OM-Nice (2-2) : La Canebière Académie lutte contre la gravité

0

Contre glands et marées.

Aïoli les sapiens,

Un homme faisait la sieste sous un pommier. Isaac Newton était son nom et pure était son âme. « Ho l’endormi, tu voudrais pas faire du sport avec nous, au lieu de glander ? », le hélèrent ses amis. Isaac Newton soupira, se dit qu’un peu d’exercice physique ne lui ferait en effet pas de mal, et se leva pour aller rejoindre ses camarades sur le pré. Une pomme se détacha de l’arbre et vint choir à l’endroit où il se trouvait encore quelques secondes plus tôt, ce qui acheva de convaincre Isaac Newton des bienfaits supérieurs de l’exercice physique sur la méditation intellectuelle.

Le match se solda sur un score nul : à chaque fois qu’une équipe semblait en position de l’emporter, une erreur défensive, une décision arbitrale improbable ou un tir sur le poteau permettait à l’adversaire de se maintenir dans la rencontre. Cette situation amena l’un des joueurs à se lamenter : « Eh mon vier, s’exclama-t-il avec l’accent de Cambridge, on le quittera jamais le milieu de tableau à ce compte ! »

A ces mots, la muse de la science toucha Isaac Newton de son doigt sacré et lui fit formuler, glorieuse illumination, sa fameuse théorie du ventre mou universel : lorsque la densité de boulets d’une équipe atteint une masse critique, elle tombe dans un ventre mou si massif que tout ce qui tente de s’en échapper y retombe irrémédiablement. Peu après, au cours d’autres péripéties que je ne narrerai pas ici pour ne pas lasser le lecteur, Issac Newton et ses successeurs se rendirent compte que cette loi footballistique s’appliquait avec le même succès à divers autres champs d’études tels que les trous noirs supermassifs ou la physique des particules. Il n’en demeure pas moins que d’une banale rencontre de football, Isaac Newton déduisit l’une des théories fondamentales de la science moderne et rien que d’y repenser, cette anecdote cocasse fait encore perler des larmes de rire à mon front pourtant buriné par la vie.


Les Longorious Bastards

Lopez
Balerdi – Gigot – Garcia
Clauss (Murillo, 64e) – Veretout (Ounahi, 90e) – Harit (Gueye, 64e) – Kondogbia (Onana, 90e) – Luis Henrique (Ndiaye, 80e)
Moumbagna (expulsé, 45e) – Aubameyang

Gigot et Harit reviennent de suspension, tandis que Clauss peut retrouver le onze de départ après sa blessure. On note également la titularisation de Moumbagna.


Le match

L’OM domine mais, hormis en tout début de match l’occasion de Veretout qui satellise un bon service de Clauss, peine à perforer la défense niçoise. Les Azuréens, eux, se contentent de subir et de contre-attaquer, ce qu’ils font d’ailleurs avec un certain succès. Cho et Boga perforent ainsi notre milieu de terrain, ce qui suffit à occasionner une panique totale dans notre arrière-garde : Garcia montre à contre-temps, Gigot ne parvient pas à compenser, et Lopez sort avec la trouille du mec à qui on aurait demandé de reprendre Dien Bien Phu à lui tout seul. Face à Boga, notre gardien ne peut que freiner la balle, que Moffi reprend une main dans le slip (0-1, 13e).

Suite à cette ouverture du score, Nice se contente de faire comme Jean-Marie Le Pen. Non, je ne veux pas dire par là que les Niçois détestent les homosexuels, les écologistes et les Arabes. Enfin, si, mais je veux dire, ce n’est pas le propos ici. Non, ils font comme le Jean-Marie Le Pen des Guignols, qui répondait « Moi je ne fais rien. J’attends. » Nos adversaires nous laissent ainsi nous échiner pauvrement devant leur surface, sans aucune autre ambition dans le jeu à l’exception d’une nouvelle contre-attaque conclue par un tir hors-cadre.

Par pur hasard, un centre de Luis Henrique aussi résigné que les 657 centres précédents est légèrement dévia et parvient à Clauss, à l’entrée de la surface. Jonathan réveille tout un stade en contrôlant puis expédiant dans la cage une merveille de lourde en demi-volée (1-1, 31e).


