La performance qu’il fallait pour enfin lancer notre championnat.

Aïoli les sapiens,

La 36e journée, sans doute la plus excitante de toutes chez tout chroniqueur qui se respecte. Pensez donc, elle marque le moment annuel où le journaliste sportif est autorisé à employer le seul mot de plus de cinq syllabes qu’il connaisse : or donc, pour l’antépénultième Canebière académie de l’année, force est de constater que l’OM a mis les petits plats dans les grands.

Mais avant tout, revenons sur l’unique moment d’amour de ce dimanche essentiellement consacré à insulter des mères.

 

L’équipe

La routine.

 

Le match

Mon slip aura duré à peine plus longtemps que mon indulgence pour la Ve République après 20h : au bout de 2 minutes 43, Ricardo Pereira a déjà fracassé notre poteau, au terme d’une contre-attaque niçoise née d’une charge de brute de Balotelli sur Thauvin. Si le score est préservé par miracle, ce n’est pas le cas de Florian, blessé et contraint à quitter le terrain au terme du premier quart d’heure.

Tous les indicateurs oscillent donc entre l’orange Farina et l’écarlate à grumeaux, sauf un : le facteur chatte. Ainsi, quand Dalbert et Eysseric entreprennent de violer Fanni et Sakai à coups de passes redoublées, c’est ce même poteau droit qui vient s’interposer.

Confiants en leur bonne étoile, les Olympiens se hissent enfin à la hauteur de l’affiche, et une belle combinaison collective permet à Payet de servir Sanson sur un plateau. La cage grande ouverte, notre recrue de l’hiver montre une nouvelle fois que les qualités dont il est pétri n’incluent pas la finition face au but. L’OM ne se décourage pas pour autant et accentue la pression : sur corner, Payet trouve Gomis dont la tête au premier poteau devance Cardinale (1-0, 21e).

S’ensuivent immédiatement diverses actions niçoises, qui portent le slipomètre dans des proportions fukushimesques : but refusé pour hors-jeu, contre-son-camp raté de justesse mais non sans élégance par Rod Fanni, suivi d’une perte de balle du même Rod dans sa surface pour un lob de Belhanda dégagé de justesse par Rolando.

D’une belle intensité, la fin de première mi-temps voit les gardiens être sollicités à tour de rôle. La seconde période part sur les mêmes bases, le facteur chance en moins : Payet commence par gagner un carton jaune et donc une suspension pour le dernier match, avant qu’un coup-franc ne surprenne notre défense, envoyant Baysse centrer pour une conclusion facile de Balotelli (1-1, 50e).

Pour autant, l’OM domine plus ou moins les débats. Arrive l’heure de jeu quand, sans doute émoustillés par les récits d’Hiroki Sakai à la veillée, tous les olympiens se prennent subitement pour Abe Sada. Alors qu’ils passaient une soirée agréable, les Niçois sont soudain chevauchés, étranglés, castrés par onze sadiques. Pendant trois bonnes minutes, nos adversaires sont ainsi acculés à leur camp, dans l’incapacité de ressortir le ballon au-delà de leurs trente mètres. Consentants à ce suicide, les Azuréens persistent à vouloir relancer court jusqu’à ce que l’inévitable survienne : Maxime Lopez subtilise un énième ballon à 20m et, après un échange avec Payet, adresse un centre converti par Patrice Evra d’une tête plongeante (2-1, 65e). Une performance de Tonton Pat’ célébrée avec ce je-ne-sais-quoi de détachement ironique qui trahit la sagesse de l’homme d’expérience. Après une minute passée à mimer l’énormité de ses couilles, une série de pompes, le sacre de Napoléon et l’arrivée du train en Gare de La Ciotat, la partie peut reprendre.

Malgré l’attitude légèrement irritante du chauve au sifflet, l’OM voit les minutes défiler dans une relative sérénité. A l’exception d’une belle occasion de Balotelli à dix minutes de la fin, Nice déjoue et ne parvient guère à déborder des Phocéens pour une fois irréprochables dans l’engagement. La traditionnelle entrée en jeu d’André-Frank Zambo Anguissa pour les vingt dernières minutes apporte même un supplément de fantaisie dans nos contre-attaques, à défaut d’efficacité. L’OM peut ainsi fêter sa première et vraie grande victoire face à un adversaire relevé, au terme d’un match âpre, indécis et de qualité : bref, la performance qu’il nous fallait pour réellement lancer notre championnat.

 

Les joueurs

Pelé (3+/5) : Paradoxalement, moins l’OM réussit de ses fameuses clineushites, plus Yohann se montre irréprochable.

Fanni (2+/5) : A l’image de Samuel L. Jackson dans Incassable, Jérémy Morel a passé sa vie à comprendre pourquoi, tout en faisant des matchs sérieux, chaque erreur de sa part finissait invariablement en but. Il existait forcément dans ce monde quelqu’un qui fût son exact inverse, un concentré de n’importe quoi accumulant les catastrophes défensives sans que cela lui coûte une égratignure. Comme dans tout bon film à suspense, la réponse  était sous ses yeux et se nommait : Rod Fanni.

Rod Fanni, la France en marche.

Rolando (3/5) : Entre les joyeux lurons Fanni et Evra, il a eu la sobriété du capitaine de soirée. Certainement pas prompt à la rigolade, mais rassurant.

