Tampa Bay, le 8 juin 2014

Salut à tous,

Pour commencer un grand merci à ceux qui ont laissé des commentaires la dernière fois, ça fait d’autant plus chaud au cœur qu’ici j’ai encore un peu de mal à m’acclimater. Le staff et l’équipe sont hyper sympa mais je suis bloqué par la barrière de la langue et j’ai du mal à me faire des amis. Pire, je me reprends parfois à faire de la parano. Hier ils ont été plusieurs à me demander d’entrer dans mon costume Pikachu (comme vous le savez j’anime la mascotte officielle) pour le dernier match amical contre la Zambie (4 à 3 avec un étonnant festival des gardiens remplaçants : quelque part entre la tecktonik et la pêche aux moules), sur le coup ça m’a fait plaisir de me rendre utile mais en jetant des coups d’œil sur le banc j’ai fini par me demander si on ne se moquait pas un peu. Le côté positif c’est que coach Zaccheroni m’engueule de moins en moins et se montre de plus en plus prévenant à mon égard. Souvent il attend de vérifier que j’aie bien compris ce qu’il me dit puis il me donne une tape sur l’épaule en me disant « Mia mamma ha un cugino simile » et des fois il ajoute « povero cugine »… C’est fou, chez les Italiens, cette obsession de la Mamma et de la cuisine !

Bref la vie continue et nous nous approchons de l’heure de vérité : nous quittons aujourd’hui Tampa Bay, où les anglais ont débarqué en 1763, pour Itu, une ville moyenne où l’on se sent bien (d’où l’expression castillane Como Va ? Bien Itu ?) Comme promis c’est le moment de dresser un état des lieux des forces en présence. Plutôt que de prétendre avoir un avis définitif sur chaque joueur (je ne fréquente l’équipe que depuis une semaine) j’ai demandé aux académiciens qui le voulaient de dresser un portrait des joueurs. Merci donc à Luke Seafer, Marco Matrix, Jean Marie Pfouff et le mythique Hakuo, fondateur de l’Académie des Ninjas, pour leurs avis éclairés.

 

LE JAPON : Où, Pourquoi, Comment, Par quel Miracle ?

On commence donc cette présentation par deux interventions extérieures avec, à jamais les premiers, Hakuo (Académie des Ninjas – http://www.nippon-ganbare.com/ ):

1 – Depuis quand tu t’intéresse au football japonais ? Et pourquoi tu t’y intéresse au point d’y avoir consacré une académie ? : Bon avant tout je te préviens : une référence à Captain Tsubasa et je m’en vais. Allez à la limite je t’accorde ça ça et ça (cliquez cliquez les deux personnes qui nous lisent, ça vaut vraiment le coup). Non, plus sérieusement comme toute passion il y a un côté clairement irrationnel, qui peut se résumer à une équation bizarre : comme beaucoup de gens j’ai toujours été pas mal intéressé par le pays du soleil levant, et comme beaucoup d’autres gens je suis un taré de football. Donc Foot + Japon = football japonais. C’est aussi bête que ça.

2 – Le football japonais ça te plaît toujours ? Tu suis encore le championnat ? Ben oui à fond sinon je n’aurais pas répondu à ta sollicitation. Elles sont bizarres tes questions.

3 – Le niveau du championnat ça vaut quoi ? Question difficile, le championnat est particulièrement homogène (Ndlr : Hakuo a sans doute voulu dire « question homogène, le championnat est particulièrement difficile » mais dans le doute je garde la version originale) et la tendance s’accentue au fil des années. Je vais presque être dans le poncif mais physiquement c’est loin des standards européens. Techniquement par contre ça vaut sans trop de problème les grands championnats. Dans le style on pourrait presque se rapprocher de la Bundesliga (attention là aussi enfonçage de portes ouvertes), très spectaculaire, défenses finalement moins resserrées qu’ailleurs. C’est une compétition agréable à suivre et pleine de rebondissements, là est le principal.

