Bilbao-OM (1-2), La Canebière académie est solide

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L’échec du Guggenpressing.

Assurer un huitième de Ligue Europa aller-retour sans jamais avoir besoin de changer de slip, c’est assez inhabituel.

Aioli les sapiens,

Après la très belle performance de l’aller (voir ici) et la victoire empreinte d’abnégation conquise à Toulouse (voir là), l’occasion est belle de tester le mental de nos joueurs à un autre niveau. Le Pays Basque, ses supporters bouillants, sa langue dont chaque mot résonne comme une invitation à la sodomie par un pottok, ses joueurs, vieux routiers prompts à faire dégoupiller le visiteur naïf – arbitre compris… bref, l’Athletic Bilbao, dont nous n’avons rien à craindre sur le plan du football pur, mais dont San Mames peut en un clin d’œil richargasquétiser les moins aguerris. Bons joueurs, nous savons l’être, mais saurons-nous nous montrer guerriers dans l’âme ?

Réponse : eh bien figurez-vous que, guerriers, nous n’avons même pas eu besoin de le devenir. Ou alors le guerrier moderne, celui qui d’un clic envoie son drone exploser le méchant d’en face tout en gardant l’autre main pour se gratter les couilles, un Coca posé à côté du clavier.

 

L’équipe

Mandanda

Sakai – Rami – Rolando – Amavi

Lopez (Sanson, 78e) – Luiz Gustavo (Zambo Anguissa, 55e)

Thauvin (Sarr, 66e) – Payet – Ocampos

Mitroglou

Déjà revenu de sa blessure du match aller, Thauvin complète la grosse équipe mise en place par Rudi Garcia : d’abord on assure, ensuite, éventuellement, on reposera.

 

Le match

Devant remonter ce handicap de deux buts, Bilbao attaque la rencontre le cout… la cuillère à soupe entre les dents. L’appétit est là, mais l’OM est à peine entamé par les assauts adverses, s’attachant pour éviter toute panique à récupérer et jouer aussi haut que possible. Au lieu de l’enfer promis, les vingt premières minutes s’avèrent plutôt équilibrées. Certes, quelques pertes de balle de notre part, des débordements, amènent quelques situations modérément dangereuses. De notre côté, d’intéressants mouvements ne parviennent pas à se conclure mieux que par un tir bloqué ou un dernier dribble manqué.

L’OM a beau être serein, le déroulement de la rencontre n’incite pas cependant à reposer les cadres. Voici pourquoi Luiz Gustavo, à qui il restait encore un peu de sang dans l’acide lactique, décide de hâter les choses en relayant idéalement un démarrage de Payet. Lancé par la talonnade du Brésilien, Dimitri bonifie le geste en passant un petit pont puis, jouant en remise avec Mitroglou, s’infiltre dans la surface : ce grand moment d’élégance et de finesse n’est interrompu que par le tacle de lobotomisé de Lekua. Pénalty, donc, transformé par le même Payet d’un contre-pied tout en sang-froid (0-1, 38e).

Bilbao a beau tenter de nous refaire le coup de l’aller, un centre en retrait pour un tir contré par la main collée au corps de Rami, cet arbitre-ci n’est pas doté d’assistants sous LSD et n’invente donc aucun reproche à notre défenseur. Trois buts d’avance, deux blessés à Bilbao (dont Alvarez, tout juste rescapé d’un double cancer de la couille et qui se blesse seul en tentant de tacler Luiz Gustavo, au cas où son karma ne lui aurait pas assez fait payer je-ne-sais-quel coup de pute dans sa vie antérieure)… Si l’hypothèse d’une furie rouge et blanche en seconde période n’est pas à exclure, le scénario est plutôt confortable.

Juste après une alerte un peu plus notable (une volée manquée par un Basque seul au second poteau), l’OM plie l’affaire au terme d’une jolie remontée de balle. Thauvin gagne son duel au milieu, ce qui permet à Lopez de porter aussitôt le jeu à l’avant. Amavi décale Ocampos sur la gauche, lequel se recentre et envoie un amour de tir dans le petit filet (0-2, 52e).

La menace d’élimination ainsi repoussée à cinq hypothétiques buts de Bilbao, Rudi Garcia laisse raisonnablement souffler Luiz Gustavo, puis Thauvin un peu plus tard. Sans que Bilbao n’y croie outre mesure, l’OM se relâche et présente quelques failles. Un coup-franc concédé par Sakai est tout près de se muer en but, mais Mandanda exécute la raie de la soirée pour préserver sa cage. Peine perdue, il doit s’incliner peu après sur un tir autrement plus piteux, Williams reprenant du pointu un centre repoussé par Rami sur Aduriz tandis que Sakaissim Abdallah réclamait le hors-jeu (1-2, 74e).

Pour rageant que soit ce nouvel échec à terminer un match sans but concédé, ce genre de péripétie ne pimente pas davantage la fin de rencontre, d’autant qu’Aduriz doit sortir pour un second carton jaune après un tacle au retard quasi-ferroviaire sur Ocampos. Lucas trouve ensuite la barre après une remarquable talonnade de Mitroglou, avant que le Grec n’échoue à convertir un bon service du nouvel entrant Sanson.

Tout en solidité et en maîtrise, l’OM n’aura tremblé à aucun moment et, hormis un regrettable carton jaune subi par Rami, aborde les prochaines échéances nationales et européennes sans dommage et en pleine confiance.

 

Les joueurs

Mandanda (4-/5) : Un arrêt somptueux, pondéré par le faible enjeu restant à ce moment-là. D’ailleurs, Rami et Sakai se sont chargés de lui rappeler quelques minutes plus tard tout ce que ce type d’effort pouvait avoir d’inutile.

