Atalanta-Fiorentina (0-2): la Chianti Académie livre ses saintes notes

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Un match et des bonas (surtout au début)

Ciao mes chers fidèles! Come va? Fra Francesco vous bénit toutes et tous! Alors, je vous avais dit quoi la dernière fois?! Je ne vous avais pas annoncé en exclusivité le nom de scène du prochain taulier du Vatican?! Maintenant, vous le savez: il faut toujours m’écouter! Au moment de l’annonce, j’étais devant la télé avec Benny. Je crois bien lui avoir vrillé un tympan au moment du « Habemus papam! »… Je crois qu’il m’a pardonné depuis. En même temps, il est obligé de le faire par contrat avec Dieu. Quelle joie miei cari lettori, quelle joie que le nouveau pape porte mon blase et celui de Totti! Honnêtement, je ne comprenais pas pourquoi personne n’avait jamais rendu hommage à Saint François d’Assise, homme de foi le plus populaire dans le monde.

Benedetto aussi avait la banane. La vision du Cardinal Scola dégoûté lui a fait la soirée: « Oh putain Francesco, comment il doit bien avoir les boules! En plus, il se fait griller par le sosie de Vertignasse dans le petit Spirou! Lui qui voulait récupérer mes pompes rouges, il l’a bien dans le « biiip » cet « biiip » de Milanais de « biiip »! ». Oui, Benny est rancunier comme garçon et il a toujours en travers la danse de Scola après la victoire de la Nazionale contre l’Allemagne en 2006. A l’Euro, après le deuxième but de Balotelli, il était à deux doigts de le décapiter avec sa férule! Du coup, il était tout content que le Cardinal Bergoglio reprenne le job: « Bon, j’avoue, je l’ai un brin chambré quand la Mannschaft a plumé l’Argentine en 2010. Mais même lui n’en pouvait plus de Maradona en sélectionneur. Il est bien Jorge pour me remplacer, c’est un bon gars. J’espère qu’il va passer à Castel Gandolfo un de ces quatre. On se fera un asado. ».

Depuis que mon homonyme a été élu, je n’arrête pas. Je ne savais pas qu’un prénom pouvait être aussi aphrodisiaque. Quand elles l’entendent, les bigotes deviennent folles! En plus, le bruit a couru dans mon diocèse que j’étais à l’origine du choix du nom du nouveau pape. Déjà que j’étais un des rares à remplir mon église le dimanche, je ne vous raconte pas le casino maintenant! On doit refuser du monde et j’ai engagé des vigiles! Et pour ce qui est de l’obole, je me goinfre sacrément! Alors oui, je sais, normalement, une partie doit revenir aux pauvres. Mais depuis ma rencontre avec un rabbin qui m’a expliqué son arrangement avec Dieu (« je jette les pièces en l’air. Tout ce qui reste en l’air, c’est pour Lui, tout ce qui retombe parterre, c’est pour moi! »), je garde tout. J’ai pu augmenter ma bonne, qui me le rend bien, si vous voyez ce que j’veux dire!

Comme prévu, peu de temps après son élection, Jorge est venu rendre visite à Benny à Castel Gandolfo. Evidemment, ils ont dû faire une photo et s’échanger quelques paroles pour faire plaisir à la presse. Derrière, on s’est mitonné une petite merguez party aux oignons. Je garde pour moi certains détails mais je confirme que tant qu’il y a de la braise, c’est pas fini. Jorge avait ramené une caisse d’un bon petit rosé, c’était parfait. Franchement, avec un type qui aime le foot, les asados, le bon vin et les jolies ragazze, l’Eglise et les croyants sont entre de bonnes mains!

Après quelques jours à Santa Maria a Monte, je suis revenu à Rome pour la célébration du Vendredi Saint. Benedetto était claqué et il n’est pas venu. Enfin, ça, c’est la version officielle parce que je sais qu’il avait un cours de tchèque accéléré avec Sorella Sabrinka, charmante nonne native de Mlada Boleslav, ville connue pour son usine Skoda et pour Avi Assouly, un ami journaliste marseillais qui a des problèmes en calcul mental. Sur l’échelle des bagnoles tchèques, Sorella Sabrinka, c’est une Octavia: elle a un gros coffre et elle passe souvent à la pompe. Sacré Benny va! Par conséquent, je me suis pointé au Colisée pour assister au premier grand rendez-vous de Jorge. Je remarque que ça fait un bail qu’aucun pape n’a porté la croix lors des stations. Il faudrait investir dans une salle de muscu au Vatican, les cardinaux manquent de foncier, c’est évident. Forcément, j’ai loupé le match contre Cagliari qui se disputait à huis-clos. On a perdu comme des gosses, ça m’énerve! Paumer des points contre les petits, c’est toujours frustrant. J’ai bouclé mon week-end romain avec le urbi et orbi Place Saint-Pierre. Le monde de taré qu’il y avait, c’était impressionnant! Et tu parles d’une ambiance! Franchement, ça vaut largement un stade. Les gens chantent, gueulent, crient. Niveau recueillement, c’est moyen mais ça vaut le détour! Et puis, voilà la fin de la bénédiction: « bon dimanche et bon déjeuner! ». Juste brillant! Je sens qu’on va être très potes avec Jorge!