4 – Et le niveau de l’équipe nationale ? Quels sont ses points forts ? Ses points faibles ? Comment tu définirais son style ? Le Japon a une excellente équipe et peut légitimement être considéré comme proche d’équipes comme la Croatie, le Mexique, le Chili. La comparaison ne vaut pas grand-chose mais tu verras de quel profil je veux parler dans le football mondial. Le style est difficile à définir, la sélection prend souvent les qualités et les défauts du sélectionneur ; du coup le Japon de Zaccheroni, explosif en contre, bien pourvu techniquement, est moins axé sur la possession de balle que celui de son prédécesseur Okada. Franchement en tout cas ça joue vraiment bien.

5 – Sur les 23, onze joueurs jouent au Japon, tu as vu jouer qui ? As-tu un avis sur eux ? Je les ai tous vu jouer, oui.

 

Merci à lui on passe maintenant à Florian Tutti-Quanti (les Chroniques Tip-Top / @florian.tuttiquanti) Le découpage/montage est de moi (Florian m’a dit : tu te démerdes), je vous laisse apprécier, j’en suis assez fier :)

Ah ben mince. Il y a un petit problème technique.

Le service mise-en-ligne me dit que c’est à cause de ma vidéo qui est trop lourde parce qu’elle fait plusieurs Gigas et qu’elle devrait donc être uploadée d’ici un mois.

Bon, ben, je vous la montrerai quand elle sera prête. Vous verrez, elle est super !

 

 

LE JAPON : Qui ? D’où ? Comment ? Hein ??

Lastbutnotleast voici doncque la revue d’effectif que vous attendiez tous (merci à Padls pour les dessins, si cette présentation arrive en retard c’est à cause de lui)

 

Les Gardiens « Le gardien est le dernier rempart de l’équipe, et quand le dernier rempart cède… et ben voilà… tout le monde est très gêné… » (Haruki Murakami)

Eiji Kawashima

 

Eiji Kawashima (Standard de Liège) :
« Kawashima était l’un des meilleurs gardiens de Jupiler en 2011/2012 avec le Lierse et se rend sympathique quand les supporters du Beerschot lui gueulent en plein match « Kawashima, Fukushima », entraînant l’arrêt partiel du match. Du coup il signe au Standard de Liège à l’été 2012 et se plante méchamment. Le Standard récupère Yohann Thuram en 2013, mais Kawashima retrouve son vrai niveau et reste titulaire. Pas élu meilleur gardien de la saison, mais c’était un prétendant sérieux. » (Jean-Marie Pfouff / Jup’ Académie)

 

 

Shusaku NishikawaShichi Gonda

 

Shusaku Nishikawa (Urawa Reds)
et Shuichi Gonda (FC Tokyo) :
« ils feront d’honnêtes remplaçants » (Hakuo, Académie des Ninjas) Ndlr : pour les avoir vu jouer contre la Zambie le mot « honnête » est peut être de trop. Disons qu’ils feront des remplaçants.

 

 

Les Défenseurs« En forçant vraiment le trait, la faiblesse est la charnière centrale, pas au diapason du reste de l’équipe » (Hakuo, Beethoven du foot)

Masato Inoha

 

Masahiko Inoha (Jubilo Iwata):
«Inoha est une surprise, sa polyvalence a joué pour lui, c’est un homme de groupe mais l’un des joueurs les plus faibles du lot » (Hakuo) Ndlr : Inoha peut jouer à droite, à gauche ou au centre, d’où l’expression : Inoha partout.

 

Yasuyuki Konno

Yasuyuki Konno (Gamba Osaka) – DC :
« Konno est un pilier de l’équipe, tranchant, incisif, mais peut-être pas vraiment adapté aux standards du foot international en défense centrale » (Hakuo toujours) Ndlr : à titre personnel je le vois jouer à l’entraînement tous les jours et sa technique suave est impressionnante, il donne vraiment l’impression de jouer avec des chaussons. D’où son surnom de Konno mocassins.

