AS Monacoco / Paris SGEL (3-1) – La Porte de Saint-Cloud Académie voyage mal

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Le tournant de la rigueur.

Après un printemps et un été riches en trophées, Georges est parti se ressourcer au pays des Soviet(te)s. Âmes sensibles s’abstenir, ses photos de vacances sont garanties sans filtre doctrinal.

Cher Horsjeu.net,

J’espère que tu as passé de bons congés payés aux frais des prolétaires de notre belle terre de France. Moi, c’est exactement ce que j’ai fait. Après la belle victoire de mes beaux équipiers bleus-violets en Supertrophée des vainqueurs de coupes des champions, je me suis payé un petit séjour chez mon copain Leonid, qui m’a invité dans sa datcha sur la Volga, et m’a réservé un accueil à la hauteur de la légendaire hospitalité russe.

 

« Allô, Dimitri ? Ramène-nous une caisse de béluga, deux ou trois filles rasées de près, et un slip propre, tu veux ? »

 

Au final, on a eu du tarama, des Blinis, une gymnaste unijambiste même pas épilée de la gambette qui lui restait (elle avait perdu l’autre au goulag, à 13 ans, après n’avoir pas fait mieux qu’une médaille d’argent aux J.O. de 1980), et pas de slip du tout, au grand dam de Leonid qui l’a bien vite regretté lorsque l’infirme a renversé son jus de grenadine sur lui en tentant une lap dance particulièrement malaise. On n’a plus revu cette brave fille par la suite. Leo m’a dit qu’elle avait du travail (forcé) à finir.

Le lendemain heureusement, un copain de Leo, Gégé, a débarqué en ramenant de quoi ambiancer ce séjour qui ne s’annonçait pas jusque-là sous les meilleurs auspices. De beaux costumes, de la musique, quelques hectolitres de vodka millésimée, des nénettes bien charnues, et le tour était joué.

 

Au final, c’est surtout Gégé qui s’est amusé, les filles n’avaient d’yeux que pour lui.

 

Toute cette débauche ne valait pourtant pas les beuveries monumentales auxquelles je m’étais habitué du temps de Nikita. Quelle descente il avait, ce bon vieux Kroukrou ! Et il avait le sens du spectacle. Je garde un souvenir ému de ses légendaires soirées « Tribunal populaire » et leur lot d’interrogatoires musclés et de tortures diverses… Nous étions entre de bonnes mains, à l’époque…

 

Elles avaient les moyens de nous faire parler, ça, je peux vous l’assurer !

 

Après deux jours à se farcir de Blinis surgelés et d’œufs en chocolat, j’ai fini par fausser compagnie à Leonid, qui décidément s’était franchement empâté depuis la dernière fois que je l’avais vu. C’était à une soirée spéciale Afghanistan, et il avait inauguré un jeu d’arcade grandeur nature, avec des vrais prisonniers talibans à canarder dans une fosse pleine de lions. C’était sympa. Mais je l’ai toujours trouvé un peu barjot, ce Leo. Faut en avoir une sacrée dose pour s’acharner pendant dix ans sur un pays aussi pourlingue. Là-dessus comme sur tant d’autres sujets, les Ricains n’ont pas plus retenu la leçon que les Russes.

Je suis donc parti pour quelques jours à Moscou. Grand frisson sur la Place Rouge, comme toujours. Autre frisson, plus sanguin celui-ci, pour ma guide, une jeune Moscovite amoureuse des belles lettres, de Marx à Dostoïevski en passant par Guillaume Musso. C’est sûrement pour ça que son vocabulaire français était si peu développé, au contraire de son anatomie. Mais il suffit de peu de mots pour se faire comprendre lorsqu’on a grand soif. Natalia m’emmenait alors dans une boîte de nuit post-communiste de Podolsk – ville jumelée avec Saint-Ouen, tiens donc – et l’alcool et la chaleur aidant, se retrouvait bien vite à s’effeuiller devant un parterre de kékés ruskofs arborant sans honte la coupe au bol, le vrai cancer des pays de l’Est.

 

PSG
Les plus beaux produits de l’industrie agroalimentaire soviétique.

 

Moi qui croyais voir la chance tourner durant ce voyage un peu morne, je déchantai bien vite lorsque Natalia devint alors la cible d’un escadron de beaux aviateurs en permission, qui manœuvrèrent en formation serrée pour la ramener dans leur base avec leurs beaux navions. Dieu seul sait ce qu’il advint de la pauvre jeune fille. Dommage, j’aurais bien aimé répandre en elle la belle parole trotskiste.

