Notre Footballologue a regardé Téléfoot
Il a mis une semaine à s’en remettre…
Le chagrin des Belges
Benjamin Castaldi : « – Dans quel pays peut-on trouver des arbres à saucisses ? »
Surya Bonali : « – Des arbres à saucisses !?! Ca existe ça ? Je dirais, en Afrique…ou en France, à cause des cochons…allez…en Afrique ! »
Benjamin Castaldi : « – Oui Surya ! deuxième question : Combien dure la gestation d’un éléphant ? »
La Ferme de TF1, prime du 19/02/2010
Tandis que, telle la truffe d’un épagneul en plastique posté sur la plage arrière d’une A5 sportback, la tête de Marion Jolles dodeline sur son port de danseuse, Telefoot affiche un retard d’un quart d’heure, symbole d’une crise de foi en pays gallican. Quelques longues minutes dans le cambouis des annonceurs puis apparaît enfin la silhouette progériaque de Christian Jeanpierre pour une émission spéciale Coupe du Monde 2010. Hôtel, ambiance, stades, le fils de M. Burns et Smithers nous promet de « tout savoir » à 100 jours du coup d’envoi, pour un petit avant goût des émissions spéciales concoctées par ces journalistes professionnels du sévice public.
HOUT BAY (Mandela Park),
Tels des stagiaires IUFM lâchés en ZEP de Créteil, CJP, Astorga et Frédéric « Fred » Calange visitent un bidonville sud-africain, « scholar english » et novlangue du spectaculaire en bandoulière. Sous la baguette des marraines fées, l’intendant de l’équipe du coin devient « le manager de la meilleure équipe du bidonville », l’arbitre se transforme en « entraîneur » disciple de Arsène Wenger, et, timide concession au réel, le terrain vague termine « défraîchi. » Le douzième coup de minuit menace lorsque Zuludrillon explique qu’il n’a pas les moyens d’assister aux matchs de cette coupe du monde « si loin si proche », et il faut l’indécence de la jeunesse pour renouer le charme :
Astorga « – Malgré cela, êtes-vous fier d’accueillir, pour la première fois en Afrique, la coupe du monde ? »
Zuludrillon : « – Les gens sont tous fiers d’accueillir la coupe du monde.(…) C’est un grand honneur pour tout le monde. »
Astorga : « Il y aura une super ambiance ? »
Zuludrillon, tapant dans ses mains : « Oh oui ! L’ambiance sera super… »
Apparemment pas à son premier bal, l’ethnologue de l’homme blanc sert et ressert du « clap clap vuvuzela » à une fée Smithers hilare et, à la panique succède l’allégresse, tout ce petit monde se donne rendez-vous en juin pour faire la fête chacun dans son coin :
« – Thank you Jomo…Go Trannying !!!! »
Johannesburg :
« Si c’est juste pour venir voir du foot, laissez tomber, restez chez vous. » Domenech
Loin d’enrichir les gazettes jet-set, la génération Domenech a plutôt dû connaître les affres de la reconversion post-footballistique, lorsque la société, ingrate, rappelle aux héros d’hier qu’à un faible niveau d’études correspond le plus souvent le poste de concierge du stade municipal. Aussi, le sujet du scandale s’est-il toujours enorgueilli de parler « plus que football » à ses joueurs, faisant de sa mission d’éducateur priorité…aux dépens de la compétitivité de ses équipes, ajouterait le félon vert. Le voir vanter les mérites des « intellos » Reveillère, Escudé ou Bréchet durant l’Euro espoir 2002, tous tripotant leur ordinateur portable pendant que Mexès préfère bronzer au monoï, explique dès lors nombre de ses « choix. » Ainsi, lorsque CJP lui demande pourquoi avoir souhaité réaliser l’entretien au musée de l’apartheid, doit-on reconnaître à la Ray de Riolo une certaine connaissance de l’inanité des émissions de football.
CJP « – Raymond, une raison particulière ? »
RD « – C’est le symbole de ce pays. Si c’est juste pour voir du football, laissez tomber, restez chez vous. »
Certes, le lieu et la Ray-ponse sonnent comme une énième ligne de fuite lancée par un sélectionneur « qui ne parle jamais football », mais si le sujet était traité « correctement » en amont, peut-être que de fuite il ne pourrait y avoir et que Domenech serait obligé de remplir sa fonction. En lieu et place, CJP s’est senti obligé d’intercaler une pastille d’à peine 10 secondes sur le musée de l’apartheid durant lesquelles le mot ne sera jamais défini, l’histoire jamais évoquée, et où seul Mandela sera mentionné comme « symbole de la réunification. » Ainsi libéré de son fardeau, le fils de Burns et Smithers se fait l’écho de la vox populi, comprenez un micro trottoir réalisé sur les Champs Elysées à partir d’un sondage plébiscitant Henry et fustigeant le sélectionneur. Sur un montage estampillé 50 Minutes Inside, Domenech ne répond pas faute de questions tandis que Henry communique par t-shirt : « It’s like that and that’s the way it is, Huh ! » (RUN DMC, ici )
D’ici peu, le sélectionneur éducateur sera « libre » de quitter son oxymoron, peut-être pour se consacrer à la refonte de ce qui fût jadis LE magazine du football hexagonal, aujourd’hui devenu un zapping géant entrecoupé de sketchs pseudo-journalistiques que seul le reportage sur Samuel Eto’o, du fait de son sujet, a pu sauver du néant. Et comme toute bonne émission doit se finir en chanson, un bon Michel Sardou en hommage à nos tintins, ici.
Tres bon passage surl’interview de RéMon
tiens, notre Footballologue ne s’intéresse plus au foot mais au divertissement ? Z’allez voir qu’un de ces jours, il va regarder le Kanal Footloose Club :o
Maintenant cela saute au yeux que Burns et Smither sont ses parents !