 

Yuto Nagatomo
Yuto Nagatomo (Inter Milan)
– Latéral :
Arrière gauche mais a régulièrement joué à droite cette saison « En gros, le schéma de base, c’était lui à gauche et Jonathan à droite. Mais entre le niveau assez affligeant du brésilien, et la signature de D’Ambrosio (qui préfère le côté gauche), Yuto a souvent joué à droite depuis le mercato d’hiver… il faut quand même dire qu’il lui faut quelqu’un devant lui dans son couloir pour combiner, il ne fait pas la différence tout seul d’ailleurs ses stats en buts/passes décisives ont chuté cette saison mais il a été assez solide et régulier quand même » (Marco M / Internazionale Académie)

 

Masato Morishige

Masato Morishige (FC Tokyo) – DC :
« Morishige, lui, est un bon défenseur, précis dans ses relances » (Hakuo)
Ndlr : On devrait donc plutôt voir une charnière Konno / Yoshida

 

 

Atsuto Uchida

Atsuto Uchida (Schalke) – Latéral :
Puisque personne n’est intervenu sur le cas Uchida c’est moi qui m’y colle. Le beau gosse a pris du poil de la bête et nous gratifiera de belles chevauchées sur le pré durant cette Coupe du Monde. Avec le temps, c’est devenu un vrai pro : peu de chance qu’Uchida se la colle.

 

 

Maya Yoshida

Maya Yoshida (Southampton) – DC :
Défenseur de métier aux côtés de Dejan Lovren avec un certain Morgan Schnederlin en sentinelle devant. On lui souhaite le meilleur et – comme jadis Muhammad Ali – de piquer ses adversaires
comme une abeille.

 

Hiroki Sakai

 

Hiroki Sakai (Hanovre) – latéral :
Quand je le vois je pense à Blanka de Street Fighter, ses cheveux ont la couleur des blés.

 

Gotoku Sakai

Gotoku Sakai (Stuttgart) – latéral :
Rrien à voir avec l’autre sauf le nom. Né à New York d’un père japonais à mèche et d’une mère allemande à moustache, Gotoku fait honneur à une sélection bien pourvue en latéraux Tofu tout flamme.

 

 

Les Milieux « La force réside dans ce profil de milieux de terrain très doués techniquement et intelligents tactiquement qui font la marque de fabrique du Japon ces dernières années. » (Hakuo, in Pensées profondes sur le Japon d’aujourd’hui, ed. PUF, 2014, 28€)

 

Yasuhito Endo

Yasuhito Endo (Gamba Osaka) :Le Japon a eu son époque Edo (organisation, contrôle et fermeture), les Blue Samurai auront leur époque Endo (organisation chatoyante, amours de contrôle et ouvertures lumineuses)

 

 

MAkoto Hasebe

Makoto Hasebe (Eintracht Francfort) :
A 30 ans le milieu le plus talentueux du Japon (et donc du monde ex-æquo avec Xabi Alonso) nous sortira la Coupe du Monde de la Maturité.

 

 

Toshihiro Aoyama

Toshihiro Aoyama (Sanfrecce Hiroshima) :
« Aoyama a été une des surprises, préféré à un garçon comme Hosogai qui a fait ses preuves en Bundesliga. » (Hakuo)

 

 

Hotaru Yamaguchi

Hotaru Yamaguchi (Cerezo Osaka) :
« Hotaru Yamaguchi est un grand espoir, et un candidat à la place de titulaire dans le cas où le vétéran Endo ne pourrait pas être physiquement au top pour tous les matchs. C’est un milieu défensif à la japonaise : plus proche d’un relayeur et certainement pas un casseur. » (Hakuo) Son slogan : on est tous otaku d’Hotaru

 

 

 

Les attaquants – « …je pourrais parler d’Okubo, mais à quoi bon, de Saito mais ce serait périlleux, ou encore de Kiyotake, comme son nom l’indique… mais la vérité c’est qu’on n’est pas au bout de nos peines… » (Florian Tutti-Quanti, les Chroniques Tip-Top)

Keisuke Honda

Keisuke Honda (Milan AC) :
Le milieu offensif a été flamboyant au CSKA Moscou et absent au Milan AC. Gros tireur de coup franc, peut jouer en deuxième attaquant. Tout le monde en fait le sauveur du Japon, il sera donc celui qui le fera couler avant de se faire (ah vous l’attendiez depuis longtemps celui-là) seppuku.