Ce chef d’œuvre revigore l’OM à l’entrée du dernier quart d’heure, même si somme toute les rapports de force ne changent guère. C’est ainsi Nice qui se procure l’occasion la plus dangereuse, quand une combinaison dans notre surface aboutit à un centre en retrait fatal. Enfin, fatal si ce n’est pas Morgan Sanson qui est chargé de le reprendre, on a assez payé pour le savoir : le duel entre notre ancien milieu et Pau Lopez est mouligasse à faire passer un épisode de Derrick pour Fast and Furious, si bien que notre gardien bloque une reprise qui aurait dû être imparable. La relance immédiate est bonifiée par Harit, qui transperce tout le camp adverse et, comme d’habitude en ce moment, fait de la merde au moment d’effectuer un choix décisif. Au lieu de lâcher la balle, Amine part s’embroncher dans la défense, se débarrasse enfin pour Veretout qui ne peut faire autre chose que de refiler à Moumbagna en espérant un hypothétique exploit technique. Pas de miracle : les pieds en fonte de Faris perdent aussitôt la balle, l’action se terminant dans un choc avec le défenseur.

Faris ayant déjà été averti, ce genre de faute incline en général l’arbitre à faire les gros yeux et à réprimander l’attaquant en lui disant « attention, n’oubliez pas que vous avez déjà un jaune ». En plein délit de sale gueule, M. Pignard se laisse pourtant abuser par le cinéma absolu du Niçois et expulse notre attaquant sans autre chance de rédemption.

La mi-temps reprend donc avec un handicap certain, et l’OM quelques minutes à reprendre le contrôle de la balle. Cependant, Nice n’ayant toujours pas l’ambition de jouer au football malgré son avantage, nous pouvons assez librement retourner faire le siège de la surface. Au terme d’une succession de coups de pieds arrêtés, Balerdi se voit devancé par Cho, qui lui retombe lourdement sur le pied. Théoriquement la faute existe, mais en pratique n’est jamais sifflée : pas de quoi démonter M. Pignard, qui nous octroie un amour de pénalty de compensation. Aubameyang allume avec grand plaisir (2-1, 56e).


Papy Gasset entame des changements plutôt défensifs à l’heure de jeu (notamment Gueye pour Harit, blessé à la cheville), sans se rappeler qu’à l’OM, ce genre de changement équivaut depuis Rudi Garcia à une rétractation gonadique massive de l’équipe. Ça ne rate pas : sur notre gauche, le centreur n’est absolument pas attaqué, et délivre un ballon que notre défense parvient à repousser. Tpout le monde « étant cependant massé dans la surface, aucun Marseille n’est présent pour disputer le second ballon à Bard, qui dispose d’un quart d’heure pour contrôler et armer sa frappe à ras-de-terre. Puisqu’on la joue à l’ancienne, Lopez rend son plus bel hommage à Mandanda en laissant tomber son cul de plomb sans pousser sur les jambes, se trouvant dès lors bien trop court pour empêcher l’égalisation (2-2, 72e).

C’est ici que la loi du ventre mou universel joue à pleine puissance. Tout juste entré en jeu, Ndiaye exécute un une-deux parfait avec Aubameyang, mais manque son face-à-face avec Bulka. Puisqu’il ne peut compter sur personne, Jean-Bite se saisit finalement du ballon à la ligne médiane, et entreprend à la dernière minute de progresser individuellement jusque dans la surface adverse en pissant sur tous les Niçois croisés au cours du trajet. Un petit piqué au-dessus de Bulka est à deux doigts de valider le chef d’œuvre absolu, mais la loi du ventre mou universel et plus généralement la loi dite de « la vie est une pute » font en sorte que le ballon échoue sur le dessous de la barre.

La loi du ventre mou universel, cela signifie que notre équipe peut tout aussi bien se montrer vaillante et valeureuse, elle ne progressera pas davantage au classement que lorsqu’elle se comporte comme un tas de viers marins. On en connaît qui cèderaient au découragement pour moins que ça.


Les joueurs

Lopez (2-/5) : Soyons cruels mais juste : ceux qui font la différence dans ce match, ce ne sont pas les poteaux ou les décisions arbitrales, ce sont les deux gardiens. Que les deux fussent inversés ce soir, et les titres du matin c’était « on a chié dans vos pissaladières ».

Balerdi (4/5) : Cela me navre de mettre quatre à un membre d’une défense qui vient de prendre quatre buts en deux matchs, mais avec le volume de centres captés et le pénalty cadeau en bonus, on est obligés de s’incliner. Je repense à ma prof de math qui m’avait dit « ça m’ennuie de te mettre 20 vu que t’as rien foutu au devoir d’entraînement, mais je suis bien obligée. » Bah oué ma vieille, c’est le talent. Je t’expliquerai.

Gigot (3/5) : Avec sa dégaine de pharaon et ses difficultés de placement, les Nçiois se sont amusés à le surnommer « Kephren Tu-rames », pour un match finalement à l’image de ce calembour : très laborieux mais valable.

