Lazio-Fiorentina (0-2) : la Chianti Académie livre ses saintes notes

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Fra Francesco a des secrets à vous révéler

 

Ciao mes chers fidèles ! Come va ? Fra Francesco vous bénit toutes et tous ! Ma vie est particulièrement agitée ces derniers temps. Avec Benedetto, on observe avec acuité le début du conclave et on se fend bien la poire tous les deux. Dimanche soir, tandis qu’on regardait la Fio éclater la Lazio, il me racontait comment son élection s’était passée. Ce qu’a fait Benny, c’est énorme. Un dicton made in Vatican affirme que, chez les papabile, on entre en conclave pape et on en ressort cardinal. Et bah Benedetto, il était favori et il a emporté l’adhésion des deux-tiers de ses semblables ! Tu parles d’une performance ! Alors, quand il me parle du plus beau jour de sa vie (il a attendu longtemps le bougre !), je l’écoute attentivement.

–          Eh Francesco, on se  le fait ce concours de rots ?! Tu vas voir, je me suis vachement amélioré depuis la dernière fois !
–          T’as aucune chance Benny ! Mais dis-moi, comment ça s’est passé le conclave la dernière fois ? Comment tu as fait pour gagner ?
–          Oh, tu sais, avec Jean-Paul, j’étais déjà un peu pape sur les bords ! Tu te rappelles de sa ganache sur la fin ? Putain, le mec se pissait dessus. Et encore, je dis juste pisser… C’était sale Francesco. Ignoble…  Il aurait dû faire comme moi et démissionner. Quand je me suis oublié lors du dîner de Noël, j’ai compris qu’il valait mieux passer la main. Mais tu parles, il était tellement orgueilleux le Polak ! L’Eglise se tapait la honte dans le monde entier quand il apparaissait en public. On est vraiment passé pour des faisans pendant des années à cause de lui.
–          Et c’est quoi l’ambiance pendant le conclave ? On m’a raconté des trucs mais ça me semble être du flanc.
–          Pfff, c’est pénible. On est 115 et on prie non-stop avant d’écrire un nom sur le bulletin. Ça dure entre 3 et 4 jours, on est qu’entre mecs, y a pas un cul à mater et on est obligé de lire la Bible toute la journée.
–          Mais vous ne faites rien d’autre ?
–          Si, on bouffe. La dernière fois, un cardinal belge a voulu rompre le silence dans le réfectoire et a raconté des blagues pour faire le sympa.
–          Quel genre ?
–          Bah, du genre «comment appelle-t-on un dinosaure pédé ?» Un tripotelanus…
–          Ah ouais quand même…
–          Il a sorti quoi d’autre… «ta mère c’est comme un caddie, tu mets dix balles et c’est parti».
–         
–          Attends, la pire c’était «un zgueg d’âne mesure 60cm mais quand il déglingue une ânesse, il ne lui en rentre que 30cm. Pourquoi ?… Parce que c’est un âne !».
–          Ouh là… Il croyait devenir pape avec ça ?
–          Tu sais, dans ces cas-là, on est prêt à tout pour plaire. Devenir pape, ça fout la trouille mais tu parles d’une ascension sociale ! Héritier de Saint Pierre bordel ! Tu te rends compte du truc ?!
–          Oh moi, faire carrière, ça n’a jamais été mon ambition. J’ai toujours préféré la gent féminine, tu le sais bien ! En étant ne serait-ce qu’évêque, j’aurais été épié, je n’aurais pas eu une seule minute à moi.
–          Je crois que c’est toi qui es dans le vrai, Francesco… Attends, j’en ai un qui arrive !

Je passe volontairement sur le son sorti de la gorge de Benedetto quelque secondes plus tard mais c’était hallucinant ! Il est vraiment béni par Dieu, sans aucun doute ! Les voix du Seigneur sont impénétrables mais quand Il a des reflux gastriques, c’est colossal !