 

Yoshito Okubo

 

Yoshito Okubo (Kawasaki Frontale) – Buteur :
« Okubo a joué la Coupe du Monde 2010 et est pris grâce à sa nouvelle jeunesse en J.League où il claque but sur but » (Hakuo) Son dernier contre la Zambie est le seul motif d’espoir de ce match fou-fou-fou.

 

Shinji Okazaki

Shinji Okazaki (Mayence) – Ailier :
Monsieur un but tous les deux matchs. Pas un tueur donc mais une grinta de bon aloi et une technique loin d’être dégueulasse. On l’a vu avant centre en Allemagne il devrait logiquement se déporter sur le côté droit au Brésil, un peu comme le vote de mon grand père au fil des élections…

 

Shinji Kagawa

Shinji Kagawa (Manchester United) – Ailier :
« Formidable joueur, la vision, la vitesse, la justesse, tout est là. Sauf qu’il est trop sage, trop gentil pour n’en faire qu’à sa tête quand il est mal employé, ou pour tirer l’équipe vers le haut quand il y a de gros ego. Mais le Japon c’est l’équipe pour lui : des mecs dévoués qui ont trouvé leur guide, le seul qui joue comme il faut devant : le Red Samouraï (surnom à la con gagné à Manchester) » (Luke Seafer).

 

Hiroshi Kiyotake

 

Hiroshi Kiyotake (Nuremberg) :
Plutôt milieu offensif, ailier à l’occasion, peut jouer à droite, à gauche ou dans ton dos. L’estimer un peu tendre serait lui faire un mauvais procès. En réalité il est la seule réponse à sa propre question : Kiyotake ? Hiroshi, man !

 

Yoichiro Kakitani

 

Yoichiro Kakitani (Cerezo Osaka) – Buteur :
« Yoichiro Kakitani est pisté par la moitié de la planète foot. Je n’en dis pas plus sur lui, regardez plutôt cette compil de gros beauf. » (Hakuo)

 

Manabu Saito

 

Manabu Saito (Yokohama F Marinos) – Ailier :
« Saito est dans un style différent, ailier de poche capable de mettre le feu en fin de match » (Hakuo) Zaccheroni aussi me dit parfois que je suis différent mais qu’il faut le voir comme une qualité.

 

Yuya Osako

 

Yuya Osako (1860 Munich) – Buteur :
Mes informateurs teutons m’ayant fait faux bond je ne pourrais vous dire ce qu’il vaut en championnat régulier de 2.Bundesliga. En une demi saison il a joué 15 et planté 6 fois pour 3 passes décisives. 8 matches avec la sélection, 3 buts dont un contre les Pays Bas. On va donc considérer qu’on peut atteindre la finale.

 

 

Allez, Sayonara les amis et Ganbatte Kudasai aux Samurai Blue !!

J’espère avoir l’occasion de me montrer à la télé !

Hitoshi Dan-Kohl

8 thoughts on “Les 23 Japonais, présentés par l’académie du soleil levant

  1. Purée j’ai pas choisi le gris HorsJeu je me suis trompé de RAL

    Putain de bordel de merde. 3 mois foutus en l’air.

  2. C’est super beau et presque interessant.
    Pourrais tu me dessiner un noir en maillot vert ? C’est pour mon académie du Nigeria. Un seul suffira, j en connais aucun.
    Merci

  3. Je suis là ducon.

    Et bien sûr que je vais le faire. Tant que c’est pas des bridés au nom imprononçable…

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