(Episode 20/32) Après avoir excité nos papilles tout au long de la Coupe du Monde 2014, Parie-Maule revient munie d’un défi de taille : vous proposer une recette par jour, une pour chaque pays qualifié. Aujourd’hui, Parie-Maule nous livre une recette colombienne déconseillée aux âmes sensibles.

Hébonjour à tous,

Alors aujourd’hui, en effet, je vais vous parler de la Colombie. Je vous avoue qu’au départ j’étais bien embêtée, hein, parce qu’à Lalbenque, j’ai eu beau chercher, il n’y a vraiment rien qui nous relie à la Colombie. Pour faire un truc avec l’académicien horsjeu, rien du tout, la rédac a pas voulu me donner son numéro ,paraît qu’il est sur liste noire, ou liste rouge, enfin je sais pas trop.

Heureusement c’est Gustave qui m’a sauvée, encore une fois. Il m’a dit « mais boudu, tu te souviens, le journaliste, là, l’an dernier, qui s’était réfugié à Pradines après avoir passé 6 mois en otage ? C’était pas en Colombie, qu’il était ? » Boudu mais oui, ni une ni deux, on a fouillé dans nos vieux exemplaires de la dépêche, et là, bingo. Le type, il avait bien passé 6 mois là-bas, retenu par les paramilitaires alors qu’il faisait un reportage. Ca disait qu’il s’établissait à Pradines pour se reconstruire après l’épreuve.

C’est clair que le Quercy, il n’y a pas mieux pour se reconstruire, m’enfin d’habitude on voit plutôt arriver des Parisiens en burnoute que des ex-otages. Bref… avec Gustave on est partis en expédition à Pradines. Gustave, ça a beau être un guique, même pas il a pris la peine de faire la recherche sur son smarphone : on s’est contentés de demander au deux premières vieilles qu’on a rencontrées sur un banc, et on avait l’adresse du journaliste, le prénom de ses enfants, l’horaire de sortie de son chien et la taille de son slip. Les vieilles du Lot, tu les mettrais au renseignement intérieur, le patron aurait l’activité des 20000 fichés S de France sur son bureau en temps réel.

 

On a sonné chez le Monsieur, très polis. On s’était dit avec Gustave que ça faisait à peine un an qu’il était rentré, qu’il faudrait essayer d’avoir un peu de tact. Nous on n’a jamais été otages pendant six mois, on sait pas comment on réagirait (bon, j’ai été mariée 45 ans, c’est quand même un peu pareil, mais mon défunt mari il avait beau être casse-pieds, je crois pas que c’était au niveau des paramilitaires colombiens, hein. Enfin, je crois.).

Il nous a ouvert, et on lui a dit : « Bonjour Monsieur, on cherche une recette colombienne pour horsjeu.net ! Vu que vous êtes le seul qui connaisse la Colombie ici, vous auriez pas un tuyau à nous donner s’il vous plaît ?  » Bon, ben apparemment c’était pas assez de tact, il a fondu en larmes. Bouducon, je croyais que les psys lui avaient déjà fait le débriffine, à son retour, mais apparemment ils sont passé à côté d’un ou deux trucs. J’ai vu tous les Mireille Dumas, je l’ai installé sur son canapé et je l’ai fait parler.

– Hébé, boudu, faut pas vous laisser aller comme ça. ils sont plus là, les Colombiens, yen a pas à Pradines, on a vérifié.
– Snif… c’est pas ça, c’est que vous m’avez parlé de cuisine, et là-bas ils m’ont fait… ils ont fait des choses…
– Hébé quoi ? Ils vous ont forcé à manger du cochon d’inde cru ?
– Non… enfin, si, il y en avait au menu le dimanche, mais en tartare ça se laisse manger. Mais… snif…
– Ils ont coupé les doigts de votre caméraman et vous les ont fait bouffer en salade ?
– Ou, bien sûr. Mais ça on s’y attendait, on n’a pas été surpris ; Michel il s’était même coupé les ongles avant, pour que ça ne donne pas un mauvais goût.
– Hébéquoi alors ?
– Ils ont… ils ont fait de la ropa vieja.
Gustave il a tout de suite pris son smarphone et il a fait la recherche. Ca l’a rendu perplexe, ce qu’il a trouvé :
– Hébé quoi. Sur mon smarphone je vois que c’est à base de bavette. C’est super bon la bavette, non ?
– Si… mais eux, mais eux, mais eux ils… ils font… il la font cuire à l’eauuuuuuuuu.
– HOBOUDUCON,LES ENCULES.