La semaine dernière, j’étais très chaud pour académiser le match héroïque face au Milan mais le manque de temps m’a fait renoncer. Ah, ils y ont cru les Rossoneri! Les Gigliati jouent mal, ils nous collent deux pions, ils se voient déjà en Champion’s la saison prochaine. Et bah non! Deux pénalties plus tard, on danse avec le slip sur la tête. J’avoue que j’ai zappé dix minutes et que je suis revenu à 1-2. C’était ça ou j’explosais ma télé tellement on était aux fraises. La bonne a crié tant elle a eu peur. Après le match, elle a crié mais pour une autre raison, on avait envie de se défouler après ce retour extraordinaire. Du coup, on reste à six points du club de Zio Silvo questo cazzo et sans Balotelli pendant trois matches, ça va être chaud pour eux. Bref, tremble Champion’s, la Viola arrive!

 

Match

Partita du samedi soir, espoir. Après leur avoir collé un 4-1 à l’aller, l’Atalanta Bergame a mangé bon une nouvelle fois, dans son stade. Sans forcer, on a gagné 2-0 avec des buteurs made in Amérique du Sud. Le dimanche, Naples a fait perdre deux points au Diavolo, si bien qu’on revient à quatre points de la 3e place. Sans Jovetic, avec une défense inédite, Momo Sissoko et El Hamdaoui titulaires et avec les entrées décisives de Ljajic et Larrondo (quelle praline sous la barre!), la Fio marque les esprits. Allez, encore 6 matches! On y croit!

 

Notes

Viviano (4/5): hormis deux-trois relances au pied, il a été parfait, notamment en début de match face à Denis. Concentré, il a réalisé un match solide.

Gonzalo (3/5): bon retour de l’Argentin après sa suspension face au Milan. Moins en vue que ses deux acolytes en défense.

Roncaglia (3/5): revenu dans le XI à la faveur de la suspension de Tomovic (exclu contre le Milan) et la blessure de Savic, Mimisiku s’est rappelé à notre bon souvenir, celui qu’il nous avait laissé en première partie de saison.

Compper (3/5): petit à petit, l’Allemand entre dans la rotation instaurée par Montella. Il n’a pas hésité à franchir plusieurs fois la ligne médiane pour apporter son écot offensif.

Pasqual (3/5): incertain, le Capitano a tenu sa place. Comme à son habitude, il a brillé sur son côté gauche, a failli marqué un coup franc, a pris un jaune et a lancé superbement Ljajic lorsque le Serbe a obtenu le penalty. A fini le ventre labouré par les crampons de Scaloni.

Sissoko (4/5): allez, je vais un peu le surnoter mais pour une première titularisation en Serie A de la saison, Momo a fait le job. Evidemment, il a pris un carton pour un tacle les deux pieds en avant. Et il n’a pas été loin d’inscrire un but incroyable mais Consigli a sorti le ballon qui partait en lucarne opposée. Remplacé par Migliaccio (72′).

Pizarro (5/5): je n’ai plus de superlatif pour le qualifier. Preuve de la qualité de son match, il a été découpé à la 90e par Denis qui, s’il a beaucoup de talent, a aussi les fils qui se touchent un peu trop souvent. Récupérateur, orienteur et buteur, le Chilien rajeunit chez les Gigliati.

Aquilani (3/5): je vais être sympa avec le sosie de Greg le Millionnaire. Sorti à l’heure de jeu, Alberto a été moins présent qu’à l’accoutumée, même s’il a failli mettre le but de l’année avec un enchaînement poitrine-contrôle en porte-manteau-frappe. Et qui avait envoyé l’offrande du milieu de terrain? David Pizarro évidemment! Remplacé par Ljajic (57′).

Cuadrado (2/5): Juan, tu es très fort. Tu es même très très fort. Mais tu m’agaces. Joue plus simple enfin! Voilà, comme quand tu glisses la balle du 2-0 à Larrondo!

Borja (5/5): le drame de Borja, c’est d’avoir une sélection avec la Roja. Sans ça, je serai moi-même allé à Rome pour qu’il devienne Italien pour qu’il puisse partir au Mondial avec la Nazionale. Franchement, quand on voit son niveau, il n’a absolument rien à envier aux préférés de Del Bosque.

