Drapés dans leur tissu de Kente aux couleurs sang et or, les blacks stars défendaient l’Afrique en son sol face aux players de soccer. Huitième sous les yeux de Bill Plympton et Jonathan Jaeger, « casket match » idéal pour pénétrer l’atelier de Kane Kwai.*

Le président de la fédération ghanéenne exige que ses protégés ramènent la coupe du monde tandis que Bradley s’imagine l’emporter et France télévision annonce une « affiche exceptionnelle. » (Lévêque) Le Ghana déstabilise les américains et intrigue Gravelaine avec ses 5 défenseurs dont un joue milieu. En effet, l’activité et la discipline tactique de ghanéens  jamais à plus de 10 mètres les uns des autres imposent densité et rythme à l’adversaire. Les 5 milieux dessinent un V dans lequel le milieu adverse s’engouffre et se perd tandis que les défenseurs sortent tour à tour au pressing. Gyan effectue l’ingrat pressing d’attaquant esseulé même si Asamoah vient en soutien. Les couloirs sont occupés par un ailier et un latéral dont les montées sont compensées par un milieu de terrain. Ainsi, le triangle du milieu débute pointe en bas (Annan) avant que Asamoah ne s’installe derrière Gyan, laissant Boateng et Annan en soutien. A l’image, les 5 milieux plus l’avant-centre donnent l’image d’un chapelet traçant des diagonales selon la position du ballon. En effet, si la relance américaine démarre côté gauche, le chapelet penche vers l’opposé où Ayew campe 5 mètres sous la ligne médiane, prêt à jaillir en cas de récupération et de renversement de jeu. Ce système a pour conséquence d’étirer le 442 américain et d’ouvrir des brèches entre les lignes. Ainsi, la perte de balle de Clarck permet à Boateng de pénétrer facilement l’arrière garde yankee pour tromper Howard : 1-0, 4ème.

Perturbé, Clarck enchaîne avec un carton jaune et pousse son entraîneur à le remplacer dès la 30ème par Edu. Dépassés par la densité ghanéenne, les américains s’en remettent à de longs ballons pour la tête de Altindore. Toutefois, deux renversements de jeu en fin de première période (39ème et 45ème) laissent augurer d’un changement de stratégie. Ainsi, Bradley sort Findley, second attaquant de son 442, pour Failhaber (45ème.) Dempsey épaule Altindore, Donovan se recentre près de Dempsey, Failhaber apporte technique et jeu long tandis que Bradley se démène entre les lignes, Edu restant seul milieu défensif. Les Etats-Unis sont désormais maîtres du milieu, les courses de Dempsey, les combinaisons avec les latéraux et le jeu long de Failhaber aboutissant à la dilatation du bloc africain. Dès la 46ème, Cherundolo  trouve Dempsey qui décale Donovan pour un centre à destination de Altindore et Failhaber mais Kingson s’interpose. Une passe directe de Failhaber déviée par Donovan pour Dempsey provoque une faute de Jonathan dans la surface : penalty, 1-1, Donovan et le poteau, 60ème.

Mi temps : « Demain, il va faire beau…sortez couverts et avec de l’huile. »

Emmanuel Petit, en saumon sur le char Jitrois

S’en suit une domination américaine que souligne la contrat de Boateng sur Donovan (56ème) ou les difficultés de Mensah en duel avec Altindore (70ème.) Donovan (66ème), Bradley ( 70ème) se heurtent à Kingson avant que les américains, moins fringants, ne se mettent à balancer avec succès sur la tête de Altindore « trop joueur » pour chercher le penalty (Gravelaine, 80ème) ou pour Dempsey fauché par Jonathan (81ème.) Du reste, les ghanéens cèdent également au jeu long et Bocanegra en duel avec Gyan s’est vu sanctionné d’un carton jaune (67ème.) 50/50 à la possession de balle et tout le monde s’avère satisfait de pouvoir récupérer quelques minutes avant d’engager les prolongations.

Emoussés, les deux équipes s’en remettent donc à de longs ballons et la sortie de Altindore pour Hercules Gomez pénalise les hommes de Bradley tandis que Gyan, sur une ouverture dégagement de Ayew, s’impose face à Bocanegra et Demerit pour tromper Howard : 2-1, 92ème. Devant des américains « vidés », Gravelaine en appelle à « ce qui reste dans les chaussettes » et Cherundolo centre pour la tête de Gomez à destination de Dempsey au point de penalty mais Mensah impose son « buffet » (Gravelaine, 119ème.) Monté, Howard garnit son album souvenir d’un superbe cliché en compagnie de Kingson mais doit se résoudre à going home dans son casquet en forme d’aigle. Sur une action d’entraînement du stade rennais, les ghanéens l’emportent et peuvent se laisser aller à la féerie lumineuse de Sun City…tandis qu’au loin, l’OGN éteint le groupe électrogène utilisé pour diffuser la rencontre à de jeunes enfants : « Quand ils vont repartir, y aura toujours pas l’électricité. » (E. Petit méprisant la joie dans les yeux du missionnaire occidental)

* : voir ici.

Ghana

Puis

Etats-Unis

Puis

4 thoughts on “Notre Footballologue analyse Ghana – Etats-Unis

  1. Si Clark a été sorti pour Edu, comment peut-on les retrouver sur la même ligne sur la première tactique ?
    (A moins qu’il ne s’agisse de Bradley à la place de Edu…)

  2. Et ta mère elle a fait chou blanc avec la biloute du footballlologue rangée…?

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