Complaisance médiatique pour le moins déplacée alors que la France, 15ème au classement FIFA-CocaCola, accueille le Chili, 11ème. N’y aurait-il que les marchés pour croire aux notes et aux classements ?

Successeur de Bielsa, Claudio Borghi poursuit le 343 tout en discipline et abnégation ( http://horsjeu.net/partenaires-particuliers/notre-footballologue/notre-footballologue-analyse-espagne-chili/ ) aperçu durant la coupe du monde sud-africaine. L’ensemble repose sur un couple de milieux assurant le relai entre les trois défenseurs et les hommes de couloir (Beauséjour-Isla) voire le meneur de jeu (Valdivia, indispensable point de fixation) et dégage une maîtrise tactique certaine. Une ligne défensive basse empêche le jeu long tandis que les trois avants pressent l’adversaire très haut, soutenus en cela par les milieux excentrés, le couple axial se tenant prêt à la récupération. Impossible de subir avec ce 343 et les chiliens se doivent de récupérer la balle le plus rapidement possible afin de développer leur jeu. Chose frappante à l’ère des blocs compacts, le 343 s’étale sur le plus d’espace possible, en témoigne l’écart d’une vingtaine de mètres qui sépare fréquemment chaque joueur. Seuls les milieux excentrés et les avants sont autorisés à porter le ballon tandis que les arrières et les relayeurs développent un jeu de passes mi-longues qui, s’il reste à haut risque, élimine chaque fois l’ensemble des adversaires participant au pressing. Ainsi disposé, le Chili joue sur la latitude des passes, mi-longues pour les arrières, ouvertures dans les couloirs pour les relayeurs, centres pour les milieux excentrés, jeu court entre le meneur et ses attaquants. Chaque joueurs dispose dès lors d’une zone précise à couvrir ainsi que d’un type de passes à adresser, évitant les courses inutiles et les choix hasardeux, pour un style direct faisant « courir » ballon et adversaire. ( http://horsjeu.net/partenaires-particuliers/notre-footballologue/notre-footballologue-analyse-barcelone-manchester-united-3-1-part-2/ )

Ainsi, après avoir tourné de façon peu convaincante dans les pays de l’Est, la troupe de Blanc prend une leçon de passes à la sud-américaine. Pour intégrer Marvin Martin, le bi-nationophileasphobe renverse son losange et passe à deux relayeurs (Martin-Nasri) devant M’Vila. Nasri et Benzema portant à gauche, Malouda en prend son parti et glisse à droite, Rémy plonge dans l’axe et la France est rapidement victime de son habitus. Généralement confrontée à des adversaires groupés dans leur moitié de terrain, les bleus effectuent une première relance molle, en deux voire trois trouches, peu d’appels en mouvement et la construction s’opère par multiplication de passes courtes lors de phases trop statiques. Dès les 9ème et 10ème minutes, la troupe comprend qu’à défaut d’une première relance rapide vers l’avant et d’appels dans les espaces des offensifs, le pressing chilien va leur empeser l’indigo à sec. Par la troupe, il faut surtout comprendre Marvin Martin tant les autres, cadres de grands clubs, semblent peu habitués à subir pareil traitement. M², révélé comme milieu dans le 442 de Gillot*, est habitué à jouer bas dans une équipe qui subit et à chercher rapidement ses attaquants dans la profondeur. Dès la 12ème, sa passe est à un Rémy d’être décisive et l’ouverture en profondeur de Nasri pour Benzema dont le centre trouve la tête du Henry du pauvre (1-0, 18ème) n’en est que la copie conforme. Face à un adversaire offensif, le dynamisme du sochalien tranche avec la lenteur de Nasri. Inventé ailier gauche par un Wenger désireux de profiter de son jeu court aux abords de la surface, d’aucuns se souviennent de quelques prestations de qualité du minot en milieu relayeur. Toute la difficulté pour Blanc de composer un projet à partir des qualités des joueurs, des postes qu’ils ont l’habitude d’occuper ainsi que des situations de matchs auxquelles ils sont le plus souvent confrontés. Ainsi, les défenseurs français, Abidal en tête, ne sont que rarement acculés dans leur surface comme les chiliens ont su le faire. La facilité avec laquelle les avants adverses ont pu déborder et centrer en retrait (20ème, 73ème, 75ème pour l’égalisation) tandis que ni Nasri ou Martin de couvraient M’vila illustre un manque de culture défensive préjudiciable dans un schéma à deux relayeurs.

 

Mi temps : « Il a bien fait de pas mettre le pied, il aurait retrouvé des allumettes. »
CJPinocchio

 

En  bon match d’août, les joueurs sont crâmés dès la mi temps et la partie sombre dans le pénible pour mieux s’emballer, parfois jusqu’à l’excès. Vacances ciné pour un Malouda résolu, après Case Départ et La Planète des Singes, à « garder nos cages inviolées », ne serait-ce que pour ménager le petit Lloris, à jamais marqué par « la météo marine avec Saint-James » qui, en sus d’annoncer Le Masque et la Plume, amorce l’angoissant voyage qui mène du dimanche au lundi (modèle Mattelot, coloris noir/taupe…il possède également le navy/médoc, si Gaha veut faire un cadeau à son petit Llolyo http://www.saint-james.fr/pull-marin-homme.php?num=0&id=00000597 .) L’entrée de Alexi Sanchez ajoute 5 piments au menu, là où Ménez, Gameiro, Cabaye et Matuidi ne relèvent pas une équipe de France à plat. Ainsi, mobiliser Rémy, Ménez et Gameiro ne suffirait pas pour résumer la vitesse, la technique et la finition du néo-barcelonais et son profil de footballeur s’annonce aussi spectaculaire que son style de catcheur ( http://www.youtube.com/watch?v=kpBQ1S-ysDI&feature=list_related&playnext=1&list=AV4oVf-d_DwKCAeDqq8PaMeXghMtfaal_- .)

Au final, les maîtres ès-passe finissent par nettoyer la lucarne bleue (1-1, Cordova, 75ème), Blanc « croit que bong » les joueurs sont sur The way of the cipher du football total, et un certain F. C. profite de la tribune pour voir rouge, dans une tournure pour le moins énigmatique : « Ya pas plus gros con que ce mec si ce n’est sa femme. » Comprenne qui pourra, le messager la joue Ponce Pilate sur ce coup.

 

* : Suite au récent Bordeaux-Saint Etienne, il semble que Gillot joue un 442 très 424 tant il est direct. Ce système nécessite de posséder un milieu capable de transmettre rapidement dans l’espace vers des attaquants qui cherchent la profondeur. Toute la difficulté pour Plasil réside dans le changement de style qui lui est imposé (il est d’ailleurs monté d’un cran en seconde période pour renouer avec son jeu court) tandis que Gillot ne cache pas sa volonté de posséder un attaquant de rupture capable de prendre la profondeur (rumeurs autour de Erding.)

5 thoughts on “Notre footballologue analyse France-Chili (1-1)

  1. Très bon, et je partage entièrement l’idée de l’intro. Au-delà du classement FIFA, je pense que le Chili est une meilleure équipe que la France, et avec beaucoup plus de talent en plus d’être la sélection au système tactique le plus intéressant.

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