Sakai(2+/5) : Contrairement à Luiz Gustavo, sa très bonne première mi-temps ne lui a pas octroyé le droit de sortir du terrain ; à la place, il est sorti de son corps.

Rami (3+/5) : Comme on pouvait le craindre, l’un de ses accès de facilité a fini par nous coûter un but. Ceci dit, tant qu’à se produire, mieux valait en effet que l’incident survienne après un match maîtrisé une main dans le slip et la qualification déjà assurée.

Rolando (4/5) : Voir Rolando rappelé en équipe nationale, rire, regarder Bilbao-OM pour en savoir plus, réserver une place à Rolando dans le XI-Type de la prochaine Coupe du Monde.

Amavi (2+/5) : Pas toujours aidé par Ocampos à contenir Williams, qui l’avait déjà largement maltraité à l’aller. Jordan s’est pourtant bien accroché. Mieux, s’il n’y avait pas eu cette vilaine relance dans l’axe en première mi-temps, nul doute qu’aucune insulte malencontreuse n’aurait été adressée à l’attention de ses aïeules.

Lopez (3+/5) : Aussi troublé par l’ambiance de San Mames que Gérard Collomb par le sort des migrants.

Sanson (78e) : Un apport de sang frais pour éteindre les éventuels soubresauts adverses.

Luiz Gustavo (3/5) : Heureusement qu’il a pu sortir avant l’heure de jeu, on voyait à ses duels au milieu de terrain qu’il commençait à avoir le cardio de Stephen Hawking. Ceci dit, on voyait aussi à ses combinaisons avec Payet qu’il en avait encore le cerveau.

Zambo Anguissa (55e, 3/5) : Succède à Luiz Gustavo comme le terrassier suit l’architecte, la procédure est parfaitement rodée.

Thauvin (3/5) : Bon gestionnaire de ses efforts, pour cette aimable remise en jambe avant de châtier les fascisto-comptables dimanche.

Sarr (66e, 3+/5) : Tout frais contre des adversaires démoralisés et fatigués, il n’a éprouvé aucune espèce de scrupule à les faire cavaler encore davantage ; tout juste s’est-il abstenu de leur tirer la langue en faisant « bip-bip ».

Payet (4/5) : Jamais avare d’un coup de pouce envers l’OM, Didier Deschamps a bien pris soin de ne pas sélectionner Dimitri afin de ne pas le faire sombrer dans un relâchement coupable. Mission accomplie : notre meneur de jeu est remonté pour niquer des mères sans discontinuer jusqu’en mai afin de regagner sa place.

Ocampos (4-/5) : Une défense parfois folklorique, qui passe au second plan derrière sa seconde mi-temps. A part le petit ailier dont le nom m’échappe et qui joue à Barcelone, je ne vois vraiment pas qui peut lui barrer l’accès à la sélection argentine.

Mitroglou (3+/5) : Dans ce rôle aussi ingrat® que les étapes cyclistes sous la pluie sont dantesques®, Kostas n’en a pas moins réussi à s’illustrer sur une remise parfaite aboutissant au pénalty olympien, et sur une délicieuse talonnade à destination d’Ocampos. Pour tout dire, il ne lui a manqué que de convertir ses propres occasions.

 

L’invité zoologique : Artiz Aduriztiti

Mignon et malin, le ouistiti s’est au fil du temps doté d’une solide réputation d’emmerdeur de la jungle. Plus d’un serpent ou d’un rapace trop confiants se sont ainsi fait piéger par les tours de ce petit fourbe. Aussi, pour une fois que le jaguar a l’occasion de lui coller un bon coup de griffe en travers de la gueule, il ne boudera pas son plaisir, aussi frêle soit la proie.

– Les autres : Ils ont échoué à nous faire subir l’enfer promis, leurs incursions étant trop sporadiques pour nous infliger une réelle pression.

– Les images : Les autres clubs français ont le droit de venir voir comment on fait.

– Le bonus hispanisant : comme pour le match aller, double ration de notes grâce à l’invitation des amis de Furia Liga.

– La suite : Tirage au sort ce vendredi. Parmi les affiches possibles : Arsenal, pour se disputer Monsieur Lapin avec les académiciens londoniens, ou le Sporting de Bryan Ruiz, pour me fâcher avec Kimberly.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Homerc remporte le concours zoologique.

Pour l’indice UEFA. Pour la France.

 

Bises massilianales,

Blaah.

8 thoughts on “Bilbao-OM (1-2), La Canebière académie est solide

  1. Bravo pour la qualif, de la part d’un supporter lyonnnais déprimé… Vous allez nous mettre une raclée dimanche et ce sera mérité, j’espère qu’on perdra pour nous car faut pas qu’on fasse mieux que 4ème (et même là Aulas sera foutu de nous dire que « la saison est un succès »), et pour vous car si vous gagnez la 3ème place sera assurée et vous pourrez tout mettre sur l’Europa League, où il ne reste personne à craindre à part l’Atletico (Arsenal est sans doute prenable sur deux matchs même si ce sera pas évident)

  2. Sinon si jamais on gagne cette EL (à Lyon), c’est le Fc Lyon qui récupère le strapontin pour la grande coupe d’Europe ?
    En gros Jean Mimi peut être nous lecher le vier puis le fondement et avaler tous ça avec le sourire chez lui ?

  3. *éventuels soubresauts

    Non ?

    J’ai beaucoup apprécié la frappe d’Ocampos. Il est à fond en ce moment le garçon. Avant il entrait seulement avec ses couilles sur le terrain, maintenant il réussit même à les vider.

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