El Hamdaoui (0/5): Montella, c’est un fou. On vise la 3e place et lui, il se dit « tiens, et si on jouait à 10 d’entrée?! El Hamdaoui, devine quoi: t’es titulaire! ». Bilan: rien. Pas un tir, même pas une tentative. Rien. Ah si, il a fait une passe à la 32′. Bon, c’était une passe latérale mais c’était à noter. Remplacé par Larrondo (58′).

 

Sostituzioni

Ljajic: entrée décisive du Serbe qui s’est bien promené côté gauche. Un penalty provoqué, trois slaloms dans les dix dernières minutes qui auraient mérité meilleur sort.

Larrondo: quel missile il a envoyé! Quand tu fais le comparatif avec El Hamdaoui, tu te dis qu’il devrait jouer un peu plus souvent.

Migliaccio: il est entré quand le match était plié. RAS.

 

Instant Michela

Cet instant Michela est particulièrement dédié à Spooner, ce bel homme beamonesque.

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La grande storia della Fio: Francesco Toldo

Francesco Toldo

Pour beaucoup, Francesco Toldo reste avant tout le Goldorak de l’Euro 2000 qui a flanché sur une frappe de pupille asthmatique de Sylvain Wiltord. Ce serait un brin réducteur de résumer sa carrière à ça et à sa demi-finale fabuleuse contre les Pays-Bas. Franck de Boer en cauchemarde encore. Toldo, c’est aussi plus de 20 ans de carrière (1989-2010). Formé au Milan où ne joue pas un match, il prend réellement son envol à Trento puis à Ravenne. En 1993, il arrive sur les bords de l’Arno alors que le club évolue en Serie B. Il y reste huit ans et devient immédiatement un titulaire indiscutable participant, au terme de sa première saison, à la victoire italienne à l’Euro U21. Au final, il porte le maillot de la Viola à 348 reprises, toutes compétitions confondues. A Florence, il soulève deux Coppa (1996 et 2001) et une Supercoupe d’Italie (1996). A coup sûr, Francesco (quel beau prénom!) restera dans les mémoires pour sa saison 1999-2000 où il réalise le triplé meilleur gardien de Serie A, meilleur gardien du monde pour l’IFFHS et meilleur gardien de l’Euro. En 2001, il rejoint l’Inter où son temps de jeu diminue inéluctablement à partir de la saison 2005-2006. Il a mis un terme à sa carrière en 2010, après la victoire des Nerazzurri en Champion’s.

 

Il Music-Box di Fra Francesco: Fausto Amodei

Per i morti di Reggio Emilia

Chi è più ricco

Il tarlo

Sciopero Interno

 

Toscana, il mio paese: Ponte Santa Trinita

pont santa trinita

Le Ponte Santa Trinita est l’un des plus beaux ponts d’Italie. Bâti en 1252 sous l’impulsion de la famille Frescobaldi, il relie la Piazza Santa Trinita et la Piazza de’ Frescobaldi ainsi que le Palazzo della Missione au sud et le Palazzo Spini Feroni au sud. Détruit à de nombreuses reprises à cause des crues de l’Arno, sa version moderne a été réalisée entre 1567 et 1570 par Bartolomeo Ammanati (1511-1592), disciple de Michel-Ange et a qui l’on doit, entre autres, la statue de Neptune de la Piazza della Signoria. Placé entre le Ponte Vecchio et le Ponte alla Carraia, le Ponte Santa Trinita est ornée depuis 1608 par quatre statues représentant les quatre saisons (le Printemps est de Pierre Franqueville, l’Hiver de Taddeo Landini, l’Automne et l’Eté de Giovanni Battista Caccini), situées à chaque extrémité pour célébrer les noces de Cosme II de Médicis et de Madeleine d’Autriche. A l’image de tous les ponts florentins excepté le Ponte Vecchio, le Ponte Santa Trinita a été détruit par les Allemands (et après, on s’étonnera que je les déteste ces crevures!) le 4 août 1944, histoire de laisser un souvenir de leur passage. Il a été reconstruit à l’identique à partir de 1952 sous l’influence de l’architecte et partisan Riccardo Gizdulich (1908-1983) et inauguré le 16 mai 1958.

 

Copinage

Vous ne pouvez plus ne pas le savoir: le football italien en version française, c’est uniquement sur http://calciomio.fr  et nulle part ailleurs !

Floriana n’est pas Toscane, c’est grave mais ça arrive à des gens très bien. Floriana, elle te lance des défis insensés comme de la retrouver dans Paris un dimanche où il fait grand soleil après des semaines de grisaille. Sinon, tu peux aller baver devant son article sur l’art de la gelato all’italiana.

 

Toscanalement,

Fra Francesco

2 thoughts on “Atalanta-Fiorentina (0-2): la Chianti Académie livre ses saintes notes

  1. Merci pour Francesco Toldo (le premier gardien à m’avoir réellement ému) et pour les Musclés, je suis au paradis!

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