Au début, on voulait aller au Stade olympique dans le parcage florentin mais, à cause de cette foutue pluie, on s’est résolu à rester à Castel Gandolfo, au chaud et avec des antipasti du tonnerre préparés par Floriana, une cuisinière aussi fabuleuse que flippante quand elle s’énerve. Pourtant, on s’est excusé d’avoir trop crié quand Jovetic a ouvert la marque ! A mon avis, elle est tifosa de la Juventus…

A la mi-temps, Benny m’a fait un aveu qui m’a laissé pantois : le jour où il a démissionné, il savait que le conclave commencerait le mardi, soit le jour de Barça-Milan. «C’est pour faire chier Scola. C’est le cardinal de Milan et il a toutes les chances d’être mon successeur. Il a dû enrager quand il s’en est rendu compte. Francesco, tu peux me passer mon portable ? Tu vas voir, on va se marrer… Tiens, regarde ce que je lui écris : «Tu vas rater le huitième retour contre le Barça. Ça t’apprendra pour m’avoir autant cassé les couilles pendant des années. Signé, BXVI.». T’en penses quoi ? C’est bon ça !». Une chose est certaine, vu sa réponse, Scola n’a pas d’humour du tout du tout et il est calé en jurons. Heureusement que le Milan a pris un bain en Catalogne, sinon je ne sais pas ce qu’il aurait fait en cas de qualification. D’après Benny, c’est un rancunier. «Franchement, j’aimerais bien que le prochain pape soit noir. Pas pour le symbole. Juste pour montrer que ce n’est pas parce qu’on est Africain qu’on n’est pas un réactionnaire patenté ! Ils auront pas l’air con quand un pape noir balancera des diatribes anti-avortement, homophobes et anti-contraception ! La quenelle qu’ils se prendraient tous ces dégénérés conformistes avec leurs clichés idiots sur l’Afrique ! Ce serait tellement beau !».

Entre deux verres de Chianti, on a commencé à prendre les paris sur le nom du prochain représentant de la très sainte Eglise catholique. Il paraît que Pierre, Léon et Pie tiennent la corde. Mais, selon Benedetto, il se pourrait que l’Elu choisisse un prénom inédit. Et ce serait… Francesco ! D’après Benny, j’ai laissé un sacré souvenir lors de la dernière messe de minuit. Du coup, j’ai beaucoup de crédit au Vatican et le prochain pape pourrait me rendre un hommage implicite. Evidemment, ça reste entre nous hein…

 

Match

Sous la flotte, les Gigliati ont sorti le match parfait. Ouverture du score rapide par l’inévitable Jo-Jo, coup franc direct dès le retour des vestiaires par Ljajic, aucun but encaissé, trois points pris et une belle quatrième place, juste devant les Laziale, notre victime du soir. Plus que trois unités de retard sur le Milan et cinq sur le Napoli ! Vu notre dynamique, on pourrait tout à fait finir sur la deuxième marche du podium derrière ses bastardi de la Juventus, que je vois bien soulever la coupe aux grandes oreilles en mai prochain.

 

Notes

Viviano (4/5) : bien aidé par une défense énorme en première période, il a sorti un coup franc en lucarne d’Hernanes (56’), une parade sur un tir de Floccari (59’) et un arrêt réflexe énorme en fin de partie (90’). Depuis qu’il est redevenu titulaire, la Fio est énorme. Coïncidence à votre avis ? Au fait Marchetti, le troisième gardien de la Nazionale, c’est Emiliano et personne d’autre !

Tomovic (3/5) : sur le côté droit, le Serbe a été plus discret qu’Il Capitano à gauche. Une frappe totalement foirée mais qui a eu le mérite de le faire marrer (24’) et un cassage de reins subi sur un crochet de Gonzalez avant la pause.