Garcia (2/5) : Sa défense sur le premier but s’apparente à un glitch de jeu vidéo. T’as le perso face à un mur, en un dixième de seconde le mur disparaît et le perso est passé au travers sans que personne n’ait rien compris.

Clauss (4/5) : On sous-estime trop le potentiel de bonheur offert par les bonnes grosses frappasses. Nos joueurs devraient tenter plus de bonnes grosses frappasses. La bonne grosse frappasse, c’est comme le carré de chocolat noir avec le café ou la masturbation à l’huile des Baux, une douceur qui fait passer bien des tracas de la vie.

Murillo (64e, 2/5) : Je me sens d’humeur chipoteuse. Or donc, Amir malgré une défense correcte a commis plusieurs erreurs techniques qui nous inclinent à chipoter.

Veretout (3/5) :  Saluons le milieu de terrain très bien tenu en infériorité numérique, tout en nous demandant pourquoi bordel de merde cette saison on a réalisé autant de rencontres moins maîtrisées avec un joueur de plus.

Ounahi (90e) : Quasiment invisible, mais cette fois c’est normal.

Kondogbia (3-/5) : Parfois douteux mais souvent vainqueur.

Onana (90e) : Sa consolation c’est qu’avec « Freed from desire » qui passe dans la quasi-totalité des stades, Jean pourra faire le mytho auprès de ses enfants en prétendant que toute l’Europe du football scandait un chant à son nom.

Harit (2/5) : Le pénalty généreux de M. Pignard a pour une fois contredit la pratique (contraire à toute règle écrite) qui veut que certaines fautes soient systématiquement sifflées au milieu de terrain et jamais dans la surface. Puisque c’est possible, on aimerait donc également qu’Amine contredise la pratique qui le voir faire systématiquement des très beaux gestes au milieu de terrain et de la merde à l’approche de la surface.

Gueye (64e, 2+/5) : Parfois vainqueur mais souvent douteux.

Luis Henrique (3/5) : Il ne triche pas, or j’ai du mal à dire du mal des joueurs qui ne trichent pas.

Ndiaye (80e) : Il ne triche pas mais nique ta mère quand même un peu sur l’occasion manquée, hein.

Moumbagna (1/5, expulsé 45e) : On dirait moi au Poney Prolétaire Pertuisien : malgré mes mains de plâtre j’ai naguère fait deux trois trucs utiles qui m’ont donné le droit d’avoir le code du parking et de toucher les outils, j’ai donc été chargé de de désherber l’enclos de l’étalon avant la saison des saillies et y suis allé en pleine confiance, et j’ai foutu un gros coup de bêche en travers du tuyau enterré qui dessert tout le système d’arrosage du centre équestre. Faut se méfier des moments où on commence à être en confiance, c’est les pires. Cela étant, de mon côté, le tuyau ne s’est pas roulé par terre en réclamant la cour d’Assises, il a été réparé en vingt minutes et ce matin Vick peut tranquillement trombiner ses juments dans un enclos tout propre. Je loue le ciel que M. Pignard ne soit pas moniteur d’équitation.

Annonce matrimoniale : Mesdames les juments, si vous souhaitez un enfant de ce charmant painted horse, contactez-nous et nous nous ferons un plaisir de vous mettre en relation avec le Poney Prolétaire Pertuisien.


Aubameyang (4/5) : Seul un pénalty (parfaitement exécuté au demeurant) a altéré le scénario prévu par Jean-Bite pour sauver le match : être invisible pendant 80 minutes et délivrer la passe décisive de la victoire (merde, non, raté) réussir l’exploit faramineux qui nous offre la victoire à la dernière seconde (merde, raté aussi).


L’invité zoologique : Morgan Saumon

Se prétendant raffiné alors qu’il ne s’agit que d’un goinfre polluant et vulgaire, le saumon est l’invité approprié pour narrer ce match contre les Niçois.

  • Les autres : Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas croisé un aussi beau projet de négation du football.
  • Le classement : Nous revoici à égalité de match avec tout le monde, à cinq points de la sixième place et un point de la septième.
  • Coming next : Lens étant justement le sixième du classement, ne pas gagner contre eux dimanche nous ferait ranger définitivement les valises pour ce qui est de la Ligue 1.
  • Le coup de pouce : L’anecdote sur Isaac Newton nous a gracieusement été narrée par Marcel Gotlib, un dessinateur prometteur que sa timidité a malheureusement amené à décliner notre proposition de publier l’un de ses petits Mickeys dans la prestigieuse Canebière Académie. Nous lui souhaitons malgré tout de rencontrer tout le succès qu’il mérite.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Twitter, ainsi que sur BlueSky. Johny Kreuz remporte le concours zoologique.

Bises massilianales,
Blaah.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.