Marcel Picon n’attendait pas grand chose de ce match, d’où une heureuse  surprise à voir ses chardons ouvrir le score. Puis le trou noir, anal, insondable. La routine, quoi.

Salut les crasseux,

On va mourir, mais on n’est pas morts. C’est bizarre, la vie. Tant que tu n’es pas mort, tu te débats pour continuer à vivre, même quand tu sais que tu vas mourir. Comme Pierre Ménès, dirais-je si j’étais le plus cynique des enculés. Mais je lui laisse le titre. D’aucuns pardonneront peut-être la gratuité de cette grossière saillie, d’autres s’en offusqueront. D’autres encore me blâmeront pour un manque de subtilité auquel je ne les ai pas habitués. Sans transition, je vous répondrai à tous qu’il ne faut voir là qu’un petit soubresaut de survie, un dernier spasme nerveux pas franchement méchant, mais qui pousse à griffer par mégarde la gueule du curieux venu voir pourquoi on se tortillait de la sorte. C’est comme ça que tous les films de zombies commencent, mais aussi ainsi que la lente agonie de l’ASaNaL se poursuit.

Mais plutôt que de critiquer le racisme, la société de consommation ou notre rapport vicié au territoirs ou aux médias, cette Association Sportive de Nancy et de Lorraine, autrefois fière représentante du jeune Grand Est, s’en prend à des valeurs bien plus fondamentales comme la dignité, l’espoir, la paix, la santé mentale de ses supporters. La cure est parfois rude, mais nous sortons, match après match, toujours grandi dans la débauche de ces performances à la limite de la salubrité la plus élémentaire.

Un football qui ne se lave jamais les dents et qui poque des aisselles comme un vieux berger des Pyrénées qui a filé la chtouille à toutes ses chèvres, aussi agréable à regarder qu’un concours de beauté à Charleville-Mézières, et plaisant à commenter comme un article politique de Pascal Praud : asseyez vous messieurs-dames, et commandez vous des grandes pintes de collyre plutôt que de bière, parce que le spectacle qui va suivre pique les yeux.

ONZE HOMMES PARMI LES AUTRES.

De retour d’une suspension sévère autant qu’injuste, Pablo reprend les rênes à la place de son agent Vincent Hognon, et lance avec les (pauvres) moyens qu’il a, onze carnassiers avides de sang et d’espoir.

Au sortir d’un savoureux clinechite contre des Rennois au pouvoir offensif semblable à une gomme bicolore amputée de son côté bleu, Gui Roule ma poule Ndy Assembe se tient prêt à subir la foudre dans les bois.

Pour défendre le colosse aux pinces d’argile, Pablo lance Geoffraie Cuffaut, son père Mickael Chrétien, son frère de faux style Erick Cabécou, la chèvre des hauteurs uruguayennes, et Julien Cétout à gauche, en l’absence de tous les latéraux équipés d’un pied sinistre apte au service.

Au milieu, ce bon Benoît Pedretti, notre ballon de plomb à nous, enchaîne son deuxième match au commandement de tous ces pitres, entouré de Diallo Guidileye du tigre (mais avec lentilles), et de Youssef Aït Bennasser, le fameux InénArabe des côtes de Toul.

En attaque, Issiar Dia se situe à droite, épaulant Junior le pas terrible Dalé. Et pour le plaisir du n’importe quoi, Loïc Poyo, le poulet atomique des favelas d’Orléans, seul homme sur terre à jouer un football exclusivement aérien.

LE MATCH.

15 Ah ben les caprices du streaming ne m’ont fait rater que le premier quart d’heure. Et il faudrait remercier la pizzeria dont je siphonne le wifi égoïste ? Vous n’avez que ça à foutre de me narguer avec vos 4 fromages ligue 2 ?

18 L’ASaNaL est assiégée. Vercingétorix, au secours ? Qu’il rende d’abord les sesterces, cet enculé (cette blague à connotation politique déjà désuète vous est offerte par un irresponsable notoire, n’y voyez aucune animosité – surtout vous les sous-merdes qui votez Macron).