Avec tout ça, je me retrouvais seul dans ma chambre d’hôtel, me mettant en quête d’un coup d’un soir sur russian-dating.com tout en passant d’une chaîne à l’autre sur la télévision. Entre deux chaînes d’infos retransmettant minute par minute le déroulé des vacances en Sibérie du superprésident Vladimir, je tombais par hasard sur un mâche de Paris-Saint-Germain-en-Laye. Ça reprend dès le mois d’août, la Division 1 ?

 


LA RENCONTRE


 

Coïncidence ou signe du destin, on jouait contre le seul club russe dont le centre d’entraînement n’est pas équipé pour lutter contre les températures négatives : l’AS Monacoco. Je dis club russe, mais ça ressemble plus à une armée mexicaine qu’à un Dynamo ou une Lokomotiv : un coach vénézuélien, un meneur de jeu portugais, un ailier marocain, une pornstar italienne, deux-trois Brésiliens et Christophe Lemaître en attaque, on a fait mieux comme onze des goulags. La petite touche coco est à trouver à l’arrière du peloton, avec le beau grand gardien yougo, de la trempe des Curkovic et autres Pantelic, et la blondasse polak en défense centrale, avec sa belle tête de vainqueur.

De notre côté, c’est les mêmes ou presque qu’avec l’ordure royaliste de la saison dernière, le 4-3-3 frileux du slip en moins. Le goal(iste) aryen est toujours là, tout comme l’anar à la grosse touffe, le Rital à la tête de caïd et l’étudiant poil aux dents. En espérant que ces lopettes néo-libérales vont s’élever un minimum au contact de mon joli secrétaire de section espagnol, qui a l’expérience du combat contre les franquistes et autres Las Ketchup.

La première mi-temps s’avère catastrophique pour mes ouailles. Surpris par les contre-attaques fulgurantes des Monacocos, les Saint-Germanois semblent hébétés au moment de prendre le premier but, venu sur un centre de la gauche conclu d’une frappe à l’entrée de la surface. 1-0, on a même pas eu le temps de finir notre bière avec de la grenadine dedans qu’on l’a déjà dans le cul. Et profond.

Le pressing tout-terrain des crackers Belin nous amène à multiplier les pertes de balle sur des relances mal gérées dans l’axe, et la sanction ne passe pas loin au quart d’heure de jeu, sur une énième passe mal assurée qui amène un nouveau centre sur notre côté gauche, heureusement raté par l’avant-centre, d’un cheveu (vous l’avez ?). Les réactions alto-séquanaises sont l’œuvre de notre latéral droit, qui met notre centre-avant dans d’excellentes dispositions sur plusieurs centres de très belle facture, mais le guérillero vendange au point de penalty, ou se trouve devancé par le gardien yougoslave.

Malgré quelques belles séquences de jeu en fin de première période pour les Bleu-et-Violet, ce sont bien les Monacois qui terminent fort en obtenant un penalty pour un fauchage de David Luissette dans la surface. 2-0, voilà où l’anarchisme nous mène.

La seconde période part sur les mêmes bases que la fin de la première, avec un Monacoco qui commence à gérer en attendant les opportunités de contre-attaque. PSGEL montre par intermittence sa capacité à se présenter rapidement devant le but adverse, avec notamment un débordement du petit Brésilien chauve, dont le centre côté droit file sur les talons de Cavanini, avant de voir le plat du pied du Polak des Antilles passer à côté.

Comme un symbole, il faut attendre que Tahiti Bob sorte à l’heure de jeu pour voir les camarades la mettre au fond : suite à un corner repoussé, le petit hibou italien récupère aux 35 mètres et lobe pour Aurier, resté aux avant-postes, qui remet de la tête pour Thomas Edison, lequel place une tête lumineuse (vous l’avez (bis) ?) dans le but du Yougo. 2-1, on reprend espoir, et on avale notre Kanterbräu.

Après ce but, le siège commence sur les cages post-soviétiques, mais le Polak puis le Yougo s’interposent devant les timides tentatives de PSGEL. À dix minutes du terme, la sanction tombe avec un sempiternel (à vos souhaits) contre rondement mené, côté droit, qui aboutit à un autogoal du latéral centre-divers-droite. 3-1, voilà, c’est fini.

 


LE SO-VIET CONG


 

Obersturmführer Trapp (2/5) : Il ne pouvait pas faire grande chose. Elle est belle, la race supérieure. Il est parti où, mon beau Salvatore ? Quand est-ce qu’il revient de vacances ? Merci de me donner des nouvelles si vous en avez.