Gonzalo (4/5) : hormis une relance moisie qu’il a rattrapé en fin d’action (44’), l’Espagnol a été énorme. Une belle défense devant Floccari d’entrée de jeu (3’), une superbe diagonale pour trouver Ljajic (13’), une grosse bataille sur corners offensifs face à cette petite catin d’Andre Dias, un ballon dégagé après un arrêt de Viviano (59’) : le Rodriguez du début de saison est de retour !

Savic (3/5) : difficile de faire mieux que son compère de l’axe. Mis à part une relance sur Floccari (59’), le Monténégrin a fait le taf, comme à son habitude.

Pasqual (3/5) : Il Capitano a failli ajouter une passe décisive à sa collection mais Jovetic a manqué le plus facile (8’). Personnellement, je le trouve plus influent dans un 3-5-2 que dans un 4-3-3. Son apport offensif a une nouvelle fois été crucial, surtout quand on le compare à celui de Tomovic, encore trop frileux à ce niveau-là.

Pizarro (5/5) : David a joué, la Fio a gagné. Ce n’est plus un théorème, c’est un postulat.

Migliaccio (4/5) : dans la hiérarchie des chauves de l’équipe, il est le number 2. Mais dimanche soir, il a certainement livré l’un de ses meilleurs matches sous les couleurs de la Viola. Percutant, toujours présent dans le duel et la relance, il a parfaitement complété le boulot de Pizarro. Evidemment, il est moins technique qu’Aquilani mais, quand Alberto n’est pas là, il est plus qu’un simple remplaçant.

Borja (4/5) : moins présent que face au Chievo, je lui mets un point en plus pour sa formidable inspiration sur l’ouverture du score. Parce qu’il faut en avoir dans le ciboulo pour laisser la balle à Jovetic, arrivé lancé. A part ça, il collé un petit pont à Onazi qui, avec un nom pareil, ne pouvait finir qu’à la Lazio. Même s’il est noir. Remplacé par Sissoko (88’).

Cuadrado (3/5) : à l’image de Pasqual, je le trouve plus à son aise dans un système avec une défense à trois. Un tir cadré sans danger (14’), un festival de dribbles côté droit (29’) pour se mettre en valeur. Découpé salement par Andre Dias, cette créature du Diavolo (63’). Remplacé par Rômulo (86’).

Ljajic (4/5) : mine de rien, malgré sa sortie prématurée face au Chievo, Adem a planté trois pions lors des quatre derniers matches. Son coup franc avec son rebond bien vicelard sur la pelouse détrempée de l’Olimpico a fait merveille (50’). Un tout bon est en train d’éclore ! Remplacé par Llama (67’).

Jovetic (5/5) : avec un J comme «Je suis sous-coté mais cherchez pas, le meilleur joueur du monde, c’est moi et personne d’autre». Il a commncé son match en manquant de peu l’ouverture du score (8’) et en savatant Andre Dias (12’). Et puis, à la 19e minute, il a placé un plat du pied parfait pour ouvrir la marque. Un modèle pour les gamins du monde… Pas loin du doublé si seulement Lulic n’avait pas sauvé les fesses de son équipe (31’), Jo-Jo a distribué les galettes, comme avec cette talonnade pour Cuadrado (48’). Evidemment, c’est lui qui a provoqué le coup franc du 2-0.

 

Sostituzioni

Llama : quand il est entré, il y avait trois chauves avec un maillot mauve. A mon avis, Montella avait fait un pari avec un pote.

Rômulo : gros mulot a joué cinq minutes. Le temps pour lui de prendre un carton jaune.

Sissoko : a réussi une talonnade venue de nulle part. Si Momo commence à se la jouer Joga Bonito, les poules pourraient porter des appareils dentaires plus vite qu’on ne l’imagine !

 

L’instant Michela

Cet instant Michela est particulièrement dédié à P’tit Louis Fernandel et aux SS in Uruguay qui se reconnaîtront.