19 Tir nicien fatal à un ultra nicien du deuxième anneau de l’Allianz Jean-Pierre Rivera.

21 On arrive enfin à se dégager. Tout ça pour que Dalé poireaute tout seul à l’arrêt de bus, balle au pied, en attendant des coéquipiers jamais décidés à monter.

23 Puyo fait étalage de sa technique supérieure en présentant joyeusement au monde incrédule un nouveau geste : la sèche dans la gueule d’un adversaire pour gagner une touche.

24 Suite à une faute de Le Marchand de Tapis sur Dia, Poyo Hermano tire un coup-franc de belle manière. Cardinale la sort.

25 Et c’est un but parfaitement immérité et complètement affolant pour Nancy ! Sur une relance foirée de la défense nicienne, Erick Cabécou presse bien et permet à Cétout de récupérer. Très tenté par le n’importe quoi, ce dernier ne sait pas s’il tire ou centre, mais le ballon part de son pied. Dia s’interpose, est trop court, mais Dalé qui a bien suivi ouvre la marque et le cul des sudistes. 0-1.

30 Très énervé suite à une dépossession inique de la balle par un adversaire, Ben Ped est averti pour s’être fait justice lui-même.

33 Sur un coup-franc frappé forcément trop haut par Puyo, Cabaco s’envole et retombe mal, ce qui semble lui faire perdre une lombaire. On lui remplace et, miracle de la science, il court à nouveau.

35 L’égalisation ne tarde pas, car la vertèbre de remplacement était semble-t-il défectueuse. Le Bihan, calmement, échappe donc facilement à Cabaco et trompe Ndy sans plus de difficulté. 1-1.

38 Du coup l’on pousse côté nicéen, et il s’en faut de peu que le score ne s’inverse point en trois minutes.

Mi-temps.

46 Nice engage dans l’angoisse du titre s’envolant vers son voisin de palier. Au bout de vingt secondes, Ndy est obligé de parader un tir d’Eysseric. Bon.

50 Hop, on ne perd pas de temps. Pénalty est sifflé pour Nice parce qu’un mec a perdu une chaussure dans notre surface. Pour ce crime ignoble de lèse-crampon, c’est Dia qui est sanctionné, ah le coquin.

51 Seri Z transforme. 2-1.

53 Faute du Guide, qui était pourtant passé devant son adversaire. Au prix d’une bourrasque plutôt violente, certes.

58 Poyo sanctionne sa propre lenteur en crochetant un adversaire, ce qui lui vaut à lui aussi, un petit jaune. Le sud…

60 Nice tire encore à côté, ils s’en foutent ils mènent.

64 On s’enthousiasme soudain côté lorrain pour cette touche gagnée dans le camp adverse ! L’espoir renaît !

65 Et cet entrain déteint immédiatement sur les joueurs, qui se remettent à attaquer comme en 40, ces foufous. Aït Bennasser tire de très peu à côté, faisant passer un frisson d’espoir sur toutes les échines lorraines, sauf celle de Cabaco qui n’en a plus !

67 Et nos chardons insistent, mais Cardinale bloque, quitte à le faire de manière parfaitement inesthétique.

71 L’ordre commun des choses semble s’être rétabli, avec une soudaine déferlante niçoise sur la surface nancéienne.

73 Pablo tente un coup offensif violent en faisant entrer d’un coup Anthony Koura et Antony Robic. Deux Ant(h)ony valent mieux qu’un dans ce cas.

76 Cétout est sanctionné d’une faute pour une feinte de frappe. Il faudrait que je relise les règles du foot, je ne pige pas vraiment.

80 Et tout à coup, l’immense Youssouf Hadji sortit du brouillard pour dessiller nos yeux par trop blasés, en remplacement de Dia.

