quelque affaire de mœurs) n’ont pas aidé « Monsieur je sais tout sauf remettre en question mon 4-4-2 (mince où est Baresi?)  » à ramener en Perfide Albion un trophée qu’elle ne reverra sur ses Terres que pour l’organisation hypothétique d’une compétition en Angleterre!!!

L’Espagne est donc le seul favori en mesure de gagner le trophée, hormis la Teutonie que l’on oublie tout le temps, « quoi l’Allemagne en demies ça teutonne? Aie) Ce qu’elle a fait en pratiquant un jeu soit disant offensif plutôt porté vers l’arrière où revenaient inlassablement les actions de passe à cinq rendues brillantes par Xavi et élégantes par Iniesta. La meilleure défense c’est l’attaque disait Napoléon, voilà que l’Espagne lui donne raison deux siècles plus tard, comme un symbole. Oui, comme un symbole, l’Espagne succède à la France comme double détenteur. Général Senna (comme président Blanc en 2000) parti, personne pour prendre le relai et projeter vers l’avant un jeu pourtant maîtrisé par Xavi et Iniesta, autant alors garder la balle une heure trente et attendre l’erreur de l’adversaire dont profitera inévitablement l’incontournable Villa, autant alors faire jouer quatre milieux relayeurs axiaux derrière deux pointes et laisser les couloirs aux méritants latéraux.

Indiscutablement, le moment décisif de cette coupe du monde a été l’avant match de la finale, lorsque Robben a oublié son vice (pour ne pas dire mieux) dans les vestiaires. Peut être la pression mise par Johan-je-renie-mon-pays-car-je-viens-de-signer-un-cdi-au-Barca-Cruyff a été trop forte pour l’ailier droit gaucher néerlandais (tiens un gaucher à droite, un droitier à gauche, n’est-ce-pas là l’héritage de Johann Cruyff sur le banc du Barça? Demandons à monsieur Sthoickov qui lui a demandé de jouer à droite).

Finalement cette coupe du monde a été un choc d’innovations-ou de résurrections- tactiques, les 3-4-3 ghanéen et Chiliens font mentir ceux qui parlent de football total en Espagne, laquelle jouait à deux avants centres mais sans numéro six, reprenant en cela l’idée de Rikjaard (milieu Xavi-Iniesta-Déco) et s’opposant à Domenech qui après avoir aligné deux milieux défensifs durant tout son mandat, tente de jouer sans numéro neuf malgré les trois joueurs spécialistes du poste s’impatientant sur le banc, histoire sûrement de dégoûter (être un dix sans neuf et voir l’attaquant de soutien refuser de courir…) le fils de celui qui aurait dû avoir sa place en lui donnant les clefs d’un jeu absolument incohérent inerte et stéréotypé.

La révélation de la coupe du monde est le petit Busquets, qui me fait mentir, l’Espagne jouait bien avec un six, qui attaquait à tout va comme au bon vieux temps du football total, mais cela vous ne pouvez le lire, maître Roland, puisque vous avez fermé ce mail depuis longtemps… Non? Bon alors je continue, maître, excusez moi.
La déception de ce tournoi est sans contestation possible le petit Toulalan, c’est quand même ignoble de voir un travailleur travailler par manque de solidarité, c’est encore pire d’assister, à l’heure du débat sur l’âge de la retraite, au spectacle dérangeant de voir un joueur aux cheveux blancs courir partout pour gagner des ballons et construire des attaques, pour centrer et tirer au milieu de neufs joueurs trop forts pour courir.

Alors pour 2012, je le dis, il est grand temps de cloner Toulalan 10 fois, et surtout de faire jouer les joueurs marseillais, car en 98, rappelez vous, Marseille était une pauvre équipe de milieu de tableau et pourtant Dugarry Blanc et Pierre Issa ont marqué pour les bleus, Pirès venait de signer à l’OM, Desailly Deschamps Boghossian et Barthez y avaient gagné la coupe d’Europe des clubs champions. Alors Cheyroux Bonnart et BenArfa ont trop manqué, Hamada vous le dit, arrêtons les frais, que lui arrête un peu la loghorée, nom d’un Comorien.

Merci de votre épisodique ou épique attention. J’aimerais travailler pour votre blog, malheureusement je me sentirais toujours un petit membre malgré la générosité de dame nature envers moi.

Hamada Jambay, ancien martyriseur de barres transversales, pour vous servir.

PS: j’avoue n’avoir vu que trois ou quatre matches de cette coupe du monde, je travaille moi, ah ah.

9 thoughts on “Concours Comithierry: candidatures pragmatico-cyniques

  1. Hamada Jambay??? l’ancien de l’ohèmeuh et du CS Sedan Ardennes?

    autant je n’étais pas vraiment fan du joueur (rapport à la tunique qu’il portait dans les années 90), autant le journaliste est magnifique.

    ah, si seulement Madagascar avait été championne du monde, ça nous aurait épargné Dugarry à la télé

  2. Pas fan d’Hamada Jambay ? Une légende ce mec, avec son but d’anthologie en 96 dont Téléfoot ne se lassera jamais, ses tacles virils, sa reprise de volée magique, son jeu rugueux ou encore son but magnifique contre Lens. Comment ne pas être fan ?

  3. demander à un supporter (pardon un pseudo-supporter hooligan assoiffé de sang) Parisien d’être fan d’Hamada Jambay, c’est comme demander à un supporter marseillais d’être fan de Bernard Mendy, ou encore comme demander à un supporter Lensois d’arrêter de coucher avec sa soeur.

  4. Merci Rinhit, merci gégé, et oui la bite de Roland a un goût de moisi.

    Sinon Hamada n’est pas Malgache mais Comorien.

  5. @Hamada,

    né comorien certes, mais 2 sélections avec l’équipe A de Malgachie pour les éliminatoires coupe du monde

  6. m’en souvenais plus, tiens… C’est vrai, avec vikash et Rabe on aurait pu faire une bonne équipe des Mascareignes…

  7. Putain, cité par horsjeu.net, c’est la consécration, je frime devant les potos… ah ah

    Hamada, c’est pas une petite frappe.

  8. Hamada ,
    t’es trop balaize putain, belle synthese de la coupe du monde, bien qu’a mon humble avis , tu n’as pas ete assez reconnaissant envers non voisin les teutons, qui nous ont gratifies de matchs superbes en ridiculisant les sois disant grands du football. C’etait sublime de voir souffrir ces maradonnas de pacotilles et ces anglais libertins.

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