Evra (4-/5) : Le temps de chauffe d’une Citroën BX à suspension hydraulique, qui lui vaut un début de match à la lisière de l’anal. En pleine force de l’âge dans sa seconde période de patron avec à la clé un but capital, puis rajeunit encore jusqu’à atteindre 12 ans d’âge mental au moment de sa célébration.

Sakai (3+/5) : Quelques vents défensifs bien excusables compte tenu de l’opposition, et surtout compte tenu de son ardeur au combat. On présente souvent le pressing niçois comme un serpent étouffant l’adversaire, pourtant le verdict est clair : Hiroki bat le boa. [Il vous aura fallu attendre l’antépénultième journée pour la placer, celle-ci].

Vainqueur (4/5) : Discrètement efficace la plupart du temps, à l’exception de quelques moments chauds où il s’est montré monstrueusement efficace.

Lopez (4/5) : En voyant son match, Brigitte Macron vient de demander le divorce. L’Elu, c’est lui.

Zambo Anguissa (70e) :

– André-Frank, je m’ennuie avec ce sort de titularisation éternelle. Tu ne veux pas qu’on tente autre chose ? J’avais pensé à ceci :

– Euh… non déesse, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée, sans vous faire offense.
– Rhô, que vous êtes mesquins, vous, les mortels. Bon, ben on va plutôt partir sur une entrée à la 70e dans ce cas. Comme d’habitude… (soupir)
– Mais je pourrai faire des passements de jambes, Erzulie, si vous voulez. Ce sera drôle, des passements de jambe.
– Arrête, André-Frank. Tu m’énerves. »

Sanson (3+/5) : Approche comme James Bond, conclut comme Jean-Claude Dusse.

Payet (4/5) : Se sert de ses pieds comme un député de sa réserve parlementaire : ça arrose dans tous les coins, ça n’oublie aucun pote, c’est plein de petites attentions qui font plaisir.

Thauvin (NN/5) : Martyr de la cause.

Cabella (17e, 3+/5) : Vaillant soldat, ne réclame rien, entre faire le boulot quand on le lui demande, ressort sans esclandre quand on le lui demande. C’est reposant.

Sarr (87e) : Reposant aussi.

Gomis (4/5) : Attentif, tueur sans pitié… la panthère comme animal-totem, cela peut se comprendre, mais il lui manque néanmoins quelque chose : cette capacité pachydermique à charger sans relâche dans la défense pour s’y ménager des espaces à coups de cul. Une sorte de panthéroppopotame serait un symbole plus adéquat, enfin ce n’est que mon avis.

 

L’invité zoologique : Vicent Kozihellokitty.

Phénomène de société, succès marketing planétaire, le petit chaton mignon est aimé de tous, sa réussite est saluée par tous les observateurs. La princesse est au sommet, elle est heureuse et, finalement, sa sodomie sauvage par une bande de goélands mal embouchés ne représentera qu’un malheureux dommage collatéral n’entachant en rien son beau parcours. Pendant sa convalescence, elle était donc bien l’invitée appropriée pour nous parler de cette rencontre.

– Les autres : Pour une fois que l’on bat une grande équipe, ne comptez pas sur moi pour les rabaisser. Cette équipe de Nice est belle, seulement coupable d’avoir tiré sur le poteau en première période et de s’être laissé par nous pousser au suicide défensif en seconde.

– Les images : Match plein, stade plein, gonades vides.

– Le classement : Une victoire à Bordeaux, et la 5e place nous sera définitivement acquise. Facile.

– La page abonnement : Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Padls remporte le concours zoologique.

 

Bises massilianales,

Blaah.

17 thoughts on “OM-Nice (2-1), La Canebière académie célèbre

  1. Vous oubliez qu’en bons Marseillais, vous n’êtes passé devant Bordeaux que pour avoir encore plus les boules de perdre contre eux au prochain match.

  2. Le poteau droit (5-/5) : bien en place, solide lorsqu’il a été mis à contribution et a grandement participé à cette belle victoire. Attention toutefois aux relances dans l’axe.

    +1 pour panthéroppopotame, +2 pour Hiroki Balboa, +3 pour Vincent Kozihellokitty !

    Une victoire à Bordeaux pour une conclusion en forme d’apothéose, y a plus qu’à ! (Coucou @Franck Ripoux, des nouvelles des croix de Savoie ? Songez peut-être à créer une division parallèle avec Luzenac, Le Mans, Grenoble…une sorte de Ligue 1 des champs).

    1. C’est gentil de me signifier que mes académies vous manquent. Si seulement moi aussi j’avais été supporter d’un grand club…

  3. Tellement content qu’on passe sous silence cette immonde air-défense collective sur le but niçois.

    Et ce serait beau de casser cette vilaine stat pour la première dans ce vilain stade.

  4. Merci. Bravo.

    Camelius Blaah: 4/5 A su se hisser au niveau de l’événement, même si nous savons tous qu’il garde des Académies les plus corrosives pour les défaites contre Amiens et Sète.

  5. Formidable akad
    Magnifique.
    5/5 pour les références nippone encore une fois.
    Mon chère Blaah. Plus le temps passe et plus vos académie monté en qualité.
    Juste merci.

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