81 Robic se dribble lui-même sur son deuxième ballon, comme au bon vieux temps.

85 Seri s’échappe pour le troisième, sans grande résistance de la défense. 3-1.

86 Robic frappe enfin, c’est même cadré et tout.

88 Nice réagit en tirant d’encore plus loin, et cadré aussi. N’en faite pas une question d’honneur non plus, on va déjà descendre avec vos conneries…

91 Les juges de ligne, c’est vraiment de la sale race (aucun souvenir de la raison pour laquelle j’ai noté ça, je devais être soul).

Et allez, encore une défaite.

LES NOTES.

Ndy 2/5 Il a bien essayé de faire ses trucs de bon gardien en plongeant comme un vrai et tout, mais quand il s’agit de sortir, il retrouve ses atours d’ère glacière.

Cuffaut 1/5 A-t-il seulement essayé ? Probablement pas : cela aurait fini par montrer ses limites, d’ordinaire pas si criantes.

Cabaco 2/5 Pas meilleur que les autres, et pris dans son dos comme un vulgaire rugbyman au bizutage sur le deuxième but, il a néanmoins fait preuve d’une combativité plutôt bienvenue, même si dispensée en pure perte, à l’instar de quasiment tous les efforts nancéiens des matchs retour.

Chrétien 2/5 Comme quoi on a beau être concentré, on ne fait pas grand chose quand on met autant de temps pour se retourner qu’un continent à se former.

Cétout 1/5 à force de se balader, il finira bien par trouver un poste qui lui convient. Peut-être pas en ligain, certes.

Pedretti 2/5 De la violence et des bons ballons, comme d’hab. Ça allait juste un peu vite pour lui, on dirait.

Guidileye 2/5 Lui au contraire fut anormalement gentil. Il faudrait lui rappeler que contrairement aux autres, il n’a pas vraiment été recruté pour jouer au foot.

Aït Bennasser 1/5 Soit il n’en a plus rien à branler, soit il n’a simplement pas le niveau.

Dia 2/5 Ben oui, d’habitude ça passe, mais que veux tu, les espaces se réduisent pour ton boule à faire crever Kim Kardashiotte de jalousie, mon pauvre.

Puyo 1/5 Le gros poulet, côté défaite. Ça finit souvent en vomi, oui.

Dalé 2/5 Buteur, puis poseur.

REMPLAÇANTS

Koura NN Absent des débats, comme à son habitude. Finalement, l’OM lui aurait certainement plus convenu.

Robic NN Au moins nous aura-t-il déridé un peu avec ses frasques.

Hadji NN Laissons le tranquille.

NOTE ARTISITQUE DE L’ÉQUIPE : 2/5.

Non contente de nous infliger sévices corporels, séance de torture méchante hebdomadaire et mascotte ridicule, notre AsaNaL bien aimée nous a offert en supplément œuf sur notre souffrance super complète le fameux ascenseur émotionnel descendant, le pire de tous, le cruel, le malin, le fils de pute en chef.

De l’espoir fou d’une victoire en terre estrosienne, nous revenons donc emplis de tristesse et de sombres pensées. Parce que nous avons refusé de garer le camion frigorifique devant le but ? Par manque de talent, absence de couilles, de mental, qu’en sait-on. On a encore une fois laissé filer un match pas moins crucial que les autres, seulement un match qu’on était juste obligés de gagner, bon sang de bite.

Et comme l’échéance finale approche, qu’on nous promet la vidéo en cas de barrage, que de toute façon la LFP a décidé d’attribuer un nom encore plus ridicule à la ligain qu’à la ligue d’Eux l’année prochaine, et que tout espoir est permis quand on voit des tanches comme Génésio ou Dupraz amener leur équipe aussi haut, on se dit qu’il est toujours grand temps d’y croire, fût-ce sur le mode du fanatisme :

Je crois en Pablo Correa.

Marcel Picon.

2 thoughts on “Nice-Nancy (3-1) : La Chardon à Cran Académie sans repères.

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