Serge le Lama (4/5) : Point d’appui particulièrement précieux dans son couloir droit, l’homme à la barbichette a couru, centré, remisé, et s’est même permis le luxe de défendre. Une passe décisive au bout, et c’est plutôt mal payé pour tout le travail abattu. En voilà un à qui le changement de secrétaire de section a fait du bien, et qui est remonté dans mon estime. On sentait bien qu’il en avait marre de l’autre glandu. Par contre, son replacement dans l’axe ne lui a visiblement pas plu, et il a décidé de marquer du mauvais côté. Quand lama fâché… Espérons que sa relation avec son camarade-coach ne s’en trouvera pas dégradée.

David Bowiz (1/5) : Quand les cons seront mis en orbite, il a pas fini de tourner. Remplacé par une blague belge, qui s’est avérée beaucoup moins drôle que l’hilarant David.

Prunelle de Quimperlé (3/5) : Un match solide pour le petit jeunot, présent au duel, prompt à l’anticipation et propre dans sa relance. Malheureusement, il n’a été aidé ni par son compère de défense centrale, ni par son latéral gauche, et n’a pu endiguer les assauts répétés de ce côté.

#BringBackMyMaxouelle (1/5) : Esseulé sur son côté, bridé par les pogroms répétés de la droite dure monégasque organisés contre lui, le pauvre Polak des Antilles n’a guère apporté offensivement, et s’est fait marcher dessus dans le secteur défensif.

Monsieur Motta (1/5) : Dix minutes, le temps de placer une ouverture lumineuse et de raboter les mollets du Portugais d’en face, puis s’en va. Souper à 18h, dodo à 21h, il ne faut pas perturber les habitudes d’une personne âgée.

Adrien Radote (2/5) : Une belle ouverture qui a lancé le match, puis une première mi-temps passée à jouer vers l’arrière, un apport défensif peu évident et quelques percées rageuses en seconde mi-temps. C’est tout ce qu’on retiendra du match du petit Adrien.

Le Kirikou des Apennins (3/5) : Petit, mais très malin, le hibou italien. Remplaçant le maigre Argentin au pied levé, Marco n’a pas tenu le rôle de n°10 que l’on attendait de lui, mais nous a quand même régalés par intermittence de quelques sorties de balle et ouvertures bien senties, dont celle qui a amené le but. Remplacé par le petit Blaise, la Pioche et le Marteau.

Angelito (2/5) : Absent en défense, rarement présent en attaque, le petit ange n’a pas brillé.

Lucas (1/5) : Invisible en première mi-temps, il s’est montré par quelques fulgurances en seconde, mais sans plus. Remplacé par un ex-futur-nouvel-espoir, qui a montré l’étendue de sa classe en s’empalant avec beaucoup de ténacité sur la défense monégaga.

Cavanifigueniraisin (2/5) : Avec lui, c’est rien ou presque rien, au choix. Le guérillero, orphelin de son commissaire politique au catogan, a tenté de reprendre le flambeau, mais n’a pu sauver son match que par une belle tête au fond des filets. Léger.

 


LE SECRÉTAIRE DE SECTION


 

On sent que le petit Espingouin gominé n’a pas encore pris la pleine mesure de son effectif, et échoue encore à lui communiquer ses préceptes. Faut dire, après le passage de Lolo le légitimiste, y avait du boulot pour enlever des oreilles des camarades-joueurs tout ce cérumen néo-capitaliste, et leur faire entendre la bonne parole de la révolution prolétarienne. Allez, Soupalognon y Crouton, on croit en toi.

Voilà, mon cher Horsjeu.net, je te laisse, je pars demain pour Kaliningrad. Depuis que j’ai découvert les belles plantes qui poussaient là-bas, je suis bien décidé à aller jouer des coudes avec les plus affreux nouveaux riches sur cette terre bénie des dieux, cette enclave de paradis.

 

Attends-moi, Anastasiya, j’arrive !

 

Bons baisers de Russie,
Votre cher camarade,
Georges Trottais

4 thoughts on “AS Monacoco / Paris SGEL (3-1) – La Porte de Saint-Cloud Académie voyage mal

  1. Interdiction de changer les noms en cas de défaite camarade ! Il est où Nay ? Dans les Pyrénées ?

  2. Bravo! Quand on a rien à écrire on montre des seins!
    Et je suis bien placé pour le savoir M. Trottais!

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