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La grande storia della Fio : Giovanni Galli

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Toscan né à Pise en 1958, Giovanni Galli a évolué près de 20 ans au plus haut niveau. Pur produit de la formation florentine, il débute chez les Gigliati en 1977. Pendant neuf saisons, Galli a fièrement défendu nos cages, enquillant pas moins de 259 matches, faisant de lui le 8e joueur le plus capé du club, le deuxième en tant que gardien de but, derrière Francesco Toldo (266 matches). Malheureusement pour lui, il n’a jamais remporté le moindre trophée chez nous. En revanche, ses performances lui ont permis de faire partie de la Nazionale championne du Monde en 1982 (3e gardien) et d’être le titulaire en 1986. Parti pour 5 milliards de lire, c’est au Milan qu’il a garni son palmarès, remportant deux Coupes d’Europe des Clubs Champions (1989 et 1990), un Scudetto (1988), une Intercontinentale (1989), une Supercoupe d’Europe (1989) et une Supercoupe d’Italie (1988). Par la suite, il a ajouté une autre Supercoupe d’Italie avec le Napoli (1990) et une coupe de l’UEFA (sans jouer la finale) avec Parme, en 1995. Après une dernière saison à Lucchese en Serie B, Galli a mis un terme à sa carrière (496 matches, 13e joueur le plus capé de l’élite) et s’est aventuré en politique sous la bannière centre-droit, entre 2009 et 2011. Bon, on ne lui en veut pas, surtout qu’en Toscane, il avait à peu près aucune chance de déloger la coalition de centre-gauche !

 

Il Music-Box di Fra Francesco : Adriano Celentano (partie 2)

Il Ragazzo della Via Gluck (duo avec Eros Ramazzotti)
Susana
Svalutation
Il Tempo se ne va

 

Toscana, il mio paese : la Bibliothèque nationale centrale de Florence

Biblioteca_Nazionale_Firenze_2008

Située Piazza dei Cavallegeri, la BNCF a été ouverte en 1747. Initialement composée de 30 000 volumes de la collection du bibliophile toscan d’Antonio Magliabechi (1633-1714), la Biblioteca nazionale centrale di Firenze s’est étoffée sous l’impulsion de François II de Toscane (1708-1765) : tout ce qui était imprimé à Florence (à partir de 1737) et en Toscane (à partir de 1743) devait figurer dans ses rayons. Devenue nationale en 1861 et centrale en 1885, la BNCF dispose de manuscrits anciens issus d’un partage avec la Bibliothèque Laurentienne et des confiscations après la suppression des couvents. En raison des tragiques inondations de 1966, une grande partie de sa collection a été détruite ou endommagée, environ 2 millions de volumes rares d’après l’Unesco. A l’heure actuelle, étudiants et chercheurs peuvent consulter les références. Elle accueille et maintient en l’état le polo BNCF, le catalogue collectif des bibliothèques florentines. Autant vous dire que Fra Francesco en connaît tous ses moindres recoins vu que je me suis esquinté les yeux pendant des années lors de mes années d’études en théologie. J’y allais aussi pour mater, mais c’est une autre histoire que je vous raconterai quand vous viendrez me voir !

 

Copinage

Floriana n’est pas toscane, c’est grave mais ça arrive à des gens très bien. Ce qui est beaucoup plus grave, outre les résultats des élections, c’est toi si tu vas pas lire son élégie de la Puttanesca !

Le football italien en version française, c’est uniquement sur Calciomio ! Soyez sympa, allez réconforter CalcioBilly qui a du mal à se remettre de l’élimination de son Milan !

 

Toscanalement,

Fra Francesco 

4 thoughts on “Lazio-Fiorentina (0-2) : la Chianti Académie livre ses saintes notes

  1. Respect au Fra (pas pour l’acad’, même l’excellence on finit par s’y habituer)pour le génie visionnaire choisi par l’argentin…
    Un hommage à Francisco Sá, entraîneur de Boca lors du deuxième passage de Maradona? En tout cas, je ne crois pas aux coïncidences…

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