Boudu, Gustave et moi on s’est levé d’un bond. Gustave il était tout rouge, il est sorti en courant, j’ai juste eu le temps de le ceinturer avant qu’il démarre son tracteur.
– Laisse-moi Parie-Maule ! Je vais les fumer ces fils de putes ! Je rentre à Lalbenque, je prends ma carabine et je fonce à Bogota. Je vais me les farcir un par un, ces enculés, en Colombie ils ont pas eu Rambo mais ils vont connaître Gustave, bouducon.
– Non mais Gustave, attends, tu…
– J’attends quoi Parie-Maule !? Bouducon, ils… ils … ils font cuire la bavette à l’eau ces enculéééhéhéhéhéssssss.

Et zou, encore un qui a fondu en larmes. Punaise, en guerre psychologique ils sont forts ces paramilitaires, hein. J’ai ramassé le smarphone de Gustave où il y avait encore la recette et j’ai levé un oeil… boudu, c’est vrai que c’est ardecorps, le coup de la cuisson à l’eau. M’enfin, j’en ai vu d’autres et au final, ça a pas l’air dégueulasse, hein. On répliquera aux Colombiens en temps voulu, en leur envoyant des photos de nous en train de faire des tripoux.

 

La ropa vieja #hardcore #NSFW #Shocking #MaturePublicOnly

800 g de bavette (ça peut aussi être un autre morceau, hein, l’important est de choisir un morceau qui se déchire facilement en filaments : flanchet, poitrine de bœuf, agent de la DEA…)
1,5 L eau
4 gousses d’ail
1 bouquet de coriandre
1 feuille de laurier
2 oignons rouges
2 clous de girofle
3 cs huile d’olive
1 poivron rouge émincé (éventuellement sans la peau)
4 tomates pelées coupées en dés (pour peler facilement les tomates, les ébouillanter quelques secondes)
Sel
Cumin
1/2 cc thym
1/2 cc sucre (facultatif)

 

Voilà, là j’en arrive au moment où il va vous falloir beaucoup de sang-froid et de concentration. Il va falloir être fort pour aller jusqu’au bout. Et pourtant, on en a vu passer, des choses pas faciles sur horsjeu.net.

On a vu passer ça.

On a même vu passer ça.

On est même allé, un jour, jusqu’à voir passer ça.

Mais rien ne vous aura jamais préparé à ça.

 

Ouf, ça fait un choc, pas vrai ? Bon, si vous avez tout bien fait cuire la viande comme indiqué dans le lien ci-dessus, sachez que le plus dur est presque passé. Vous sortez la viande du bouillon en lui demandant pardon à chaudes larmes, vous filtrez le bouillon et vous en conservez 400 ml. Le reste, vous pouvez le congeler et le garder pour un autre usage, hein. Personnellement, je le laisse au congélateur, comme ça à chaque fois que je l’ouvre, le bocal me rappelle ce que j’ai été capable de faire un jour à ce malheureux steak. Maintenant je comprends mieux les femmes qui congèlent leur bébé, bouducon, je me sens un peu comme elles.

Voilà, bon, après vous détaillez la viande en filaments, à la fourchette ou à la main. Vous chauffez l’huile dans une casserole, et vous y faites revenir le deuxième oignon émincé et le poivron jusqu’à ce qu’ils soient tendres (environ 10 minutes).

Vous salez (pas trop, le bouillon l’est déjà), poivrez, et vous ajoutez le thym et le cumin. Ensuite vous mettez la tomate puis, quand celle-ci est bien incorporée à la sauce, vous ajoutez les brins de viande. Là vous remuez, vous ajoutez les 400 ml de bouillon. Il ne vous reste plus qu’à laisser cuire 25 à 30 minutes à découvert, jusqu’à quasi-évaporation.

Vous rectifiez l’assaisonnement en fin de cuisson, avec éventuellement un peu de sucre pour corriger l’acidité.

Voilà, la ropa vieja c’est comme la guerre, hé. Il faut savoir sacrifier ses principes pour remplir sa mission, et bouducon, il faut quand même avouer que c’est pas dégueulasse, ce plat. Bon appétit bien dur !

Parie-Maule.

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